Si Cédric Dugardin est sur le départ, la transition de l'APST, elle, semble loin d'être achevée... - DR
Cédric Dugardin, nommé Chief Restructuring Officer à l’APST (Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme) depuis le 23 février 2021, pour redresser les finances de l’Association de garantie financière, arrive au terme de sa mission.
Il quittera ses fonctions le 14 décembre 2021, jour de la tenue de l'Assemblée générale de l'association, nous a-t-il précisé lors de notre dernière interview.
Son arrivée n'est pas le fruit du hasard. Elle correspond à une demande expresse des autorités de tutelle du garant financier - le Ministère de l'Economie et des Finances et le Ministère des Affaires Etrangères - adressée à l'APST dans un courrier daté du 6 janvier 2021.
Cette lettre fait mention de la saisie du Comité Interministériel de Restructuration Industrielle (CIRI) et de la nomination à la fois d'un mandataire ad hoc et d'un manager de transition, pour sortir rapidement l'association d'une crise financière amorcée par la faillite de Thomas Cook et amplifiée par la pandémie de Covid-19.
En parallèle, le courrier des ministres de tutelle exige de l'APST la suspension de l’admission de nouveaux adhérents, la mise en œuvre de contre-garanties protectrices, une refonte de la tarification, mais encore la formalisation du fonctionnement du Comité des risques et la préparation de modifications statutaires améliorant la gouvernance.
LIRE AUSSI : APST : Pierre & Vacances, Thomas Cook, garanties... le point complet
Plus de dix mois après l'envoi de ce courrier, et neuf mois après l'arrivée de Cédric Dugardin, la transition a-t-elle réellement eu lieu ? Et à quel prix ?
Il quittera ses fonctions le 14 décembre 2021, jour de la tenue de l'Assemblée générale de l'association, nous a-t-il précisé lors de notre dernière interview.
Son arrivée n'est pas le fruit du hasard. Elle correspond à une demande expresse des autorités de tutelle du garant financier - le Ministère de l'Economie et des Finances et le Ministère des Affaires Etrangères - adressée à l'APST dans un courrier daté du 6 janvier 2021.
Cette lettre fait mention de la saisie du Comité Interministériel de Restructuration Industrielle (CIRI) et de la nomination à la fois d'un mandataire ad hoc et d'un manager de transition, pour sortir rapidement l'association d'une crise financière amorcée par la faillite de Thomas Cook et amplifiée par la pandémie de Covid-19.
En parallèle, le courrier des ministres de tutelle exige de l'APST la suspension de l’admission de nouveaux adhérents, la mise en œuvre de contre-garanties protectrices, une refonte de la tarification, mais encore la formalisation du fonctionnement du Comité des risques et la préparation de modifications statutaires améliorant la gouvernance.
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Plus de dix mois après l'envoi de ce courrier, et neuf mois après l'arrivée de Cédric Dugardin, la transition a-t-elle réellement eu lieu ? Et à quel prix ?
Un immeuble vendu avec une moins-value...
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Une chose est certaine : les chantiers et les challenges ne manquaient pas ! A commencer par la gestion de la faillite de Thomas Cook, chiffrée à 42 M€.
Après des mois de négociations, l'APST est finalement parvenue à vendre son siège social, situé Avenue Carnot à Paris.
L'argent qui doit lui permettre de solder les 22 M€ de sinistre restants est arrivé sur les comptes de l'association, nous a précisé une source proche du dossier.
Néanmoins, la vente ne s'est pas réalisée sans dommages... Selon le bilan financier 2020 de l'association, l'APST a accepté une proposition de vente en septembre 2020 au prix de 22 M€, mais a également constitué une provision de 3,36 M€ pour ajuster la valeur de ce patrimoine à la valeur vénale réelle. Cette provision correspond à la moins-value de cession globale.
En interne, la gestion du sinistre Thomas Cook a également chamboulé l'équipe de permanents.
Pour faire face au nombre conséquent de dossiers, l'APST a choisi d'engager du personnel supplémentaire. Si cette décision est antérieure à l'arrivée de Cédric Dugardin, trois des quatre salariés embauchés en CDD en 2019, ont vu leur contrat transformé en CDI en 2021.
