En mars 2024, les syndicats avaient alerté sur une menace de fermeture de la base Ryanair à l'aéroport de Bordeaux.
Deux mois plus tard, la low cost est passé au stade supérieur en annonçant la fermeture pure et simple de celle-ci dès novembre prochain.
"En raison de l'augmentation des coûts à Bordeaux à partir de novembre 2024, Ryanair déplacera ses 3 avions basés à Bordeaux vers des aéroports moins coûteux ailleurs en Europe, ce qui entraînera la perte de 40 lignes Ryanair au départ et à destination de Bordeaux, et la perte de plus de 90 emplois pour les pilotes, le personnel de cabine et les ingénieurs basés à Bordeaux," précise le communiqué de la compagnie.
En effet, l'aéroport prévoyait une hausse des charges aéroportuaires qui ne correspondaient plus au business modèle de la low cost,. Surtout, il négociait la reconduction d’un contrat d’aides financières en faveur de Ryanair, selon Rue 89.
Le motnant proposé n'étant pas à la hauteur du transporteur, celui-ci ira poser ses avions là où les aides sont plus vertes, c'est du moins ce que dénonçait le SNPNC.
En tout, 3 appareils n'iront plus à Bordeaux et 40 lignes seront supprimées, tout comme 120 emplois.
Deux mois plus tard, la low cost est passé au stade supérieur en annonçant la fermeture pure et simple de celle-ci dès novembre prochain.
"En raison de l'augmentation des coûts à Bordeaux à partir de novembre 2024, Ryanair déplacera ses 3 avions basés à Bordeaux vers des aéroports moins coûteux ailleurs en Europe, ce qui entraînera la perte de 40 lignes Ryanair au départ et à destination de Bordeaux, et la perte de plus de 90 emplois pour les pilotes, le personnel de cabine et les ingénieurs basés à Bordeaux," précise le communiqué de la compagnie.
En effet, l'aéroport prévoyait une hausse des charges aéroportuaires qui ne correspondaient plus au business modèle de la low cost,. Surtout, il négociait la reconduction d’un contrat d’aides financières en faveur de Ryanair, selon Rue 89.
Le motnant proposé n'étant pas à la hauteur du transporteur, celui-ci ira poser ses avions là où les aides sont plus vertes, c'est du moins ce que dénonçait le SNPNC.
En tout, 3 appareils n'iront plus à Bordeaux et 40 lignes seront supprimées, tout comme 120 emplois.
Ryanair : "Face à l'augmentation des coûts, nous n'avons pas d'autre alternative"
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"La fermeture de cette base aurait des répercussions dévastatrices sur les employés concernés, très peu protégés par leur contrat de travail, mais également sur l’économie locale.
Nous appelons de toute urgence les autorités françaises locales et nationales à reconnaître la gravité de cette situation et à intervenir sans délai. Il est impératif de trouver une solution équitable qui préserve les intérêts de toutes les parties prenantes, en particulier ceux des salariés," s'inquiétait alors le syndicat.
A lire : Ryanair ouvre une base à Bordeaux et 16 nouvelles lignes
La décision est maintenant tombée.
Ryanair indique toutefois que le personnel de l'aviation concerné par la fermeture se verra proposer des postes similaires dans d'autres bases au sein du réseau.
"Nous sommes déçus que l'aéroport de Bordeaux n'ait pas accepté l’extension de notre base low-cost à partir de novembre 2024.
En raison de l'augmentation des coûts, nous n'avons pas d'autre alternative financière que de fermer notre base bordelaise en novembre et de relocaliser ces avions et ces emplois dans des bases moins coûteuses situées ailleurs dans le vaste réseau d'aéroports du groupe Ryanair à travers l'Europe.
Cet été, nous ouvrirons cinq nouvelles bases aériennes à Copenhague, Dubrovnik, Reggio Calabre, Tanger et Trieste. Tous ces aéroports offrent des incitations encourageant la croissance des compagnies low-cost, alors que nous ne sommes pas en mesure de convenir d’incitations similaires avec l'aéroport de Bordeaux," précise Jason McGuinness, le directeur commercial de Ryanair.
