TourMaG.com - Au sein du Gouvernement vous avez la charge de deux grands secteurs : la consommation et le tourisme. Il vous appartient donc de défendre et protéger le consommateur. En même temps vous êtes l'interlocuteur d'un secteur marchand et réglementé, les agences de voyages. Evoquer la remise en question d'une réglementation qui, justement, protège le consommateur n'est-ce pas contradictoire au sein d'un même ministère
Luc Chatel. « Je n'ai jamais voulu opposer les uns aux autres. Mes deux casquettes ne sont pas contradictoires. Je reconnais que durant l'automne dernier nous avions, avec la Consommation, une actualité forte.
Au sein du Gouvernement je suis celui qui a défendu le plus grand nombre de textes au Parlement. Je ne me suis pas pour autant désintéressé du tourisme. S'il y a eu des maladresses, je plaide coupable.
Mais si le Tourisme a été rattaché au ministère de l'Economie, ce n'est pas un hasard. C'est l'un des secteurs les plus prometteurs de croissance - 5 à 6% par an - et de créations d'emplois.
Nous surfons sur un marché à gros potentiel et notre politique est destinée à l'ensemble de la profession, réceptif comme outgoing. Mon rôle est de fixer un cap et des objectifs à moyen terme. Pour cela, j'ai mis en oeuvre un certain nombre de chantiers. »
T.M.com - Le Plan 2020 par exemple ?
L.C. « En effet, j'ai demandé à un groupe de personnalités appartenant au monde du tourisme de réfléchir sur cette question : Quel sera le touriste de 2020, quelle France veut-on lui vendre et comment adapter l'outil existant pour y parvenir ? Bien entendu, sans attendre ce rapport, nous travaillons sur de nombreux dossiers.
Il en est pour exemple l'accès aux vacances pour tous. A cet effet nous mettons en place un plan qui englobe, notamment, un meilleur accès et une meilleur efficacité du chèque vacances. Nos travaux et nos objectifs seront présentés lors des Assises Nationales du Tourisme qui se dérouleront avant l'été et auxquelles devraient participer le Président de la République et le Premier Ministre. »
Luc Chatel. « Je n'ai jamais voulu opposer les uns aux autres. Mes deux casquettes ne sont pas contradictoires. Je reconnais que durant l'automne dernier nous avions, avec la Consommation, une actualité forte.
Au sein du Gouvernement je suis celui qui a défendu le plus grand nombre de textes au Parlement. Je ne me suis pas pour autant désintéressé du tourisme. S'il y a eu des maladresses, je plaide coupable.
Mais si le Tourisme a été rattaché au ministère de l'Economie, ce n'est pas un hasard. C'est l'un des secteurs les plus prometteurs de croissance - 5 à 6% par an - et de créations d'emplois.
Nous surfons sur un marché à gros potentiel et notre politique est destinée à l'ensemble de la profession, réceptif comme outgoing. Mon rôle est de fixer un cap et des objectifs à moyen terme. Pour cela, j'ai mis en oeuvre un certain nombre de chantiers. »
T.M.com - Le Plan 2020 par exemple ?
L.C. « En effet, j'ai demandé à un groupe de personnalités appartenant au monde du tourisme de réfléchir sur cette question : Quel sera le touriste de 2020, quelle France veut-on lui vendre et comment adapter l'outil existant pour y parvenir ? Bien entendu, sans attendre ce rapport, nous travaillons sur de nombreux dossiers.
Il en est pour exemple l'accès aux vacances pour tous. A cet effet nous mettons en place un plan qui englobe, notamment, un meilleur accès et une meilleur efficacité du chèque vacances. Nos travaux et nos objectifs seront présentés lors des Assises Nationales du Tourisme qui se dérouleront avant l'été et auxquelles devraient participer le Président de la République et le Premier Ministre. »
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T.M.com - Les agents de voyages ont un leitmotiv : halte aux distorsions de concurrence. Ils veulent que toutes les personnes habilitées à vendre des voyages et des prestations touristiques aient les mêmes droits et les mêmes devoirs. Peut-on considérer la Loi de 2006 Habilitation comme une réponse à leurs inquiétudes ?
L.C. « La loi qui a été votée doit être mise en application. Nous travaillons actuellement sur le décret d’application, avec les services de Bercy pour étudier les aspects communautaires. C'est un fait, le système va évoluer mais toute réforme, toute évolution statutaire doit s'accompagner de garanties en faveur du consommateur.
De leur côté les entreprises qui vendent des voyages doivent avoir des garanties financières. Il n'est pas question d'ouvrir la porte à des prestataires qui n'auraient aucune contre partie en matière de garanties financières et de protection du consommateur.
