L'escarmouche espagnole préfigure d'ores et déjà la vraie bataille, celle qui va se livrer dans quelques mois sur le terrain même de BA, à l'aéroport d'Heathrow
L'information de l'intérêt d'Air France KLM pour le rachat d'Iberia, est venue de la presse espagnole ce lundi. Information aussitôt confirmée par la compagnie tricolore. Mais pourquoi le Groupe français serait-il partant alors que BA fait la "fine bouche" ?
La consolidation inévitable du transport aérien européen en trois grands groupes autour d'Air France/KLM, Lufthansa et British Airways commencera par le rapprochement d'Iberia de l'un des trois.
Ce n'est pas un scoop. Cela fait des semaines que la compagnie espagnole attend les offres. Et pourtant, l'affaire traîne en longueur.
BA déjà actionnaire à hauteur de 10% et disposant d'un droit de préemption sur 30 % supplémentaires du capital espagnol a pris son temps pour décider de s'allier à l'offre du fonds américain Texas Pacific Group.
Pourtant, la logique industrielle voudrait que le rapprochement entre ces deux compagnies se fasse naturellement puisqu'elles exploitent déjà en joint venture l'axe Espagne-Grande-Bretagne et que le réseau sud-américain d'Iberia, sa "pépite" en quelque sorte, vient en complément des opérations de British Airways davantage tournée vers l'Atlantique Nord et l'Asie.
Et c'est justement l'Asie qui créée les hésitations des Britanniques. Des voix internes à la compagnie verraient d'un meilleur oeil un investissement en Asie où le transport aérien explose.
La consolidation inévitable du transport aérien européen en trois grands groupes autour d'Air France/KLM, Lufthansa et British Airways commencera par le rapprochement d'Iberia de l'un des trois.
Ce n'est pas un scoop. Cela fait des semaines que la compagnie espagnole attend les offres. Et pourtant, l'affaire traîne en longueur.
BA déjà actionnaire à hauteur de 10% et disposant d'un droit de préemption sur 30 % supplémentaires du capital espagnol a pris son temps pour décider de s'allier à l'offre du fonds américain Texas Pacific Group.
Pourtant, la logique industrielle voudrait que le rapprochement entre ces deux compagnies se fasse naturellement puisqu'elles exploitent déjà en joint venture l'axe Espagne-Grande-Bretagne et que le réseau sud-américain d'Iberia, sa "pépite" en quelque sorte, vient en complément des opérations de British Airways davantage tournée vers l'Atlantique Nord et l'Asie.
Et c'est justement l'Asie qui créée les hésitations des Britanniques. Des voix internes à la compagnie verraient d'un meilleur oeil un investissement en Asie où le transport aérien explose.
British n'en finit pas de rattraper le 11 septembre 2001
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C'est même le moment idéal de prendre des participations dans les différentes aventures qui se lancent là-bas. Le groupe Virgin, concurrent agaçant de British Airways, a d'ailleurs fait savoir tout récemment qu'il était prêt à prendre une participation dans la nouvelle entreprise low cost long courrier de Tony Fernandes, fondateur d'Air Asia, la low cost la plus performante de l'Asie du Sud-Est.
Chez British Airways on verrait bien une collaboration avec une compagnie indienne. Les anciennes colonies qui continuent de créer des flux "naturels" de passagers ont toujours un attrait indéniable.
Un détail, cependant, freine toutes les vélléités participatives. British Airways n'en finit pas de rattraper le retard économique créé par le 11 septembre 2001. Cette année pour la première fois depuis 2001, la compagnie paiera des dividendes à ses actionnaires même si l'exercice précédent s'est terminé avec une baisse du bénéfice opérationnel de 13%.
Dans ces conditions, la prise de contrôle d'Iberia où aucun apport de capital supplémentaire n'est nécessaire, apparaît comme une bonne opération économique au regard de la richesse du réseau sud-américain , et une bonne opération stratégique face à ses deux concurrents européens.
Mais l'arrivée dans la mêlée d'Air France, alliée au fonds Apax Partners et à plusieurs investisseurs espagnols, vient embrouiller l'affaire. Avec une offre qui porterait la capitalisation de la compagnie espagnole à 3,81 milliards d'euros pour seulement 3,4 milliard de la part de BA/TPG, Air France bloque la vente. Car pour le groupe franco-batave, le rajout du réseau d'Iberia n'a aucune espèce de logique industrielle.
L'escarmouche espagnole préfigure d'ores et déjà la vraie bataille, celle qui va se livrer dans quelques mois sur le terrain même de BA, à l'aéroport d'Heathrow, à l'occasion de l'ouverture de l'open sky et des liaisons transtalantiques.
Là aussi, Lufthansa sera présente...
Chez British Airways on verrait bien une collaboration avec une compagnie indienne. Les anciennes colonies qui continuent de créer des flux "naturels" de passagers ont toujours un attrait indéniable.
Un détail, cependant, freine toutes les vélléités participatives. British Airways n'en finit pas de rattraper le retard économique créé par le 11 septembre 2001. Cette année pour la première fois depuis 2001, la compagnie paiera des dividendes à ses actionnaires même si l'exercice précédent s'est terminé avec une baisse du bénéfice opérationnel de 13%.
Dans ces conditions, la prise de contrôle d'Iberia où aucun apport de capital supplémentaire n'est nécessaire, apparaît comme une bonne opération économique au regard de la richesse du réseau sud-américain , et une bonne opération stratégique face à ses deux concurrents européens.
Mais l'arrivée dans la mêlée d'Air France, alliée au fonds Apax Partners et à plusieurs investisseurs espagnols, vient embrouiller l'affaire. Avec une offre qui porterait la capitalisation de la compagnie espagnole à 3,81 milliards d'euros pour seulement 3,4 milliard de la part de BA/TPG, Air France bloque la vente. Car pour le groupe franco-batave, le rajout du réseau d'Iberia n'a aucune espèce de logique industrielle.
L'escarmouche espagnole préfigure d'ores et déjà la vraie bataille, celle qui va se livrer dans quelques mois sur le terrain même de BA, à l'aéroport d'Heathrow, à l'occasion de l'ouverture de l'open sky et des liaisons transtalantiques.
Là aussi, Lufthansa sera présente...