"En général, en temps de crise, une entreprise va plutôt avoir tendance à geler les embauches et les investissements", souligne un observateur du secteur. Or, si l'on regarde les comptes de l'APST, les frais de personnel ont augmenté de 201 250 € entre 2019 et 2020 (+12,76%), passant de 1,57 M€ à 1,77 M€.
Tandis que sur le compte de résultat prévisionnel de 2021, ces mêmes frais de personnel atteignent 1,8 M€, soit près de 22 000 € supplémentaires.
Après des mois de négociations, l'APST est finalement parvenue à vendre son siège social, situé Avenue Carnot à Paris.
L'argent qui doit lui permettre de solder les 22 M€ de sinistre restants est arrivé sur les comptes de l'association, nous a précisé une source proche du dossier.
Néanmoins, la vente ne s'est pas réalisée sans dommages... Selon le bilan financier 2020 de l'association, l'APST a accepté une proposition de vente en septembre 2020 au prix de 22 M€, mais a également constitué une provision de 3,36 M€ pour ajuster la valeur de ce patrimoine à la valeur vénale réelle. Cette provision correspond à la moins-value de cession globale.
En interne, la gestion du sinistre Thomas Cook a également chamboulé l'équipe de permanents.
Pour faire face au nombre conséquent de dossiers, l'APST a choisi d'engager du personnel supplémentaire. Si cette décision est antérieure à l'arrivée de Cédric Dugardin, trois des quatre salariés embauchés en CDD en 2019, ont vu leur contrat transformé en CDI en 2021.
"En général, en temps de crise, une entreprise va plutôt avoir tendance à geler les embauches et les investissements", souligne un observateur du secteur. Or, si l'on regarde les comptes de l'APST, les frais de personnel ont augmenté de 201 250 € entre 2019 et 2020 (+12,76%), passant de 1,57 M€ à 1,77 M€.
Tandis que sur le compte de résultat prévisionnel de 2021, ces mêmes frais de personnel atteignent 1,8 M€, soit près de 22 000 € supplémentaires.
Des frais "imprévus" pour les ex-clients de Thomas Cook
A cette gestion des dossiers s'ajoute, pour les équipes de l'APST, la gestion du mécontentement et de l'exaspération des clients, après deux ans de procédure.
Car si le garant financier n'a fait que suivre la procédure légale et attendre le dépôt de l'état des créances par le mandataire judiciaire auprès du Greffe du Tribunal de Nanterre pour entamer les remboursements, beaucoup de clients ont pointé du doigt le manque de communication de l'APST durant ces deux années.
Il suffit de faire un tour sur la page Facebook du "Collectif français faillite Thomas Cook" pour en avoir un aperçu.
Ils ont également souligné les "couacs" de la procédure administrative, regrettant qu'on leur demande à de nombreuses reprises des pièces déjà fournies...
Il faut dire que le logiciel mis en place en mars 2020 pour gérer la faillite de Thomas Cook - Easiware - et qui devait permettre à l'APST de digitaliser le traitement des demandes de remboursement des clients a, selon nos informations, connu "ses derniers développements en juin 2021".
La bonne nouvelle étant tout de même que depuis ces dernières semaines, les premiers remboursements arrivent sur les comptes bancaires... mais après déduction des frais de dossier, des assurances et des frais de transfert bancaires, l'APST ayant décidé de passer par Western Union pour effectuer les virements.
"Western Union, prélève un pourcentage sur la somme qui est remboursée, nous explique Xavier Beragne, l'administrateur du "Collectif français faillite Thomas Cook". Nous aurions aimé être avertis dès le départ, nous avons l'impression d'être mis devant le fait accompli face à tous ces frais qui sont prélevés sur nos créances".
Car si le garant financier n'a fait que suivre la procédure légale et attendre le dépôt de l'état des créances par le mandataire judiciaire auprès du Greffe du Tribunal de Nanterre pour entamer les remboursements, beaucoup de clients ont pointé du doigt le manque de communication de l'APST durant ces deux années.
Il suffit de faire un tour sur la page Facebook du "Collectif français faillite Thomas Cook" pour en avoir un aperçu.
Ils ont également souligné les "couacs" de la procédure administrative, regrettant qu'on leur demande à de nombreuses reprises des pièces déjà fournies...
