Plusieurs opérateurs espéraient que l'Etat vienne en support et en aide à ces opérations, mais pour l'heure rien n'est prévu. Pour les vacanciers, c'était bien aux voyagistes de prendre en charge les voyageurs - DR : Depositphotos.com photoncatcher63
Depuis quelques jours l'heure est au rapatriement des Français présents à l'étranger.
Les tour-opérateurs sont sur le pont pour effectuer les derniers retours.
La situation a été particulièrement délicate au Maroc. 20 000 ressortissants français étaient présents et Jean-Baptiste Lemoyne Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères indiquait, mardi 17 mars 2020 lors d'une conférence de presse téléphonique, qu'il en restait encore 9 000.
Ce dernier précisait que les relations avec Nasser Bourita, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Maroc étaient fluides.
Du côté des professionnels du tourisme, le son de cloche n'est pas exactement le même. Adriana Minchella, patronne d'Ellipse Voyages et présidente du CEDIV ne décolère pas : "Pas du tout, rien n'est fait dans le bon sens. Il faudrait qu'il se rende sur place, j'ai encore des clients au Maroc, à Agadir, à Marrakech, des personnes âgées."
Mais son mécontentement c'est surtout vis-à-vis des compagnies aériennes que la présidente du CEDIV l'exprime : "Elles nous refacturent tout. En dehors d'Air France, elles en ont profité, c'est un véritable scandale".
Les tour-opérateurs sont sur le pont pour effectuer les derniers retours.
La situation a été particulièrement délicate au Maroc. 20 000 ressortissants français étaient présents et Jean-Baptiste Lemoyne Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères indiquait, mardi 17 mars 2020 lors d'une conférence de presse téléphonique, qu'il en restait encore 9 000.
Ce dernier précisait que les relations avec Nasser Bourita, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Maroc étaient fluides.
Du côté des professionnels du tourisme, le son de cloche n'est pas exactement le même. Adriana Minchella, patronne d'Ellipse Voyages et présidente du CEDIV ne décolère pas : "Pas du tout, rien n'est fait dans le bon sens. Il faudrait qu'il se rende sur place, j'ai encore des clients au Maroc, à Agadir, à Marrakech, des personnes âgées."
Mais son mécontentement c'est surtout vis-à-vis des compagnies aériennes que la présidente du CEDIV l'exprime : "Elles nous refacturent tout. En dehors d'Air France, elles en ont profité, c'est un véritable scandale".
Certaines compagnies en profitent pour gonfler les tarifs
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Un sentiment partagé par Richard Vainopoulos, président de TourCom : "les compagnies aériennes multiplient les tarifs par deux ou par trois. Et beaucoup d'agences de voyages et de tour-opérateurs vont devoir payer de leur poche".
C'est aussi ce que dénonce Pascale Fontenel-Personne, Députée de la Sarthe et co-présidente du groupe "Tourisme" de l'Assemblée nationale. Elle cite le cas de plusieurs centaines de Français "cloîtrés" aux Philippines.
Cette dernière en appelle "à la responsabilité des compagnies aériennes afin que les tarifs des billets retour à destination de la France soient plafonnés. Je condamne fermement toutes pratiques abusives en matière de grille tarifaire compte tenu du contexte.
Aucune marge financière ne peut être établie sur une crise sanitaire. Ni aucun bénéfice. Soyons unis, solidaires, et faisons du retour de nos citoyens en France, l’une de nos priorités"
Même discours du côté du ministère des transports, Jean-Baptiste Djebarri ayant demandé aux compagnies aériennes de maintenir un certain nombre de lignes et de modérer leur prix.
C'est aussi ce que dénonce Pascale Fontenel-Personne, Députée de la Sarthe et co-présidente du groupe "Tourisme" de l'Assemblée nationale. Elle cite le cas de plusieurs centaines de Français "cloîtrés" aux Philippines.
Cette dernière en appelle "à la responsabilité des compagnies aériennes afin que les tarifs des billets retour à destination de la France soient plafonnés. Je condamne fermement toutes pratiques abusives en matière de grille tarifaire compte tenu du contexte.
Aucune marge financière ne peut être établie sur une crise sanitaire. Ni aucun bénéfice. Soyons unis, solidaires, et faisons du retour de nos citoyens en France, l’une de nos priorités"
Même discours du côté du ministère des transports, Jean-Baptiste Djebarri ayant demandé aux compagnies aériennes de maintenir un certain nombre de lignes et de modérer leur prix.
FRAM a affrété 4 appareils au Maroc
En attendant, les tour-opérateurs, eux n'ont pas attendu ces appels à la clémence pour faire revenir leurs clients. FRAM a affrété 4 appareils afin de rapatrier ses vacanciers du Maroc ces 4 derniers jours.
