Le sommet européen du tourisme doit établir des mesures pragmatiques pour relancer le tourisme, mais avec des frontières qui se referment sur l'industrie que peut faire l'Europe ? - Crédit photo : Depositphotos @monkeybusiness
Nous l'oublions souvent (tant elle en est absente) que l'Europe a son propre gouvernement, ou presque, qui phosphore pour aider le tourisme à s'en sortir même si ça ne voit pas toujours...
Car force est de constater que la visibilité de la Commission européenne sur bien des sujets est tout bonnement limitée... pour rester poli.
En avril dernier Thierry Breton le commissaire européen en charge du marché intérieur, donc du tourisme, sonnait la charge, en déployant sur Linkedin son Plan Marshall (LIRE).
Depuis silence radio, malgré quelques tweets nous rappelant que "le secteur du #tourisme, durement touché par la crise, requiert toute mon attention et soutien".
Pire même : en juin dernier les frontières se rouvraient sous l'impulsion des pays dépendant de la manne financière touristique, sans réelle concertation et avec le résultat que l'on sait.
Nous sommes le 9 octobre et rien n'a changé ou presque. Mais le cabinet de Thierry Breton ne lâche pas l'affaire et repasse pour secouer le cocotier européen du tourisme.
L'événement aura lieu ce lundi 12 octobre 2020... en même temps que se tiendra le comité interministériel français du tourisme. Concertation quand tu nous tiens. Bref, un embouteillage de sommets qui n'augure rien de bon.
A Bruxelles, cela représente l'occasion pour faire le bilan de l'été mais aussi et surtout de se pencher sur l'avenir d'un secteur qui ne s'en voit pas et s'en cherche un.
Et pourtant le futur de notre industrie sera bruxellois ou ne sera pas !
Car force est de constater que la visibilité de la Commission européenne sur bien des sujets est tout bonnement limitée... pour rester poli.
En avril dernier Thierry Breton le commissaire européen en charge du marché intérieur, donc du tourisme, sonnait la charge, en déployant sur Linkedin son Plan Marshall (LIRE).
Depuis silence radio, malgré quelques tweets nous rappelant que "le secteur du #tourisme, durement touché par la crise, requiert toute mon attention et soutien".
Pire même : en juin dernier les frontières se rouvraient sous l'impulsion des pays dépendant de la manne financière touristique, sans réelle concertation et avec le résultat que l'on sait.
Nous sommes le 9 octobre et rien n'a changé ou presque. Mais le cabinet de Thierry Breton ne lâche pas l'affaire et repasse pour secouer le cocotier européen du tourisme.
L'événement aura lieu ce lundi 12 octobre 2020... en même temps que se tiendra le comité interministériel français du tourisme. Concertation quand tu nous tiens. Bref, un embouteillage de sommets qui n'augure rien de bon.
A Bruxelles, cela représente l'occasion pour faire le bilan de l'été mais aussi et surtout de se pencher sur l'avenir d'un secteur qui ne s'en voit pas et s'en cherche un.
Et pourtant le futur de notre industrie sera bruxellois ou ne sera pas !
Pourquoi un sommet européen du tourisme ?
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L'idée de ce sommet a germé au mois de mai, lorsque la commission a fait sa communication sur le tourisme et le transport, au plus fort de la crise.
Il faut dire qu'à côté des mastodontes comme Lufthansa, Air France ou TUI, Sunweb et Marietton, le paysage est majoritairement constitué de petites entreprises.
Et si les poids-lourds du secteur n'ont eu guère de problèmes pour remplir leur caisses directement à la source et dans la poche du contribuable, il n'en va pas de même pour les seconds couteaux dont les fonds fondent comme neige au soleil.
Le tourisme représente 12% de l'emploi dans l'UE, pour 10% du PIB et 27 millions d'emplois directs et indirects. Il se compose de près de 3 millions d'entreprises, dont 90% de PME, pour la plupart très petites.