Nous appelons de toute urgence les autorités françaises locales et nationales à reconnaître la gravité de cette situation et à intervenir sans délai. Il est impératif de trouver une solution équitable qui préserve les intérêts de toutes les parties prenantes, en particulier ceux des salariés," s'inquiétait alors le syndicat.
A lire : Ryanair ouvre une base à Bordeaux et 16 nouvelles lignes
La décision est maintenant tombée.
Ryanair indique toutefois que le personnel de l'aviation concerné par la fermeture se verra proposer des postes similaires dans d'autres bases au sein du réseau.
"Nous sommes déçus que l'aéroport de Bordeaux n'ait pas accepté l’extension de notre base low-cost à partir de novembre 2024.
En raison de l'augmentation des coûts, nous n'avons pas d'autre alternative financière que de fermer notre base bordelaise en novembre et de relocaliser ces avions et ces emplois dans des bases moins coûteuses situées ailleurs dans le vaste réseau d'aéroports du groupe Ryanair à travers l'Europe.
Cet été, nous ouvrirons cinq nouvelles bases aériennes à Copenhague, Dubrovnik, Reggio Calabre, Tanger et Trieste. Tous ces aéroports offrent des incitations encourageant la croissance des compagnies low-cost, alors que nous ne sommes pas en mesure de convenir d’incitations similaires avec l'aéroport de Bordeaux," précise Jason McGuinness, le directeur commercial de Ryanair.
Ryanair : La cour des comptes a étrillé la gestion de l'aéroport de Bordeaux
En octobre 2023, la Cour des Comptes avait rendu un rapport sur la gestion de l'aéroport de Bordeaux.
Celui-ci se trouvait alors dans une "situation financière aujourd’hui fragile, au regard de besoins importants à satisfaire et à l’approche de la fin de la concession."
L'instance avait pointé du doigt les contrats d'aides pour inciter les compagnies à bas couts à se poser en Gironde.
Ces contrats fragilisaient alors l'équilibre financier de l'infrastructure, mais surtout la rendaient dépendante de ces acteurs.
"Les contrats prévoient une aide financière par passager versée par la SA conditionnée à une certaine croissance de trafic ou à l’ouverture de lignes, ainsi qu’un « soutien marketing ». Ils ont été renouvelés les cas en 2018 et 2019, pour une durée de six ou sept ans, puis renégociés lors de la crise sanitaire.
L’ampleur des aides accordées est considérable, le montant versé par passager amené (au départ) étant sans commune mesure avec les mesures incitatives générales.
Or la rationalité économique de ces contrats, pour l’aéroport, peut se constater dès lors que les bénéfices « extra aéronautiques » réalisés grâce à la venue de nouveaux passagers excèdent les coûts induits par les contrats eux-mêmes," analysait alors la Cour des Comptes.
La part de marché des passagers aidés à Bordeaux est passée de 31% en 2013 à 55% en 2019 et 65% en 2021.
Celui-ci se trouvait alors dans une "situation financière aujourd’hui fragile, au regard de besoins importants à satisfaire et à l’approche de la fin de la concession."
L'instance avait pointé du doigt les contrats d'aides pour inciter les compagnies à bas couts à se poser en Gironde.
Ces contrats fragilisaient alors l'équilibre financier de l'infrastructure, mais surtout la rendaient dépendante de ces acteurs.
"Les contrats prévoient une aide financière par passager versée par la SA conditionnée à une certaine croissance de trafic ou à l’ouverture de lignes, ainsi qu’un « soutien marketing ». Ils ont été renouvelés les cas en 2018 et 2019, pour une durée de six ou sept ans, puis renégociés lors de la crise sanitaire.
L’ampleur des aides accordées est considérable, le montant versé par passager amené (au départ) étant sans commune mesure avec les mesures incitatives générales.
