Le tourisme équestre revient au galop en France

La Fédération Française d’Equitation sort ses chiffres : 2 millions de pratiquants, 2 500 établissements et associations de cavaliers, 350 centres de tourisme équestre labellisés et 80 000km de chemins pour cavaliers.

La randonnée à cheval revient à la mode et connait un boom associé à la démarche des visiteurs en faveur d’un tourisme durable.

Phoebé Perdreau, co-fondatrice de CavalnGo, estime que la passion du cheval a toujours été au rendez-vous mais que la communication autour des organismes professionnels et la variété des produits proposés appelle une clientèle plus large.

« Chez CavalnGo, par exemple, les membres d'une famille qui ne montent pas à cheval peuvent se baigner en piscine, prendre part à des activités sportives en plein air ou à des cours de cuisine. Cela fait des vacances agréables pour tous avec des souvenirs à partager.

Nous proposons aussi des forfaits cheval et bien-être qui permettent de randonner à cheval et de s’abandonner à des massages ou cours de yoga ».

Elle ajoute qu’avec Internet et le référencement, les clients à la recherche de professionnels du tourisme équestre et de conseils ont un accès immédiat aux informations et peuvent ainsi préparer facilement et en toute confiance leurs vacances.

Selon une enquête de 2011 de TNS SOFRES, 2,2 millions de personnes montent à cheval ou à poney et 14 millions de Français déclarent avoir l’intention de le faire.

Les catégories socio-professionnelles des foyers de cavaliers sont réparties en 15% d’employés, 20% d’ouvriers, 22% de professions intermédiaires, 23% de cadres supérieurs.

Christophe Leservoisier, président de Cheval d’Aventure, note que le tourisme équestre intéresse davantage une clientèle féminine et familiale, ce que confirme Phoebé Perdreau : les cavaliers sont composés de deux tiers de femmes et d’un tiers de familles, dans une catégorie d’âge de 30 à 50 ans et à 80% de Français ou francophones.

Le secteur semble plaire au voyageur individuel ou groupe plutôt qu'aux comités d’entreprise, que le facteur peur et le danger potentiel de chute freinent.

Les cavaliers venus de l'international trouvent, quant à eux, une façon ludique et agréable de découvrir un pays par le biais de la nature, des produits du terroir et des localités traversées à cheval.

Rares sont ceux qui viennent des pays limitrophes avec leur monture. Ils préparent plutôt leurs vacances équestres grâce aux sites Internet des réceptifs spécialisés, très bien référencés sur le Net.

La Fédération Française d’Equitation souligne que la progression continue du nombre de cavaliers est le moteur de toute la filière.

L’activité équestre crée des professions diverses et de nombreux emplois autour des équipements, des services, des soins (soit 25 000 emplois directs et 20 000 emplois induits).

Elle contribue également à la préservation des paysages et à la sauvegarde des territoires ruraux, en offrant une activité de proximité en relation avec la nature.

Certaines régions semblent être privilégiées : la Corse est plébiscitée pour sa diversité de paysages.

La Normandie, dont le patrimoine, la gastronomie, les haras et sentiers équestres attirent chaque année un nombre croissant de touristes, se trouve parmi les destinations les plus prisées des amateurs de cheval.

Maria Montero, chargée de mission tourisme autour du cheval au CRT de Normandie, explique que la région est connue pour la culture autour du cheval et comme destination équestre, surtout depuis l’événement Equirando (le plus gros rassemblement équestre européen) en 2012 et les Jeux Équestres Mondiaux en 2014, qui ont permis de développer l’offre équestre et d'accroître la visibilité de la région.

Toutes les destinations à deux heures de Paris rassemblent les cavaliers vivant en Île-de-France pour des escapades de proximité.

« L’Ardèche et la Haute Loire offrent des paysages semblables à ceux du Canada », affirme le président de Cheval d’Aventure.

Morgan Mercier, ‎coordonnateur des infrastructures au Comité Régional de Tourisme Équestre Rhône-Alpes appuie cette déclaration. « La Région Rhône Alpes, par l’étendue de son territoire, offre une variété de paysages et une richesse de patrimoine auxquels sont sensibles les visiteurs cavaliers.

La qualité de nos infrastructures et du maillage de nos sentiers et réseaux d’hébergement accueillant cavaliers et montures font de notre territoire une destination de prédilection pour les amateurs d'équitation ».

La région communique d’ailleurs largement autour du secteur via son site Internet, les réseaux sociaux, une présence sur tous les salons majeurs du tourisme équestre, leur brochure Cheval Nature et des événements d’envergure comme Equirando (qui aura lieu cette année à Bourg-en-Bresse) et Défi Nature Auvergne (un relais entre cavaliers, coureurs et vététistes) qui se tiendra dans quatre régions en avril (Rhône), juin (Savoie), septembre (Haute Savoie) et en octobre (Haute Loire).