Avant Départ en liquidation judiciaire au tribunal du commerce de Montpellier - DR - LAFORET Aurélien
Tout est toujours aussi flou autour de Christophe Roussel.
L'"entrepreneur" avait racheté l'agence Avant Départ de Montpellier, une autre à Sète et à Castelnau-le-lez en banlieue de Montpellier via sa holding Korallion. Il s'était rapidement avéré que les rachats ne semblaient pas tout à fait clairs.
Les différentes agences indiquent toutes un mode de fonctionnement similaire : un "beau parleur" qui promet "monts et merveilles", une certaine naïveté ou des erreurs de jugement et un contrat signé à la va-vite, puis, très vite, des problèmes d'argent et une absence totale de visibilité sur les comptes.
L'ancienne gérante d'Avant Départ, ne voulant plus être responsable de la garantie en son nom s'était désengagée auprès de l'APST et avait indiqué que le nouveau propriétaire, Christophe Roussel, ferait les démarches pour prendre sa place. Celui-ci lui avait assuré avoir tout remis dans l'ordre mais le 10 novembre 2017, elle s'aperçoit que les comptes sont vides, et apprend la radiation d'Avant Départ d'Atout France.
L'agence ne disposait plus de garantie financière depuis le 5 octobre 2017. La radiation était effective le 14 novembre. Et le 14 décembre 2017, l'agence Avant Départ Voyages était en cessation de paiement.
Elle est aujourd'hui en liquidation judiciaire depuis le 15 janvier 2018. Le mandataire, que nous n'avons pas réussi à joindre, a rencontré les salariés lundi 21 janvier 2018 et mardi, le propriétaire et gérant de l'entreprise.
L'"entrepreneur" avait racheté l'agence Avant Départ de Montpellier, une autre à Sète et à Castelnau-le-lez en banlieue de Montpellier via sa holding Korallion. Il s'était rapidement avéré que les rachats ne semblaient pas tout à fait clairs.
Les différentes agences indiquent toutes un mode de fonctionnement similaire : un "beau parleur" qui promet "monts et merveilles", une certaine naïveté ou des erreurs de jugement et un contrat signé à la va-vite, puis, très vite, des problèmes d'argent et une absence totale de visibilité sur les comptes.
L'ancienne gérante d'Avant Départ, ne voulant plus être responsable de la garantie en son nom s'était désengagée auprès de l'APST et avait indiqué que le nouveau propriétaire, Christophe Roussel, ferait les démarches pour prendre sa place. Celui-ci lui avait assuré avoir tout remis dans l'ordre mais le 10 novembre 2017, elle s'aperçoit que les comptes sont vides, et apprend la radiation d'Avant Départ d'Atout France.
L'agence ne disposait plus de garantie financière depuis le 5 octobre 2017. La radiation était effective le 14 novembre. Et le 14 décembre 2017, l'agence Avant Départ Voyages était en cessation de paiement.
Elle est aujourd'hui en liquidation judiciaire depuis le 15 janvier 2018. Le mandataire, que nous n'avons pas réussi à joindre, a rencontré les salariés lundi 21 janvier 2018 et mardi, le propriétaire et gérant de l'entreprise.
Qui est le gérant ?
Autres articles
Problème : Christophe Roussel dément être le gérant d'Avant Départ.
L'une des salariées, en arrêt maladie pour burn-out depuis juin 2017 et sans nouvelle de son employeur depuis raconte : "Après avoir reçu un courrier du liquidateur, j'ai envoyé un mail à Christophe pour savoir de quoi il retournait. Il a dénié me répondre ! Pour me dire qu'il n'était ni gérant ni propriétaire de l'entreprise mais faisait ça dans l'intérêt collectif des collaborateurs".
Cette même employée, que nous avons pu joindre après son rendez-vous chez le mandataire, nous indiquait ne toujours pas savoir officiellement qui était "propriétaire et gérant" aux yeux de la loi.
Et elle n'est pas la seule. Josée Cam, qui avait vendu l'agence à Christophe Roussel n'est de son côté plus gérante de l'entreprise. Suite au rachat, elle avait quitté la gérance, qu'elle avait reprise en avril 2017 pour récupérer l'agrément Selectour (le réseau ayant a priori plus confiance en elle qu'en son nouveau patron), puis l'avait à nouveau quitté en juillet 2017. Un mic-mac d'avenants sur lequel Christophe Roussel pourrait peut-être jouer pour se désengager de la gérance.
En outre, il n'a pas payé la totalité de l'achat de l'entreprise à Josée Cam, qui attend toujours la 2e moitié de sa vente... Une manière de ne pas apparaître comme totalement propriétaire ?
