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Antilles : l’invasion de sargasses (algues) porte un coup au tourisme

2018, pire année depuis 2011


Depuis février, les Antilles sont envahies de sargasses, ces algues brunes nauséabondes qui mettent à mal le tourisme local. Après le passage de l'ouragan Irma, c'est un nouveau coup dur.


Rédigé par le Dimanche 3 Juin 2018

La ville de Saint-François, au sud de Grande Terre en Guadeloupe est particulièrement touché. Ici, le spot de surf de surf'action, le 31 mai 2018. - EG
La ville de Saint-François, au sud de Grande Terre en Guadeloupe est particulièrement touché. Ici, le spot de surf de surf'action, le 31 mai 2018. - EG
Les côtes des Antilles, notamment la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy subissent des échouages de sargasses, cette macro-algues brunes qui ternit les côtes des Antilles de manière irrégulière depuis 2011.

« Depuis fin février 2018, un nouvel arrivage massif est en cours sur les Antilles. Selon les observations satellitaires, la saison 2018 devrait apporter davantage de sargasses que lors du pic de 2014-2015 », fait état un communiqué de presse du ministère des Outre-Mer diffusé en mai.

En 2015, La Guyane avait, elle aussi, subi des échouages. Depuis le mois d’avril 2018 de nouveaux bancs d’algues brunes sont observés.

L’invasion de sargasses a un impact sanitaire, les algues dégagent une odeur nauséabonde et un gaz toxique. Sur le plan économique, elle pénalise le secteur du tourisme, les activités de pêche et de l’aquaculture.

Un manque à gagner important

Le site de Surf'action à Saint-François, en Guadeloupe, le 27 mars 2018. - BO
Le site de Surf'action à Saint-François, en Guadeloupe, le 27 mars 2018. - BO
Pour le patron de Primea Hôtels Guadeloupe il est impossible d'évaluer l'impact.

« Il est clair que savoir que 50% des plages sont inaccessibles n’encourage a pas aller dans le pays. Mais c’est avant tout un problème de santé publique », tient à préciser Yves Brossard, qui possède deux résidences au Gosier et à Saint-François.

Pour Benoît Onezime, à la tête de Surf’action depuis 17 ans, école de surf et de stand up paddle, basé à Saint-François, au sud de Grande-Terre en Guadeloupe, l’invasion de sargasses porte un sérieux coup à son activité. « Le volume de sargasses ne permet pas la pratique de l’activité, sans compter sur l’émanation de gaz toxique. Les sargasses ont également un impact majeur sur l’écosystème : poissons asphyxiés, mort de tortues pendant la période de ponte, destruction intégrale du récif corallien, etc... », regrette-t-il.

Depuis 6 ans, pendant la période estivale, il subit le développement de sargasses sur le littoral guadeloupéen. « Cette année, la première vague d’algues est arrivée le 24 mars, pendant deux mois non-stop sur 360 ° autour de l’île. Marie Galante, les Saintes et le sud de Grande Terre, dont Saint-François et Saint-Anne ont été particulièrement touchés. »

Cette année, l’invasion est d’autant plus importante que les années précédentes. « Rien que sur le début de saison estivale, j’ai perdu déjà plus de 2 mois et demi de CA brut, contre 15 jours en moyenne les étés précédents, souligne Benoît Onezime. Le lieu de pratique est sinistré, totalement envahi, sur 10 semaines depuis le 24 mars, une seule semaine a été praticable. »

Chez Pierre et Vacances, on assure que les réservations se portent bien, et affichent même une hausse.

Implantés à Sainte-Luce en Martinique et Sainte-Anne en Guadeloupe, les deux établissements de respectivement 350 et 530 unités disposent d’un accès direct à la plage. « Les sargasses sont un sujet de questionnement pour nos clients et nos réseaux », note Bruno Cordonnier, directeur des exploitations de Pierre et Vacances.

