Les agences de voyages aux Antilles manquent d'offres et de vols. Et l'annulation de la saison de la croisière cet hiver est un nouveau coup dur. Selon Philippe Calmels DG de Roger Albert Voyages : "le chiffre d'affaires est proche de zéro" - Depositphotos.com Auteur cranach2
TourMaG.com - La nouvelle est tombée lundi soir, il n'y aura pas de saison de croisière aux Antilles cet hiver. C'est un nouveau coup dur pour les agences de voyages situées aux Antilles. La croisière représente une part importante de votre activité ?
Philippe Calmels : Effectivement, c'est la douche froide. La situation était déjà assez dramatique pour nos agences de voyages en Martinique et Guadeloupe. En Métropole, nos confrères sentent les débuts d'une reprise, aux Antilles notre activité est complètement à l'arrêt.
Cette annonce est un nouveau coup dur. La croisière représente une part très importante de notre activité, de l'ordre de 25% pour les agences situées aux Antilles.
Nous allons entamer notre deuxième année blanche après une année 2019 - 2020 qui a été amputée. Cela commence à faire beaucoup...
Philippe Calmels : Effectivement, c'est la douche froide. La situation était déjà assez dramatique pour nos agences de voyages en Martinique et Guadeloupe. En Métropole, nos confrères sentent les débuts d'une reprise, aux Antilles notre activité est complètement à l'arrêt.
Cette annonce est un nouveau coup dur. La croisière représente une part très importante de notre activité, de l'ordre de 25% pour les agences situées aux Antilles.
Nous allons entamer notre deuxième année blanche après une année 2019 - 2020 qui a été amputée. Cela commence à faire beaucoup...
TourMaG.com - Quel est votre niveau d'activité ?
Philippe Calmels : Notre chiffre d'affaires est proche de zéro. Si en Métropole, certains arrivent à retrouver 50% des niveaux de 2019, ce n'est pas le cas pour nous.
Sur le business travel nous faisons un peu mieux, nous sommes entre 20 et 30% des niveaux de 2019.
TourMaG.com - Quel est l'état d'esprit au sein de vos équipes ?
Philippe Calmels : Comme la crise dure plus longtemps chez nous, l'épuisement est total. Cette situation de stop and go est très difficile à gérer et c'est encore plus dur aujourd'hui.
Dans notre situation et même avec l'ordonnance du 25 mars 2020 nous n'avons pas été en capacité de pouvoir faire des reports. C'est la double peine. L'essentiel de nos reports portaient sur la croisière. Et nous savons maintenant que la saison ne se fera pas. C'est terrible.
Philippe Calmels : Notre chiffre d'affaires est proche de zéro. Si en Métropole, certains arrivent à retrouver 50% des niveaux de 2019, ce n'est pas le cas pour nous.
Sur le business travel nous faisons un peu mieux, nous sommes entre 20 et 30% des niveaux de 2019.
TourMaG.com - Quel est l'état d'esprit au sein de vos équipes ?
Philippe Calmels : Comme la crise dure plus longtemps chez nous, l'épuisement est total. Cette situation de stop and go est très difficile à gérer et c'est encore plus dur aujourd'hui.
Dans notre situation et même avec l'ordonnance du 25 mars 2020 nous n'avons pas été en capacité de pouvoir faire des reports. C'est la double peine. L'essentiel de nos reports portaient sur la croisière. Et nous savons maintenant que la saison ne se fera pas. C'est terrible.
"Nous n'avons pas d'offres"
Philippe Calmels - DR
TourMaG.com - Vous n'avez aucun plan B à proposer à vos clients ?
Philippe Calmels : Nous sortons actuellement du confinement en Martinique. Et nous avons un autre problème, c'est que nous n'avons pas d'offres et surtout pas de vols.
Les court et moyen-courriers au départ des Antilles concernent essentiellement des pays en rouge ou orange.
Notre lueur d'espoir c'était la reprise de la croisière. Nous allons tout de même essayer de proposer quelques séjours en République Dominicaine, et en Floride avec des départs de la compagnie Royal Caribbean, et nous ferons de la billetterie sur la Métropole... Mais la billetterie nous amène peu de marge.