L'extrait KBis ne nous en apprend pas plus, indiquant une "absence de représentant légal à compter du 17 juillet 2017" et nommant Josée Cam comme dernier gérant en date. Le nom de Christophe Roussel n'apparaît nul part, mais était bien présent dans un extrait plus ancien, le présentant comme gérant.
L'une des salariées, en arrêt maladie pour burn-out depuis juin 2017 et sans nouvelle de son employeur depuis raconte : "Après avoir reçu un courrier du liquidateur, j'ai envoyé un mail à Christophe pour savoir de quoi il retournait. Il a dénié me répondre ! Pour me dire qu'il n'était ni gérant ni propriétaire de l'entreprise mais faisait ça dans l'intérêt collectif des collaborateurs".
Cette même employée, que nous avons pu joindre après son rendez-vous chez le mandataire, nous indiquait ne toujours pas savoir officiellement qui était "propriétaire et gérant" aux yeux de la loi.
Et elle n'est pas la seule. Josée Cam, qui avait vendu l'agence à Christophe Roussel n'est de son côté plus gérante de l'entreprise. Suite au rachat, elle avait quitté la gérance, qu'elle avait reprise en avril 2017 pour récupérer l'agrément Selectour (le réseau ayant a priori plus confiance en elle qu'en son nouveau patron), puis l'avait à nouveau quitté en juillet 2017. Un mic-mac d'avenants sur lequel Christophe Roussel pourrait peut-être jouer pour se désengager de la gérance.
En outre, il n'a pas payé la totalité de l'achat de l'entreprise à Josée Cam, qui attend toujours la 2e moitié de sa vente... Une manière de ne pas apparaître comme totalement propriétaire ?
L'extrait KBis ne nous en apprend pas plus, indiquant une "absence de représentant légal à compter du 17 juillet 2017" et nommant Josée Cam comme dernier gérant en date. Le nom de Christophe Roussel n'apparaît nul part, mais était bien présent dans un extrait plus ancien, le présentant comme gérant.
Qui est monsieur Alain Lelot ?
Autre point troublant : une holding Avant Départ a été créée le 26 juillet 2016, soit quelques jours avant le rachat de l'agence montpelliéraine qui est intervenu le 5 août suivant. C'est pourtant la holding Korallion et non Avant Départ qui rachetait l'agence, avant de fermer le 7 juin 2017.
L'extrait KBis de la holding Avant Départ indique une absence de représentant légal depuis le 30 septembre 2017, et ne présente a priori aucun lien avec l'autre holding, Korallion.
Pourtant, un certain Alain Lelot, expert comptable, a bien été dirigeant mandataire de la holding, nous indiquant qu'il s'agissait de la même : "J'ai été dirigeant mandataire de Korallion devenue Avant Départ pour donner un coup de main à Christophe Roussel et parce qu'il m'en a fait la demande".
Monsieur Lelot a travaillé avec Christophe Roussel sur les comptes d'Avant Départ 2016. Il a dirigé la holding entre aout et septembre 2017, pour "faire plaisir à Christophe Roussel" qui "sait convaincre", mais assure n'avoir absolument rien à voir avec l'affaire.
A côté de cette activité, Alain Lelot exerce le métier d'expert-comptable dans le cabinet Acapelex près de Poitiers, dont il semble avoir été le dirigeant jusqu'en décembre 2017. Il est par ailleurs gérant d'une société immobilière... Dans la ville où se trouve aussi l'agence de voyages ayant émit des billets d'avion pour Avant Départ, et auprès de laquelle Christophe Roussel aurait encore une ardoise de plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Pour autant, l'expert-comptable réfute tout lien avec les activités de Christophe Roussel et assure que les comptes sur lesquels son cabinet est intervenu (présentation des comptes 2016) ne présentaient aucune irrégularité et étaient à l'équilibre. Mieux : il affirme que l'homme a "redonné du dynamisme" à l'entreprise, et que ce sont les problèmes de "cours de récré" entre des personnalités incompatibles qui ont été la perte de l'agence - et l'ont poussé, lui, à ne pas rester plus de 2 mois à la tête de la holding.
L'extrait KBis de la holding Avant Départ indique une absence de représentant légal depuis le 30 septembre 2017, et ne présente a priori aucun lien avec l'autre holding, Korallion.
Pourtant, un certain Alain Lelot, expert comptable, a bien été dirigeant mandataire de la holding, nous indiquant qu'il s'agissait de la même : "J'ai été dirigeant mandataire de Korallion devenue Avant Départ pour donner un coup de main à Christophe Roussel et parce qu'il m'en a fait la demande".
Monsieur Lelot a travaillé avec Christophe Roussel sur les comptes d'Avant Départ 2016. Il a dirigé la holding entre aout et septembre 2017, pour "faire plaisir à Christophe Roussel" qui "sait convaincre", mais assure n'avoir absolument rien à voir avec l'affaire.
