Sureffectif, liste noire, déficit : Gilles Filiatreault, le nouveu directeur général de la compagnie a du pain sur la planche. DR - Air Madagascar.
C’est une tâche immense qui attend Gilles Filiatreault, le nouveau directeur général de la compagnie Air Madagascar.
Désigné le 1er octobre dernier par le conseil d’administration, après deux mois de sélection et 59 candidats, l’homme est un habitué des situations désespérées.
Depuis une quinzaine d’années, ce québécois d’origine est passé par une dizaine de compagnies en détresse, avec plus ou moins de succès.
La presse malgache s’est notamment inquiétée de sa mission au sein de la cap-verdienne TACV, pour laquelle il avait mis en place un plan de licenciements « assez brutal ».
Chez Air Madagascar, le sureffectif est l’une des principales sources des difficultés.
La compagnie emploie 1200 personnes et fait travailler 200 prestataires, pour une flotte de 2 Boeing, 2 Airbus et 4 ATRet 2 Twin Otter.
Bien conscient de la situation, mais très prudent dans ses déclarations afin d’éviter la fureur syndicale après la longue grève estivale, Gilles Filiatreault explique avoir lancé un audit dans chaque branche de l’entreprise. Mais il refuse aujourd’hui de parler de licenciements secs.
« Même si nous mettons à pied 200 ou 300 personnes, l’impact financier ne sera pas très important dans l’immédiat, au vu des salaires qui sont très bas», a-t-il assuré.
Désigné le 1er octobre dernier par le conseil d’administration, après deux mois de sélection et 59 candidats, l’homme est un habitué des situations désespérées.
Depuis une quinzaine d’années, ce québécois d’origine est passé par une dizaine de compagnies en détresse, avec plus ou moins de succès.
La presse malgache s’est notamment inquiétée de sa mission au sein de la cap-verdienne TACV, pour laquelle il avait mis en place un plan de licenciements « assez brutal ».
Chez Air Madagascar, le sureffectif est l’une des principales sources des difficultés.
La compagnie emploie 1200 personnes et fait travailler 200 prestataires, pour une flotte de 2 Boeing, 2 Airbus et 4 ATRet 2 Twin Otter.
Bien conscient de la situation, mais très prudent dans ses déclarations afin d’éviter la fureur syndicale après la longue grève estivale, Gilles Filiatreault explique avoir lancé un audit dans chaque branche de l’entreprise. Mais il refuse aujourd’hui de parler de licenciements secs.
« Même si nous mettons à pied 200 ou 300 personnes, l’impact financier ne sera pas très important dans l’immédiat, au vu des salaires qui sont très bas», a-t-il assuré.
Liste noire: sortir de l’annexe B de l’Union Européenne
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Pour éponger la dette, qui s’élève aujourd’hui à 38 millions de dollars (soit 33.3 M€), le directeur général veut actionner d'autres leviers.
Présent à Paris pour la semaine, il compte faire le tour des partenaires (Airbus, ATR, Air France) afin de remettre à plat les contrats.
Il s’intéresse également au patrimoine de la compagnie, notamment ses propriétés foncières qu’il souhaiterait vendre afin de récupérer du cash. « Lors de mes précédentes expériences, je n’ai jamais demandé un centime à l’état. J’espère pouvoir faire de même dans ce dossier ».
Il souhaite aussi rassurer les grands comptes et les tour-opérateurs, échaudés par les innombrables retards et incidents d’exploitations. « Je veux amener une stabilité opérationnelle », assure-t-il. De quoi rattraper la chute de 10% de son activité, un chiffre deux fois plus important que la baisse du marché.
Autre chantier et pas des moindres : la sortie de l’annexe B de l’Union Européenne.
«Les inspecteurs doivent revenir examiner notre situation en février prochain. Je suis assez optimiste, nous devrions en sortir, sachant que nous possédons déjà la certification IOSA », avance Gilles Filiatreault.
Il n’a en revanche aucun pouvoir décisionnel sur l'aviation civile locale (ACM) totalement corrompue et désorganisée, qui manque de ressources qualifiées pour mettre en œuvre correctement un programme de surveillance approprié. Rappelons que Madagascar est l’un des pays plus corrompus du monde. La situation catastrophique de l'’ACM serait donc le principal obstacle à la sortie d' Air Madagascar de la liste noire.
Reste à savoir si Gilles Filiatreault aura les mains libres pour mener à terme les réformes indispensables à la survie de l'entreprise.« Je ne suis qu’un médecin, je vais présenter une ordonnance au gouvernement qui choisira de la mettre en œuvre ».
Leon RajaoBelina, le directeur du conseil d’administration, affirme qu’il fera tout ce qui est son pouvoir « pour éviter que la politique n’interfère dans la gestion ».
Quant à Gilles Filiatreault, il se donne six à douze mois pour redresser la barre et « préparer la mariée » à trouver un futur investisseur. L'état lui conservera la majorité du capital.
Présent à Paris pour la semaine, il compte faire le tour des partenaires (Airbus, ATR, Air France) afin de remettre à plat les contrats.
Il s’intéresse également au patrimoine de la compagnie, notamment ses propriétés foncières qu’il souhaiterait vendre afin de récupérer du cash. « Lors de mes précédentes expériences, je n’ai jamais demandé un centime à l’état. J’espère pouvoir faire de même dans ce dossier ».
Il souhaite aussi rassurer les grands comptes et les tour-opérateurs, échaudés par les innombrables retards et incidents d’exploitations. « Je veux amener une stabilité opérationnelle », assure-t-il. De quoi rattraper la chute de 10% de son activité, un chiffre deux fois plus important que la baisse du marché.
Autre chantier et pas des moindres : la sortie de l’annexe B de l’Union Européenne.
«Les inspecteurs doivent revenir examiner notre situation en février prochain. Je suis assez optimiste, nous devrions en sortir, sachant que nous possédons déjà la certification IOSA », avance Gilles Filiatreault.
Il n’a en revanche aucun pouvoir décisionnel sur l'aviation civile locale (ACM) totalement corrompue et désorganisée, qui manque de ressources qualifiées pour mettre en œuvre correctement un programme de surveillance approprié. Rappelons que Madagascar est l’un des pays plus corrompus du monde. La situation catastrophique de l'’ACM serait donc le principal obstacle à la sortie d' Air Madagascar de la liste noire.
Reste à savoir si Gilles Filiatreault aura les mains libres pour mener à terme les réformes indispensables à la survie de l'entreprise.« Je ne suis qu’un médecin, je vais présenter une ordonnance au gouvernement qui choisira de la mettre en œuvre ».
Leon RajaoBelina, le directeur du conseil d’administration, affirme qu’il fera tout ce qui est son pouvoir « pour éviter que la politique n’interfère dans la gestion ».
Quant à Gilles Filiatreault, il se donne six à douze mois pour redresser la barre et « préparer la mariée » à trouver un futur investisseur. L'état lui conservera la majorité du capital.