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20 ans - Tunisie : le "Printemps arabe", 7 ans après

20e anniversaire TourMaG.com


Alors que TourMaG.com souffle ses 20 bougies en 2018, la rédaction a décidé de revenir sur les faits qui ont marqué le tourisme au cours des deux dernières décennies... Retour aujourd'hui sur la révolution tunisienne de 2011.


Rédigé par le Mardi 18 Septembre 2018

Le 23 octobre 2011 pour la première fois le peuple tunisien vote librement et accepte sans contestation les résultats. Des urnes sort une Assemblée Nationale Constituante qui a mission législative d’élaborer les lois nécessaires à l’organisation de la vie politique, économique et sociale du pays - Copyright antiksu Depositphotos.com
Le 23 octobre 2011 pour la première fois le peuple tunisien vote librement et accepte sans contestation les résultats. Des urnes sort une Assemblée Nationale Constituante qui a mission législative d’élaborer les lois nécessaires à l’organisation de la vie politique, économique et sociale du pays - Copyright antiksu Depositphotos.com
Le « Printemps arabe » est né le 17 décembre 2010 avec l’embrasement de la révolution tunisienne. A Sidi Bouzid un village du centre-ouest du pays Mohamed Bouazizi, jeune chômeur sans perspective, s’immole devant la répression brutale des policiers.

Des manifestations se déploient à travers le pays et le « Dégage ! » adressé au président Ben Ali devient le slogan symbole des révolutions arabes. En 2011, la quasi totalité des États arabes connaît des mouvements de contestations à forte dimension sociale.

Les transitions se révéleront difficiles et l’après « Printemps arabe », une période particulièrement troublée. En Tunisie plus qu’ailleurs le tourisme va chuter de façon vertigineuse.

Le 14 janvier 2011 restera à jamais dans la mémoire des Tunisiens.

Le Président Ben Ali s’est enfui dans l’après-midi vers l’Arabie Saoudite. L’instant est euphorisant, historique. Le peuple est dans la rue. Il se révolte contre la dictature, contre les privilèges, contre un manque d’avenir, contre la censure. Il y aura de nombreuses victimes.

La Tunisie découvre un phénomène nouveau, la liberté de s’exprimer, de revendiquer, de manifester.

Les révoltes vont naître au-delà des frontières tunisiennes et embraser de nombreux pays de la Méditerranée sud et orientale. Les manifestants veulent la fin des dictatures et l'instauration de la démocratie, des emplois, un partage des richesses, de meilleures conditions de vie. Ils demandent à être traités avec dignité.

Le Quai d'Orsay déconseille vivement. AS maintient son congrès à Monastir

Durant plusieurs semaines la Tunisie vit sa révolution sous les projecteurs des médias du monde. Et le monde entier assiste en direct aux émeutes, aux scènes de pillage, aux manifestations de rues, aux mouvements sociaux.

A Paris, le Quai d’Orsay fait valoir le principe de précaution. Il déconseille vivement tout voyage en Tunisie. Le MAE met en garde ses ressortissants. Il estime que la stabilité politique et la sécurité ne sont pas suffisamment assurées en Tunisie pour pouvoir y passer des vacances. Message reçu et suivi par les consommateurs et de nombreux voyagistes qui déprogramment la Tunisie.

Le "Printemps arabe" se traduit alors par une chute massive des trafics touristiques des destinations concernées. En Tunisie plus qu'ailleurs le tourisme chute de façon vertigineuse. Pourtant à travers le pays aucun fait mettant en danger un touriste n’est signalé. Les Tunisiens respectent leurs visiteurs. Ils savent le poids du tourisme, levier essentiel de leur économie.

La France, premier marché européen émetteur du tourisme tunisien avec 1 400 000 visiteurs en 2010, représente à elle seule 35 % de ses touristes européens.

Ce « Pays ami » est le premier pays émetteur à lui tourner le dos. Il y aura des exceptions et quelques manifestations de soutien du marché français à l'instar du réseau Selectour-Afat qui maintient l'organisation de son congrès à Monastir le 4 décembre 2011.

Ce premier congrès "post révolutionnaire" prendra une dimension d’événement national renforcé par la présence inattendue de Hamadi jebali Secrétaire Général du parti religieux Ennahdha et futur Premier Ministre de Tunisie.

