Ville de démarcation et d’influences diverses, cité ouverte et accueillante : il est urgent de quitter l’autoroute pour découvrir Valence - DR : J.-F.R.
Entre la cité des Gaules et Montélimar, Valence signe le début de l’entame du sud.
L’air n’est pas loin d’embaumer le romarin et les collines à garrigue sont à portée de fusil. Et tant pis pour l’accent chantant, qui ici n’est pas encore de mise.
Le voyageur sur l’A7, lui, a rarement le temps de s’arrêter. Il file, il file vers cette Méditerranée chérie dont la ville exhale pourtant les premiers effluves.
S’il s’arrêtait devant ce tapis de tuiles romanes, face aux vestiges du château ruiné de Crussol, rive droite du Rhône, il verrait.
En se promenant sur l’esplanade du Champ de Mars, il retrouverait d’abord, sur ce vaste déambulatoire bordé de façades haussmanniennes, un air de place Bellecour, à Lyon.
Au cœur de l’été, cette agora aménagée au tournant du 20e s., est un espace de récréation, attirant promeneurs et cyclistes dans les allées arborées.
L’air n’est pas loin d’embaumer le romarin et les collines à garrigue sont à portée de fusil. Et tant pis pour l’accent chantant, qui ici n’est pas encore de mise.
Le voyageur sur l’A7, lui, a rarement le temps de s’arrêter. Il file, il file vers cette Méditerranée chérie dont la ville exhale pourtant les premiers effluves.
S’il s’arrêtait devant ce tapis de tuiles romanes, face aux vestiges du château ruiné de Crussol, rive droite du Rhône, il verrait.
En se promenant sur l’esplanade du Champ de Mars, il retrouverait d’abord, sur ce vaste déambulatoire bordé de façades haussmanniennes, un air de place Bellecour, à Lyon.
Au cœur de l’été, cette agora aménagée au tournant du 20e s., est un espace de récréation, attirant promeneurs et cyclistes dans les allées arborées.
Champ de Mars et parc Jouvet
Sa symétrie, ses linéarités, n’en font pas encore une place du sud. Mais l’atmosphère y est plus populaire qu’à Lyon, symbolisée par le kiosque à musique posé au centre de la place.
Ce monument, le plus célèbre de Valence, mérite une explication.
Édifié en 1862, sa réputation devint immense grâce au dessinateur Raymond Peynet. De passage en 1942, il croque sur un carnet le kiosque dans lequel joue, ce jour-là, un violoniste aux cheveux longs, écouté par une jeune femme admirative.
Appelé d’abord « La Symphonie inachevée », ce dessin romantique sera publié par la revue Ric et Rac et rebaptisé « Les Amoureux de Peynet ». Succès populaire et célébrité assurée pour son auteur, qui déclinera le croquis sur de nombreux supports.
Les amoureux d’aujourd’hui posent sans doute un regard attendri sur le kiosque. Mais ils se dirigent aussi vers le parc Jouvet.
Depuis le Champ de Mars, on y descend par des escaliers, preuve que la ville s’est bâtie en hauteur, sur la première terrasse alluviale du Rhône.
Magnifique jardin urbain et poumon vert de Valence, avec près de 800 arbres et plantes, des pelouses impeccables, des jeux pour enfants et un enclos animalier, le parc, classé Jardin remarquable en 2006, ressemble à un mini parc de la Tête d’Or.
Ce monument, le plus célèbre de Valence, mérite une explication.
Édifié en 1862, sa réputation devint immense grâce au dessinateur Raymond Peynet. De passage en 1942, il croque sur un carnet le kiosque dans lequel joue, ce jour-là, un violoniste aux cheveux longs, écouté par une jeune femme admirative.
Appelé d’abord « La Symphonie inachevée », ce dessin romantique sera publié par la revue Ric et Rac et rebaptisé « Les Amoureux de Peynet ». Succès populaire et célébrité assurée pour son auteur, qui déclinera le croquis sur de nombreux supports.
Les amoureux d’aujourd’hui posent sans doute un regard attendri sur le kiosque. Mais ils se dirigent aussi vers le parc Jouvet.
Depuis le Champ de Mars, on y descend par des escaliers, preuve que la ville s’est bâtie en hauteur, sur la première terrasse alluviale du Rhône.