« Nous avons des sargasses comme tout le monde, qui arrivent par vague. En Guadeloupe, il y a deux ans, nous avons travaillé avec la Directions régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DEAL) sur des dispositifs qui permettent d’éviter l’érosion des plages. Il s’agit de boudins immergés qui évitent au courant de venir creuser les plages. Ils nous protègent en partie des vagues et des sargasses », explique Bruno Cordonnier.

Pas suffisant pour ne pas être touchés par l’invasion. « Elles sont repérées à l’avance. Dans ce cas, nous avons mis à disposition des moyens humain et matériel pour organiser leur ramassage et leur évacuation », explique le directeur des exploitations Pierre et Vacances.

Un plan national de 3 millions d’euros

L’Etat et les collectivités territoriales se sont mobilisés pour déployer des moyens et organiser le ramassage des algues.




Le gouvernement a mis en place un plan de lutte anti-sargasses, comprenant le déblocage d’un fonds de 3 millions d’euros de crédits pour l’acquisition, aux côtés des collectivités et des fonds communautaires, de machines performantes de ramassage et des équipements de protection individuels pour les équipes de ramassage.

Localement des digues de protection pour dévier les algues des côtes sont installés. « Stop aux sargasses (association loi 1901) travaillent au jour le jour sur la construction de digues de protection des zones impactées, avec les moyens du bord. Cela semble malgré tout efficace », remarque Benoit Onezime, membre de l’association.

Des moyens humains pour l’organisation et le ramassage ont été dépêchés selon la communication du ministère des Outre-Mer.

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Commentaires

1.Posté par Manuel REUFF le 04/06/2018 10:14 | Alerter
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Bonjour,

Il est important d'informer les clients et professionnels sur ce phénomène et nous sommes les premiers à le faire. Cependant, il est faux de le décrire ainsi à l'heure actuelle. En effet, mi-mars, il y a eu au tout début un phénomène important et non maitrisé par les autorités. Vous auriez écrit cet article ainsi à ce moment-là pas de problème. Mais votre article est en retard...
Aujourd'hui, les sargasses (quand elles arrivent sur les plages) sont nettoyées au bout de 24h.
Il existe aujourd'hui de nombreuses plages qui ne sont pas touchées par les sargasses. Oui il y a le plan national mis en oeuvre pour palier à ce phénomène. Il aurait été judicieux de parter sur "Sargator" qui est une innovation antillaise pour éradiquer ces algues!!

J'ai encore des avis clients qui datent de la semaine dernière et ont été ravis de leur séjour en Guadeloupe.

Merci de rectifier le tir afin de ne pas nous plomber notre tourisme déjà mis à mal comme vous l'indiquez!

Cordialement,
Manuel REUFF

2.Posté par Peltier le 05/06/2018 09:33 | Alerter
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Je suis allé en Guadeloupe en mars et avril, les Sargasses arrivaient déjà en masse , nous étions sur la Basse terre,et plus précisément à Vieux Fort, et déjà certaines plages étaient déjà nettoyées ,comme à Rivière Sens où tout les jours une equipe étais sur place .
De plus la Guadeloupe ce n'est pas que la plage ,et il y a tant de merveilleuses chose à voir et de beaux paysages à voir et revoir
Pour les touristes il est important d'y aller et de montrer notre solidarité à ces magnifiques département Francais

3.Posté par bernadette le 29/08/2018 16:43 | Alerter
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en effet risque causé par le gaz H2S : L’hydrogène sulfuré est un gaz inflammable, incolore, à l'odeur nauséabonde d'œuf pourri, très toxique à faible dose par inhalation. Il se dégage des matières organiques en décomposition par fermentation du lisier dans les poulaillers , des porcheries industrielles , boues des stations d’épuration , mais aussi des algues sur les plages comme ici . Étant plus lourd que l’air, il s’accumule dans les parties basses ou il représente un risque majeur … : "La prévention des risques des gaz asphyxiants" : http://www.officiel-prevention.com/protections-individuelles/les-voies-respiratoires/detail_dossier_CHSCT.php?rub=91&ssrub=127&dossid=577

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