Chers amis du tourisme,
Aujourd’hui, je vous écris. Je vous écris pour partager avec vous une peur, un agacement certain qui s’insinue chaque jour au fond de moi. Que sont en train de devenir nos métiers d’hôteliers et d’acteurs du tourisme ?
Je vais commencer par vous conter une histoire, l’Histoire de notre métier. Il y a bien longtemps de cela, l’hôtel était un lieu de vie, où tous venaient partager l’instant. On les appelait les aubergistes, les patrons de ces lieux vibrants où chacun racontait son histoire lors d’un court, ou plus long passage.
On y trinquait le soir venu, en refaisant le monde à la lueur des bougies. On y vivait plus qu’on y dormait et on savait y revenir. Eh oui, je vous le rappelle avec un sourire, saviez-vous que même Louis XVI et Marie-Antoinette furent arrêtés dans une auberge ?
Puis, vint l’époque où nous vendions des lits. A cette époque, rares étaient les hôtels qui possédaient une salle de bain, que l’on appelait jadis cabinet de toilette. Les hôtels respiraient l’authenticité et la passion de leurs propriétaires. Au fil du temps et de l’évolution, ils ont créé l’âme de Paris.
C’est ainsi que dans les années 1990, nous, les hôteliers indépendants, avons pris le risque de nous lancer dans la modernisation. Grâce à nous, Paris a étincelé aux yeux du monde, elle est devenue la capitale des Lumières, la destination touristique rêvée qu’elle est aujourd’hui.
Aujourd’hui, je vous écris. Je vous écris pour partager avec vous une peur, un agacement certain qui s’insinue chaque jour au fond de moi. Que sont en train de devenir nos métiers d’hôteliers et d’acteurs du tourisme ?
Je vais commencer par vous conter une histoire, l’Histoire de notre métier. Il y a bien longtemps de cela, l’hôtel était un lieu de vie, où tous venaient partager l’instant. On les appelait les aubergistes, les patrons de ces lieux vibrants où chacun racontait son histoire lors d’un court, ou plus long passage.
On y trinquait le soir venu, en refaisant le monde à la lueur des bougies. On y vivait plus qu’on y dormait et on savait y revenir. Eh oui, je vous le rappelle avec un sourire, saviez-vous que même Louis XVI et Marie-Antoinette furent arrêtés dans une auberge ?
Puis, vint l’époque où nous vendions des lits. A cette époque, rares étaient les hôtels qui possédaient une salle de bain, que l’on appelait jadis cabinet de toilette. Les hôtels respiraient l’authenticité et la passion de leurs propriétaires. Au fil du temps et de l’évolution, ils ont créé l’âme de Paris.
C’est ainsi que dans les années 1990, nous, les hôteliers indépendants, avons pris le risque de nous lancer dans la modernisation. Grâce à nous, Paris a étincelé aux yeux du monde, elle est devenue la capitale des Lumières, la destination touristique rêvée qu’elle est aujourd’hui.
Le prix réduit est-il le seul moyen de faire venir nos hôtes ?
Les images, l’information, le partage d’avis, tout s’est mis à filer à vitesse étoile filante. De grands géants ont mis le pied dans ce que nous avions créé.
Nous avons choisi ce risque, nous avons fait le pari de la modernité et quel bonheur d’avoir évolué au fil des histoires et des époques. Mais, en chemin, nous avons négligé une part vitale de notre métier : la relation avec notre client. Oui, nous avons perdu le lien affectif que nous avions jadis avec notre hôte, à tel point qu’aujourd’hui le seul moyen de l’attirer dans nos hôtels est de lui offrir une promotion !
Quelle tristesse que la promesse d’un prix réduit soit le seul moyen de faire venir nos hôtes, quelle dommage d’avoir perdu un tel trésor que le lien !
Chers amis, aujourd’hui je me dois d’attirer votre attention sur quelque chose qui m’agace et me pique au quotidien. Tout le monde se réjouit du redémarrage du tourisme, alors certes, mais personne ne nous parle de tous ces hôtels qui sont obligés de vendre leurs chambres à des prix dérisoires.
Je viens de me connecter à un grand site, OTA pour ne pas le citer, et que vois-je ? De magnifiques hôtels 4 étoiles vendus à des prix allant de 75 à 100 euros ! Pensez-vous qu’il s’agisse du réel prix auquel doivent être vendus ces hôtels ? Il s’agit au contraire d’une gigantesque braderie, d’une vaste mascarade au coeur de laquelle nous avons perdu l’essence et la valeur de l’hospitalité.
Nous avons choisi ce risque, nous avons fait le pari de la modernité et quel bonheur d’avoir évolué au fil des histoires et des époques. Mais, en chemin, nous avons négligé une part vitale de notre métier : la relation avec notre client. Oui, nous avons perdu le lien affectif que nous avions jadis avec notre hôte, à tel point qu’aujourd’hui le seul moyen de l’attirer dans nos hôtels est de lui offrir une promotion !
