L’archipel des Seychelles ne se limite pas aux plaisirs balnéaires. Les curieux découvriront un patrimoine créole surprenant, des paysages et une faune rares, sur fond de langueur tropicale - DR : J.-F.R.
S’il n’y avait pas l’océan et les plages, qui viendrait aux Seychelles ?
Puisque c’est l’image de ce pays de 115 îles et seulement 87 000 habitants, autant rentrer dans le vif du sujet.
Oui, les plages seychelloises sont magnifiques. Elles le doivent à une géologie originale : détachées de l’Afrique il y a des millions d’années, les îles intérieures (au Nord) sont de relief granitique et les rochers polis par des milliards de vagues « tombent » sur le sable immaculé. A chacun ses préférences.
Les plages d’Anse Source d’Argent, à La Digue, sont les plus célèbres. Les blocs rocheux posés entre les cocotiers ont la beauté du Diable.
D’autres se distinguent : Anses Lazio et Georgette, à Praslin, parfaitement concaves ; Anse Cocos à La Digue, déserte, même en haute saison ; Anse Takamaka, à Mahé, havre ombragé au sud de l’île ; Anse Manon, à Sainte-Anne, plage Robinson vierge de touristes…
Parce que la lumière ce jour là sera belle, parce que des enfants joueront innocemment dans l’eau ou qu’un air de séga tintera à vos oreilles, chacun établira son classement intime.
Sans risque d’erreur car en matière de souvenirs, seule l’émotion personnelle prime…
Puisque c’est l’image de ce pays de 115 îles et seulement 87 000 habitants, autant rentrer dans le vif du sujet.
Oui, les plages seychelloises sont magnifiques. Elles le doivent à une géologie originale : détachées de l’Afrique il y a des millions d’années, les îles intérieures (au Nord) sont de relief granitique et les rochers polis par des milliards de vagues « tombent » sur le sable immaculé. A chacun ses préférences.
Les plages d’Anse Source d’Argent, à La Digue, sont les plus célèbres. Les blocs rocheux posés entre les cocotiers ont la beauté du Diable.
D’autres se distinguent : Anses Lazio et Georgette, à Praslin, parfaitement concaves ; Anse Cocos à La Digue, déserte, même en haute saison ; Anse Takamaka, à Mahé, havre ombragé au sud de l’île ; Anse Manon, à Sainte-Anne, plage Robinson vierge de touristes…
Parce que la lumière ce jour là sera belle, parce que des enfants joueront innocemment dans l’eau ou qu’un air de séga tintera à vos oreilles, chacun établira son classement intime.
Sans risque d’erreur car en matière de souvenirs, seule l’émotion personnelle prime…
Un multi ethnisme d’origine blanc, africain et indien
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Le tour des plages entrevoit une autre richesse. On le remarque vite : le français est la langue du cœur des Seychellois.
Le créole lui emprunte beaucoup et ses simplifications sont exquises. « Asiz byen a tab e manz trankilman » recommande ainsi aux enfants une phrase écrite sur le mur de l’école de l’île Silhouette.
Le bâtiment du « Quai d’Orsay » seychellois ne s’appelle-t-il pas « Minister Zafer Etranzer » ?
Colonie française puis anglaise, les Seychelles sont indépendantes depuis 1976 et ont conservé un multi-ethnisme d’origine blanc, africain et indien.
L’architecture coloniale souligne l’aisance des anciens planteurs (de canne à sucre, coton, noix de coco…) et administrateurs.
A Victoria, le gouverneur Queau de Quinssy a ainsi légué une splendide maison à double étage et balcon, de la fin du 18ème s. (siège du ministère cité plus haut).
L’hôpital anglais de 1924 présente son joli carré à deux niveaux bâti autour d’un jardin, avec de remarquables ferronneries d’escaliers.
Construite en 1855, Kenwyn House et sa véranda en bois est un bel exemple d’architecture française.
Plantation House, à La Digue, rappelle la fortune d’une famille mauricienne émigrée aux Seychelles au 19ème s. Son salon old fashion, sa cuisine immense et ses volets à persiennes ont servi au tournage d’un film de la série « Emmanuelle ».
Quant à la vieille maison de l’île Silhouette – aujourd’hui excellent restaurant créole de l’hôtel Hilton -, elle ravive le souvenir de la famille Dauban, qui employait au 19ème s. plus de 200 ouvriers sur sa plantation de coprah, cannelle et vanille.
Le créole lui emprunte beaucoup et ses simplifications sont exquises. « Asiz byen a tab e manz trankilman » recommande ainsi aux enfants une phrase écrite sur le mur de l’école de l’île Silhouette.
Le bâtiment du « Quai d’Orsay » seychellois ne s’appelle-t-il pas « Minister Zafer Etranzer » ?
Colonie française puis anglaise, les Seychelles sont indépendantes depuis 1976 et ont conservé un multi-ethnisme d’origine blanc, africain et indien.
L’architecture coloniale souligne l’aisance des anciens planteurs (de canne à sucre, coton, noix de coco…) et administrateurs.
