La Suisse sort Van Gogh de ses coffres

Ce devrait être l’événement phare de la culture européenne en 2009. Pas moins de 500 000 visiteurs sont attendus au Kunstmuseum de Bâle qui a mis cinq ans à mettre sur pied « Van Gogh entre terre et ciel ».

Cette exposition -assurée pour un montant de 2,2 milliards de francs suisse- est la première du genre consacrée à l’ensemble de l’œuvre paysagère du peintre hollandais.

« Les 70 tableaux* présentés permettent de voir et de comprendre comment les tons terreux de l’œuvre précoce ont peu à peu laissé place à une peinture lumineuse, jusqu’à ce que Van Gogh découvre à Arles des accords d’une intensité extraordinaire. C’est alors que la couleur occupe une position nouvelle par rapport au sujet au point de devenir une valeur d’expression autonome » souligne Bernhard Bürgi, le directeur du Kunstmuseum de Bâle.

Cette couleur en liberté abolit de manière fulgurante l’opposition classique entre les portraits et les paysages, leurs connotations masculine et féminine. Progressivement, le paysage extérieur apparaît comme le miroir du sentiment intérieur. Pour la petite histoire, c’est Pétrarque qui avait introduit ce même thème philosophique lors de son escalade du Mont Ventoux.

Van Gogh le fait surgir, cinq cent ans plus tard à Arles, Saint Remy puis Auvers, dans notre propre champ esthétique.

Le mérite de l’exposition bâloise n’est pas seulement de nous donner à voir le paysage comme résonance de l’âme, mais encore de nous montrer comment Van Gogh ouvre d’un seul mouvement la voie à l’art moderne et à la légende contemporaine de l’artiste…

Celle-ci se nourrit de l’abîme entre génie et folie, passion et auto destruction, méconnaissance et gloire posthume, solitude et popularité : c’est une légende héroïque, celle d’une victoire dans la défaite, rappelle le catalogue de l’exposition. « Peindre frise l’infini », comme le disait VanGogh.

Pour bien situer Vincent, à la fois dans sa modernité et son époque, le Kunstmuseum a pris soin de mettre en lumière et en résonance l’exposition avec une quarantaine de tableaux de paysage de trois génération d’artistes français de Corot, Manet, Degas à Monet, Renoir, Pissaro, puis à Gauguin, Cézanne et Matisse.

* L’époque des tableaux se situe entre 1883 et 1890. Les prêteurs sont originaires du monde entier, des musées de Londres, Berlin, Den Haag, Kanagawa, New York, Franckfort, Chicago, Jerusalem, Madrid, Essen, Washington, Zürich, Paris…aux fondations et collections privées qui exposent pour la première fois en public.

Durée : 26 avril au 27 septembre

Horaires : du mardi au dimanche de 9 h à 18 h (22 h pour les groupes). Audioguide et conférences en français. Visites guidées en français: 
mardi-vendredi à 11h, samedi et di manche à 11h et 15h.

Prix entrée : 28 francs. Catalogue de belle facture, avec de nombreux commentaires de plusieurs auteurs, 312 pages (59 francs).

Téléphone : +41 (0) 848 200 800

Le bon plan : Commandez votre billet pour une date et un créneau horaire précis sur www.vangogh.ch et imprimez-le chez vous (pas de taxes avec Visa Mastercard). Pas de file d’attente non plus.