Quelle tristesse que la promesse d’un prix réduit soit le seul moyen de faire venir nos hôtes, quelle dommage d’avoir perdu un tel trésor que le lien !
Chers amis, aujourd’hui je me dois d’attirer votre attention sur quelque chose qui m’agace et me pique au quotidien. Tout le monde se réjouit du redémarrage du tourisme, alors certes, mais personne ne nous parle de tous ces hôtels qui sont obligés de vendre leurs chambres à des prix dérisoires.
Je viens de me connecter à un grand site, OTA pour ne pas le citer, et que vois-je ? De magnifiques hôtels 4 étoiles vendus à des prix allant de 75 à 100 euros ! Pensez-vous qu’il s’agisse du réel prix auquel doivent être vendus ces hôtels ? Il s’agit au contraire d’une gigantesque braderie, d’une vaste mascarade au coeur de laquelle nous avons perdu l’essence et la valeur de l’hospitalité.
Un jeu dangereux
Alors, je me pose la question : est-ce que nous, professionnels du tourisme français et parisien, ne serions pas en train de faire une erreur stratégique en nous réjouissant trop vite ?
Ne serait-il pas au contraire le moment de s’interroger sur notre modèle économique hôtelier ? Pourquoi créer tant de beaux hôtels pour les brader ? A mon sens, nous jouons un jeu très dangereux. Souvenez-vous de la crise de 2015 et de tous ces hôtels du paysage parisien qui, à force de vendre à des prix dérisoires, ne pouvaient plus entretenir leurs hôtels, ni les rénover. Aujourd’hui, nous ne serions pas capables de faire face à une autre crise.
Ne serait-ce pas le moment de dire stop et de retrouver le lien affectif avec nos clients ? Il est temps de les convaincre qu’un hôtel de qualité a de la valeur et que cette valeur a un prix. Il est temps de retrouver la notion de partage et la passion du service pour que le client comprenne pourquoi il paye le prix et qu’il en soit heureux.
Peut-être devrions-nous faire moins de beaux hôtels mais des hôtels plus en adéquation avec les besoins des hôtes et leur recherche d’authenticité. Et ce, avec des tarifs plus cohérents également. Il s’agit pour nous, hôteliers, de réfléchir au coût d’ouverture de nos chambres et de se demander à quelle fin nous agissons. Ainsi seulement, nous pourrons continuer à améliorer nos hôtels avec des prix cohérents et raisonnables.
Ne voyez en mes propos aucune animosité ni amer vague à l’âme, mais seulement un constat que je fais et partage avec beaucoup d’amis hôteliers.
Alors, chers amis, je sais que je vais en agacer beaucoup, ou faire rire certains mais dans votre hôtel, aujourd’hui, prenez un instant. Posez-vous la question. Est-ce cela que nous voulons faire de notre métier ?
Si Zyad Si Hocine, président Laya Sasu (Grand Hôtel Français & Grand Hôtel Doré)
Ne serait-il pas au contraire le moment de s’interroger sur notre modèle économique hôtelier ? Pourquoi créer tant de beaux hôtels pour les brader ? A mon sens, nous jouons un jeu très dangereux. Souvenez-vous de la crise de 2015 et de tous ces hôtels du paysage parisien qui, à force de vendre à des prix dérisoires, ne pouvaient plus entretenir leurs hôtels, ni les rénover. Aujourd’hui, nous ne serions pas capables de faire face à une autre crise.
Ne serait-ce pas le moment de dire stop et de retrouver le lien affectif avec nos clients ? Il est temps de les convaincre qu’un hôtel de qualité a de la valeur et que cette valeur a un prix. Il est temps de retrouver la notion de partage et la passion du service pour que le client comprenne pourquoi il paye le prix et qu’il en soit heureux.
Peut-être devrions-nous faire moins de beaux hôtels mais des hôtels plus en adéquation avec les besoins des hôtes et leur recherche d’authenticité. Et ce, avec des tarifs plus cohérents également. Il s’agit pour nous, hôteliers, de réfléchir au coût d’ouverture de nos chambres et de se demander à quelle fin nous agissons. Ainsi seulement, nous pourrons continuer à améliorer nos hôtels avec des prix cohérents et raisonnables.
Ne voyez en mes propos aucune animosité ni amer vague à l’âme, mais seulement un constat que je fais et partage avec beaucoup d’amis hôteliers.
Alors, chers amis, je sais que je vais en agacer beaucoup, ou faire rire certains mais dans votre hôtel, aujourd’hui, prenez un instant. Posez-vous la question. Est-ce cela que nous voulons faire de notre métier ?
Si Zyad Si Hocine, président Laya Sasu (Grand Hôtel Français & Grand Hôtel Doré)