Magnifique jardin urbain et poumon vert de Valence, avec près de 800 arbres et plantes, des pelouses impeccables, des jeux pour enfants et un enclos animalier, le parc, classé Jardin remarquable en 2006, ressemble à un mini parc de la Tête d’Or.
Atmosphère sudiste…
La remontée vers le centre ancien par l’avenue Léon Gambetta ouvre les yeux sur un urbanisme et une atmosphère plus sudistes.
A gauche, le cœur de ville. A droite, l’extension débutée dans la seconde moitié du 18e s. L’avenue, comme les boulevards Bancel, d’Alsace et Maurice Clerc, encercle le noyau urbain, à l’emplacement d’anciens remparts du 16e s.
Piétonnisés au début des années 2000, ils font le lien, avec leurs commerces et terrasses de cafés, entre villes « neuve » et ancienne.
Il faut donc pénétrer dans ce centre historique. Par la rue piétonne Emile Augier (ou la rue F. Marie), on le ressent immédiatement : ici, le sud sonne à la porte.
Les signes ? Les étals de marché de la place des Clercs, sous les platanes, avec les producteurs « descendus » de l’Ardèche ou « montés » du sud de la Drôme ; l’entrelacs de ruelles étroites à l’ombre rafraîchissante ; les places à terrasses comme à Aix-en-Provence ; les côtes à escaliers qui relient ville haute et ville basse, aux faux airs de calades ; une vague nonchalance piétonne…
A gauche, le cœur de ville. A droite, l’extension débutée dans la seconde moitié du 18e s. L’avenue, comme les boulevards Bancel, d’Alsace et Maurice Clerc, encercle le noyau urbain, à l’emplacement d’anciens remparts du 16e s.
Piétonnisés au début des années 2000, ils font le lien, avec leurs commerces et terrasses de cafés, entre villes « neuve » et ancienne.
Il faut donc pénétrer dans ce centre historique. Par la rue piétonne Emile Augier (ou la rue F. Marie), on le ressent immédiatement : ici, le sud sonne à la porte.
Les signes ? Les étals de marché de la place des Clercs, sous les platanes, avec les producteurs « descendus » de l’Ardèche ou « montés » du sud de la Drôme ; l’entrelacs de ruelles étroites à l’ombre rafraîchissante ; les places à terrasses comme à Aix-en-Provence ; les côtes à escaliers qui relient ville haute et ville basse, aux faux airs de calades ; une vague nonchalance piétonne…
… entre oil et oc
Valence assume pleinement son statut de ville frontière, entre oil et oc, entre Saint-Empire romain germanique et Royaume de France (du 9e au 14e s.), entre catholicisme et protestantisme, entre influences architecturales du nord et du sud.
La cathédrale Saint-Apollinaire en témoigne, avec son chevet typique de l’art roman et ses nombreux remaniements de styles.
Qui dit ville frontière dit souvent ville militaire. Valence l’est toujours, depuis que les Romains en firent une place forte (il ne reste hélas aucun vestige antique), en passant par une citadelle bâtie au 16e s., un pole d’artillerie au 18e s. et la présence, aujourd’hui, d’un régiment de Spahis.
C’est une des raisons pour lesquelles la cité affiche une image administrative et commerçante, plutôt qu’industrielle.
La cathédrale Saint-Apollinaire en témoigne, avec son chevet typique de l’art roman et ses nombreux remaniements de styles.
Qui dit ville frontière dit souvent ville militaire. Valence l’est toujours, depuis que les Romains en firent une place forte (il ne reste hélas aucun vestige antique), en passant par une citadelle bâtie au 16e s., un pole d’artillerie au 18e s. et la présence, aujourd’hui, d’un régiment de Spahis.
C’est une des raisons pour lesquelles la cité affiche une image administrative et commerçante, plutôt qu’industrielle.
10% de la population d’origine arménienne
Le reste de la balade est affaire d’inspiration. Où l’on rejoint toujours à un moment ou à un autre la rue commerçante Augier.
Au passage, on croisera l’étonnant Pendentif, sépulture couverte du 16e s. ; la belle maison Dupré-Latour et son escalier Renaissance sur cour ; les façades sculptées de la Maison des Têtes et de la Maison Mauresque, témoins de fortunes diverses ; le temple de la rue Sabaterie ; le micro quartier Saint-Jean avec son petit vignoble, son église à clocher roman et ses halles couvertes…
Mais il est une chose qui n’échappera pas à l’œil attentif : l’imprégnation arménienne.
