Les EDV vont demander une réponse rapide au Home Office britannique sur l'ETA - Depositphotos modesto3
Toute l'industrie a tourné la page de la crise sanitaire et fait face aux affaires courantes, avec parfois quelques impondérables, comme les problématiques géopolitiques.
Pour les voyages scolaires sensibles bien évidemment aux mêmes aléas, il convient de rajouter une autre ombre au tableau : le Brexit.
Entré en fonction, le 1er janvier 2021, durant la pandémie, l'éloignement du Royaume-Uni de l'Union européenne n'a pas été sans conséquences pour bien des domaines d'activité, à commencer par le voyage.
Destination numéro 1, des professeurs d'anglais et bien souvent premier pays étranger visité par les collégiens français, nos meilleurs ennemis ont pas mal tergiversé sur les procédures permettant aux mineurs de passer les frontières.
Le dernier épisode en date, après l'exemption de passeport arrachée d'une longue lutte, est la mise en service de l'ETA au printemps 2025.
"Depuis décembre 2023 et l'exemption, tout allait très bien. Avec mes confrères, nous nous sommes inquiétés de découvrir que l'ETA était lié à la détention d'un passeport.
Nous sommes dans le flou artistique, nos clients ont acté qu'ils peuvent s'y rendre avec une simple carte d'identité," nous confie Edward Hisbergues, le directeur de PG Trips Association.
Avec l'autorisation de voyage, c'est tout un secteur qui replonge dans l'inconnu.
Pour les voyages scolaires sensibles bien évidemment aux mêmes aléas, il convient de rajouter une autre ombre au tableau : le Brexit.
Entré en fonction, le 1er janvier 2021, durant la pandémie, l'éloignement du Royaume-Uni de l'Union européenne n'a pas été sans conséquences pour bien des domaines d'activité, à commencer par le voyage.
Destination numéro 1, des professeurs d'anglais et bien souvent premier pays étranger visité par les collégiens français, nos meilleurs ennemis ont pas mal tergiversé sur les procédures permettant aux mineurs de passer les frontières.
Le dernier épisode en date, après l'exemption de passeport arrachée d'une longue lutte, est la mise en service de l'ETA au printemps 2025.
"Depuis décembre 2023 et l'exemption, tout allait très bien. Avec mes confrères, nous nous sommes inquiétés de découvrir que l'ETA était lié à la détention d'un passeport.
Nous sommes dans le flou artistique, nos clients ont acté qu'ils peuvent s'y rendre avec une simple carte d'identité," nous confie Edward Hisbergues, le directeur de PG Trips Association.
Avec l'autorisation de voyage, c'est tout un secteur qui replonge dans l'inconnu.
Royaume-Uni : quel est le problème pour voyager là-bas ?
Vous vous demandez : pourquoi les voyagistes scolaires craignent l'introduction d'un document officiel pour voyager ?
Tout simplement, parce que jusqu'au 2 avril 2025, les scolaires peuvent se rendre de l'autre côté de la Manche avec une simple carte d'identité. Tous les enfants n'ont pas un passeport à 11 ou 15 ans, ni même encore franchi les frontières de la France.
A partir du prochain printemps, les voyageurs de l'Union européenne devront préalablement s'enregistrer pour visiter les sujets de Sa Majesté. D'ailleurs, la phase d'enregistrement débutera seulement un mois plus tôt.
A lire sur le sujet : Royaume-Uni : l'autorisation de voyage (ETA) obligatoire dès avril 2025
"L'argument avancé pour la mise en place de cet outil est de mieux maîtriser ses frontières. C'est finalement comme l'ESTA pour se rendre aux USA, les autorités controlent en amont qui rentre dans le pays.
Sauf que la mise en place est dans 6 mois, que nous avons l'exemption et nous ne savons pas si une nouvelle procédure sera mise en place pour les voyages scolaires," s'interroge le responsable.