A Victoria, le gouverneur Queau de Quinssy a ainsi légué une splendide maison à double étage et balcon, de la fin du 18ème s. (siège du ministère cité plus haut).
L’hôpital anglais de 1924 présente son joli carré à deux niveaux bâti autour d’un jardin, avec de remarquables ferronneries d’escaliers.
Construite en 1855, Kenwyn House et sa véranda en bois est un bel exemple d’architecture française.
Plantation House, à La Digue, rappelle la fortune d’une famille mauricienne émigrée aux Seychelles au 19ème s. Son salon old fashion, sa cuisine immense et ses volets à persiennes ont servi au tournage d’un film de la série « Emmanuelle ».
Quant à la vieille maison de l’île Silhouette – aujourd’hui excellent restaurant créole de l’hôtel Hilton -, elle ravive le souvenir de la famille Dauban, qui employait au 19ème s. plus de 200 ouvriers sur sa plantation de coprah, cannelle et vanille.
Marché de Victoria
Au rythme tranquille des tropiques seychellois, bercé par l’inévitable « na pas problem » des locaux, le quotidien s’organise au gré des venues des touristes et de la pêche, les deux piliers économiques de l’archipel.
Le marché de Victoria est le cœur de la vie sociale. Ses étals poissonniers (ah ! le succulent « bourgeois ») et fruitiers (caramboles, fruits de la passion, goyaves…), ses échanges savoureux en créole prolongent l’animation de la rue Market Street et de ses échoppes tenues par des Indiens.
Principale minorité de l’île, ces derniers ont leur temple, Arul Mihu Navasakthi Vinayagar, petit bijou d’art hindou.
Le dimanche, la communauté vient prier au son du tambour et du shehnai.
Le même jour, les anglicans chantent le gospel à Saint-Paul’s Cathedral, alors que les catholiques exhibent leurs belles toilettes à la sortie de la cathédrale de l’Immaculée Conception. Le brassage est de mise.
Le marché de Victoria est le cœur de la vie sociale. Ses étals poissonniers (ah ! le succulent « bourgeois ») et fruitiers (caramboles, fruits de la passion, goyaves…), ses échanges savoureux en créole prolongent l’animation de la rue Market Street et de ses échoppes tenues par des Indiens.
Principale minorité de l’île, ces derniers ont leur temple, Arul Mihu Navasakthi Vinayagar, petit bijou d’art hindou.
Le dimanche, la communauté vient prier au son du tambour et du shehnai.
Le même jour, les anglicans chantent le gospel à Saint-Paul’s Cathedral, alors que les catholiques exhibent leurs belles toilettes à la sortie de la cathédrale de l’Immaculée Conception. Le brassage est de mise.
Dans le bus de Praslin...
A l’intérieur, les îles offrent une belle luxuriance.
Certes, il faut visiter à Praslin la forêt de la Vallée de Mai et ses célèbres cocos-fesses, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Rencontrer Mme Georges en son Jardin du Roi, à Mahé, 25 hectares d’arbres, de plantes et d’épices tropicaux patiemment cultivés depuis 1856, autour d’un enclos à tortues géantes.
Nous conseillons aussi de grimper dans les hauts de Port Glaud, à Mahé, pour voir les cases colorées au pied de falaises granitiques ; de s’arrêter à Mission Lodge pour embraser du regard l’amphithéâtre végétal et ses gracieux albizzias ; de prendre le bus local à Praslin pour dévaler la route en corniche entre Baie Sainte-Anne et Grand’ Anse ; de déguster un rhum à la distillerie des Trois Frères…
Sans oublier de lever la tête pour observer un héron ou une immense chauve-souris. Et puisqu’aux Seychelles, l’océan finit toujours par s’imposer, poussez donc à La Digue jusqu’à Anse Banane, sur la côte est.
Face aux vagues et à l’île Félicité, la halte à la paillotte Chez Jules et ses jus de fruits frais s’impose.
Une autre façon d’aborder un archipel qui n’a pas que ses plages à offrir.
Certes, il faut visiter à Praslin la forêt de la Vallée de Mai et ses célèbres cocos-fesses, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Rencontrer Mme Georges en son Jardin du Roi, à Mahé, 25 hectares d’arbres, de plantes et d’épices tropicaux patiemment cultivés depuis 1856, autour d’un enclos à tortues géantes.
Nous conseillons aussi de grimper dans les hauts de Port Glaud, à Mahé, pour voir les cases colorées au pied de falaises granitiques ; de s’arrêter à Mission Lodge pour embraser du regard l’amphithéâtre végétal et ses gracieux albizzias ; de prendre le bus local à Praslin pour dévaler la route en corniche entre Baie Sainte-Anne et Grand’ Anse ; de déguster un rhum à la distillerie des Trois Frères…
Sans oublier de lever la tête pour observer un héron ou une immense chauve-souris. Et puisqu’aux Seychelles, l’océan finit toujours par s’imposer, poussez donc à La Digue jusqu’à Anse Banane, sur la côte est.
Face aux vagues et à l’île Félicité, la halte à la paillotte Chez Jules et ses jus de fruits frais s’impose.
Une autre façon d’aborder un archipel qui n’a pas que ses plages à offrir.