FRAM, NF, Go, Marmara et d'autres à venir : quand les entreprises perdent leur âme...

Oh, ce n'est point un grand mot de ma part, ni la condamnation d'une décision, mais tout simplement le fruit de mon long, très long voisinage avec la profession.

En effet l'âme pour une entreprise dans le tourisme comme ailleurs, c'est tout simplement les principes de vie, de pensée et de mouvement que lui ont donnés son créateur et ses proches collaborateurs lors des débuts de son arrivée sur le marché où elle va imprimer sa marque.

Durant toute la durée du temps où les créateurs seront à la barre, l'entreprise aura une âme.

Après, en fonction de sa taille, cela deviendra une autre époque dans laquelle "l'esprit" s'effacera généralement devant les impératifs financiers et de management des nouveaux actionnaires donnant le plus souvent le commandement à cette nouvelle race de "mercenaires" dont la priorité se nomme "rendement".

Sans omettre au préalable pour leur petite personne, un gros salaire à l'appui ! Et je ne parle pas du parachute confortable en cas de licenciement !

L'âme d'une entreprise demeurant, au mieux, pour nos "mercenaires" un simple fantasme !

Alors comme on oublie qu'une entreprise de voyages, petite, moyenne ou grande, avant d'être financière, est au préalable une aventure humaine, on se retrouve avec les exemples actuels que nous offrent Havas, Cook ou autres TUI.

Vous voulez d'autres exemples ?

Comparez l'évolution de Nouvelles Frontières après Jacques Maillot (un Jacques Maillot, au passage, dont l'aura, aujourd'hui encore, fait que certains au CETO souhaiteraient l'avoir comme Président).

Celle de Go Voyages après Baladi et Carlos Da Silva, Marmara après Hervé Vighier. Sans oublier, côté distribution, Selectour après Philippe Demonchy.

Il me serait trop facile de rappeler le nom des entreprises ayant perdu leur âme après l'effacement, volontaire ou non, de leur géniteur. Souvenez-vous de Top Résa à Deauville du temps de J.F Alexandre. Ce salon avait une âme.

Où est-elle aujourd'hui dans sa forteresse de la Porte de Versailles ? D'où l'énergie mise par le même JFA à la retrouver dans son Ditex d'Avignon les 4 et 5 avril prochain.

Enfin, où en serait aujourd'hui, l'âme de Voyageurs du Monde sans Jean-François Rial ?

Je ne connais pas Daniel Cohen, Expert en stratégie d'entreprise, nouveau Président du Directoire de FRAM, ni Claire Dreyfus-Cloarec, personnalité que l'on présente comme reconnue dans les mondes des affaires accédant à la présidence du Conseil de Surveillance.

Mais je doute qu'ils arrivent un jour à effacer le souvenir de Philippe Polderman le père fondateur et le charisme toulousain de Georges Colson, son beau-fils, victime avant tout, des retombées du Printemps Arabe et, malheureusement, de l'hostilité haineuse de sa demi-sœur.

Je leur souhaite de réussir mais, le nouveau FRAM qu'ils vont édifier n'aura dans l'esprit des agents de voyages qu'un très lointain rapport au plan psychologique avec un passé encore récent. Le sauvetage d'une entreprise n'ayant rien de commun avec sa création.

Création dans laquelle l'expression "avoir l'âme chevillée au corps" exprime une impérative obligation. Celle de la transmettre à ses compagnons en quête d'aventures exaltantes.

Pour le moment je me contente simplement de constater qu'avec Daniel Cohen et Claire Dreyfus-Cloarec, FRAM erre comme "une âme en peine".

Et comme toujours : pdoulcet@me.com

Correspondant de guerre en Indochine et en Algérie (le voyage déjà...) Pierre Doulcet est à l'origine de la création des rubriques Tourisme à Europe 1, Télé 7 Jours et l'Echo de la Mode.

Mais cela ne lui suffisait pas.

Aussi, est-il allé crescendo : lancement avec Maurice Beaudoin (Figaro Magazine) de Vacances Magazine, puis création des titres professionnels VM 7, Tour Hebdo, le Quotidien du Tourisme et pour finir, l'Univers des Voyages.

Pierre Doulcet figure aussi parmi les sept fondateurs de TOP RESA.