En Tunisie, les opérations de rapatriement des vacanciers du Groupe FRAM sont en cours de finalisation, la plupart des vacanciers sont déjà de retour en France, indique le voyagiste dans un communiqué de presse.
Frédéric Granel, directeur général adjoint du groupe toulousain explique la complexité de la tâche alors que plusieurs milliers de ses clients étaient présents un peu partout sur le globe : "Tout d'abord nous avons eu pas mal de clients qui sont rentrés par leurs propres moyens sans nous le dire, il a fallu effectuer un décompte.
La deuxième problématique concerne la mise en place des appareils et d'obtenir les autorisations du gouvernement pour mettre en place un plan de vols.
Ensuite il faut se coordonner avec les confrères, nous avons revendu sur certaines destinations les sièges à d'autres TO, enfin les équipes sur place doivent tout mettre en oeuvre pour que les clients soient à l'heure pour le départ. Et je tiens vraiment à les féliciter".
Pour Fram, le plus gros des rapatriements a été effectué et concernait outre le Maroc, l'Egypte et la République Dominicaine. Reste encore quelques cas sur la Colombie ou encore à Madère pour ne citer que ces pays.
En Tunisie, les opérations de rapatriement des vacanciers du Groupe FRAM sont en cours de finalisation, la plupart des vacanciers sont déjà de retour en France, indique le voyagiste dans un communiqué de presse.
Frédéric Granel, directeur général adjoint du groupe toulousain explique la complexité de la tâche alors que plusieurs milliers de ses clients étaient présents un peu partout sur le globe : "Tout d'abord nous avons eu pas mal de clients qui sont rentrés par leurs propres moyens sans nous le dire, il a fallu effectuer un décompte.
La deuxième problématique concerne la mise en place des appareils et d'obtenir les autorisations du gouvernement pour mettre en place un plan de vols.
Ensuite il faut se coordonner avec les confrères, nous avons revendu sur certaines destinations les sièges à d'autres TO, enfin les équipes sur place doivent tout mettre en oeuvre pour que les clients soient à l'heure pour le départ. Et je tiens vraiment à les féliciter".
Pour Fram, le plus gros des rapatriements a été effectué et concernait outre le Maroc, l'Egypte et la République Dominicaine. Reste encore quelques cas sur la Colombie ou encore à Madère pour ne citer que ces pays.
Les rapatriements des TO touchent à leur fin
Du côté de Voyamar aussi les opérations de rapatriement touchent à leur fin. "Il nous reste une trentaine de pax encore sur les destinations, dans deux jours ce sera terminé.
Je tiens à tirer mon chapeau à Air France dont les équipes ont été réactives et présentes de bout en bout ce qui n'est pas le cas de toutes les compagnies. Les réceptifs aussi ont vraiment joué le jeu, ils ne nous ont pas lâchés" explique Aurélien Aufort, directeur général du groupe Marietton.
Le tour-opérateur comptait plus de 1 000 voyageurs "un peu partout en Asie, aux Etats-Unis" et aussi en Egypte où le TO a profité d'un co-affrètement.
TUI France, de son côté, a déjà effectué 7 000 retours dont 1300 clients rapatriés du Maroc en 3 jours du samedi soir au mardi matin. 3 000 sont encore en cours.
Le rapatriement est aussi la priorité numéro 1 d'Austral Lagons. "Actuellement nous travaillons uniquement sur ce dossier. C'est notre priorité. Nous avons réalisé l'essentiel, il nous reste encore 200 voyageurs à destination", explique Hélion de Villeneuve, directeur général.
100% de ses clients seront rentrés d'ici lundi. Seuls restent encore des voyageurs aux Maldives, aux Seychelles ou encore en Polynésie. Pour cette dernière destination, les équipes du tour-opérateur ont travaillé toute la nuit (entre le 18 et le 19 mars 2020) pour évacuer les clients au plus tôt.
"Déjà les vols inter-îles sont interdits, et dans quelques jours il n'y aura plus de vols du tout. Mais les clients n'ont pas toujours conscience de l'urgence. Certains nous répondent qu'ils ne peuvent pas prendre les vols car ils doivent aller plonger", explique Hélion de Villeneuve.
Je tiens à tirer mon chapeau à Air France dont les équipes ont été réactives et présentes de bout en bout ce qui n'est pas le cas de toutes les compagnies. Les réceptifs aussi ont vraiment joué le jeu, ils ne nous ont pas lâchés" explique Aurélien Aufort, directeur général du groupe Marietton.
Le tour-opérateur comptait plus de 1 000 voyageurs "un peu partout en Asie, aux Etats-Unis" et aussi en Egypte où le TO a profité d'un co-affrètement.