Malheureusement nous n'avons pas la Grèce, les Canaries, ou les Baléares. Et la clientèle n'est pas vraiment au rendez-vous non plus. Nous ne ressentons pas un réel engouement et une vraie demande.
TourMaG.com - Est-ce aussi lié aux taux de vaccination qui restent bas aux Antilles ?
Philippe Calmels : Nous sommes déjà sur des marchés restreints. La Martinique c'est 370 000 habitants et la Guadeloupe c'est 400 000 habitants. Et aujourd'hui nous ne pouvons toucher que la clientèle vaccinée soit environ 35% de la population.
Philippe Calmels : Nous sortons actuellement du confinement en Martinique. Et nous avons un autre problème, c'est que nous n'avons pas d'offres et surtout pas de vols.
Les court et moyen-courriers au départ des Antilles concernent essentiellement des pays en rouge ou orange.
Notre lueur d'espoir c'était la reprise de la croisière. Nous allons tout de même essayer de proposer quelques séjours en République Dominicaine, et en Floride avec des départs de la compagnie Royal Caribbean, et nous ferons de la billetterie sur la Métropole... Mais la billetterie nous amène peu de marge.
Malheureusement nous n'avons pas la Grèce, les Canaries, ou les Baléares. Et la clientèle n'est pas vraiment au rendez-vous non plus. Nous ne ressentons pas un réel engouement et une vraie demande.
TourMaG.com - Est-ce aussi lié aux taux de vaccination qui restent bas aux Antilles ?
Philippe Calmels : Nous sommes déjà sur des marchés restreints. La Martinique c'est 370 000 habitants et la Guadeloupe c'est 400 000 habitants. Et aujourd'hui nous ne pouvons toucher que la clientèle vaccinée soit environ 35% de la population.
"Sans aide nous ne pourrons pas tenir"
TourMaG.com - Le gouvernement a mis en place des aides notamment pour les territoires d'Outre-mer pour soutenir les secteurs en difficulté. Le fonds de solidarités, l'activité partielle notamment doivent être prolongés. Où en êtes-vous ?
Philippe Calmels : Heureusement les Entreprises du Voyage au niveau national nous accompagnent sur ce sujet.
Le gouvernement a prolongé la prise en charge de l'activité partielle jusqu'en novembre dans nos territoires. Sur le fonds de solidarité nous avons des interrogations. Nous ne savons pas exactement s'il sera prolongé au-delà de septembre et nous ne savons pas si le dispositif des coûts fixes ne va pas le remplacer.
Pour être éligible au dispositif coûts fixes, l'entreprise doit justifier d’un niveau minimum de chiffre d’affaires de 5% en octobre pour en bénéficier. Certaines agences n'arrivent pas à atteindre ce seuil. J'ai cru comprendre qu'il y aurait des études faites au cas par cas...
Fayal Tours, qui est une filiale de Roger Albert dédiée aux voyages de groupes par exemple n'atteint pas ce seuil, et pourtant j'ai des salariés qui continuent d'être présents pour faire du suivi des dossiers...
Comment pouvons-nous tenir dans cette situation ? Si nous n'avons pas d'aides nous ne pourrons pas tenir...
Philippe Calmels : Heureusement les Entreprises du Voyage au niveau national nous accompagnent sur ce sujet.
Le gouvernement a prolongé la prise en charge de l'activité partielle jusqu'en novembre dans nos territoires. Sur le fonds de solidarité nous avons des interrogations. Nous ne savons pas exactement s'il sera prolongé au-delà de septembre et nous ne savons pas si le dispositif des coûts fixes ne va pas le remplacer.
Pour être éligible au dispositif coûts fixes, l'entreprise doit justifier d’un niveau minimum de chiffre d’affaires de 5% en octobre pour en bénéficier. Certaines agences n'arrivent pas à atteindre ce seuil. J'ai cru comprendre qu'il y aurait des études faites au cas par cas...
Fayal Tours, qui est une filiale de Roger Albert dédiée aux voyages de groupes par exemple n'atteint pas ce seuil, et pourtant j'ai des salariés qui continuent d'être présents pour faire du suivi des dossiers...
Comment pouvons-nous tenir dans cette situation ? Si nous n'avons pas d'aides nous ne pourrons pas tenir...