Yannick Faucon (EDV) : "Une agence doit savoir aussi bien vendre Annecy que les chutes du Niagara..."

Interview de Yannick Faucon (Resaneo), président EDV Rhône-Alpes Centre Est

Les agences de voyages vont devoir se réinventer, c'est une certitude. Face à des rideaux fermés, les Entreprises du Voyage passent à l'offensive, notamment dans les régions afin de garnir en produits France les rayons des points de vente. Nous retrouvons une nouvelle fois Yannick Faucon (Resaneo) avec cette fois sa casquette de président des Entreprises du Voyage (EDV) Rhône-Alpes Centre Est. Il nous dévoile le travail fait par les EDV pour que les agents soient aussi bien "capables de vendre la région d'Annecy que les chutes du Niagara."

Rédigé par Romain POMMIER le Lundi 29 Juin 2020

"la moyenne des ventes de la destination France en agence de voyages classique ne dépasse les 10%" selon Yannick Faucon (EDV) - Crédit photo : RP

TourMaG.com - En tant que responsable régional des EDV, quels échos avez-vous du terrain ?

Yannick Faucon : Les premiers clients à revenir dans les agences ont été les plus difficiles, sans doute aussi les plus fragilisés par la crise.

Ils demandaient bien souvent des remboursements et ne voulaient pas entendre parler des bons à-valoir.

Il ne faut pas non plus seulement se focaliser dessus, car il y a aussi une grande masse de clients compréhensifs. D'après un sondage, 80% des clients acceptent le bon à-valoir et ont envie de voyager.

La réouverture reste toutefois très sporadique, avec une activité partielle comme règle. A priori, jusqu'en septembre, nous allons observer une période un peu blanche, puisque le mois d'août n'est pas spécialement propice aux affaires dans la distribution.

La montée en puissance se fera en septembre, avec une activité pleine pas avant l'automne.

TourMaG.com - Pour soutenir la demande, Michelle Kunegel appelait cette semaine à la création d'une "plateforme collaborative entre les CRT (Comité Régionaux du Tourisme) et les agences de voyages". Est-ce un projet d'actualité ?

Yannick Faucon : Justement, nous essayons au sein des EDV et au niveau régional de mettre en avant les différents produits en lien avec les CRT.

Il y a des richesses dans chaque région, l'idée étant de les faire remonter et de les mettre en musique sous forme de packages par le biais de réceptifs locaux à destination des agences de voyages.

Nous travaillons sur ce sujet, de façon plus poussée, avec les CRT.

"La moyenne des ventes France en agence classique ne dépasse pas 10%"

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TourMaG.com - Juillet arrivant, si je comprends bien, ce n'est pas seulement une action qui veut sauver l'été 2020, mais un axe qui perdurera dans le temps ?

Yannick Faucon : Il faut que ce soit pérenne, nous ne voulons pas d'un coup d'épée dans l'eau. Il est clair que monter des opérations à la fin juin 2020, pour des départs pour cet été, il est ambitieux de penser que cela peut révolutionner l'industrie.

Par contre mettre cette action en place aujourd'hui a comme vertu de créer dans les saisons et années à venir, des nouveaux réflexes aussi bien chez les agents de voyages que chez les clients.

Il faudra mettre en place plus de formations et d'informations pour démontrer qu'une agence de voyages est aussi bien capable de vendre la région d'Annecy que les chutes du Niagara.

Grâce ou à cause du Covid-19, il y aura dans le futur de nouveaux produits dans les agences de voyages et cela commence dès maintenant.

TourMaG.com - La réintermédiation de la France est selon vous le chemin que doivent emprunter les agences de voyages ?

Yannick Faucon : Oui, c'est une certitude, la moyenne des ventes de la destination France en agence de voyages classique ne dépasse les 10%. Il faut que les agences apprennent à proposer des destinations de proximité. C'est dans l'air du temps des nouveaux voyageurs.

C'est un travail de fond pour les années à venir. Après, les agences doivent être ouvertes, pour vendre aussi la France.

Publié par Romain Pommier Journaliste - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par tartuffe le 30/06/2020 10:25 | Alerter

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M Faucon a raison quand il dit qu'un agent doit aussi bien savoir vendre un séjour en Haute Savoie qu'un séjour au Canada. Un bémol cependant quant à la rémunération du séjour...Si on pense qu'un week end en France vendu par ex 500 euros et commissionné à 10% va permettre aux agences de vivre, je pense que la rentabilité des agences va être plus que sérieusement (re)mise en question. Quant au consommateur, depuis le temps que je fais le métier,je n'ai jamais vu qu'il a avait besoin de moi pour un séjour en France à moins de lui proposer un prix ras des paquerettes (avec un commissionnement en conséquence). Bref regardez les opérations mobil homes chez Leclerc qui ne rapporte rien pécunièrement mais a permis au réseau de s'imposer sur le marché en attirant une nouvelles clientèle....Alors au fina, vendre la France oui mais pour les réseaux de distribution classique, c'est peut être un peu tard et surtout pas assez rémunérateur et viable économiquement même sur du moyen terme.

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