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La crise sanitaire, accélérateur de reconversion professionnelle

Près de la moitié des actifs déclarent que le confinement a joué sur leur envie de se reconvertir. (Etude groupe HelloWork).


Le confinement du printemps 2020 a été un déclic pour de nombreux travailleurs du tourisme et de l’hôtellerie-restauration, secteurs particulièrement touchés par la crise sanitaire. Et leur a donné l’élan pour entreprendre une reconversion professionnelle. TourMaG.com est parti à la rencontre de ces professionnels qui sont allés voir ailleurs. En préambule de cette enquête, voici un point avec Julia Rousseau, experte en accompagnement RH, bilan de compétences et carrières en Hôtellerie-Restauration et Tourisme, à la tête du cabinet Ethique RH.


Rédigé par le Dimanche 4 Juillet 2021

Reconversion professionnelle : la crise a offert le temps de la réflexion pour trouver un métier qui allie vie privée et professionnelle - DR : DepositPhotos.com, alphaspirit
Reconversion professionnelle : la crise a offert le temps de la réflexion pour trouver un métier qui allie vie privée et professionnelle - DR : DepositPhotos.com, alphaspirit
TourMaG.com –En bousculant les rythmes de vie, la crise sanitaire a conduit les salariés du tourisme à s’interroger sur leur profession ?
Julia Rousseau :
Il y a une grosse remise en question !

L’hôtellerie-restauration et le tourisme proposent des horaires assez denses et la rémunération n’est pas toujours en adéquation avec la charge de travail. C’est ce qui ressort de mes échanges avec plusieurs candidats que j’ai accompagnés.

Et puis, le fait de se sentir inutile en période de confinement a également joué. Quand vous êtes en cuisine, le télétravail est évidemment impossible. Certains ont redécouvert les moments de partage avec leurs enfants, un confort de vie, du temps pour soi, ils n’ont plus eu envie de reprendre des horaires du soir.

La crise a offert le temps de la réflexion pour trouver un métier qui allie vie privée et professionnelle.

Des compétences linguistiques et de service recherchées

TourMaG.com – Résultats : le tourisme a connu une grosse fuite de ses talents vers d’autres secteurs.
J.R. :
Les passerelles pour les employés du tourisme sont faciles à trouver. Ils ont un très bon niveau en langues, leurs capacités d’accueil, d’écoute et de patience sont appréciées.

Sans oublier, la forte notion de service et de satisfaction du client. Ce sont des profils extrêmement recherchés par le monde de la banque et de l’assurance.

TourMaG.com – Comment les maintenir en poste ?
J.R. :
Il y a une vraie pénurie de personnel, surtout en cuisine, à Paris, comme en province.

La solution ? Revoir la grille salariale et proposer davantage de journées continues.

Il faudrait aussi oser former des personnes qui ont envie d’être en cuisine. C’est un métier qui reste dans l’air du temps avec toutes les émissions culinaires populaires aujourd’hui.

Solliciter davantage les profils dans les écoles hotellières, leur donner envie d’exercer ces métiers et de le poursuivre.

"S'interroger sur les freins, les avantages et la rémunération du métier visé."

Julia Rousseau, directrice du cabinet Ethique RH - DR
Julia Rousseau, directrice du cabinet Ethique RH - DR
TourMaG.com – Depuis le début de la pandémie, le besoin d’accompagnement a-t-il été plus important ?
J. R. :
J’ai reçu énormément de demandes pour des bilans de compétences. Les bénéficiaires se posent beaucoup de questions, ça fuse ! On sent une grande motivation à changer de voie. Ils se demandent s’ils vont pouvoir à 45 ans être capables de changer de métier, d’entreprendre par eux-mêmes ? Ou encore de garder leur rémunération ?

Au cours du bilan de compétences, je les pousse dans leurs retranchements, les amène à se redécouvrir à travers plusieurs questionnaires de personnalité. Il y a plein de choses dont on n’a pas conscience sur son savoir, son savoir-faire et son savoir-être. Je les aide à mieux se connaître, à faire de leurs failles des forces et à gagner en confiance.

Grâce à tout ce travail, on arrive à identifier des domaines d’activité avec lesquels ils ont des affinités et à identifier des métiers.
Je suis aussi là, pour faire prendre conscience de la viabilité et faisabilité de leurs projets.

TourMaG.com – Le confort de vie et la rémunération sont-ils des priorités dans un projet de reconversion ?
J.R. :
Un de mes clients issu de l’hôtellerie-restauration va devenir chargé de clientèle dans une banque. Il s’y retrouve.

Un chef de rang, qui travaille en coupure, gagne en moyenne 1900€/2000€ bruts par mois. Il a des pourboires, certes. Dans la banque, le salaire sera de 2000€ bruts, avec un 13e mois, un système de primes, des RTT et davantage de congés et le confort d’un week-end de deux jours consécutifs.

TourMaG.com – Une reconversion ne se fait pas en un claquement de doigts. Quels sont les étapes ?
J. R. :
Un bilan de compétences dure deux à trois mois, avec des rendez-vous chaque semaine. C’est assez prenant, car il y a un travail personnel à mener et des recherches. Ensuite, mesurer la viabilité du projet peut aller très vite.

Il est important de s’interroger sur les freins, les avantages et la rémunération du métier visé.

Le parcours du conjoint, le fait d’avoir des emprunts en cours, etc… sont à prendre en compte. Idem pour le choix et la durée de la formation. Au-delà d’un an, ils hésitent.

Un fort investissement est nécessaire. Il y a encore un délai de réflexion après le bilan.

Caroline Lelievre Publié par Caroline Lelievre Journaliste - TourMaG.com
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