Après des mesures d'urgence pour passer l'été de la meilleure manière possible, sans trop perdre de monde au passage, il est venu le temps de regarder devant et d'adapter les outils à une crise interminable.
"Les professionnels sont dans une sorte d'entre eux, avec une visibilité à court terme bouchée, mais en même temps il y a un vrai besoin de rebondir et d'investir dans un tourisme différent pour le futur," analyse un proche du cabinet de Thierry Breton.
Ces deux axes seront au coeur des discussions du sommet européen du 12 octobre prochain.
Du fait de la crise sanitaire, l'ensemble de l'événement sera virtuel, avec la présence d'un mélange de ministres du Tourisme de différents Etats membres et des représentants d'associations du secteur.
Il faut dire qu'à côté des mastodontes comme Lufthansa, Air France ou TUI, Sunweb et Marietton, le paysage est majoritairement constitué de petites entreprises.
Et si les poids-lourds du secteur n'ont eu guère de problèmes pour remplir leur caisses directement à la source et dans la poche du contribuable, il n'en va pas de même pour les seconds couteaux dont les fonds fondent comme neige au soleil.
Le tourisme représente 12% de l'emploi dans l'UE, pour 10% du PIB et 27 millions d'emplois directs et indirects. Il se compose de près de 3 millions d'entreprises, dont 90% de PME, pour la plupart très petites.
Après des mesures d'urgence pour passer l'été de la meilleure manière possible, sans trop perdre de monde au passage, il est venu le temps de regarder devant et d'adapter les outils à une crise interminable.
"Les professionnels sont dans une sorte d'entre eux, avec une visibilité à court terme bouchée, mais en même temps il y a un vrai besoin de rebondir et d'investir dans un tourisme différent pour le futur," analyse un proche du cabinet de Thierry Breton.
Ces deux axes seront au coeur des discussions du sommet européen du 12 octobre prochain.
Du fait de la crise sanitaire, l'ensemble de l'événement sera virtuel, avec la présence d'un mélange de ministres du Tourisme de différents Etats membres et des représentants d'associations du secteur.
La révolution européenne du tourisme n'aura pas lieu...
Si les axes de travail sont au nombre de deux. Les temps forts de la manifestation ne dérogeront pas à cette règle.
Avec dans un premier temps une matinée de workshops, devant permettre par la suite de faire émerger des idées.
Trois thématiques seront abordées à savoir : comment rebondir dans cette crise ou au contraire l'affronter durablement ? Comment réfléchir à un tourisme plus soutenable ? Et le troisième atelier sera sur l'apport du digital et des nouvelles technologies.
Ainsi un bilan de l'été sera fait, mais aussi des protocoles mis en place pour assurer la saison touristique et voir la façon de progresser pour donner plus de clarté sur la circulation des personnes.
D'ailleurs, le conseil européen doit étudier le projet de recommandation fait sur les "codes couleurs" et les conséquences sur la circulation des personnes.
"Ces 3 workshops seront mobilisés pour travailler sur des actions constructives qui seront débattues en plénière, avec autour de la table des professionnels, des ministres, des institutionnels européens, nationaux ou régionaux," précise l'entourage du commissaire européen.
Le fil conducteur du sommet, tel qu'il nous a été présenté, consiste à faire de "la cocréation de solutions pour l'avenir".
Le but étant que dans chaque thématique une dizaine de pistes d'actions, de les prioriser puis que des promesses soient prises pour que l'ensemble de l'industrie se mobilise.
En résumé la responsabilité de la mise en oeuvre du "Plan Marshall", revu et revisité, incombera aux Etats et aux associations. Malheureusement la révolution européenne n'aura pas lieu.
La volonté n'est pas de résoudre, lors de cette unique journée, l'ensemble des problèmes structurels et conjoncturels du secteur, mais de créer un processus pour activer tout l'écosystème dans son opération survie.
