Vinci, Amsterdam, ou un référendum ? Le feuilleton de la privatisation du groupe ADP s'emballe © ADP
Nouvelle semaine décisive pour le projet de loi prévoyant la privatisation du groupe Paris Aéroport (ex-ADP), déposé par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire à l’été 2018.
Alors que le texte revient au Sénat les 9 et 10 avril 2019, après un premier rejet, et que son adoption définitive devrait survenir le 11 avril 2019, lors de son retour en dernière lecture à l’Assemblée nationale, certains députés de l’opposition ont lancé, ce mardi 9 avril, une procédure de référendum d’initiative partagée (RIP).
Lire aussi : Privatisation d'ADP : "pourquoi sacrifier un fleuron national pour boucler une fin de mois ? »
Alors que le texte revient au Sénat les 9 et 10 avril 2019, après un premier rejet, et que son adoption définitive devrait survenir le 11 avril 2019, lors de son retour en dernière lecture à l’Assemblée nationale, certains députés de l’opposition ont lancé, ce mardi 9 avril, une procédure de référendum d’initiative partagée (RIP).
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Une initiative totalement inédite
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A l’initiative du Parti socialiste, soutenue par la gauche et une partie de la droite, cette procédure inédite a déjà recueilli 197 signatures sur les 185 nécessaires auprès des députés.
La première étape est donc actée. L’organisation d’un référendum d’initiative partagée doit maintenant être validée par le Conseil constitutionnel.
Dans un troisième temps, 4,5 millions de citoyens, soit 10% du corps électoral, devront l’approuver en ligne.
Enfin, le Parlement ne doit pas examiner de nouveaux textes sur le même sujet pendant les 6 prochains mois.
Si toutes ces conditions sont réunies, le référendum pourra arriver devant les électeurs, ce qui constituerait une première depuis que ce processus a été rendu possible en janvier 2015.
« Nous avons cherché les moyens (…) d’éviter l’irrémédiable. Ce projet de consultation des Français vise à rendre ADP insusceptible de privatisation », a déclaré lors d’une conférence de presse tenue mardi 9 avril le porte-parole des députés PS, Boris Vallaud.
En plus de la centaine de députés et sénateurs socialistes, trente parlementaires communistes et près d’une cinquantaine de LR ont déjà apporté leur voix à cette initiative.
Pour autant, alors que l’Assemblée nationale doit toujours adopter le texte de la loi Pacte jeudi 11 avril, en coulisses, les tractations se poursuivent pour savoir qui récupérera la participation de 50,6% de l’Etat dans ADP.
« Cette loi pouvait nourrir des craintes légitimes, certaines et certains d’entre vous, qui êtes actionnaires d’ADP, vous demandiez à quelle sauce vous serez mangés », a lancé le P-DG d'ADP, Augustin de Romanet, vendredi 5 avril, lors de la journée des investisseurs du groupe.
Avant d’ajouter : « et bien cette sauce est très comestible ».
La première étape est donc actée. L’organisation d’un référendum d’initiative partagée doit maintenant être validée par le Conseil constitutionnel.
Dans un troisième temps, 4,5 millions de citoyens, soit 10% du corps électoral, devront l’approuver en ligne.
Enfin, le Parlement ne doit pas examiner de nouveaux textes sur le même sujet pendant les 6 prochains mois.
Si toutes ces conditions sont réunies, le référendum pourra arriver devant les électeurs, ce qui constituerait une première depuis que ce processus a été rendu possible en janvier 2015.
« Nous avons cherché les moyens (…) d’éviter l’irrémédiable. Ce projet de consultation des Français vise à rendre ADP insusceptible de privatisation », a déclaré lors d’une conférence de presse tenue mardi 9 avril le porte-parole des députés PS, Boris Vallaud.
En plus de la centaine de députés et sénateurs socialistes, trente parlementaires communistes et près d’une cinquantaine de LR ont déjà apporté leur voix à cette initiative.
Pour autant, alors que l’Assemblée nationale doit toujours adopter le texte de la loi Pacte jeudi 11 avril, en coulisses, les tractations se poursuivent pour savoir qui récupérera la participation de 50,6% de l’Etat dans ADP.
