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EasyJet : 20 ans et de nouvelles bases en projet en France ?

La compagnie compte monter en puissance sur le marché français


EasyJet a célébré en grande pompe ses 20 ans de succès dans son aéroport historique de Luton en Angleterre. La compagnie compte bien monter en puissance sur le marché français et pourrait ouvrir de nouvelles bases avant la fin de l'année.


le Mercredi 11 Novembre 2015

Carolyn Mccall, la patronne d'easyJet pose devant la livrée spéciale anniversaire de sa compagnie. DR-easyJet.
Carolyn Mccall, la patronne d'easyJet pose devant la livrée spéciale anniversaire de sa compagnie. DR-easyJet.
C'était il y a vingt ans.

Le 10 novembre 1995, la toute jeune compagnie EasyJet décollait de l'aéroport de Luton pour rejoindre celui de Glasgow en Ecosse.

A l'époque, son vol est vendu à 29£, soit le prix d'une paire de jeans se plaît à rappeler Carolyn McCall, la PDG au cours d'une grande cérémonie d'anniversaire le mardi 10 novembre à Luton.

Deux décennies plus tard, le tarif n'a pas vraiment bougé avec des promotions à partir de 27,49£ pour rallier Luton à Glasgow.

EasyJet est donc l'un des acteurs majeurs de la démocratisation du transport aérien en Europe.

Elle transporte aujourd'hui 68 millions de passagers par an vers 137 destinations dans 31 pays pour 788 routes à travers l'Europe.

La France est sa seconde patrie, avec une part de marché de 14% pour 14.7 millions de passagers transportés en 2014 sur 180 routes. Elle possède 26 avions basés à Charles de Gaulle, Orly, Lyon, Toulouse et Nice.

Elle devrait annoncer une progression de 700 000 passagers pour 2015 et va ainsi dépasser les 15 millions de clients (exercice clôt fin septembre).

Les belles perspectives de croissance en France

Après avoir augmenté sa capacité de 5% l'an passé, elle prévoit une croissance supérieure cette année.

D'ici la fin du mois, elle présentera plusieurs nouvelles routes et pourrait même ouvrir de nouvelles bases en région.

" Ryanair est en retrait à Marseille, je pense qu'il y a des choses à faire là-bas entre autre", avance François Bacchetta, le directeur France.

Il estime aujourd'hui que le marché français possède un fort potentiel, car les compagnies low-cost n'y représentent que 27 à 28% du marché, contre 50% dans les autres pays européens.

"Nous allons poursuivre notre croissance, à la fois en densifiant nos routes existantes et en ouvrant de nouvelles lignes", poursuit François Bacchetta.

Il parie notamment sur Toulouse et Nice, ouvertes il y a trois ans, dont la croissance s'avère très prometteuse. "Le marché français progresse plus vite que nos estimations. Nous allons donc rajouter de la capacité pour répondre à la demande".

Les nouvelles technologies incontournables dans la compagnie

Les nouveaux uniformes plutôt futuristes des hôtesses et stewards. DR-easyJet.
Les nouveaux uniformes plutôt futuristes des hôtesses et stewards. DR-easyJet.
Autre axe de développement : les nouvelles technologies.

Pour ses 20 ans, la compagnie change les uniformes de son personnel, avec des LED lumineuses couses sur les vêtements des hôtesses et stewards.

Le personnel au sol sera équipé de manteaux remplis de diodes lumineuses afin d'être mieux vu lors des manœuvres.

Après avoir été la première à lancer les réservations en ligne dès 1998, la compagnie dévoilera l'an prochain un nouveau site internet, plus fluide et plus personnalisé. "L'ère de la home page unique pour tous n'existera bientôt plus", assure François Bacchetta.

Son application a été téléchargée par 12,5 millions de personnes en Europe depuis sa création en 2011. Cet outil permet notamment aux clients de trouver facilement leur porte d'embarquement et d'éviter les retards.

Le gain de temps est en effet au cœur des préoccupations de la compagnie.

Une obsession devenue la base de son modèle économique, qui lui permet d'afficher l'un des coûts de production les plus bas du marché, avec un coût au siège (hors carburant) de 37,70£ pour une recette par siège de 63,41 £ en 2014. Sur le marché français, le prix du coupon moyen varie entre 75 et 100 euros.

L'efficacité est donc le maître mot d'easyJet, qui refuse de déroger de son modèle basique de point à point. Interrogée sur un éventuel partenariat avec Lufthansa,, Carolyn McCall a botté en touche.

"Bien sûr nous discutons avec les compagnies traditionnelles, qui perdent beaucoup d'argent sur le point à point. Mais ce n'est pas notre priorité, ni notre modèle économique".

François Bacchetta renchérit. "Une forme de coopération pourquoi pas, mais certainement pas des partages de codes. Nous n'allons pas modifier nos horaires pour nous accommoder aux correspondances, nous ne voulons pas endosser cette responsabilité, car c'est la mort de notre modèle économique".

Les syndicats français vigilants sur les conditions de travail

L'efficacité et la flexibilité est également de mise pour les employés.

Une méthode de travail pas toujours évidente à gérer selon certains représentants syndicaux français. Ils se plaignent en effet de la gestion des plannings, souvent modifiés en dernière minute.

"Il est bien difficile d'organiser sa vie personnelle dans un tel contexte", déplore Laurent Nicolas, syndicaliste SNPNC.

Une critique acceptée par François Bacchetta : "Nous sommes bien conscients de ce problème et nous travaillons pour améliorer ce point. Je sais que le personnel aimerait des progrès plus rapides, mais la gestion des équipages est une science très complexe".

Les syndicats s'inquiètent également de la fatigue engendrée par la mise en œuvre des nouvelles règles de vol de l'agence européenne de la sécurité (EASA) censée entrer en vigueur dès l'année prochaine.

Cette réglementation européenne pourrait rallonger leurs amplitudes horaires de 2 heures supplémentaires, soit jusqu'à 12h45 d'affilée.

"Ces nouvelles normes vont s'appliquer à toute l'industrie. Cela va nous permettre d'apporter plus de flexibilité à notre activité, mais ne changera pas radicalement le temps de travail", rétorque François Bacchetta.

La direction souhaite également multiplier les briefing à bord, histoire d'économiser encore un peu de temps et d'être plus efficace. Une mesure qui ne plaît pas forcément aux employés.

Mais s'ils sont nombreux à se plaindre, rares sont ceux qui quittent l'entreprise. "Bien peu de compagnies embauchent aujourd'hui en France", justifie Eric Cunnac, chef de cabine et délégué syndical à l'UNAC.

En 2014, le turn-over représentait 6,7 % de la masse salariale. Un chiffre quasi stable. Et la majorité des 1046 employés sont sous contrat français.

Comme quoi les conditions de travail au sein de la première low-cost opérant en France sont loin d'être les pires du marché.

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