A côté de cette activité, Alain Lelot exerce le métier d'expert-comptable dans le cabinet Acapelex près de Poitiers, dont il semble avoir été le dirigeant jusqu'en décembre 2017. Il est par ailleurs gérant d'une société immobilière... Dans la ville où se trouve aussi l'agence de voyages ayant émit des billets d'avion pour Avant Départ, et auprès de laquelle Christophe Roussel aurait encore une ardoise de plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Pour autant, l'expert-comptable réfute tout lien avec les activités de Christophe Roussel et assure que les comptes sur lesquels son cabinet est intervenu (présentation des comptes 2016) ne présentaient aucune irrégularité et étaient à l'équilibre. Mieux : il affirme que l'homme a "redonné du dynamisme" à l'entreprise, et que ce sont les problèmes de "cours de récré" entre des personnalités incompatibles qui ont été la perte de l'agence - et l'ont poussé, lui, à ne pas rester plus de 2 mois à la tête de la holding.
En chasse dans le réseau Selectour
Un umbroglio qui dépasse tout le monde. Liquidateur, agence, APST, Entreprises du Voyages, clients... Personne n'est vraiment capable d'y voir clair.
"C'est compliqué d'avoir des informations s’énerve l'une des parties prenantes. Je ne sais pas bien ce qu'ils racontent aux clients, on a du mal à comprendre où ils en sont, ça n'est déjà pas toujours clair mais avec eux..."
Christophe Roussel est aujourd'hui connu des services de police. L'une de ses anciennes salariées a porté plainte en début d'année. La plainte a aussi vivement intéressé le mandataire de la liquidation, qui en a demandé une copie.
Pendant ce temps, il continue de chasser dans le réseau Selectour.
La gérante d'une agence toulousaine du réseau a d'ailleurs été approchée par un certain... Alain Lelot, accompagné d'un monsieur Christophe Herault. Si Alain Lelot admet avoir joué un rôle dans la proposition de rachat, il affirme ne pas connaître cet homme et n'avoir aucune connaissance de son existence. Il dit avoir répondu à une offre d'achat sur le site LeBonCoin, au nom d'un de ses contacts (qui n'est autre qu'une ancienne salariée d'Avant Départ Voyages) mais sans qu'un tiers n'intervienne - et sans lien avec l'affaire Roussel.
Il s'est pourtant rendu à l'agence avec ce monsieur "Herault" qui n'était autre que Christophe Roussel, selon la gérante. Ni lui (qui se présentait comme un "bienfaiteur") ni monsieur Lelot n’apparaissent dans le contrat de rachat de l'agence qu s'est procuré TourMaG.com et qui devait a priori se signer sur un coin de table.
"Malgré un genre de déguisement, je l'ai immédiatement reconnu explique la gérante, en ajoutant : j'avais vu sa tête dans un article de TourMaG.com ! J'ai fait mon enquête, et j'ai demandé à Josée Cam si je pouvais lui faire confiance."
A priori, la réponse était non.
"C'est compliqué d'avoir des informations s’énerve l'une des parties prenantes. Je ne sais pas bien ce qu'ils racontent aux clients, on a du mal à comprendre où ils en sont, ça n'est déjà pas toujours clair mais avec eux..."
Christophe Roussel est aujourd'hui connu des services de police. L'une de ses anciennes salariées a porté plainte en début d'année. La plainte a aussi vivement intéressé le mandataire de la liquidation, qui en a demandé une copie.
Pendant ce temps, il continue de chasser dans le réseau Selectour.
La gérante d'une agence toulousaine du réseau a d'ailleurs été approchée par un certain... Alain Lelot, accompagné d'un monsieur Christophe Herault. Si Alain Lelot admet avoir joué un rôle dans la proposition de rachat, il affirme ne pas connaître cet homme et n'avoir aucune connaissance de son existence. Il dit avoir répondu à une offre d'achat sur le site LeBonCoin, au nom d'un de ses contacts (qui n'est autre qu'une ancienne salariée d'Avant Départ Voyages) mais sans qu'un tiers n'intervienne - et sans lien avec l'affaire Roussel.
Il s'est pourtant rendu à l'agence avec ce monsieur "Herault" qui n'était autre que Christophe Roussel, selon la gérante. Ni lui (qui se présentait comme un "bienfaiteur") ni monsieur Lelot n’apparaissent dans le contrat de rachat de l'agence qu s'est procuré TourMaG.com et qui devait a priori se signer sur un coin de table.
"Malgré un genre de déguisement, je l'ai immédiatement reconnu explique la gérante, en ajoutant : j'avais vu sa tête dans un article de TourMaG.com ! J'ai fait mon enquête, et j'ai demandé à Josée Cam si je pouvais lui faire confiance."
A priori, la réponse était non.