Air Méditerranée attend avec impatience l'arrivée d'un actionnaire pour renflouer ses caisses. DR
Est-ce le chant du cygne pour Air Méditerranée ?
Malgré un carnet de vols estival bien rempli et le soutien officiel de ses tour-opérateurs partenaires, la compagnie semble plus que jamais sur le fil du rasoir depuis son placement en redressement judiciaire le 20 janvier dernier.
En attendant l’arrivée d’un futur investisseur, elle manque de liquidités pour faire face aux dépenses courantes.
Premier concerné, le BSP France, qui a émis un avertissement auprès de ses adhérents en février dernier. IATA réclame en effet le dépôt d’une caution en espèces lorsqu’un de ses membres est placé en redressement judiciaire.
"L’argent demandé a été placé sur un compte auprès de la Caisse des Dépôts, une décision prise en accord avec l’administrateur judiciaire, assure Antoine Ferretti, le PDG.
Cette mesure sera maintenue jusqu’à l’entrée d’un futur partenaire au capital de la compagnie. L’argent protégé n’est sorti qu’une fois que les vols sont effectués".
Malgré un carnet de vols estival bien rempli et le soutien officiel de ses tour-opérateurs partenaires, la compagnie semble plus que jamais sur le fil du rasoir depuis son placement en redressement judiciaire le 20 janvier dernier.
En attendant l’arrivée d’un futur investisseur, elle manque de liquidités pour faire face aux dépenses courantes.
Premier concerné, le BSP France, qui a émis un avertissement auprès de ses adhérents en février dernier. IATA réclame en effet le dépôt d’une caution en espèces lorsqu’un de ses membres est placé en redressement judiciaire.
"L’argent demandé a été placé sur un compte auprès de la Caisse des Dépôts, une décision prise en accord avec l’administrateur judiciaire, assure Antoine Ferretti, le PDG.
Cette mesure sera maintenue jusqu’à l’entrée d’un futur partenaire au capital de la compagnie. L’argent protégé n’est sorti qu’une fois que les vols sont effectués".
Hermès : concurrent ou partenaire d'Air Méditerranée ?
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Les employés ne sont pas mieux lotis, avec des retards jusqu'à deux semaines sur le paiement des salaires. "Ce décalage va être réglé avec la saison d’été qui arrive" poursuit Antoine Ferretti.
La compagnie peine également à régler ses cotisations de retraites.
La Caisse de retraite du personnel navigant professionnel de l’aéronautique civile (CRPN) a d’ailleurs déclaré ses créances auprès du mandataire judiciaire.
"C’est exact, nous avons des créanciers, notamment cette caisse de retraite. Mais nos dettes sont gelées depuis notre placement en redressement judiciaire".
Une situation qui préoccupe les salariés, car même dans le cas d’une reprise, il est peu probable que le futur acquéreur accepte de rembourser ces mois impayés.
"J’ai bien peur que certains ne doivent faire une croix sur plusieurs mois de cotisations retraite", regrette un PNC.
Autre motif d’inquiétude : le développement d’Hermès, la filiale grecque, qui va louer 2 Airbus A320 supplémentaires.
Cette compagnie disposera au total d’une flotte de 5 appareils, dont 3 en wet-lease pour l’été 2015, auxquels viendront s’ajouter deux avions appartenant à la compagnie Aerovista, basée à Dubaï, dans le cadre d'un accord de partages.
"Aerovista souhaitait créer un certificat de transporteur aérien (CTA) en Europe. Hermès lui en donne la possibilité, fournira l’équipage et la maintenance, et gagnera ainsi en productivité", ajoute Antoine Ferretti.
Une croissance qui interpelle. "Personne n’a jamais eu accès aux chiffres d’Hermès, qui est pourtant une filiale du groupe. Nous n’avons pas la moindre idée de ces résultats financiers", regrette un autre employé.
Les salariés craignent que l'expansion d’Hermès ne vienne phagocyter leur activité en France, faisant d’Air Méditerranée une coquille vide.
Une accusation que réfute fermement Antoine Ferretti. Celui-ci considère au contraire qu’Hermès a permis de sauver l’activité française, en lui permettant de se débarrasser de ses avions superflus lors de la chute de l'activité en 2012.
"Quand un avion d’Air Méditerranée est en maintenance, il arrive que nous le remplacions par un avion d’Hermès. Il s’agit là une opération ponctuelle.
Il n’y a aucune stratégie derrière cela. Surtout pas en ce moment. Notre but est simplement d’avoir deux compagnies solidement en place", précise Antoine Ferretti.
La compagnie peine également à régler ses cotisations de retraites.
La Caisse de retraite du personnel navigant professionnel de l’aéronautique civile (CRPN) a d’ailleurs déclaré ses créances auprès du mandataire judiciaire.
"C’est exact, nous avons des créanciers, notamment cette caisse de retraite. Mais nos dettes sont gelées depuis notre placement en redressement judiciaire".