TUI France, de son côté, a déjà effectué 7 000 retours dont 1300 clients rapatriés du Maroc en 3 jours du samedi soir au mardi matin. 3 000 sont encore en cours.
Le rapatriement est aussi la priorité numéro 1 d'Austral Lagons. "Actuellement nous travaillons uniquement sur ce dossier. C'est notre priorité. Nous avons réalisé l'essentiel, il nous reste encore 200 voyageurs à destination", explique Hélion de Villeneuve, directeur général.
100% de ses clients seront rentrés d'ici lundi. Seuls restent encore des voyageurs aux Maldives, aux Seychelles ou encore en Polynésie. Pour cette dernière destination, les équipes du tour-opérateur ont travaillé toute la nuit (entre le 18 et le 19 mars 2020) pour évacuer les clients au plus tôt.
"Déjà les vols inter-îles sont interdits, et dans quelques jours il n'y aura plus de vols du tout. Mais les clients n'ont pas toujours conscience de l'urgence. Certains nous répondent qu'ils ne peuvent pas prendre les vols car ils doivent aller plonger", explique Hélion de Villeneuve.
"Nous absorbons tous les suppléments"
Reste que tout ce travail nécessite des sorties d'argent supplémentaires pour les professionnels du tourisme.
"Il faut le dire aux agences, aujourd'hui nous absorbons tous les suppléments. C'est la guerre et le seul et unique objectif est de ramener les clients. Depuis quelques jours je passe mon temps à valider des suppléments aux montants importants. Nous verrons par la suite", précise le directeur général d'Austral Lagons.
Même discours du côté des autres tour-opérateurs qui confirment aussi que toutes ces opérations auront un coût supplémentaire et pas des moindres.
Car si les opérateurs ont dû sortir de l'argent supplémentaire, ils se demandent également ce que vont devenir les billets retour payés et non volés, voire annulés.
Les transporteurs font aussi valoir une trésorerie tendue. Et les compagnies aériennes comme les agents de voyages et tour-opérateurs s'acheminent elles aussi vers la possibilité de fournir des bons d'échange.
"Face à une catastrophe de trésorerie, de nombreuses compagnies aériennes ne peuvent offrir que des bons en lieu et place de remboursements immédiats en espèces pour les vols annulés", a déclaré Rafael Schvartzman, vice-président régional de l'IATA pour l'Europe.
Lire : Paiement BSP, remboursement vols annulés : le dossier chaud des distributeurs !
"Il faut le dire aux agences, aujourd'hui nous absorbons tous les suppléments. C'est la guerre et le seul et unique objectif est de ramener les clients. Depuis quelques jours je passe mon temps à valider des suppléments aux montants importants. Nous verrons par la suite", précise le directeur général d'Austral Lagons.
Même discours du côté des autres tour-opérateurs qui confirment aussi que toutes ces opérations auront un coût supplémentaire et pas des moindres.
Car si les opérateurs ont dû sortir de l'argent supplémentaire, ils se demandent également ce que vont devenir les billets retour payés et non volés, voire annulés.
Les transporteurs font aussi valoir une trésorerie tendue. Et les compagnies aériennes comme les agents de voyages et tour-opérateurs s'acheminent elles aussi vers la possibilité de fournir des bons d'échange.
"Face à une catastrophe de trésorerie, de nombreuses compagnies aériennes ne peuvent offrir que des bons en lieu et place de remboursements immédiats en espèces pour les vols annulés", a déclaré Rafael Schvartzman, vice-président régional de l'IATA pour l'Europe.
Lire : Paiement BSP, remboursement vols annulés : le dossier chaud des distributeurs !
Plusieurs opérateurs espéraient que l'Etat vienne en support et en aide à ces opérations, mais pour l'heure rien n'est prévu.
Contacté par nos le soins le cabinet de Jean-Baptiste Lemoyne nous a précisé que pour les vacanciers, c'était bien aux voyagistes de prendre en charge les voyageurs.
A titre d'exemple l'Ambassade de France à Bangkok a fait passer un message sans équivoque : "les Français qui sont actuellement en Thaïlande peuvent emprunter les lignes aériennes régulières s’ils souhaitent rentrer en France. L’espace aérien n’est pas fermé"...
Contacté par nos le soins le cabinet de Jean-Baptiste Lemoyne nous a précisé que pour les vacanciers, c'était bien aux voyagistes de prendre en charge les voyageurs.
A titre d'exemple l'Ambassade de France à Bangkok a fait passer un message sans équivoque : "les Français qui sont actuellement en Thaïlande peuvent emprunter les lignes aériennes régulières s’ils souhaitent rentrer en France. L’espace aérien n’est pas fermé"...