15 millions d'euros de dividendes exceptionnels ont été versés aux actionnaires de l'aéroport de Toulouse - DR : Aéroport de Toulouse
Réunis en assemblée générale extraordinaire, ce jeudi 20 octobre 2016, les actionnaires de l'aéroport de Toulouse ont décidé de s'octroyer le versement de dividendes exceptionnels d'un montant de 15 M€.
C'est la première fois dans l'histoire de l'aéroport qu'un tel versement est effectué.
Sur les deux derniers exercices fiscaux, le montant des dividendes reversés était de 2,466 M€ et 2,383M€ (voir les comptes ici).
Ces 15 M€ vont être partagés entre la société chinoise Casil, qui détient 49,9% du capital, et les autres actionnaires : 25% pour la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), 5% pour la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, 5% pour le département de la Haute-Garonne, 5% pour Toulouse Métropole et 10,1% pour l’État français.
C'est la première fois dans l'histoire de l'aéroport qu'un tel versement est effectué.
Sur les deux derniers exercices fiscaux, le montant des dividendes reversés était de 2,466 M€ et 2,383M€ (voir les comptes ici).
Ces 15 M€ vont être partagés entre la société chinoise Casil, qui détient 49,9% du capital, et les autres actionnaires : 25% pour la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), 5% pour la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, 5% pour le département de la Haute-Garonne, 5% pour Toulouse Métropole et 10,1% pour l’État français.
Une privatisation qui ne dit pas son nom
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Aéroport Toulouse-Blagnac : les propriétaires chinois mettent en vente leurs parts
En échange de ce beau cadeau, les collectivités locales disposent désormais d'une minorité de blocage garantie sur trois sujets : les vols de nuit, l'utilisation des terrains dédiés à l'industrie aéronautique et les accès terrestres à l'aéroport.
Une clause pour préparer l'avenir "dans la perspective éventuelle où l'Etat céderait les 10% de ses parts", précise le service communication de l'aéroport.
Rappelons en effet que l’accord prévoit une option sur la vente des 10,01% de parts encore détenues par l’Etat à Casil en 2018.
Il s'agit donc d'une privatisation programmée de l'aéroport, contrairement à ce que laissait entendre l'ancien Ministre de l'économie Emmanuel Macron.
Mais l'ex-chef de Bercy n'est plus à un mensonge près, comme l'explique en détail cette longue enquête du journal Mediapart.
En effet, Emmanuel Macron a passé un pacte secret avec les actionnaires chinois, leur octroyant de fait les pleins pouvoirs.
"L’État donnait la garantie quasi formelle à l’investisseur chinois, aussi minoritaire qu’il soit, qu’il pourrait décider strictement ce qu’il voulait et que la puissance publique française ne se mettrait jamais en travers de ses visées ou de ses projets. C’était consigné noir sur blanc", explique l'article de Mediapart.
Une situation qui fait bondir le collectif contre la privatisation de l'aéroport.
Une clause pour préparer l'avenir "dans la perspective éventuelle où l'Etat céderait les 10% de ses parts", précise le service communication de l'aéroport.
Rappelons en effet que l’accord prévoit une option sur la vente des 10,01% de parts encore détenues par l’Etat à Casil en 2018.
Il s'agit donc d'une privatisation programmée de l'aéroport, contrairement à ce que laissait entendre l'ancien Ministre de l'économie Emmanuel Macron.
Mais l'ex-chef de Bercy n'est plus à un mensonge près, comme l'explique en détail cette longue enquête du journal Mediapart.
En effet, Emmanuel Macron a passé un pacte secret avec les actionnaires chinois, leur octroyant de fait les pleins pouvoirs.
"L’État donnait la garantie quasi formelle à l’investisseur chinois, aussi minoritaire qu’il soit, qu’il pourrait décider strictement ce qu’il voulait et que la puissance publique française ne se mettrait jamais en travers de ses visées ou de ses projets. C’était consigné noir sur blanc", explique l'article de Mediapart.
Une situation qui fait bondir le collectif contre la privatisation de l'aéroport.
L'Etat s'est fait taper sur les doigts...