Nous parlons d'un secteur très spécifique, où les séjours sont réservés très longtemps à l'avance, plusieurs mois. Alors que les carnets de commandes sont pleins, les voyagistes ne savent pas si la facilité sera maintenue.
La situation est extrêmement délicate, de l'aveu même de Jean-Antoine Texier.
"Nous prenons des engagements vis-à-vis des établissements scolaires qui prennent ensuite des engagements vis-à-vis des familles des élèves.
Les errements des règles de franchissement des frontières ont évidemment des conséquences opérationnelles, entre autres parce que nous devons tenir tous nos clients informés des nouvelles mesures applicables," s'alarme le directeur général d'Horizons du Monde.
La presse anglaise s'est déjà emparée du sujet.
Tout simplement, parce que jusqu'au 2 avril 2025, les scolaires peuvent se rendre de l'autre côté de la Manche avec une simple carte d'identité. Tous les enfants n'ont pas un passeport à 11 ou 15 ans, ni même encore franchi les frontières de la France.
A partir du prochain printemps, les voyageurs de l'Union européenne devront préalablement s'enregistrer pour visiter les sujets de Sa Majesté. D'ailleurs, la phase d'enregistrement débutera seulement un mois plus tôt.
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"L'argument avancé pour la mise en place de cet outil est de mieux maîtriser ses frontières. C'est finalement comme l'ESTA pour se rendre aux USA, les autorités controlent en amont qui rentre dans le pays.
Sauf que la mise en place est dans 6 mois, que nous avons l'exemption et nous ne savons pas si une nouvelle procédure sera mise en place pour les voyages scolaires," s'interroge le responsable.
Nous parlons d'un secteur très spécifique, où les séjours sont réservés très longtemps à l'avance, plusieurs mois. Alors que les carnets de commandes sont pleins, les voyagistes ne savent pas si la facilité sera maintenue.
La situation est extrêmement délicate, de l'aveu même de Jean-Antoine Texier.
"Nous prenons des engagements vis-à-vis des établissements scolaires qui prennent ensuite des engagements vis-à-vis des familles des élèves.
Les errements des règles de franchissement des frontières ont évidemment des conséquences opérationnelles, entre autres parce que nous devons tenir tous nos clients informés des nouvelles mesures applicables," s'alarme le directeur général d'Horizons du Monde.
La presse anglaise s'est déjà emparée du sujet.
Royaume-Uni : le Home Office répond aux EDV !
Et ce n'est autre que le très sérieux Financial Times qui a lancé le premier pavé dans la mare.
Notre confrère a interpelé le gouvernement britannique sur la question, alors que des voyages seraient annulés prochainement faute de réponse rapide à la situation spécifique des voyages scolaires.
"Pour ceux qui doivent partir avant avril, on leur dit qu'on espère qu'il n'y ait pas de changement.
Et tous ceux qui partent pour le moment après la mise en place de l'ETA, nous leur disons de jouer la prudence et qu'en l'absence d'informations, ils doivent demander des passeports aux gamins.
La grande majorité des confrères délivrent les mêmes conseils pour éviter tout problème, car ça peut vite être la galère," prédit Edward Hisbergues.
Pour l'heure, les professionnels n'ont pas enregistré d'annulations, même si cela pourrait arriver ou alors entrainer une saison 2025/2026 plus limitée, avec moins de départ vers le Royaume-Uni.
Afin d'éviter un nouvel effondrement des prises de commande dans le secteur, les Entreprises du Voyage ont adressé un courrier au Home Office, l'équivalent du ministère de l'Intérieur, mais chez nos voisins.
Le syndicat demande au ministre de clarifier sa position sur les voyageurs scolaires et savoir si l'ancienne facilité sera remise en place ou non.
"Je vous serais très reconnaissant de bien vouloir me faire connaître les intentions du gouvernement britannique à ce sujet. Cela permettra aux agences de voyages scolaires d'informer leurs clients des formalités qui s'appliqueront à partir d'avril 2025.
(...) Le retour à l'obligation de passeport, ce qui constituerait sans aucun doute un nouvel obstacle à la promotion de la destination.