Le spectre de l’Islamisme inquiète les marchés

Les élections qui suivent les mouvements de contestations sont remportées par les partis islamistes.

Le 23 octobre 2011 pour la première fois le peuple tunisien vote librement et accepte sans contestation les résultats. Des urnes sort une Assemblée Nationale Constituante qui a mission législative d’élaborer les lois nécessaires à l’organisation de la vie politique, économique et sociale du pays. 41 % des sièges vont au parti religieux Ennahdha.

Né en Tunisie à la fin des années 1970 ce parti s’est développé dans la mouvance des Frères Musulmans égyptiens. Très organisé il se présente comme "un islam modéré". Il prône l’ouverture.

Elu Président de la République par la Constituante le docteur Moncef Marzouki va demander à Hamadi Jebali, secrétaire général du parti Ennahdha, de former un gouvernement chargé de l’organisation provisoire des pouvoirs publics.

Durant ses quatre années de transition démocratique difficile, la Tunisie n’a jamais basculé dans le chaos, la guerre ou la répression. Elle est une exception parmi les Etats du "Printemps arabe".

Pour la France, le spectre d’un islamisme archaïque tombe sur la Tunisie. La timide reprise du tourisme est stoppée net dans son élan. Pourtant les institutions fonctionnent, la liberté de la presse et de la parole sont rétablies et, en dépit d’une situation économique dégradée et des mouvements sociaux aucun incident fâcheux n’est signalé à l’encontre des visiteurs étrangers.

Alors que le consommateur français accepte l’Islam d’autres grandes destinations touristiques où le tourisme reprend, il s’interroge et devient frileux quand il s’agit de la Tunisie.

Tunisie Prix Nobel de la Paix

En décembre 2014 après quatre années de transition difficile la Tunisie retourne aux urnes pour élire au suffrage libre et universel son Président de la République. C'est une première dans l'histoire du pays. L'avocat et homme d'Etat Béji Caïd Essebsi est élu.

Le nouveau Président avait créé en 2012 Nidaa Tounes (Appel de la Tunisie), un parti laïque dont le programme repose notamment sur la préservation du modèle sociétal qui inclut l'autorité de l’État de droit, la démocratie, l'émancipation de la femme, l'éducation sur la base des valeurs universelles et un islam tolérant.

Le 9 octobre 2015 quatre organisations indépendantes qui cultivent chacune dans son domaine des liens historiques et légitimes avec le peuple tunisien reçoivent le Prix Nobel de la Paix.

Le « Quartet » tunisien est récompensé à Oslo pour sa contribution décisive à la construction d’une démocratie pluraliste. Il est représenté par Ouided Bouchamaoui présidente de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Hassine Abassi ancien Secrétaire général de l’Union Générale Tunisienne du Travail, Abdessattar Ben Moussa président honoraire de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme et Mohamed Fadhel Mahfoudh ancien Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats.

Afin de résoudre la profonde crise politique et économique qui touchait leur pays après la chute de Ben Ali, ils ont lancé l’initiative d’un dialogue national et démocratique. Sous leur impulsion, une feuille de route a été rédigée. Le rôle de médiateur du Quartet a permis le succès de cette feuille de route où l’on retient, entre autres points que la liberté de conscience ne sera jamais révisable.

En 2018 le tourisme reprend des couleurs

Après sept ans de crise le tourisme tunisien retrouve sa place sur l’échiquier des grandes destinations touristiques.

En 2017 le pays a accueilli 7 051 813 visiteurs étrangers soit + 23,2 % par rapport à 2016. L’objectif de huit millions en 2018 souhaité par les pouvoirs publics sera certainement atteint. Ce sera un excellent millésime pour le tourisme tunisien, voire le meilleur depuis 2011.

Du 1er janvier au 10 septembre 2018, toutes nationalités confondues, le trafic touristique tunisien a atteint les 5,8 millions soit une augmentation de 17 % par rapport à la même période en 2017. Durant la même période près de 570 000 Français ont passé des vacances en Tunisie (contre 417 000 l'an passé).

Par ailleurs, qu'ils soient de proximité ou lointains les marchés émetteurs se multiplient à travers le monde. Tous affichent a minima des progressions à deux chiffres.

Céline Eymery Publié par Michèle Sani Journaliste - TourMaG.com
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