France : va-t-on vers un renouveau des villages de vacances et des résidences de tourisme? (vidéo)

En 2017, les résidences de tourisme ont enregistré un nombre de nuitées inédit (+7,3% à 71 millions), alors que la fréquentation des villages de vacances progressait de 6,2%, sans retrouver son niveau historique de 2013.

Malgré ces excellents chiffres, "le récent revirement de l'État en matière fiscale risque de donner un sérieux coup de frein aux projets de construction et de brider les perspectives de croissance des plus grands gestionnaires", souligne le groupe Xerfi dans sa nouvelle étude.

Dans son analyse, il s'interroge sur les leviers concrets mis à la disposition des gestionnaires pour pérenniser leur croissance et se pose la question : comment évolueront leur activité et leurs marges d'ici 2020 ?

En effet, Xerfi évoque une croissance plus modérée du secteur entre 2018 et 2020, avec une activité en hausse de 4% par an en moyenne et, plus précisément, de 3% seulement pour les résidences de tourisme en raison de la concurrence des autres hébergements (auberges de jeunesse, hôtellerie de plein air…).

"Stabilisées en 2018 et 2019 (années durant lesquelles les opérateurs devront gérer l’impact des grèves des transports), les marges des exploitants des résidences de tourisme (ratio EBE/CA du panel Xerfi) s’établiront à 8,7% en 2020", ajoute Xerfi.

Les experts de Xerfi soulignent le fait que les résidences de tourisme et les villages de vacances sont à une étape charnière de leur développement.

"Après avoir encouragé l’extension de l’offre grâce à des dispositifs fiscaux avantageux, les pouvoir publics ont décidé d’accorder des réductions d’impôts uniquement aux copropriétaires réalisant des travaux de rénovation énergétique, de ravalement ou d’accessibilité.

Un tel dispositif va à l’évidence favoriser la modernisation du parc vieillissant des résidences de tourisme. Mais cela va également contraindre les acteurs à se développer par croissance externe."

Le groupe pointe alors l'option de la diversification pour les grands groupes. Par exemple, le camping pour Pierre & Vacances ou les auberges de jeunesse pour Néméa. Ou bien l’expansion à l’étranger, comme la Chine pour Odalys.

"L’exploitation de leur savoir-faire en matière de commercialisation et de gestion locative sont également des voies explorées par les gestionnaires", précise Xerfi.

L'institut aborde aussi l'idée de différenciation des opérateurs pour pérenniser leur croissance. "C’est ainsi que les bâtiments perdent leur caractère standard au profit de véritables créations architecturales", selon Xerfi.

Les villages de vacances détenus, pour certains d’entre eux, par les acteurs du tourisme social, ont également entamé leur mue, souligne Xerfi. "Ces acteurs du tourisme social ont décidé de vendre leurs actifs à des opérateurs privés ou bien, d’investir pour mettre les infrastructures aux normes".

L'étude cite également l'exemple de Club Med, qui opère son retour en France et de Pierre & Vacances qui poursuit l’expansion de Center Parcs dans l’Hexagone et lance son nouveau concept de Villages Nature.

Autre axe de développement : les réseaux sociaux, pour communiquer régulièrement avec les clients et maintenir un contact direct avec eux, mais aussi la fidélisation ainsi que l’exploitation des données clients, des priorités pour les principaux acteurs.