Cela dissuaderait une fois de plus les enseignants de choisir le Royaume-Uni comme destination pour leurs voyages scolaires, la procédure administrative étant trop compliquée et coûteuse pour de jeunes étudiants ne voyageant généralement que 2 à 5 jours avec leur classe," demande la missive de Valérie Boned.
Vingt jours plus tard, le Home Office a adressé une réponse à la présidente des EDV.
Notre confrère a interpelé le gouvernement britannique sur la question, alors que des voyages seraient annulés prochainement faute de réponse rapide à la situation spécifique des voyages scolaires.
"Pour ceux qui doivent partir avant avril, on leur dit qu'on espère qu'il n'y ait pas de changement.
Et tous ceux qui partent pour le moment après la mise en place de l'ETA, nous leur disons de jouer la prudence et qu'en l'absence d'informations, ils doivent demander des passeports aux gamins.
La grande majorité des confrères délivrent les mêmes conseils pour éviter tout problème, car ça peut vite être la galère," prédit Edward Hisbergues.
Pour l'heure, les professionnels n'ont pas enregistré d'annulations, même si cela pourrait arriver ou alors entrainer une saison 2025/2026 plus limitée, avec moins de départ vers le Royaume-Uni.
Afin d'éviter un nouvel effondrement des prises de commande dans le secteur, les Entreprises du Voyage ont adressé un courrier au Home Office, l'équivalent du ministère de l'Intérieur, mais chez nos voisins.
Le syndicat demande au ministre de clarifier sa position sur les voyageurs scolaires et savoir si l'ancienne facilité sera remise en place ou non.
"Je vous serais très reconnaissant de bien vouloir me faire connaître les intentions du gouvernement britannique à ce sujet. Cela permettra aux agences de voyages scolaires d'informer leurs clients des formalités qui s'appliqueront à partir d'avril 2025.
(...) Le retour à l'obligation de passeport, ce qui constituerait sans aucun doute un nouvel obstacle à la promotion de la destination.
Cela dissuaderait une fois de plus les enseignants de choisir le Royaume-Uni comme destination pour leurs voyages scolaires, la procédure administrative étant trop compliquée et coûteuse pour de jeunes étudiants ne voyageant généralement que 2 à 5 jours avec leur classe," demande la missive de Valérie Boned.
Vingt jours plus tard, le Home Office a adressé une réponse à la présidente des EDV.
Royaume Uni : des annulations en cascades en cas de mis en place de l'ETA ?
"Nous tenons à souligner la rapidité à laquelle a répondu le Home Office, ce n'est pas toujours le cas.
Ils nous disent que nous allons avoir des informations prochainement, nous comprenons que ce sera plutôt l'année prochaine. Et même si c'est courant janvier, ce sera trop tard pour s'organiser et maintenir la commercialisation des groupes.
Nous allons revenir vers eux, pour avoir des annonces avant la fin de l'année, pour ne pas dissuader les futurs départs," nous livre Valérie Boned.
Pour le dirigeant de PG Trips Association, il ne faut pas nécessairement s'attendre à un rétropédalage et un retour de l'exemption. Il ne comprendrait pas pourquoi les séjours linguistiques et les jeunes bénéficieraient d'un programme spécialement conçu pour eux.
En tout cas le maintien de l'ETA et de la nécessité de posséder un passeport pour les voyageurs agés de moins de 18 ans, pourrait ne pas être neutre sur l'activité du secteur.
"Il faut se rappeler qu'un tel voyage constitue un véritable investissement pour beaucoup de familles qui font parfois de gros efforts financiers pour permettre à leur enfant de partir à l'étranger, souvent pour la première et l'unique fois de leur vie.
Entre le coût du passeport et celui de l'ETA, le surcoût pour les familles va de 29 à 54 euros en fonction de l'age de l'enfant. Dans un budget familial ça compte et pour certaines familles, ça ne passe pas," témoigne Jean-Antoine Texier.
