La direction d'Air France demande la levée de la grève du 23 mars 2018 - Crédit photo : Air France
A 10 jours de l'importante grève prévue le 23 mars 2018, la direction d'Air France a rencontré les organisations syndicales afin de faire le point sur leur demande d'augmentation des salaires de 6%.
Cette entrevue s'est conclue par un communiqué appelant à "la levée du préavis de grève" et à l'ouverture "de négociations dans les plus brefs délais. "
Lors de cette rencontre, la compagnie nationale a proposé un mécanisme "d'ajustement salarial pour rattraper la baisse de pouvoir d'achat du personnel dont le salaire individuel de 2017 comparé à celui de 2011 aurait augmenté moins vite que l’inflation sur la même période."
Le signe d'apaisement envoyé par les pontes d'Air France s'inscrit dans un contexte particulier. Le communiqué précise que "la situation économique et financière de la compagnie, dans un environnement concurrentiel particulièrement agressif, rendait l'augmentation générale de 6% impossible sans compromettre sa stratégie de croissance, d'investissement et de reprise des embauches."
L'intersyndicale devant se réunir jeudi 15 mars 2018, donnera la réponse à cette demande, en attendant nous avons contacté le patron du SPAF, qui semble remontée contre la direction.
Cette entrevue s'est conclue par un communiqué appelant à "la levée du préavis de grève" et à l'ouverture "de négociations dans les plus brefs délais. "
Lors de cette rencontre, la compagnie nationale a proposé un mécanisme "d'ajustement salarial pour rattraper la baisse de pouvoir d'achat du personnel dont le salaire individuel de 2017 comparé à celui de 2011 aurait augmenté moins vite que l’inflation sur la même période."
Le signe d'apaisement envoyé par les pontes d'Air France s'inscrit dans un contexte particulier. Le communiqué précise que "la situation économique et financière de la compagnie, dans un environnement concurrentiel particulièrement agressif, rendait l'augmentation générale de 6% impossible sans compromettre sa stratégie de croissance, d'investissement et de reprise des embauches."
L'intersyndicale devant se réunir jeudi 15 mars 2018, donnera la réponse à cette demande, en attendant nous avons contacté le patron du SPAF, qui semble remontée contre la direction.
Le SPAF maintient le préavis
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"Des négociations ? La direction appelle ça des négociations ?" s'insurge Grégoire Aplincourt, le président du Syndicat des pilotes d'Air France (SPAF).
Le représentant du personnel joint au téléphone par la rédaction, suite à la réception du communiqué de presse de la direction d'Air France semblait passablement énervé. "De discussion, il n'y a pas eu lieu. Les responsables de l'entreprise nous écoute mais sans nous entendre."
La raison de cette colère réside dans la demande des organisations de voir les salaires augmenter de 6%, ce à quoi la direction leur réplique le fameux mécanisme. "C'est un piège. Elle ne se base pas sur nos chiffres, mais des données qui lui sont propres. Nous ne savons pas ce qu'est ce mécanisme, nous avons un doute sur celui-ci".
Le problème ne se situe pas seulement sur l'augmentation des salaires, mais d'une direction ayant perdu le contact de ses employés "on nous parle de compétitivité, et de concurrence. Cela fait 10 ans que nous faisons des efforts, pour répondre aux attentes, en augmentant toujours plus notre productivité.
Le problème n'est pas celui de la compétitivité, car nous aurons toujours des charges supérieures à nos voisins, nous sommes basés en France, le problème plus profond étant que la compagnie n'intègre pas ses salariés dans son plan de développement" lance laconique Grégoire Aplincourt.
Le représentant du personnel joint au téléphone par la rédaction, suite à la réception du communiqué de presse de la direction d'Air France semblait passablement énervé. "De discussion, il n'y a pas eu lieu. Les responsables de l'entreprise nous écoute mais sans nous entendre."
La raison de cette colère réside dans la demande des organisations de voir les salaires augmenter de 6%, ce à quoi la direction leur réplique le fameux mécanisme. "C'est un piège. Elle ne se base pas sur nos chiffres, mais des données qui lui sont propres. Nous ne savons pas ce qu'est ce mécanisme, nous avons un doute sur celui-ci".
Le problème ne se situe pas seulement sur l'augmentation des salaires, mais d'une direction ayant perdu le contact de ses employés "on nous parle de compétitivité, et de concurrence. Cela fait 10 ans que nous faisons des efforts, pour répondre aux attentes, en augmentant toujours plus notre productivité.
Le problème n'est pas celui de la compétitivité, car nous aurons toujours des charges supérieures à nos voisins, nous sommes basés en France, le problème plus profond étant que la compagnie n'intègre pas ses salariés dans son plan de développement" lance laconique Grégoire Aplincourt.
Le salaire le nerf de la guerre
En décembre dernier, des discussions ont eu lieu pour une augmentation des salaires "nous demandions 1%, on nous rétorquait d'augmenter la productivité d'autant voire même plus. Il y a une escalade constante."
Face à la lassitude d'une partie de son personnel, la demande faite par la direction semble avoir peu de chance d'aboutir, même si la réunion de l'intersyndicale peut tout changer, le représentant semble décidé. "Ils nous demandent de prendre nos responsabilités, nous allons être responsable.
Pour le moment nous ne touchons à rien. Nous en avons gros sur le cœur, nous passons pour les boucs-émissaires de tous les maux de la compagnie.]i Nous avons une situation confortable, mais les pilotes n'ont pas les plus gros salaires du marché. Aux Etats-Unis, les revenus sont supérieurs de 40% aux nôtres, en Allemagne 15%, dans les pays du Golfe ça atteint les 50%."
Dans cette ambiance tendue, que seule une revalorisation "de 6% peut permettre de suspendre tout préavis" promet Grégoire Aplincourt, la direction risque fortement de devoir composé avec une nouvelle grève, le 23 mars 2018.
Face à la lassitude d'une partie de son personnel, la demande faite par la direction semble avoir peu de chance d'aboutir, même si la réunion de l'intersyndicale peut tout changer, le représentant semble décidé. "Ils nous demandent de prendre nos responsabilités, nous allons être responsable.
Pour le moment nous ne touchons à rien. Nous en avons gros sur le cœur, nous passons pour les boucs-émissaires de tous les maux de la compagnie.]i Nous avons une situation confortable, mais les pilotes n'ont pas les plus gros salaires du marché. Aux Etats-Unis, les revenus sont supérieurs de 40% aux nôtres, en Allemagne 15%, dans les pays du Golfe ça atteint les 50%."
Dans cette ambiance tendue, que seule une revalorisation "de 6% peut permettre de suspendre tout préavis" promet Grégoire Aplincourt, la direction risque fortement de devoir composé avec une nouvelle grève, le 23 mars 2018.