Après le génocide de 1915, plusieurs villes de France ouvrent leurs bras aux réfugiés, par souci humanitaire mais aussi besoin de main d’œuvre - nous sommes en 1919-1922, juste après la 1ère Guerre mondiale.
Valence sera l’une d’elles et aujourd’hui, la proportion de citoyens d’origine arménienne reste la plus forte de France, avec environ 7 000 personnes (12 000 dans l’agglomération) pour 63 000 habitants.
Vous croiserez ainsi la boutique Georges (traiteur arménien) dans Grande Rue, le monument en mémoire du génocide, place Manouchian et même une rue d’Arménie, où trône le célèbre restaurant Sassoun, tenu depuis la fin des années 1970 par la famille Toumayan.
Ville de démarcation et d’influences diverses, cité ouverte et accueillante : il est urgent de quitter l’autoroute pour s’en persuader.
Au passage, on croisera l’étonnant Pendentif, sépulture couverte du 16e s. ; la belle maison Dupré-Latour et son escalier Renaissance sur cour ; les façades sculptées de la Maison des Têtes et de la Maison Mauresque, témoins de fortunes diverses ; le temple de la rue Sabaterie ; le micro quartier Saint-Jean avec son petit vignoble, son église à clocher roman et ses halles couvertes…
Mais il est une chose qui n’échappera pas à l’œil attentif : l’imprégnation arménienne.
Après le génocide de 1915, plusieurs villes de France ouvrent leurs bras aux réfugiés, par souci humanitaire mais aussi besoin de main d’œuvre - nous sommes en 1919-1922, juste après la 1ère Guerre mondiale.
Valence sera l’une d’elles et aujourd’hui, la proportion de citoyens d’origine arménienne reste la plus forte de France, avec environ 7 000 personnes (12 000 dans l’agglomération) pour 63 000 habitants.
Vous croiserez ainsi la boutique Georges (traiteur arménien) dans Grande Rue, le monument en mémoire du génocide, place Manouchian et même une rue d’Arménie, où trône le célèbre restaurant Sassoun, tenu depuis la fin des années 1970 par la famille Toumayan.
Ville de démarcation et d’influences diverses, cité ouverte et accueillante : il est urgent de quitter l’autoroute pour s’en persuader.
Infos pratiques
Comment venir ?
En voiture par l’autoroute : A7 : Vers Lyon/Paris et vers Nîmes ou A49 : vers Grenoble
Valence est également traversée par la célèbre nationale 7, longeant le fleuve le Rhône et reliant Paris à Menton.
En train : Valence-Ville en plein centre-ville (Gare TER et TGV) ou Valence TGV (Gare TER et TGV), à une dizaine de kilomètres du centre-ville.
En avion : proche de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry ou aéroport de Valence Chabeuil
En bus : 2 services de bus longues distances proposent des trajets permettant de rallier Valence : Flixbus et Ouibus
Comment se déplacer ?
Le réseau urbain de bus Citéa permet de vous déplacer facilement sur le territoire de Valence Romans Agglo.
Tarifs : 1,20€ (à l'unité) : abonnement 10 voyages : 10,50€ /8.50€ (tarifs réduits).
En voiture par l’autoroute : A7 : Vers Lyon/Paris et vers Nîmes ou A49 : vers Grenoble
Valence est également traversée par la célèbre nationale 7, longeant le fleuve le Rhône et reliant Paris à Menton.
En train : Valence-Ville en plein centre-ville (Gare TER et TGV) ou Valence TGV (Gare TER et TGV), à une dizaine de kilomètres du centre-ville.
En avion : proche de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry ou aéroport de Valence Chabeuil
En bus : 2 services de bus longues distances proposent des trajets permettant de rallier Valence : Flixbus et Ouibus
Comment se déplacer ?
Le réseau urbain de bus Citéa permet de vous déplacer facilement sur le territoire de Valence Romans Agglo.
Tarifs : 1,20€ (à l'unité) : abonnement 10 voyages : 10,50€ /8.50€ (tarifs réduits).