Il faut dire que l'annonce intervient après une embellie qui permettait à l'industrie de regarder sereinement devant. En 2023, les inscriptions pour des voyages scolaires au Royaume-Uni restaient encore à 60 % en dessous des niveaux de 2019.
Ils nous disent que nous allons avoir des informations prochainement, nous comprenons que ce sera plutôt l'année prochaine. Et même si c'est courant janvier, ce sera trop tard pour s'organiser et maintenir la commercialisation des groupes.
Nous allons revenir vers eux, pour avoir des annonces avant la fin de l'année, pour ne pas dissuader les futurs départs," nous livre Valérie Boned.
Pour le dirigeant de PG Trips Association, il ne faut pas nécessairement s'attendre à un rétropédalage et un retour de l'exemption. Il ne comprendrait pas pourquoi les séjours linguistiques et les jeunes bénéficieraient d'un programme spécialement conçu pour eux.
En tout cas le maintien de l'ETA et de la nécessité de posséder un passeport pour les voyageurs agés de moins de 18 ans, pourrait ne pas être neutre sur l'activité du secteur.
"Il faut se rappeler qu'un tel voyage constitue un véritable investissement pour beaucoup de familles qui font parfois de gros efforts financiers pour permettre à leur enfant de partir à l'étranger, souvent pour la première et l'unique fois de leur vie.
Entre le coût du passeport et celui de l'ETA, le surcoût pour les familles va de 29 à 54 euros en fonction de l'age de l'enfant. Dans un budget familial ça compte et pour certaines familles, ça ne passe pas," témoigne Jean-Antoine Texier.
Il faut dire que l'annonce intervient après une embellie qui permettait à l'industrie de regarder sereinement devant. En 2023, les inscriptions pour des voyages scolaires au Royaume-Uni restaient encore à 60 % en dessous des niveaux de 2019.
Royaume-Uni : 77% des profs seront dissuadés par l'ETA
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Un sondage effectué auprès de 300 responsables de groupes et enseignants, fait ressortir que la suppression de l'exemption aura un impact pour 80% des répondants sur le futur choix de la destination et 77% d'entre eux, cette procédure les dissuadera d'organiser un prochain séjour outre-Manche.
"Le Royaume-Uni a retrouvé depuis 2024 sa place de leadership sur les destinations dans les voyages scolaires.
L'alternative ne sera autre que l'Irlande, une fois de plus.
Pour en discuter avec les professeurs, même si Dublin est plus cher, je pense qu'ils sont maintenant prêts à changer de destination, pour éviter la paperasse qui entraine toujours des tensions et du stress.
Ils pourraient regarder vers Malte, les Pays-Bas, voire même la France.
Si dans une classe, vous avez 5 enfants étrangers, cela signifie qu'ils vont devoir aller à Paris pour obtenir un visa. Les profs sont un peu échaudés par les années post-Brexit," estime le directeur de PG Trips Association.
Comme quoi le Brexit n'a pas que des conséquences sur la Premier league de foot ou le système financier européen, il en a aussi sur nos enfants et leurs premiers souvenirs à l'étranger.
"Le Royaume-Uni a retrouvé depuis 2024 sa place de leadership sur les destinations dans les voyages scolaires.
L'alternative ne sera autre que l'Irlande, une fois de plus.
Pour en discuter avec les professeurs, même si Dublin est plus cher, je pense qu'ils sont maintenant prêts à changer de destination, pour éviter la paperasse qui entraine toujours des tensions et du stress.
Ils pourraient regarder vers Malte, les Pays-Bas, voire même la France.
Si dans une classe, vous avez 5 enfants étrangers, cela signifie qu'ils vont devoir aller à Paris pour obtenir un visa. Les profs sont un peu échaudés par les années post-Brexit," estime le directeur de PG Trips Association.
Comme quoi le Brexit n'a pas que des conséquences sur la Premier league de foot ou le système financier européen, il en a aussi sur nos enfants et leurs premiers souvenirs à l'étranger.