Or la rationalité économique de ces contrats, pour l’aéroport, peut se constater dès lors que les bénéfices « extra aéronautiques » réalisés grâce à la venue de nouveaux passagers excèdent les coûts induits par les contrats eux-mêmes," analysait alors la Cour des Comptes.
La part de marché des passagers aidés à Bordeaux est passée de 31% en 2013 à 55% en 2019 et 65% en 2021.
Aéroport de Bordeaux : la cour des comptes alertait sur la dépendance à Ryanair
Les aides représentaient plusieurs millions d'euros.
"La part que représente ce coût au regard de l’excédent brut d’exploitation (EBE) dégagé est considérable et croît notablement sur la période, passant de 21 % en 2013 à 55 % en 2021, illustrant l’importance majeure que prennent ces contrats dans l’économie de la plateforme, au fur et à mesure de la croissance de la part de marché des trois compagnies low-cost."
Et pour l'instance l'aéroport bordelais n'est pas le seul concerné par cette surenchère.
A lire : Ryanair bénéficie "d'une complaisance de l'Etat" sur le non-respect des lois
Les low cost mettent en concurrence l'ensemble des infrastructures aéroportuaires en France et en Europe. Les mieux-disantes financièrement remportent la mise.
"Cette situation crée pour la société un risque de dépendance, associé à l’éventualité qu’une de ces compagnies quitte subitement la plateforme si le niveau d’aide ne lui semble pas suffisant.
La stratégie de développement précédemment axée sur les volumes et le low cost rencontre aujourd’hui pour la SA des limites dues en partie à son succès même.
Une réorientation de la stratégie commerciale visant à une diversification des flux et davantage axée sur la qualité serait plus conforme à la nouvelle vision que la direction actuelle de l’aéroport entend mettre en oeuvre pour la plateforme," concluait alors le rapport sur le volet des low cost.
Dorénavant, l'infrastructure bordelaise serait nettement moins dépendante de Ryanair, reste à voir les incidences sur les comptes et le tourisme en Gironde.
"La part que représente ce coût au regard de l’excédent brut d’exploitation (EBE) dégagé est considérable et croît notablement sur la période, passant de 21 % en 2013 à 55 % en 2021, illustrant l’importance majeure que prennent ces contrats dans l’économie de la plateforme, au fur et à mesure de la croissance de la part de marché des trois compagnies low-cost."
Et pour l'instance l'aéroport bordelais n'est pas le seul concerné par cette surenchère.
A lire : Ryanair bénéficie "d'une complaisance de l'Etat" sur le non-respect des lois
Les low cost mettent en concurrence l'ensemble des infrastructures aéroportuaires en France et en Europe. Les mieux-disantes financièrement remportent la mise.
"Cette situation crée pour la société un risque de dépendance, associé à l’éventualité qu’une de ces compagnies quitte subitement la plateforme si le niveau d’aide ne lui semble pas suffisant.
La stratégie de développement précédemment axée sur les volumes et le low cost rencontre aujourd’hui pour la SA des limites dues en partie à son succès même.
Une réorientation de la stratégie commerciale visant à une diversification des flux et davantage axée sur la qualité serait plus conforme à la nouvelle vision que la direction actuelle de l’aéroport entend mettre en oeuvre pour la plateforme," concluait alors le rapport sur le volet des low cost.
Dorénavant, l'infrastructure bordelaise serait nettement moins dépendante de Ryanair, reste à voir les incidences sur les comptes et le tourisme en Gironde.
RYANAIR QUITTE BORDEAUX APRÈS S’ÊTRE BIEN GAVÉE
Voici l'intégralité du communiqué diffusé par le Syndicat National du Personnel Navigant Commercial (SNPNC-FO)
Le Syndicat National du Personnel Navigant Commercial (SNPNC-FO), représentant les hôtesses de l’air et stewards en France dénonce la fermeture de la base Ryanair de Bordeaux. Cette désertion fait suite à l’échec des négociations entre l’aéroport de Bordeaux-Mérignac et la compagnie irlandaise.