Il faut dire que le logiciel mis en place en mars 2020 pour gérer la faillite de Thomas Cook - Easiware - et qui devait permettre à l'APST de digitaliser le traitement des demandes de remboursement des clients a, selon nos informations, connu "ses derniers développements en juin 2021".
La bonne nouvelle étant tout de même que depuis ces dernières semaines, les premiers remboursements arrivent sur les comptes bancaires... mais après déduction des frais de dossier, des assurances et des frais de transfert bancaires, l'APST ayant décidé de passer par Western Union pour effectuer les virements.
"Western Union, prélève un pourcentage sur la somme qui est remboursée, nous explique Xavier Beragne, l'administrateur du "Collectif français faillite Thomas Cook". Nous aurions aimé être avertis dès le départ, nous avons l'impression d'être mis devant le fait accompli face à tous ces frais qui sont prélevés sur nos créances".
Un bras de fer pour les contre-garanties
Et pourtant, deux ans plus tard, malgré les embauches, la transition digitale, la révision des procédures de traitement des dossiers et de gestion des remboursements, le mois dernier, 45% des dossiers Thomas Cook étaient encore incomplets, comme le déclarait la présidente de l'APST, Alix Philipon, sur le salon IFTM Top Resa.
Un constat qui laisse perplexes certains observateurs...
L'affaire Thomas Cook est venue également rappeler la nécessité de renforcer les contre-garanties de certains adhérents.
Sur ce point-là, une question revient régulièrement dans la bouche des professionnels du tourisme : pourquoi ne pas avoir réglé la question au lendemain de la faillite du voyagiste britannique ?
Si plusieurs sources nous confirment que cette exigence avait été demandée par le Bureau de l'association dès la fin 2019, force est de constater qu'il aura fallu l'intervention des pouvoirs publics et l'arrivée de Cédric Dugardin pour entamer ces négociations.
Or, après 20 mois de crise sanitaire, les négociations s'avèrent plutôt musclées entre le manager de transition et certains "grands risques", dont Club Med, Pierre et Vacances ou encore le Groupe Marietton dirigé par Laurent Abitbol. Sur ce sujet, il y a encore loin de la coupe aux lèvres...
Un constat qui laisse perplexes certains observateurs...
L'affaire Thomas Cook est venue également rappeler la nécessité de renforcer les contre-garanties de certains adhérents.
Sur ce point-là, une question revient régulièrement dans la bouche des professionnels du tourisme : pourquoi ne pas avoir réglé la question au lendemain de la faillite du voyagiste britannique ?
Si plusieurs sources nous confirment que cette exigence avait été demandée par le Bureau de l'association dès la fin 2019, force est de constater qu'il aura fallu l'intervention des pouvoirs publics et l'arrivée de Cédric Dugardin pour entamer ces négociations.
Or, après 20 mois de crise sanitaire, les négociations s'avèrent plutôt musclées entre le manager de transition et certains "grands risques", dont Club Med, Pierre et Vacances ou encore le Groupe Marietton dirigé par Laurent Abitbol. Sur ce sujet, il y a encore loin de la coupe aux lèvres...
Une politique de bonus qui passe mal...
Pour les autres adhérents, le plus dur durant ces deux dernières années aura été la case "Cotisations" : +30% d'augmentation générale en 2020 pour la faillite de Thomas Cook et encore 30% de cotisations en 2021 pour ceux dont le risque théorique est supérieur au niveau de contre-garanties fournies, les autres ayant "récupéré" ces 30% au titre d'un bonus.
Une décision que la gérante d'une agence de voyages adhérente, ne comprend pas. "Ce système a été mis en place de façon automatique, via un algorithme et sans demander aux adhérents s'ils pouvaient mettre à jour leurs contre-garanties", explique-t-elle.
Pourtant, elle a tenté de se mettre en règle dans les plus brefs délais. Mais la réponse du Secrétaire général de l'APST a été sans appel. "Il m'a répondu par mail au mois d'août que cette étude avait été faite automatiquement par ordinateur et que l'APST ne pouvait pas revenir dessus", témoigne-t-elle, regrettant "la manière précipitée et injuste" de la prise de décision. Si elle avait été prévenue, elle aurait pu économiser quelque 1 700€.