Il faut dire que cette opération ne manquera pas de moyens, puisque 670 milliards d'euros ont été mobilisés pour le plan de relance européen et "Thierry Breton travaille pour permettre au tourisme de profiter au mieux de cette bouchée d'oxygène," nous glisse-t-on au sein de la Commission européenne.
Et pour bénéficier du soutien européen, les Etats doivent présenter un plan de relance, chacun dans leur coin, autour des deux transitions que sont le digital et l'environnement.
Les gouvernements doivent présenter leurs ambitions et projets à partir du 15 octobre 2020 (la date limite étant le 21 avril 2020) et d'après nos informations seul le Portugal serait en mesure de le présenter.
Avec dans un premier temps une matinée de workshops, devant permettre par la suite de faire émerger des idées.
Trois thématiques seront abordées à savoir : comment rebondir dans cette crise ou au contraire l'affronter durablement ? Comment réfléchir à un tourisme plus soutenable ? Et le troisième atelier sera sur l'apport du digital et des nouvelles technologies.
Ainsi un bilan de l'été sera fait, mais aussi des protocoles mis en place pour assurer la saison touristique et voir la façon de progresser pour donner plus de clarté sur la circulation des personnes.
D'ailleurs, le conseil européen doit étudier le projet de recommandation fait sur les "codes couleurs" et les conséquences sur la circulation des personnes.
"Ces 3 workshops seront mobilisés pour travailler sur des actions constructives qui seront débattues en plénière, avec autour de la table des professionnels, des ministres, des institutionnels européens, nationaux ou régionaux," précise l'entourage du commissaire européen.
Le fil conducteur du sommet, tel qu'il nous a été présenté, consiste à faire de "la cocréation de solutions pour l'avenir".
Le but étant que dans chaque thématique une dizaine de pistes d'actions, de les prioriser puis que des promesses soient prises pour que l'ensemble de l'industrie se mobilise.
En résumé la responsabilité de la mise en oeuvre du "Plan Marshall", revu et revisité, incombera aux Etats et aux associations. Malheureusement la révolution européenne n'aura pas lieu.
La volonté n'est pas de résoudre, lors de cette unique journée, l'ensemble des problèmes structurels et conjoncturels du secteur, mais de créer un processus pour activer tout l'écosystème dans son opération survie.
Il faut dire que cette opération ne manquera pas de moyens, puisque 670 milliards d'euros ont été mobilisés pour le plan de relance européen et "Thierry Breton travaille pour permettre au tourisme de profiter au mieux de cette bouchée d'oxygène," nous glisse-t-on au sein de la Commission européenne.
Et pour bénéficier du soutien européen, les Etats doivent présenter un plan de relance, chacun dans leur coin, autour des deux transitions que sont le digital et l'environnement.
Les gouvernements doivent présenter leurs ambitions et projets à partir du 15 octobre 2020 (la date limite étant le 21 avril 2020) et d'après nos informations seul le Portugal serait en mesure de le présenter.
Et la question des frontières dans tout ça ?
Et pourtant, Thierry Breton souhaite que 20% des 670 milliards d'euros soit attribués au tourisme.
"Il est en train de faire un tour de ses collègues ministres, pour leur dire qu'il est venu le temps d'élaborer votre plan et de peser dans les discussions ministériels pour peser afin que le tourisme ait une part significative de cet effort de relance." précise le membre du cabinet.
Le commissaire européen en charge du tourisme ne s'arrêtera pas à l'organisation d'un sommet européen sur Zoom et de tancer les gouvernements pour établir des plans d'attaques.
Des discussions sont en cours avec des villes européennes pour encadrer les locations de courte durée, mais aussi les données et il pousse également pour créer un pacte de compétences sur le secteur du tourisme.
Toutefois, il n'est pas question pour le moment, ni après le sommet européen, d'attendre de la Commission européenne, une réforme des directives.
Entre deux portes, un responsable nous glisse que "la régulation est très bien, mais ce n'est pas elle qui sauvera un écosystème comme celui du tourisme." En somme, la directive du voyage à forfait ne sera pas négociée et adaptée avant quelque temps.