Une situation qui préoccupe les salariés, car même dans le cas d’une reprise, il est peu probable que le futur acquéreur accepte de rembourser ces mois impayés.
"J’ai bien peur que certains ne doivent faire une croix sur plusieurs mois de cotisations retraite", regrette un PNC.
Autre motif d’inquiétude : le développement d’Hermès, la filiale grecque, qui va louer 2 Airbus A320 supplémentaires.
Cette compagnie disposera au total d’une flotte de 5 appareils, dont 3 en wet-lease pour l’été 2015, auxquels viendront s’ajouter deux avions appartenant à la compagnie Aerovista, basée à Dubaï, dans le cadre d'un accord de partages.
"Aerovista souhaitait créer un certificat de transporteur aérien (CTA) en Europe. Hermès lui en donne la possibilité, fournira l’équipage et la maintenance, et gagnera ainsi en productivité", ajoute Antoine Ferretti.
Une croissance qui interpelle. "Personne n’a jamais eu accès aux chiffres d’Hermès, qui est pourtant une filiale du groupe. Nous n’avons pas la moindre idée de ces résultats financiers", regrette un autre employé.
Les salariés craignent que l'expansion d’Hermès ne vienne phagocyter leur activité en France, faisant d’Air Méditerranée une coquille vide.
Une accusation que réfute fermement Antoine Ferretti. Celui-ci considère au contraire qu’Hermès a permis de sauver l’activité française, en lui permettant de se débarrasser de ses avions superflus lors de la chute de l'activité en 2012.
"Quand un avion d’Air Méditerranée est en maintenance, il arrive que nous le remplacions par un avion d’Hermès. Il s’agit là une opération ponctuelle.
Il n’y a aucune stratégie derrière cela. Surtout pas en ce moment. Notre but est simplement d’avoir deux compagnies solidement en place", précise Antoine Ferretti.
Le directeur tente de rassurer ses salariés
Antoine Ferretti essaie de rassurer ses salariés quant à l'avenir de la compagnie. DR
Le directeur a entamé, mardi 7 avril 2015, une tournée de ses bases à Toulouse, Paris ainsi qu’à Lyon. Il espère ainsi apaiser la grogne qui monte chez son personnel, dont certains commencent à parler de mouvement social.
"Notre PDG nous annonçait un hiver radieux et assurait qu’il pouvait s’en sortir sans faire appel à des actionnaires extérieurs.
Pourtant, quelques semaines plus tard, nous devions êtres placés en redressement judiciaire. Je n’ai plus vraiment confiance aujourd’hui," regrette un PNC.
Les salariés attendent beaucoup des quatre candidats au rachat de la compagnie, qui devraient dévoiler leurs projets courant mai.
"Il s’agit d’acteurs qui ont fait leurs preuves et qui viennent d’horizons divers. Ils ont accès à la totalité des informations économiques, juridiques, financières de la compagnie, afin de finaliser leur projet - avec une clause de confidentialité," précise Antoine Ferretti.
Plusieurs noms circulent, dont celui du groupe ASL Aviation, notamment propriétaire d'Europe Airpost, une compagnie partenaire d’Air Méditerranée au sein du syndicat SCARA. Une hypothèse qui, sans être confirmée, ne suscite auprès de la direction qu’un silence prudent.
En attendant, la compagnie poursuit ses activités. Elle vient de reconduire la ligne Marseille-Alger et ouvre un Bastia Oujda pour l’été 2015.
"La DGAC nous a donné son feu vert ce qui prouve leur confiance quant à notre développement de la compagnie."
"Notre PDG nous annonçait un hiver radieux et assurait qu’il pouvait s’en sortir sans faire appel à des actionnaires extérieurs.
Pourtant, quelques semaines plus tard, nous devions êtres placés en redressement judiciaire. Je n’ai plus vraiment confiance aujourd’hui," regrette un PNC.
Les salariés attendent beaucoup des quatre candidats au rachat de la compagnie, qui devraient dévoiler leurs projets courant mai.
"Il s’agit d’acteurs qui ont fait leurs preuves et qui viennent d’horizons divers. Ils ont accès à la totalité des informations économiques, juridiques, financières de la compagnie, afin de finaliser leur projet - avec une clause de confidentialité," précise Antoine Ferretti.
Plusieurs noms circulent, dont celui du groupe ASL Aviation, notamment propriétaire d'Europe Airpost, une compagnie partenaire d’Air Méditerranée au sein du syndicat SCARA. Une hypothèse qui, sans être confirmée, ne suscite auprès de la direction qu’un silence prudent.
En attendant, la compagnie poursuit ses activités. Elle vient de reconduire la ligne Marseille-Alger et ouvre un Bastia Oujda pour l’été 2015.
"La DGAC nous a donné son feu vert ce qui prouve leur confiance quant à notre développement de la compagnie."