La pilule est donc un peu dure à avaler pour les adhérents, qui viennent de passer 21 mois à se serrer la ceinture en attendant des jours meilleurs, mais qui doivent payer toujours autant pour leur garantie financière, alors que dans d'autres pays européens, ces mêmes cotisations ont diminué...
Certains, ont pu consulter le rapport financier 2020 de l'Association et pointent également du doigt "l'absence de baisse des charges fixes" à l'APST, alors que la crise liée à la pandémie de Covid-19 frappe toute l'économie depuis près de deux ans.
Le coût des audits commandés par l'APST en 2020 et 2021, vient rajouter à cet agacement général.
A combien s'élève ce montant ? Dans le tableau du budget de fonctionnement 2020, sur la ligne des "Honoraires Etudes" est indiqué un montant de 749 781€, contre 1 920€ en 2019, soit une hausse de 3 8951%.
Puis, dans le détail des charges prévisionnelles de 2021, ce montant est de 500 000€. Serait-ce le coût de l'étude commandée au cabinet Mazars pour évaluer l’ampleur du risque Covid porté par l’APST ? La question méritera peut-être d'être posée en assemblée générale.
Une décision que la gérante d'une agence de voyages adhérente, ne comprend pas. "Ce système a été mis en place de façon automatique, via un algorithme et sans demander aux adhérents s'ils pouvaient mettre à jour leurs contre-garanties", explique-t-elle.
Pourtant, elle a tenté de se mettre en règle dans les plus brefs délais. Mais la réponse du Secrétaire général de l'APST a été sans appel. "Il m'a répondu par mail au mois d'août que cette étude avait été faite automatiquement par ordinateur et que l'APST ne pouvait pas revenir dessus", témoigne-t-elle, regrettant "la manière précipitée et injuste" de la prise de décision. Si elle avait été prévenue, elle aurait pu économiser quelque 1 700€.
La pilule est donc un peu dure à avaler pour les adhérents, qui viennent de passer 21 mois à se serrer la ceinture en attendant des jours meilleurs, mais qui doivent payer toujours autant pour leur garantie financière, alors que dans d'autres pays européens, ces mêmes cotisations ont diminué...
Certains, ont pu consulter le rapport financier 2020 de l'Association et pointent également du doigt "l'absence de baisse des charges fixes" à l'APST, alors que la crise liée à la pandémie de Covid-19 frappe toute l'économie depuis près de deux ans.
Le coût des audits commandés par l'APST en 2020 et 2021, vient rajouter à cet agacement général.
A combien s'élève ce montant ? Dans le tableau du budget de fonctionnement 2020, sur la ligne des "Honoraires Etudes" est indiqué un montant de 749 781€, contre 1 920€ en 2019, soit une hausse de 3 8951%.
Puis, dans le détail des charges prévisionnelles de 2021, ce montant est de 500 000€. Serait-ce le coût de l'étude commandée au cabinet Mazars pour évaluer l’ampleur du risque Covid porté par l’APST ? La question méritera peut-être d'être posée en assemblée générale.
Après la transition, à quand l'APST du futur ?
Car, si l'APST a gagné en transparence et en communication depuis l'arrivée de Cédric Dugardin, il reste encore des choses à améliorer, envers les adhérents comme les clients.
Et pourtant, le manager de transition a même engagé un cabinet de communication externe, à savoir Havas Communication, pour représenter l'Association... mais à quel coût et pour quelles retombées ?
Une chose est sûre : parmi les nombreux témoignages que nous avons pu recueillir ces derniers mois, aucun des adhérents contacté n'a souhaité témoigner à visage découvert. Tous craignent d'être "mal vus", auprès de l'instance. De là à parler de crainte, il n'y a qu'un pas.
L'union faisant la force, certains d'entre eux profiteront sûrement de l'Assemblée générale annuelle en avril prochain, pour se manifester.
D'ici là, la vie de l'association continue. Cédric Dugardin estimant que l'APST "n'est pas une structure très staffée", (LIRE) deux secrétaires générales adjointes ont été recrutées cet automne.
Valérie Chastanet en charge de l'Administration et des Finances et Florence Chadha, en tant que Secrétaire Générale Adjointe Risques. Mais selon nos informations, cette dernière ne ferait déjà plus partie des effectifs.
