Il va bientôt falloir être (encore) plus rigoureux avant l’émission d’un billet d’avion.
Après les attentats meurtriers qui ont endeuillé la France, vendredi 13 novembre dernier, le gouvernement a décidé d'accélérer la mise en place européenne du Passenger Name Record, plus connu sous le nom de PNR, soit la fiche d’identité des passagers aériens.
Les agences de voyages et les clients qui achètent en ligne, devront ainsi remplir scrupuleusement les 19 informations requises par ce PNR, à savoir, l’ensemble des données du passeport, mais aussi le moyen de paiement ou le lieu d’achat.
Ces détails, ainsi que l'API (données récupérées lors de l'embarquement) seront ensuite transmis aux différentes autorités (DGAC, douanes, police, gendarmerie, sécurité intérieure, DGSE, et ministères du Transport, de l’Economie, de l’Intérieur et de la Défense) pour les aider à mieux traquer les personnes suspectes, voire même les arrêter directement à la sortie de l’avion.
Le déploiement européen du PNR n’est pas une nouveauté et avait été remis sur le tapis après les attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015.
L’Union Européenne avait même publié une directive à ce sujet dès 2011.
Après les attentats meurtriers qui ont endeuillé la France, vendredi 13 novembre dernier, le gouvernement a décidé d'accélérer la mise en place européenne du Passenger Name Record, plus connu sous le nom de PNR, soit la fiche d’identité des passagers aériens.
Les agences de voyages et les clients qui achètent en ligne, devront ainsi remplir scrupuleusement les 19 informations requises par ce PNR, à savoir, l’ensemble des données du passeport, mais aussi le moyen de paiement ou le lieu d’achat.
Ces détails, ainsi que l'API (données récupérées lors de l'embarquement) seront ensuite transmis aux différentes autorités (DGAC, douanes, police, gendarmerie, sécurité intérieure, DGSE, et ministères du Transport, de l’Economie, de l’Intérieur et de la Défense) pour les aider à mieux traquer les personnes suspectes, voire même les arrêter directement à la sortie de l’avion.
Le déploiement européen du PNR n’est pas une nouveauté et avait été remis sur le tapis après les attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015.
L’Union Européenne avait même publié une directive à ce sujet dès 2011.
Les tergiversations sur la mise en place du PNR
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Un tel délai n’est pas vraiment étonnant vu la complexité du système. Chaque pays se charge en effet de construire sa propre base de données, qui doit être compatible avec celle de ses voisins européens.
Certains parlementaires européens se sont également inquiétés de la protection de la vie privée, jugeant le texte « intrusif pour des voyageurs innocents ».
Mais Julien Coudray, chargé de mission PNR à la direction générale des Douanes, assure que toutes les informations dites sensibles, notamment les préférences alimentaires, seront immédiatement détruites au moment de la réception des données par le système.
D’autres s’insurgent contre le temps de conservation de ces renseignements : 5 ans dans la première version du texte.
La France tient également à inclure les vols intra-européens dans le système.
« Nous savons que les terroristes et les trafiquants morcellent leur trajet en plusieurs vols pour perturber les contrôles », assure Julien Coudray.
Ainsi, Abdelhamid Abaaoud, le commanditaire présumé des attentats de Paris, s’est vanté de plusieurs allers-retours en Syrie sans se faire repérer.
Certains parlementaires européens se sont également inquiétés de la protection de la vie privée, jugeant le texte « intrusif pour des voyageurs innocents ».
Mais Julien Coudray, chargé de mission PNR à la direction générale des Douanes, assure que toutes les informations dites sensibles, notamment les préférences alimentaires, seront immédiatement détruites au moment de la réception des données par le système.
D’autres s’insurgent contre le temps de conservation de ces renseignements : 5 ans dans la première version du texte.
La France tient également à inclure les vols intra-européens dans le système.
« Nous savons que les terroristes et les trafiquants morcellent leur trajet en plusieurs vols pour perturber les contrôles », assure Julien Coudray.
Ainsi, Abdelhamid Abaaoud, le commanditaire présumé des attentats de Paris, s’est vanté de plusieurs allers-retours en Syrie sans se faire repérer.
