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Réseaux : "Le métier va être profondément changé après cette crise..."

le témoignages de 3 patrons de mini-réseaux


Que va t-il advenir dans les prochaines heures ? Quid des annonces du Président de la République et du confinement ? Quelles seront les pertes à la sortie ? Nous avons interrogé 3 patrons de mini-réseaux : Yvon Peltanche, Alain Hamon et François Piot.


Rédigé par le Lundi 16 Mars 2020

Yvon Peltanche, patron d'Eden Tour

Yvon Peltanche : "Nous attendons ce que va annoncer le Président de La République ce soir (lundi 16 mars 2020) et comment pourraient se passer les 45 jours de confinement" - Photo Depositphotos.com NikiLitov
Yvon Peltanche : "Nous attendons ce que va annoncer le Président de La République ce soir (lundi 16 mars 2020) et comment pourraient se passer les 45 jours de confinement" - Photo Depositphotos.com NikiLitov
"J'avais prévu de rester ouvert aujourd'hui. Une agence située dans un centre commercial Leclerc a été contrainte de fermer ses portes suite à l'intervention de la gendarmerie.

Aujourd'hui, nous sommes ouverts pour gérer les appels qui concernent essentiellement des personnes qui ne souhaitent pas partir et annuler leur voyage.

Nous avons également des personnes à destination en Thaïlande ou à L'Ile Maurice qui souhaitent être rapatriées, mais nous ne pouvons répondre favorablement. Nous n'avons pas les moyens.

Nous attendons ce que va annoncer le Président de La République ce soir (lundi 16 mars 2020) et comment pourraient se passer les 45 jours de confinement. J'ai déjà calculer que pendant cette période ce seront 4 M€ d'inscriptions qui ne rentreront pas nos caisses.

Depuis la semaine dernière nous avons d'ores et déjà mis en place l'activité partielle. Si l'Etat fait ce qu'il faut sur la partie sociale il faudra quand même payer le reste"

Alain Hamon, Président du Groupe Le Vacon

"Les agences n'ont pas encore fermées leurs portes pour assurer une permanence et répondre aux questions des clients. Nous maintenons aussi une permanence des services sociétés car certaines personnes sont encore en déplacement.

Sur certains services comme les commerciaux de Voyages Internationaux nous avons tout stoppé. Nous n'allons pas envoyer les commerciaux dans les agences en ce moment.

La grande question c'est : que fait-on des Français qui sont à l'étranger. Pour l'instant c'est nous qui payons le rapatriement. Certains compagnies jouent le jeu et rebookent comme Iberia mais d'autres non...

Nous avons aussi des clients qui veulent partir malgré la situation. A Cuba ou au Sénégal il n'y a pas de restriction. Nous les informons... Nous avons également un avion qui est parti en fin de semaine dernière en Norvège sur 160 clients seuls 8 ont annulé."

François Piot, PDG du réseau Prêt à Partir

"Les agences sont portes fermées avec un collaborateur dedans, pour répondre au téléphone et aux mails.

Notre personnel se charge du rapatriement des clients et le report de ceux qui ne sont pas encore partis.

Nous allons devoir nous armer de patience, car nous allons rentrer en confinement à partir de mercredi et pour 45 jours, ça va être long. Nous allons passer en chômage partiel, cela sera effectif en agence dès le courant de la semaine.

Nous avons fait le tour de nos partenaires bancaires qui sont prêts à nous accompagner dans ces moments difficiles, pour le moment il n'y a pas de péril.

Je pense que nous pouvons tenir les 45 jours, la question sera : la cinétique de la reprise, il va falloir redonner envie aux clients de partir. Est-ce que les clients auront envie et l'argent pour partir en vacances ? Je ne sais pas.

Je n'ai pas de crainte sur la pérennité de l'entreprise, par contre cela va laisser des traces et nous allons compter les faillites. Le métier va être profondément changé après cette crise, les habitudes des clients vont elles aussi changer.

La méfiance des clients va être renforcée, car aujourd'hui nous ne sommes pas capables de les renseigner, car nous n'avons pas d'information à leu communiquer.

Actuellement nous faisons face à des comportements très agressifs, un peu à l'image de ce que nous avons connu lors de la chute de Thomas Cook, la peur prend le dessus.

Nous avons commencé à faire du tri dans les paiements urgents, importants et ceux qu'il fallait décaler. A mon avis, ce n'est pas le bon ton ni le bon moment de ne pas payer IATA, ils vont avoir besoin de nous.

Les loyers des agences sont suspendus, les propriétaires attendront quelques mois, nous avons arrêté les remboursements clients.

Nous allons payer tout ça, mais pas tout de suite. Le report est une bonne chose , mais toute la profession doit être solidaire. Il est difficile d'évaluer l'impact d'une telle crise.

J'avais calculé que le manque à gagner de mars et avril avec une baisse de réservation de 70%, cela représenterait une marge de 2 millions d'euros.

Sauf que dans cette perte, je n'avais pas imaginé les annulations, je pense que nous allons perdre entre 1 et 3 millions, donc entre 20 000 et 60 000 euros par agence.

Nous sommes dans un pays d'assistés, mais je trouve que nous avons une trop grande confiance dans le gouvernement. Il ne faut pas rester assis dans son coin, il y a des mesures de chômage partiel, trouver des partenaires financiers, réduire les charges, certains doivent se poser la question de vendre ou pas.

Nous ne sommes pas dans l'Etat providence."

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