Coronavirus Europe : "le 3 mai, il y aura des possibilités pour voyager"

Pourra-t-on voyager en Europe et ailleurs à partir du 3 mai prochain, date à laquelle les restrictions de déplacement vont être levées en France ?

Cette question était sur toutes les lèvres à l'occasion de la visio-conférence organisée ce 27 avril 2021, par Les Entreprises du Voyage.

Après avoir fait un large tour d'horizon sur les mesures d'aides (Activité partielle, fonds de solidarité, PGE), et les avoirs, les Entreprises du Voyage se sont projetées sur la saison été.

Le baromètre publié en partenariat avec Orchestra laisse apparaître une forte frilosité.

Pour cet été, les départs à l'étranger prévus en juillet, août et septembre, par rapport aux départs prévus à la même époque en 2019, sont en net recul : - 87% pour les destinations moyen-courrier, - 90% pour les destinations long courrier. la France résiste mieux mais est aussi en baisse avec -16% en juillet et - 40% en août et septembre.

"Quoiqu'il advienne, notre secteur sera longuement déprimé, même durant la période de l'été.

Nous sommes dans une situation considérablement déprimée, même un redémarrage ne nous permettra pas de rattraper ce que nous avons perdu," se désole Jean-Pierre Mas, Président des Entreprises du Voyage.

Mais il garde le moral : "Je préfère me tromper et rester optimiste. Je pense que nous aurons une activité cet été, nous n'aurons pas les niveaux de 2019 mais nous pourrions dépasser ceux de 2020.

Les voyageurs se sont faits à l'idée de se faire tester, ils ont les moyens et économisé pendant la crise, ils en ont ras-le-bol et veulent partir" lance-t-il.

"Dès le 3 mai, il n'y aura plus de restrictions de déplacement en France" ajoute René-Marc Chikli président du SETO "En Europe et dans d'autres pays il y aura des possibilités pour voyager mais cela sera possible en fonction des capacités d'accueil et des contraintes liées aux tests".

Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d'Etat en charge du tourisme a confirmé, lundi 26 avril, lors d'une réunion avec les représentants de la profession, qu'il sera possible d'aller en Europe en respectant les règles de chaque pays.

En effet sans restaurants, sans musées avec des couvre-feux qui pourraient être contraignants, difficile d'envoyer des voyageurs dans ces destinations.

"A partir du moment où les restaurants vont rouvrir, il y aura un mouvement et nous aurons un peu plus de choix pour faire partir les clients. Les Anglais rouvrent, l'Italie... la France est presque obligée de déconfiner" ajoute-t-il.

En revanche sur le long-courrier "ce sera plus compliqué". Et encore l'annonce d'un possible retour des voyageurs américains vaccinés en Europe et en France après les annonces d'Emmanuel Macron sur la chaîne CBS laissent présager une possible réciprocité : "Il n'y a pas de raison que nous n'ayons pas de flux dans les deux sens" estime René-Marc Chikli.

Sur l'Outre-mer "Nous sentons économiquement qu'il y a un vrai besoin de faire repartir l'Outre-Mer, mais nous ne voyons rien avant le 15 mai, au plus tôt" précise le président du SETO.

"Quant à la Tunisie, il est possible avec un voyage à forfait et un test d'aller à destination mais la France ne permet d'y voyager"

Quoi qu'il advienne les tests vont devenir la règle. Coûts des tests à destination, prise en charge, quid des tests pour les mineurs... les agences de voyages participant à la visio-conférence s'interrogent sur les freins que pourraient entraîner ces mesures.

Pour Jean-Pierre Mas il va falloir s'y faire : "Nous allons être contraints aux tests PCR pour partir mais aussi pour revenir en France. Il faut se faire à cette idée. Le vaccin n'exclura pas les tests PCR, il faut le dire aux clients, et l'écrire" martèle t-il

Des tests qui "restent à la charge des voyageurs" rappelle Vaérie Boned, secrétaire générale du Syndicat.

Cette reprise ira aussi de pair avec une réouverture des agences de voyages actuellement fermées.

Pour Jean-Pierre Mas, cette réouverture serait "plutôt vers la mi-mai". Valérie Boned ajoute : "il est question de différentes phases qu'il faut croiser avec plusieurs paramètres : par territoire, par manière de se déconfiner... il se peut que certaines agences dans certaines zones ouvrent plus vite que d'autres en fonction de l'évolution sanitaire par région"

Lire aussi : Fonds de solidarité, chômage partiel... "prolongés en avril et mai 2021", mais quid de l'avenir ?

Les Entreprises du Voyage qui sont sur le front depuis la pandémie n'en oublient pas pour autant les autres sujets et notamment les critères IATA et SNCF.

"Les bilans vont être impactés par la pandémie, les entreprises ne vont pas pouvoir répondre aux critères IATA et SNCF. Ils ont eu une capacité d'écoute et ont fait évoluer ces critères qui s'appliqueraient au bilan 2020. Nous allons demander qu'ils se poursuivre en 2021."