17,8 millions d'euros pour centraliser tous les PNR en France
En attendant que tout le monde se mette d’accord sur une version définitive de cette directive, la France a déjà lancé la création d’un système informatique pour centraliser les PNR début 2014.
C’est l’entreprise Morpho, filiale du groupe Safran, qui a remporté l’appel d’offres, dont le budget de départ, dotation d'un fonds communautaire européen, est de 17,8 millions d’euros.
Si tout se passe bien, les premières collectes débuteront dès l’année prochaine et seront totalement opérationnelles en 2017.
L’administration reste toutefois consciente de l’ampleur de la tâche pour se connecter aux 230 compagnies qui atterrissent en France. L’Etat prévoit d’ailleurs une rallonge budgétaire, dont le montant n’est pas encore défini.
« Les Etats Unis ont mis trois ans et ont dépensé 350 millions de dollars pour mettre en place leur PNR », remarque Guy Tardieu, délégué général de la fédération nationale de l'aviation marchande (FNAM).
C’est l’entreprise Morpho, filiale du groupe Safran, qui a remporté l’appel d’offres, dont le budget de départ, dotation d'un fonds communautaire européen, est de 17,8 millions d’euros.
Si tout se passe bien, les premières collectes débuteront dès l’année prochaine et seront totalement opérationnelles en 2017.
L’administration reste toutefois consciente de l’ampleur de la tâche pour se connecter aux 230 compagnies qui atterrissent en France. L’Etat prévoit d’ailleurs une rallonge budgétaire, dont le montant n’est pas encore défini.
« Les Etats Unis ont mis trois ans et ont dépensé 350 millions de dollars pour mettre en place leur PNR », remarque Guy Tardieu, délégué général de la fédération nationale de l'aviation marchande (FNAM).
Remplir absolument toutes les cases du GDS
Pour les agents de voyages, cette réglementation exigera un peu plus de travail avant l’émission du billet.
Jusqu’à présent, rares étaient celles qui remplissaient absolument toutes les cases du GDS lors d’un vol Paris-Madrid par exemple. Mais quand le PNR sera imposé, elles n’auront plus le choix.
D’autant que les compagnies aériennes, légalement responsables de cette collecte, pourront se voir infliger des pénalités si le dossier n’est pas complet.
Une perspective qui n’inquiète pas vraiment la FNAM. « Techniquement, c’est très facile à mettre en œuvre. Il suffira d’installer un système similaire aux billets à destination des Etats-Unis, qui bloque l’émission si tous les champs ne sont pas renseignés ».
Mais pour certains députés socialistes, la mise en place du PNR n’est pas la « martingale absolue ». Ils estiment que l’amélioration de l’échange et du traitement des données est un sujet tout aussi important.
D'autant que les aéroports ne sont pas les seuls points d'entrée sur le territoire français...
Julien Coudray des Douanes se veut toutefois rassurant. "Au-delà du PNR aérien, la douane poursuit son travail de contrôle dans les trains, sur les routes ainsi qu'en mer. Nous ne laisserons rien de coté".
Jusqu’à présent, rares étaient celles qui remplissaient absolument toutes les cases du GDS lors d’un vol Paris-Madrid par exemple. Mais quand le PNR sera imposé, elles n’auront plus le choix.
D’autant que les compagnies aériennes, légalement responsables de cette collecte, pourront se voir infliger des pénalités si le dossier n’est pas complet.
Une perspective qui n’inquiète pas vraiment la FNAM. « Techniquement, c’est très facile à mettre en œuvre. Il suffira d’installer un système similaire aux billets à destination des Etats-Unis, qui bloque l’émission si tous les champs ne sont pas renseignés ».
Mais pour certains députés socialistes, la mise en place du PNR n’est pas la « martingale absolue ». Ils estiment que l’amélioration de l’échange et du traitement des données est un sujet tout aussi important.
D'autant que les aéroports ne sont pas les seuls points d'entrée sur le territoire français...
Julien Coudray des Douanes se veut toutefois rassurant. "Au-delà du PNR aérien, la douane poursuit son travail de contrôle dans les trains, sur les routes ainsi qu'en mer. Nous ne laisserons rien de coté".