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Voyage d'affaires : peut-on encore voyager en Europe de l'Est ?

L’interview de Xavier Carn, vice-président sûreté sécurité du groupe International SOS.


Est-il possible de voyager en Europe de l’Est ? Quelle est la situation des voyageurs d'affaires dans le contexte de la guerre en Ukraine ? Le point avec Xavier Carn, vice-président sûreté sécurité du groupe International SOS.


Rédigé par le Lundi 21 Mars 2022

Depuis l'invasion russe en Ukraine, le 24 février 2022, 700 cas d’assistance ont été menés par International SOS. - Depositphotos
Depuis l'invasion russe en Ukraine, le 24 février 2022, 700 cas d’assistance ont été menés par International SOS. - Depositphotos
TourMaG.com – Pouvez-vous nous présenter International SOS ?

Xavier Carn :
International SOS est une société française, née en 1985, leader du marché de l’assistance médicale et de la sûreté au personnel d’entreprises en mobilité, mais également aux expatriés et employés nationaux.

Notre rôle est d’aider l’entreprise ou l’organisation à appréhender les risques et à pouvoir réaliser ses missions dans tous types d’environnement.

Nous fournissons de l’assistance 24h/24 sous forme d’information, de conseils, d’assistance sur le terrain grâce à un réseau mondial de prestataires. Nous possédons 27 centres d’assistance répartis dans le monde.

Cela peut aller jusqu’à la médicalisation de sites.

Nous mettons l’accent sur la prévention dans le domaine médical et de la sûreté.

Et puis, malheureusement, quand des crises ou incidents individuels ou collectifs se produisent, nous allons assister très concrètement les personnes impliquées, comme c’est le cas en ce moment en Ukraine.

International SOS compte aujourd’hui 12 000 salariés, autant de clients, dont les deux tiers du Fortune Global 500 et pas loin de la totalité du CAC 40.

TourMaG.com - Après bientôt trois semaines de guerre, j’imagine que tous les voyageurs d’affaires ont quitté l’Ukraine ?

X.C. :
Tous les jours, j’ai le doigt sur le nombre de gens qui souhaitent se rendre en Ukraine, il y en a encore un peu. Je pense qu’il s’agit de personnes qui interviennent dans l’entretien d’équipements d’importance vitale.

Les mouvements d’évacuation d’employés restés sur le territoire, essentiellement dans l’Ouest, sont eux plus nombreux.

Depuis le 24 février, nous avons eu 700 cas d’assistance. Nous continuons à rapatrier des personnes. Aujourd’hui, nous avons deux à quatre missions par jour principalement dans l’Ouest. Cela concerne surtout de petits déplacements par voie routière.

Lire aussi : Guerre en Ukraine : quel impact sur le business travel ?

Guerre en Ukraine : "Nous suivons de façon très pointue la situation dans les pays limitrophes"

Xavier Carn, vice-président sûreté sécurité du groupe International SOS. - DR
Xavier Carn, vice-président sûreté sécurité du groupe International SOS. - DR
TourMaG.com - Comment êtes-vous intervenu depuis l’invasion russe en Ukraine ?

X.C. :
En amont, nous avons interprété les signaux faibles et recommandé le 12 février aux entreprises, qui avaient des voyageurs d’affaires et des expatriés d’évacuer leurs personnels.

Nous avons anticipé une aggravation de la situation dans le pays, le risque potentiel d’un conflit, mais également des choses très concrètes, comme la suspension des vols commerciaux de plusieurs compagnies de et vers l’Ukraine.

Nous sommes en prise directe avec des sociétés d’assurance qui ont tout de suite compris que le risque de conflit était fort et qu’elles allaient suspendre certaines de leurs garanties envers des déplacements aériens.

Nous avions mis en place un catalogue de signaux faibles que l’on surveillait. Quand on a atteint ces événements déclencheurs, nous avons conseillé à nos clients de partir. Initialement par des vols commerciaux.

Et quand les choses se sont précipitées, à partir du 24 février, nous avons continué à les assister de différentes façons, en organisant des convois, des déplacements, des évacuations par la route, principalement vers l’ouest de l’Ukraine.