Les propos de Madame Lagarde ont été sortis de leur contexte. La question posée était de savoir si un Palais des Congrès pouvait prendre en charge l'acheminement des congressistes. »
T.M.com - Et quelle est la réponse ?
L.C. « La réponse est oui à condition d'avoir les mêmes garanties que les agences de voyages. Il ne s'agit pas de déréglementation mais d'une évolution vers des droits et des devoirs comparables avec des systèmes juridiques différents.
Le monde change, le monde des services va s'ouvrir au niveau européen avec un accès au marché du voyage plus facile. Les professionnels français ont tout à gagner de cette ouverture des marchés. Ils ont une expertise, des compétences un savoir faire. »
L.C. « La loi qui a été votée doit être mise en application. Nous travaillons actuellement sur le décret d’application, avec les services de Bercy pour étudier les aspects communautaires. C'est un fait, le système va évoluer mais toute réforme, toute évolution statutaire doit s'accompagner de garanties en faveur du consommateur.
De leur côté les entreprises qui vendent des voyages doivent avoir des garanties financières. Il n'est pas question d'ouvrir la porte à des prestataires qui n'auraient aucune contre partie en matière de garanties financières et de protection du consommateur.
Les propos de Madame Lagarde ont été sortis de leur contexte. La question posée était de savoir si un Palais des Congrès pouvait prendre en charge l'acheminement des congressistes. »
T.M.com - Et quelle est la réponse ?
L.C. « La réponse est oui à condition d'avoir les mêmes garanties que les agences de voyages. Il ne s'agit pas de déréglementation mais d'une évolution vers des droits et des devoirs comparables avec des systèmes juridiques différents.
Le monde change, le monde des services va s'ouvrir au niveau européen avec un accès au marché du voyage plus facile. Les professionnels français ont tout à gagner de cette ouverture des marchés. Ils ont une expertise, des compétences un savoir faire. »
T.M.com - Le projet de Directive des Services encore surnommée « Bolkestein » inclut les agences de voyages qui s'inquiètent d'une éventuelle « distorsion de concurrence ».
L.C. « La Directive devrait sortir fin 2009. Les contraintes européennes sont ensuite adaptées par le législateur français. En 1992 il y avait même eu un excès de zèle puisque la France allait au-delà du texte européen en matière de responsabilité des agents de voyages. Rien ne se fera sans concertation avec la profession. »
T.M.com - Quand est-il de cette initiative de « formation » à la vente des voyages en cinquante heures ? Que répondre aux Ecoles de Tourisme et à leurs étudiants ?
L.C. « Nous avons évidemment une exigence de formation du personnel. Il n'est pas question de brader la profession. »
T.M.com - Le tourisme est un secteur « transversal » qui concerne plusieurs ministères, le Quai d'Orsay notamment avec ses « Conseils aux Voyageurs » qui sont souvent plus restrictifs et plus contraignants que nos voisins européens. Avez-vous à ce sujet des concertations avec votre collègue des Affaires Etrangères ?
L.C. « Nous avons des contacts très étroits et une totale coordination. Ce qui prime et nous importe c'est la sécurité de nos ressortissants. En cas de problèmes graves le consommateur citoyen se retournerait avec raison contre les pouvoirs publics. »
L.C. « La Directive devrait sortir fin 2009. Les contraintes européennes sont ensuite adaptées par le législateur français. En 1992 il y avait même eu un excès de zèle puisque la France allait au-delà du texte européen en matière de responsabilité des agents de voyages. Rien ne se fera sans concertation avec la profession. »
T.M.com - Quand est-il de cette initiative de « formation » à la vente des voyages en cinquante heures ? Que répondre aux Ecoles de Tourisme et à leurs étudiants ?
L.C. « Nous avons évidemment une exigence de formation du personnel. Il n'est pas question de brader la profession. »
T.M.com - Le tourisme est un secteur « transversal » qui concerne plusieurs ministères, le Quai d'Orsay notamment avec ses « Conseils aux Voyageurs » qui sont souvent plus restrictifs et plus contraignants que nos voisins européens. Avez-vous à ce sujet des concertations avec votre collègue des Affaires Etrangères ?
L.C. « Nous avons des contacts très étroits et une totale coordination. Ce qui prime et nous importe c'est la sécurité de nos ressortissants. En cas de problèmes graves le consommateur citoyen se retournerait avec raison contre les pouvoirs publics. »
T.M.com - Vos relations avec le Ministère de la Culture ?
L.C. « Ensemble nous travaillons sur de nombreux dossiers. Un exemple : les musées. En France, les six premiers musées visités représentent 80 % du trafic des musées de France. Nous avons en France quelque 40 000 sites, lieux de patrimoines et musées à visiter. Notre enjeu est d'avoir une meilleure répartition sur le territoire de l'offre touristique. »
T.M.com - Les budgets dédiés au tourisme permettent-ils une véritable politique de promotion et de communication ?