Tout comme celle des frontières. Embourbée dans des procédures nationales de fermetures, ouvertures puis refermetures des frontières, la Commission européenne essaye d'agir, mais sans résultat.
Thierry Breton est monté au créneau dernièrement, pour responsabiliser les Etats membres sur la question de la libre circulation des voyageurs dans l'Union.
"L'industrie de ce secteur a été extraordinaire pour se mettre dans les clous et mettre en oeuvre les protocoles.
Nous avons mis en place des concepts pour permettre la circulation des Européens. Il est de la responsabilité des Etats membres, sous l'impulsion c'est à la présidente de l'Union Europenée, de finaliser cette négociation," nous confie-t-on.
Ainsi, les codes couleurs d'alerte, au niveau de la pandémie, non coordonnés devraient être abandonnés, pour la mise en place d'une évaluation commune.
Sauf que si tout le monde affiche la volonté d'avancer à Bruxelles, une fois rentrés dans leurs pays respectifs, les ministres optent pour un autre discours, plus ferme et basé sur la sécurité sanitaire.
Preuve du manque de visibilité sur la question, le site de la Commission européenne "re-openEU" a enregistré plus de 6 millions de visiteurs uniques, pour se renseigner sur les protocoles.
Bien que volontaire, l'Europe, ses instances et ses commissaires doivent être plus volontaristes, car sans Europe, une partie de l'industrie touristique ne survivra pas à un nouveau printemps...
"Il est en train de faire un tour de ses collègues ministres, pour leur dire qu'il est venu le temps d'élaborer votre plan et de peser dans les discussions ministériels pour peser afin que le tourisme ait une part significative de cet effort de relance." précise le membre du cabinet.
Le commissaire européen en charge du tourisme ne s'arrêtera pas à l'organisation d'un sommet européen sur Zoom et de tancer les gouvernements pour établir des plans d'attaques.
Des discussions sont en cours avec des villes européennes pour encadrer les locations de courte durée, mais aussi les données et il pousse également pour créer un pacte de compétences sur le secteur du tourisme.
Toutefois, il n'est pas question pour le moment, ni après le sommet européen, d'attendre de la Commission européenne, une réforme des directives.
Entre deux portes, un responsable nous glisse que "la régulation est très bien, mais ce n'est pas elle qui sauvera un écosystème comme celui du tourisme." En somme, la directive du voyage à forfait ne sera pas négociée et adaptée avant quelque temps.
Tout comme celle des frontières. Embourbée dans des procédures nationales de fermetures, ouvertures puis refermetures des frontières, la Commission européenne essaye d'agir, mais sans résultat.
Thierry Breton est monté au créneau dernièrement, pour responsabiliser les Etats membres sur la question de la libre circulation des voyageurs dans l'Union.
"L'industrie de ce secteur a été extraordinaire pour se mettre dans les clous et mettre en oeuvre les protocoles.
Nous avons mis en place des concepts pour permettre la circulation des Européens. Il est de la responsabilité des Etats membres, sous l'impulsion c'est à la présidente de l'Union Europenée, de finaliser cette négociation," nous confie-t-on.
Ainsi, les codes couleurs d'alerte, au niveau de la pandémie, non coordonnés devraient être abandonnés, pour la mise en place d'une évaluation commune.
Sauf que si tout le monde affiche la volonté d'avancer à Bruxelles, une fois rentrés dans leurs pays respectifs, les ministres optent pour un autre discours, plus ferme et basé sur la sécurité sanitaire.
Preuve du manque de visibilité sur la question, le site de la Commission européenne "re-openEU" a enregistré plus de 6 millions de visiteurs uniques, pour se renseigner sur les protocoles.
Bien que volontaire, l'Europe, ses instances et ses commissaires doivent être plus volontaristes, car sans Europe, une partie de l'industrie touristique ne survivra pas à un nouveau printemps...