Olivia Grégoire, la ministre française en charge du tourisme, s'invite au séminaire ATR 2022. - DR : ATR. Sur la photo : Marine Cohen (Reflets d'Ailleurs), Laëtitia Garrigues (Fun & Fly), Sabine Bonnaud (UNOSEL), Elisabeth Launay (Nomade Aventure), Sophie Mauffroy (Leclerc Voyages), Julie Geoffroy (Interface Tourism) et Céline Gjini (Ahimsa Voyages / Fika Voyages).
Ah ! La Journée Internationale des Droits des Femmes.
Souvent confondue avec une « journée de la femme », où on oublierait d’un même geste à la fois les droits et la diversité des femmes. Mais parfois, cette journée réserve de bonnes surprises.
Cette année, par exemple, ATR (Agir pour un Tourisme Responsable), qui n’est pas loin de fêter ses 20 ans, consacre enfin la parité.
« Je suis surpris et enthousiasmé par l’arrivée enfin de la parité, se félicite son directeur Julien Buot.
Dans les groupes de travail pour préciser la stratégie 2030, nous étions plus qu’à parité, de manière totalement naturelle. Il y a un vrai changement ».
Un sujet qui, affirme-t-il, lui tient à cœur, lui qui a beaucoup évolué dans un univers très masculin, et qui devrait apporter un nouveau souffle au sein de l’association.
Souvent confondue avec une « journée de la femme », où on oublierait d’un même geste à la fois les droits et la diversité des femmes. Mais parfois, cette journée réserve de bonnes surprises.
Cette année, par exemple, ATR (Agir pour un Tourisme Responsable), qui n’est pas loin de fêter ses 20 ans, consacre enfin la parité.
« Je suis surpris et enthousiasmé par l’arrivée enfin de la parité, se félicite son directeur Julien Buot.
Dans les groupes de travail pour préciser la stratégie 2030, nous étions plus qu’à parité, de manière totalement naturelle. Il y a un vrai changement ».
Un sujet qui, affirme-t-il, lui tient à cœur, lui qui a beaucoup évolué dans un univers très masculin, et qui devrait apporter un nouveau souffle au sein de l’association.
Inscrire la parité dans les statuts
L’un des premiers gestes de ce nouvel exécutif aura été, en janvier 2023, d’ajouter l’objectif de parité dans les statuts d’ATR en sanctuarisant un minimum de 40 % des effectifs au conseil d'administration.
Une décision symbolique, mais qui n’a rien d’un symbole. « Il y a une volonté sincère d’avancer dans la bonne voie » se félicite Adeline Duché, Responsable RH et RSE chez Decathlon Travel.
Dans un milieu au sein duquel les femmes sont majoritaires, mais à des postes d’exécution et beaucoup moins en direction, la parité ne fait pourtant pas consensus.
« Beaucoup d’hommes ont encore du mal à y voir un sujet » regrette Julien Buot, pour qui au contraire, la parité est intrinsèquement lié à l’attractivité - notamment des métiers et au développement durable.
Autre nouveauté allant dans le même sens : les sujets de la parité et de l’accessibilité auront toute leur place lors de la labellisation des membres ATR.
Si l’association n’oublie pas le thème du carbone - essentiel dans le tourisme et la mobilité - elle a décidé de mettre la pédale douce sur l’empreinte carbone pour revenir sur ses propres fondamentaux, que sont les questions économiques et sociales.
Lire aussi : Antoine Richard (ATR) : Sur le carbone, "il s'agit juste d'y aller, de se lancer"
Une décision symbolique, mais qui n’a rien d’un symbole. « Il y a une volonté sincère d’avancer dans la bonne voie » se félicite Adeline Duché, Responsable RH et RSE chez Decathlon Travel.
Dans un milieu au sein duquel les femmes sont majoritaires, mais à des postes d’exécution et beaucoup moins en direction, la parité ne fait pourtant pas consensus.
« Beaucoup d’hommes ont encore du mal à y voir un sujet » regrette Julien Buot, pour qui au contraire, la parité est intrinsèquement lié à l’attractivité - notamment des métiers et au développement durable.
Autre nouveauté allant dans le même sens : les sujets de la parité et de l’accessibilité auront toute leur place lors de la labellisation des membres ATR.
Si l’association n’oublie pas le thème du carbone - essentiel dans le tourisme et la mobilité - elle a décidé de mettre la pédale douce sur l’empreinte carbone pour revenir sur ses propres fondamentaux, que sont les questions économiques et sociales.