TourMaG.com – Aujourd’hui, déconseillez-vous les déplacements en Europe de l’est ?

X.C. :
En Ukraine, évidement. En Europe de l’Est, nous n’avons pas fondamentalement modifié nos recommandations de déplacement. Nous mettons en garde nos membres par rapport aux difficultés d’accès, sur la périphérie de l’Ukraine et la rareté des vols commerciaux.

Nous suivons de façon très pointue la situation dans les pays limitrophes de l’Ukraine. Notre niveau de vigilance peut évoluer, cela a été le cas la semaine dernière en Moldavie, où nous avons considéré que la province de la Transnistrie comprenait un risque potentiel.

TourMaG.com – Quid de la Russie ?

X.C. :
Nous sommes beaucoup interrogés sur cette question. Actuellement, nous avons 139 sollicitations sur notre plateau assistance de Dubaï, qui pilote les actions vers l’Europe de l’Est.

Aujourd’hui, les personnels non essentiels ne se rendent plus en Russie.

Ces consultations relèvent de la compréhension de la situation et des impacts des sanctions de l’Otan et des Etats-Unis. Par exemple : Qu’est-ce qu’International SOS peut faire pour soutenir les personnels qui souhaitent poursuivre leurs activités en Russie ?

Quelles sont nos capacités à évacuer le pays si c’était recommandé ? Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Quel est l’impact des sanctions sur le secteur bancaire ?

Comment évolue l’environnement légal ? On nous demande aussi de l’aide pour démystifier les fakes news qui circulent.

Nous avons également des interrogations sur les contraintes logistiques pour aller ou partir de Russie. A l’heure actuelle, il est toujours possible de passer par Istanbul, ou le Moyen Orient, en Serbie.

Les difficultés pour quitter le territoire, sont un élément déclencheur qui peut faire évoluer notre niveau de vigilance.

"Nous cherchons à anticiper les crises"

TourMaG.com - L’Europe n’est pas la zone la plus anxiogène du globe pour le voyageur d’affaire. Est-ce que cette guerre, en 2022 et en Europe, a été une surprise pour vous expert de la sécurité ?

X.C. :
Oui, bien sûr. Même si cela faisait partie des sujets que l’on suivait. Nous cherchons à anticiper les crises. La tension était accrue dans la région.

TourMaG.com - Comment collaborez-vous avec les TMC ?

X. C. :
Les entreprises ont une obligation de savoir où se trouvent leurs collaborateurs. Pour répondre à celle-ci, nous avons développé et mettons à leur disposition, une solution de tracking, qui fonctionne à partir des PNR que les TMC utilisent. Nous sommes imbriqués avec celles-ci.

TourMaG.com - Depuis la pandémie de covid-19, la santé et la sécurité au travail, focalisent l’attention des entreprises. On parle beaucoup du Duty of care.

X. C. :
Plus que jamais.

Ce qui a changé, est le souci de ne pas faire de discriminations entre nos populations cibles traditionnelles, les voyageurs et expatriés et les employés nationaux.

Avec la pandémie, nous avions senti une préoccupation sur les questions de santé. Cela reste d’actualité avec la guerre en Ukraine. Pour exemple, nous avons monté treize lignes d’aide psychologique pour des entreprises, dont les employés sont en Ukraine ou en périphérie.

Ces personnes vont pouvoir discuter avec des psychologues dans leur langue natale. C’est une vraie demande. Il y a une vraie attention de l’entreprise envers la santé mentale de ses employés.

Le devoir de protection était bien présent dans l’entreprise, depuis une quinzaine d’années. Ca a été formalisé, par la création des postes de directeur de la sureté. L’entreprise voulait répondre à ces obligations vis-à-vis de ses collaborateurs

TourMaG.com - Comment envisagez-vous l’avenir des déplacements dans les pays de l’Est ?

X. C. :
C’est très compliqué. Ça va mettre du temps à reprendre. Dans cette période quasi post covid-19, la reprise est très lente. De la même manière, cela demandera du temps avant que les routes ne rouvrent et retrouvent une activité normale.

Lire aussi : Europe : les réservations aériennes chutent...

Caroline Lelievre Publié par Caroline Lelievre Journaliste - TourMaG.com
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