« Cette loi pouvait nourrir des craintes légitimes, certaines et certains d’entre vous, qui êtes actionnaires d’ADP, vous demandiez à quelle sauce vous serez mangés », a lancé le P-DG d'ADP, Augustin de Romanet, vendredi 5 avril, lors de la journée des investisseurs du groupe.
Avant d’ajouter : « et bien cette sauce est très comestible ».
Vinci ou Amsterdam ?
Qui aura donc la tâche de cuisiner cette dernière ces 70 prochaines années (le transfert au secteur privé impliquerait un droit d’exploitation de 70 ans pour le nouvel actionnaire d’ADP) ?
Toujours en bonne position : la filiale aéroportuaire Vinci Airports, qui se développe à une vitesse impressionnante ces derniers mois.
Après le rachat de l’aéroport de Belgrade (Serbie) en 2018 pour 501 millions d’euros, la filiale de Vinci concession a acquis en fin d’année 2018, 50,01% des parts de Londres Gatwick, second aéroport britannique et huitième européen, pour 3,2 milliards d’euros.
Avant cette opération, Vinci Airports possédait déjà 46 aéroports dans le monde, pour un total de 180 millions de passagers en 2017.
Bientôt, la société se chargera aussi de la construction d’un second aéroport à Lisbonne et de l’agrandissement du premier.
Et alors qu’elle avait connu un échec avec l’abandon du projet de nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, la filiale du géant de la concession et de la construction se sent pousser des ailes pour mettre la main sur le groupe ADP.
Une opération qui ferait de Vinci le leader mondial du BTP mais aussi le premier groupe aéroportuaire du monde.
Autre client sérieux : l’aéroport d’Amsterdam, déjà actionnaire à hauteur de 8% d’ADP, serait aussi intéressé pour en prendre maintenant le contrôle.
D’après les informations de La Tribune, l’aéroport hollandais suivrait de très près le projet de privatisation, quelques semaines après l’entrée de l’Etat hollandais au capital d’Ai France-KLM.
En vue de son éventuelle privatisation, le groupe ADP prévoit de doubler ses investissements dans les aéroports parisiens d’ici à 2025, à hauteur de six milliards d’euros.
Le groupe aéroportuaire parisien prévoit aussi à cette échéance une croissance de son activité de 40% à 50%, tirée par son expansion internationale et la hausse du trafic à Roissy et à Orly. Le groupe vaut près de 18 milliards d’euros en bourse.
Toujours en bonne position : la filiale aéroportuaire Vinci Airports, qui se développe à une vitesse impressionnante ces derniers mois.
Après le rachat de l’aéroport de Belgrade (Serbie) en 2018 pour 501 millions d’euros, la filiale de Vinci concession a acquis en fin d’année 2018, 50,01% des parts de Londres Gatwick, second aéroport britannique et huitième européen, pour 3,2 milliards d’euros.
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Bientôt, la société se chargera aussi de la construction d’un second aéroport à Lisbonne et de l’agrandissement du premier.
Et alors qu’elle avait connu un échec avec l’abandon du projet de nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, la filiale du géant de la concession et de la construction se sent pousser des ailes pour mettre la main sur le groupe ADP.
Une opération qui ferait de Vinci le leader mondial du BTP mais aussi le premier groupe aéroportuaire du monde.
Autre client sérieux : l’aéroport d’Amsterdam, déjà actionnaire à hauteur de 8% d’ADP, serait aussi intéressé pour en prendre maintenant le contrôle.
D’après les informations de La Tribune, l’aéroport hollandais suivrait de très près le projet de privatisation, quelques semaines après l’entrée de l’Etat hollandais au capital d’Ai France-KLM.
En vue de son éventuelle privatisation, le groupe ADP prévoit de doubler ses investissements dans les aéroports parisiens d’ici à 2025, à hauteur de six milliards d’euros.
Le groupe aéroportuaire parisien prévoit aussi à cette échéance une croissance de son activité de 40% à 50%, tirée par son expansion internationale et la hausse du trafic à Roissy et à Orly. Le groupe vaut près de 18 milliards d’euros en bourse.