Quant à Cédric Dugardin, qui achèvera sa mission dans moins d'un mois, il aurait perçu environ 60 000€ par mois durant neuf mois. Un salaire justifié pour certains adhérents, très mal perçu par d'autres. Mais là n'est pas la question.
Car au final, ce qu'il faut voir c'est bien la survie de l'Association. Et par conséquent, à la question "fallait-il embaucher Cédric Dugardin ?", il serait mieux de s'interroger plutôt sur... "pourquoi a-t-il fallu l'embaucher ?"
Pourquoi les élus, l'équipe de direction et les ministères de Tutelle n'ont-ils pas su piloter l'Association durant ces deux années de crise ? Quels ont été les blocages ? Faut-il taper sur les politiques, sur la Présidente, sur le Secrétaire général ou sur des statuts trop anciens ?
A ce sujet, nous avons appris que l'APST planche toujours sur la réforme de ses statuts. Des pistes auraient été avancées, notamment pour formaliser le fonctionnement du Comité des risques et renforcer son rôle.
Il est également envisagé la création d'un comité stratégique chargé d'assister le conseil d’administration de l'APST (sur la politique générale, financière, d'investissement, de réassurance, les relations avec les pouvoirs publics) et qui compterait en son sein 3 membres indépendants. Donc de nouvelles dépenses à prévoir pour l'Association...
Mais là encore, selon nos informations, le bras de fer au sujet de la réforme des statuts se poursuit entre l'APST et ses ministères de tutelle.
Si Cédric Dugardin est sur le départ, la transition, elle, semble loin d'être achevée...
Et pourtant, le manager de transition a même engagé un cabinet de communication externe, à savoir Havas Communication, pour représenter l'Association... mais à quel coût et pour quelles retombées ?
Une chose est sûre : parmi les nombreux témoignages que nous avons pu recueillir ces derniers mois, aucun des adhérents contacté n'a souhaité témoigner à visage découvert. Tous craignent d'être "mal vus", auprès de l'instance. De là à parler de crainte, il n'y a qu'un pas.
L'union faisant la force, certains d'entre eux profiteront sûrement de l'Assemblée générale annuelle en avril prochain, pour se manifester.
D'ici là, la vie de l'association continue. Cédric Dugardin estimant que l'APST "n'est pas une structure très staffée", (LIRE) deux secrétaires générales adjointes ont été recrutées cet automne.
Valérie Chastanet en charge de l'Administration et des Finances et Florence Chadha, en tant que Secrétaire Générale Adjointe Risques. Mais selon nos informations, cette dernière ne ferait déjà plus partie des effectifs.
Quant à Cédric Dugardin, qui achèvera sa mission dans moins d'un mois, il aurait perçu environ 60 000€ par mois durant neuf mois. Un salaire justifié pour certains adhérents, très mal perçu par d'autres. Mais là n'est pas la question.
Car au final, ce qu'il faut voir c'est bien la survie de l'Association. Et par conséquent, à la question "fallait-il embaucher Cédric Dugardin ?", il serait mieux de s'interroger plutôt sur... "pourquoi a-t-il fallu l'embaucher ?"
Pourquoi les élus, l'équipe de direction et les ministères de Tutelle n'ont-ils pas su piloter l'Association durant ces deux années de crise ? Quels ont été les blocages ? Faut-il taper sur les politiques, sur la Présidente, sur le Secrétaire général ou sur des statuts trop anciens ?
A ce sujet, nous avons appris que l'APST planche toujours sur la réforme de ses statuts. Des pistes auraient été avancées, notamment pour formaliser le fonctionnement du Comité des risques et renforcer son rôle.
Il est également envisagé la création d'un comité stratégique chargé d'assister le conseil d’administration de l'APST (sur la politique générale, financière, d'investissement, de réassurance, les relations avec les pouvoirs publics) et qui compterait en son sein 3 membres indépendants. Donc de nouvelles dépenses à prévoir pour l'Association...
Mais là encore, selon nos informations, le bras de fer au sujet de la réforme des statuts se poursuit entre l'APST et ses ministères de tutelle.
Si Cédric Dugardin est sur le départ, la transition, elle, semble loin d'être achevée...