Dans les faits, les actionnaires chinois ont été très déçus lorsqu'en juin dernier, l'assemblée générale devant statuer sur le montant de ces dividendes exceptionnels, a été reportée.
A l'époque, Anne-Marie Idrac la présidente du conseil de surveillance de l'aéroport Toulouse-Blagnac expliquait : "L'ordre du jour prévoyait la distribution exceptionnelle de 17,5 millions d'euros de dividendes aux actionnaires, dont 9 millions d'euros pour Casil Europe, en puisant dans la réserve de 67 millions d'euros de l'aéroport.
Casil Europe demandait à l'origine 40 millions de dividendes aux actionnaires".
Le report de cette réunion avait fortement déplu aux Chinois, qui avaient envoyé un communiqué de presse lapidaire : "CASIL Europe tient tous ses engagements et assume toutes ses responsabilités en tant qu’actionnaire d’Aéroport Toulouse Blagnac et par conséquent CASIL Europe entend que l’Etat en fasse de même, comme cela a été prévu lors du choix du consortium et comme cela a été le cas jusqu’à maintenant."
b[L'Etat s'est donc fait taper sur les doigts...
A l'époque, Anne-Marie Idrac la présidente du conseil de surveillance de l'aéroport Toulouse-Blagnac expliquait : "L'ordre du jour prévoyait la distribution exceptionnelle de 17,5 millions d'euros de dividendes aux actionnaires, dont 9 millions d'euros pour Casil Europe, en puisant dans la réserve de 67 millions d'euros de l'aéroport.
Casil Europe demandait à l'origine 40 millions de dividendes aux actionnaires".
Le report de cette réunion avait fortement déplu aux Chinois, qui avaient envoyé un communiqué de presse lapidaire : "CASIL Europe tient tous ses engagements et assume toutes ses responsabilités en tant qu’actionnaire d’Aéroport Toulouse Blagnac et par conséquent CASIL Europe entend que l’Etat en fasse de même, comme cela a été prévu lors du choix du consortium et comme cela a été le cas jusqu’à maintenant."
b[L'Etat s'est donc fait taper sur les doigts...
Un crédit de 102 M€ pour financer son développement
Avec la distribution de 15 M€ puisés dans les réserves distribuables de 67 millions d'euros,]b on pourrait dire que les comptes de l'aéroport ne s'en sortent pas si mal comparé aux 70 millions d'euros initialement demandés.
Sachant que le groupe Casil a versé 308 M€ pour devenir l'actionnaire majoritaire, ce dividende exceptionnel correspond à une rentabilité de 5%.
"Une rentabilité de 5% pour un tel investissement, ce n'est pas aberrant. Reste à voir combien de temps cela peut durer", souligne un observateur.
Selon le communiqué de presse envoyé par l'aéroport, ce versement n'aura aucun impact sur la capacité d’investissement et interviendra au démarrage des travaux du projet de reconfiguration de l’aérogare.
Le groupe a en effet signé un accord de financement avec plusieurs banques (Natixis, AG Insurance, la Caisse d’Epargne de Midi-Pyrénées et la Banque Populaire Occitane) pour un montant de 102 M€ remboursable sur 15 ans.
Ainsi, plutôt que d'utiliser ses réserves pour se développer, l'actionnaire préfère recourir au crédit.
Sachant que le groupe Casil a versé 308 M€ pour devenir l'actionnaire majoritaire, ce dividende exceptionnel correspond à une rentabilité de 5%.
"Une rentabilité de 5% pour un tel investissement, ce n'est pas aberrant. Reste à voir combien de temps cela peut durer", souligne un observateur.
Selon le communiqué de presse envoyé par l'aéroport, ce versement n'aura aucun impact sur la capacité d’investissement et interviendra au démarrage des travaux du projet de reconfiguration de l’aérogare.
Le groupe a en effet signé un accord de financement avec plusieurs banques (Natixis, AG Insurance, la Caisse d’Epargne de Midi-Pyrénées et la Banque Populaire Occitane) pour un montant de 102 M€ remboursable sur 15 ans.
Ainsi, plutôt que d'utiliser ses réserves pour se développer, l'actionnaire préfère recourir au crédit.