Une passagère nous envoie ce mardi un mail, affolée : « Je pars ce soir pour l’Indonésie, j’ai acheté un vol dans une agence en ligne, mais je viens d’apprendre l’interdiction des compagnies aériennes indonésiennes (dont Garuda).
Or, je crois que la seule compagnie possible non "blacklistée" entre Singapour et Denpasar est la compagnie Singapore Airlines très fiable et très chère et sûrement quasi complète, quelle est la réelle solution ? »
Une question qui, en fait, en sous-tend beaucoup d’autres. C’est une chose de « blacklister » mais c’en est une autre de devoir gérer tous les passagers qui, inéluctablement, seront amenés à prendre des vols domestiques pour se déplacer à l’intérieur du pays. Et que dire des professionnels que l’inédit de la situation laisse complétement désemparés ?
Car si dans le cas d’un package, la solution semble « simple » pour le TO (se faire hara kiri en annulant ou reportant purement et simplement le voyage), il en va tout autrement dans le cas des clients ayant acheté en agence un vol sec vol intérieur en Indonésie.
1) Un client a acheté un vol sec AVANT la date d’interdiction européenne, que doit faire l’agence ?
2) Un client a acheté un vol sec APRES l’interdiction européenne parce qu’il n’était pas au courant… et l’agence non plus (*) !
3) Que faire ? Rembourser le client, refuser le remboursement en invoquant la force majeure, reprotéger sur une autre compagnie… (mais laquelle ?)
Mais les questions ne s’arrêtent pas là. Christian Coulaud (Runaworld), résume bien la situation : « Parlons de la vente d’une destination touristique comme Bali. Arriver à Jakarta au départ d’Europe s’arrange parfaitement. De Jakarta à Denpasar il existe 4 compagnies… indonésiennes !
Dois-je refuser de vendre la destination même contre décharge de responsabilité et riisquer une condamnation pour « refus de vente » ?
Le fait que les compagnies sur liste noire soient interdites de voler sur l’Europe n’interdit pas nécessairement la vente hors UE. Mais dans ce cas et même contre décharge, la RCP prendra-t-elle en charge ?
Or, je crois que la seule compagnie possible non "blacklistée" entre Singapour et Denpasar est la compagnie Singapore Airlines très fiable et très chère et sûrement quasi complète, quelle est la réelle solution ? »
Une question qui, en fait, en sous-tend beaucoup d’autres. C’est une chose de « blacklister » mais c’en est une autre de devoir gérer tous les passagers qui, inéluctablement, seront amenés à prendre des vols domestiques pour se déplacer à l’intérieur du pays. Et que dire des professionnels que l’inédit de la situation laisse complétement désemparés ?
Car si dans le cas d’un package, la solution semble « simple » pour le TO (se faire hara kiri en annulant ou reportant purement et simplement le voyage), il en va tout autrement dans le cas des clients ayant acheté en agence un vol sec vol intérieur en Indonésie.
1) Un client a acheté un vol sec AVANT la date d’interdiction européenne, que doit faire l’agence ?
2) Un client a acheté un vol sec APRES l’interdiction européenne parce qu’il n’était pas au courant… et l’agence non plus (*) !
3) Que faire ? Rembourser le client, refuser le remboursement en invoquant la force majeure, reprotéger sur une autre compagnie… (mais laquelle ?)
Mais les questions ne s’arrêtent pas là. Christian Coulaud (Runaworld), résume bien la situation : « Parlons de la vente d’une destination touristique comme Bali. Arriver à Jakarta au départ d’Europe s’arrange parfaitement. De Jakarta à Denpasar il existe 4 compagnies… indonésiennes !
Dois-je refuser de vendre la destination même contre décharge de responsabilité et riisquer une condamnation pour « refus de vente » ?
Le fait que les compagnies sur liste noire soient interdites de voler sur l’Europe n’interdit pas nécessairement la vente hors UE. Mais dans ce cas et même contre décharge, la RCP prendra-t-elle en charge ?
L’agence doit informer son client des risques qu’il encourt...