Le SNPNC-FO exprime tout son soutien à la centaine de salariés et leurs familles victimes du modèle low-cost en France validé par l’État. C’est avec un tapis rouge déroulé par les autorités aéroportuaires locales (soutenues par les collectivités territoriales et l’État) sous formes d’aides financières faramineuses que Ryanair s’est implanté en Gironde.
Après 5 années d’exploitation, la Direction de l’aéroport s’est fait rappeler à l’ordre par la Cour des Comptes et a enjoint la Direction de pratiquer des coûts aéroportuaires conformes au prix du marché, cessant le favoritisme économique déloyal mis en place. Ryanair, sans foi ni loi comme toujours, a décidé de plier bagage illico.
Quand il s’agit de se soumettre aux règles et de respecter le droit, la compagnie pirate s’en va piller vers d’autres cieux. Le SNPNC-FO dénonce une fois de plus la complicité d’organes politiques qui encouragent ou à tout le moins laissent faire, des pratiques déloyales économiquement et illégales socialement. Durant 5 années sur la base de Bordeaux le SNPNC-FO a combattu la Direction de Ryanair, fait parler le droit et poussé au respect des salariés.
Ainsi, quand Ryanair a fini de vampiriser les aides offertes par les collectivités territoriales et que le SNPNC-FO pousse cette compagnie à respecter le droit, cette dernière préfère fuir.
Le SNPNC-FO demande la mise en place d’un plan de sauvetage de l’emploi pour les salariés de la base de Bordeaux. Aujourd’hui encore, Ryanair traite ses salariés comme des sacs de sable. Elle s'apprête à les déplacer dans d’autres bases européennes sans se soucier un instant des conséquences personnelles dramatiques que cela implique.
La Direction de Ryanair, les pouvoirs publics et tous les acteurs du transport aérien français continueront de trouver le SNPNC-FO sur leur route quand il s’agit de combattre un modèle économique dévastateur
Le Syndicat National du Personnel Navigant Commercial (SNPNC-FO), représentant les hôtesses de l’air et stewards en France dénonce la fermeture de la base Ryanair de Bordeaux. Cette désertion fait suite à l’échec des négociations entre l’aéroport de Bordeaux-Mérignac et la compagnie irlandaise.
Le SNPNC-FO exprime tout son soutien à la centaine de salariés et leurs familles victimes du modèle low-cost en France validé par l’État. C’est avec un tapis rouge déroulé par les autorités aéroportuaires locales (soutenues par les collectivités territoriales et l’État) sous formes d’aides financières faramineuses que Ryanair s’est implanté en Gironde.
Après 5 années d’exploitation, la Direction de l’aéroport s’est fait rappeler à l’ordre par la Cour des Comptes et a enjoint la Direction de pratiquer des coûts aéroportuaires conformes au prix du marché, cessant le favoritisme économique déloyal mis en place. Ryanair, sans foi ni loi comme toujours, a décidé de plier bagage illico.
Quand il s’agit de se soumettre aux règles et de respecter le droit, la compagnie pirate s’en va piller vers d’autres cieux. Le SNPNC-FO dénonce une fois de plus la complicité d’organes politiques qui encouragent ou à tout le moins laissent faire, des pratiques déloyales économiquement et illégales socialement. Durant 5 années sur la base de Bordeaux le SNPNC-FO a combattu la Direction de Ryanair, fait parler le droit et poussé au respect des salariés.
Ainsi, quand Ryanair a fini de vampiriser les aides offertes par les collectivités territoriales et que le SNPNC-FO pousse cette compagnie à respecter le droit, cette dernière préfère fuir.
Le SNPNC-FO demande la mise en place d’un plan de sauvetage de l’emploi pour les salariés de la base de Bordeaux. Aujourd’hui encore, Ryanair traite ses salariés comme des sacs de sable. Elle s'apprête à les déplacer dans d’autres bases européennes sans se soucier un instant des conséquences personnelles dramatiques que cela implique.
La Direction de Ryanair, les pouvoirs publics et tous les acteurs du transport aérien français continueront de trouver le SNPNC-FO sur leur route quand il s’agit de combattre un modèle économique dévastateur