L.C. « L'investissement dans la promotion touristique n'est pas ridicule si l'on additionne l'ensemble des dépenses publiques. Les communes, les départements, les régions consacrent des budgets à leurs promotions touristiques...
Le problème réside dans la coordination. Les messages sont trop souvent diffus et disparates. Il faut une meilleure lisibilité en matière de campagnes promotionnelles avec pourquoi pas, la France comme « marque ombrelle ».
Maison de la France est un bel outil. Je souhaite d'ailleurs que de nouveaux acteurs y participent comme, par exemple, le Comité Colbert qui représente le commerce de luxe. »
T.M.com - Hier vous étiez en Tunisie. Où est l'accord de coopération signé avec ce pays ?
L.C. « Vous savez, la Tunisie et la France ont quelques mêmes sujets de préoccupations. Nous sommes des pays de tradition touristique et souffrons de la concurrence des pays émergents.
En 2003 la France avait en effet signé avec la Tunisie un accord de coopération à hauteur de 50 millions d'euros. Il s'agissait notamment de mise à niveau et de modernisation hôtelière. Cet accord est arrivé à terme.
Nous l'actualisons. Nous pensons à une étude sur les ports de plaisance ou sur les centres de thalassothérapie. Nous pensons à la classification des hôtels, à la formation des enseignants des écoles hôtelières ainsi qu'à des échanges.
Des étudiants tunisiens viendraient faire des stages en France et des étudiants français iraient faire de même en Tunisie. Le président Sarkozy doit d'ailleurs faire un voyage en Tunisie fin avril prochain. »
T.M.com - Ce voyage prépare-t-il la Réunion des « Cinq-Cinq » ?
L.C. « Nous préparons la Réunion des 5 + 5 qui se tiendra en Corse les 15 et 16 mai prochain et réunira la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye d'une part, L'Espagne, le Portugal, la France, l'Italie et Malte d'autre part.
Cette réunion sera un pas vers l'Union de la Méditerranée voulue par le président Sarkozy où le tourisme sous son aspect durable a toute son importance. »
L.C. « Ensemble nous travaillons sur de nombreux dossiers. Un exemple : les musées. En France, les six premiers musées visités représentent 80 % du trafic des musées de France. Nous avons en France quelque 40 000 sites, lieux de patrimoines et musées à visiter. Notre enjeu est d'avoir une meilleure répartition sur le territoire de l'offre touristique. »
T.M.com - Les budgets dédiés au tourisme permettent-ils une véritable politique de promotion et de communication ?
L.C. « L'investissement dans la promotion touristique n'est pas ridicule si l'on additionne l'ensemble des dépenses publiques. Les communes, les départements, les régions consacrent des budgets à leurs promotions touristiques...
Le problème réside dans la coordination. Les messages sont trop souvent diffus et disparates. Il faut une meilleure lisibilité en matière de campagnes promotionnelles avec pourquoi pas, la France comme « marque ombrelle ».
Maison de la France est un bel outil. Je souhaite d'ailleurs que de nouveaux acteurs y participent comme, par exemple, le Comité Colbert qui représente le commerce de luxe. »
T.M.com - Hier vous étiez en Tunisie. Où est l'accord de coopération signé avec ce pays ?
L.C. « Vous savez, la Tunisie et la France ont quelques mêmes sujets de préoccupations. Nous sommes des pays de tradition touristique et souffrons de la concurrence des pays émergents.
En 2003 la France avait en effet signé avec la Tunisie un accord de coopération à hauteur de 50 millions d'euros. Il s'agissait notamment de mise à niveau et de modernisation hôtelière. Cet accord est arrivé à terme.
Nous l'actualisons. Nous pensons à une étude sur les ports de plaisance ou sur les centres de thalassothérapie. Nous pensons à la classification des hôtels, à la formation des enseignants des écoles hôtelières ainsi qu'à des échanges.
Des étudiants tunisiens viendraient faire des stages en France et des étudiants français iraient faire de même en Tunisie. Le président Sarkozy doit d'ailleurs faire un voyage en Tunisie fin avril prochain. »
T.M.com - Ce voyage prépare-t-il la Réunion des « Cinq-Cinq » ?
L.C. « Nous préparons la Réunion des 5 + 5 qui se tiendra en Corse les 15 et 16 mai prochain et réunira la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye d'une part, L'Espagne, le Portugal, la France, l'Italie et Malte d'autre part.
Cette réunion sera un pas vers l'Union de la Méditerranée voulue par le président Sarkozy où le tourisme sous son aspect durable a toute son importance. »