Autres articles
Est-ce que le devoir d’information prime sur la bonne exécution du voyage dans le cadre d’un forfait quand il n’y a aucun autre moyen de rejoindre une destination, qui plus est touristique (Bali par exemple) ?
Après réponse des assureurs sur le sujet, nous aurons peut être un éclairage suplémentaire… à condition qu’on en trouve un pour y répondre... »
Du côté du Snav ou du CETO, « On analyse la situation au cas par cas, déclare Valérie Bonned, responsable juridique du Syndicat. Il est clair que la première chose à dire c’est que l’agence doit éviter de vendre les compagnies indonésiennes. Si c’est fait, elle doit s’efforcer de trouver une solution de report ou d’annulation avec le TO dans le cas d’un forfait.
En revanche, dans le cas d’un vol sec, il est évident que l’agence doit informer son client des risques qu’il encourt et, s’il insiste tout de même pour partir, lui faire signer une « preuve d’info », improprement appelée « décharge » parce que justement elle ne décharge pas juridiquement l’agence.
Si le client avait déjà acquis son titre de transport, l’agence doit là encore, essayer de trouver avec la compagnie aérienne (dont elle n’est que le mandataire) la meilleure solution possible. Mais il est vrai que la situation est inédite et que les compagnies en question continuent à voler, donc il est dificile d’appliquer à la situation les schémas habituels… »
Vous l’aurez compris : c’est un joli croche-patte juridique que la Commission européenne vient de faire aux professionnels du tourisme. Au-delà de la problématique française, un commentaire résume bien la situation du pays dont on vient de flinguer à bout portant la saison touristique : « Que deviendra le tourisme en Indonésie, sachant que ce pays traverse une instabilité politique avérée, où la police est de mèche avec les trafiquants, où l'intégrisme tue toute émancipation qui se ressent pourtant dans la jeunesse indonésienne… », se demande un accompagnateur groupes familier de la destination.
LIRE AUSSI : Liste noire : que faire pour les voyagistes qui vendent l'Indonésie ?
(*) Si, si il y en a et… pourtant ce n’est pas l’abonnement à TourMaG.com qui plombe le budget des agences !
Après réponse des assureurs sur le sujet, nous aurons peut être un éclairage suplémentaire… à condition qu’on en trouve un pour y répondre... »
Du côté du Snav ou du CETO, « On analyse la situation au cas par cas, déclare Valérie Bonned, responsable juridique du Syndicat. Il est clair que la première chose à dire c’est que l’agence doit éviter de vendre les compagnies indonésiennes. Si c’est fait, elle doit s’efforcer de trouver une solution de report ou d’annulation avec le TO dans le cas d’un forfait.
En revanche, dans le cas d’un vol sec, il est évident que l’agence doit informer son client des risques qu’il encourt et, s’il insiste tout de même pour partir, lui faire signer une « preuve d’info », improprement appelée « décharge » parce que justement elle ne décharge pas juridiquement l’agence.
Si le client avait déjà acquis son titre de transport, l’agence doit là encore, essayer de trouver avec la compagnie aérienne (dont elle n’est que le mandataire) la meilleure solution possible. Mais il est vrai que la situation est inédite et que les compagnies en question continuent à voler, donc il est dificile d’appliquer à la situation les schémas habituels… »
Vous l’aurez compris : c’est un joli croche-patte juridique que la Commission européenne vient de faire aux professionnels du tourisme. Au-delà de la problématique française, un commentaire résume bien la situation du pays dont on vient de flinguer à bout portant la saison touristique : « Que deviendra le tourisme en Indonésie, sachant que ce pays traverse une instabilité politique avérée, où la police est de mèche avec les trafiquants, où l'intégrisme tue toute émancipation qui se ressent pourtant dans la jeunesse indonésienne… », se demande un accompagnateur groupes familier de la destination.
LIRE AUSSI : Liste noire : que faire pour les voyagistes qui vendent l'Indonésie ?
(*) Si, si il y en a et… pourtant ce n’est pas l’abonnement à TourMaG.com qui plombe le budget des agences !