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Un vent de fraîcheur souffle sur ATR
Pour Adeline Duché, c’est un vent de fraîcheur bénéfique qui souffle sur ATR : « En 2004, à sa création, ATR était en avance, en mettant ces sujets-là, écologiques et sociaux sur la table. Mais en 20 ans, l’association a pris un peu de retard. J’ai le sentiment que désormais, ceux qui portent ces thématiques sont justement ceux qui ont pris les rennes de l’association ».
Et pour cause, Julien Buot comme Adeline Duché le disent peu ou prou : le comité exécutif d’ATR avait jusque-là tout d’un club de vieux routards du tourisme durable. Des hommes certes compétents et engagés, mais de fait, peu tourné vers les questions, pourtant essentielles en développement durable, des droits des femmes.
Un vrai renouvellement, qui passe par la féminisation, mais aussi par de nouvelles générations de professionnel-le-s, avec un regard résolument moderne et de nouveaux secteurs :
« C’est historique, il y a une vraie représentativité du tourisme, se réjouit Agnès Decramer, cofondatrice et CEO de Koob et Feelingo. En termes de tailles d’entreprises, de spécificité, de métiers, de secteurs, on a des profils très différents ».
À côté des voyagistes, on voit arriver des personnes issues des territoires ou du milieu de la formation ou de la tech, pour une vision plus large du secteur.
« En quelques années à peine, on voit un vrai renouvellement. ATR a évolué, s’ouvre à plus d’acteurs différents. Il y a la production d’aventure, mais plein d’autres profils aussi, des métiers différents, qui offre une multiplication des points de vue. C’est cette diversité qui amène la parité, c’est une suite logique » estime quant à elle Julie Geoffroy, directrice du développement Interface Tourisme France.
Et pour cause, Julien Buot comme Adeline Duché le disent peu ou prou : le comité exécutif d’ATR avait jusque-là tout d’un club de vieux routards du tourisme durable. Des hommes certes compétents et engagés, mais de fait, peu tourné vers les questions, pourtant essentielles en développement durable, des droits des femmes.
Un vrai renouvellement, qui passe par la féminisation, mais aussi par de nouvelles générations de professionnel-le-s, avec un regard résolument moderne et de nouveaux secteurs :
« C’est historique, il y a une vraie représentativité du tourisme, se réjouit Agnès Decramer, cofondatrice et CEO de Koob et Feelingo. En termes de tailles d’entreprises, de spécificité, de métiers, de secteurs, on a des profils très différents ».
À côté des voyagistes, on voit arriver des personnes issues des territoires ou du milieu de la formation ou de la tech, pour une vision plus large du secteur.
« En quelques années à peine, on voit un vrai renouvellement. ATR a évolué, s’ouvre à plus d’acteurs différents. Il y a la production d’aventure, mais plein d’autres profils aussi, des métiers différents, qui offre une multiplication des points de vue. C’est cette diversité qui amène la parité, c’est une suite logique » estime quant à elle Julie Geoffroy, directrice du développement Interface Tourisme France.
Féminiser l’exécutif d’ATR
Petite révolution, donc, pour ATR : le comité exécutif n’existe plus.
En parallèle du bureau, désormais, une nouvelle instance : le conseil d’administration de 14 élus - dont 6 femmes, qui devraient aider à voir le tourisme durable sous un angle un peu différent.
« La thématique nous concerne au premier plan, parce qu’il s’agit de responsabilité sociétale. L’inclusion, c'est une nécessité, surtout pour une association qui veut impliquer les communautés locales, elle se doit d’être elle-même exemplaire ou, en tout cas, montrer qu’elle fait les choses », estime Julie Geoffroy, membre nouvellement élue au CA.
En parallèle du bureau, désormais, une nouvelle instance : le conseil d’administration de 14 élus - dont 6 femmes, qui devraient aider à voir le tourisme durable sous un angle un peu différent.
« La thématique nous concerne au premier plan, parce qu’il s’agit de responsabilité sociétale. L’inclusion, c'est une nécessité, surtout pour une association qui veut impliquer les communautés locales, elle se doit d’être elle-même exemplaire ou, en tout cas, montrer qu’elle fait les choses », estime Julie Geoffroy, membre nouvellement élue au CA.
Les 6 femmes élues au Conseil d’Administration d'ATR :
Julie Geoffroy, directrice du développement Interface Tourisme France
- Estelle Verdier, CEO Dectahlon Travel
- Agnès Decramer, cofondatrice et CEO de Koob et Feelingo
Julie Geoffroy, directrice du développement Interface Tourisme France
- Virginie Florin, Responsable RSE chez Kappa Club
- Valérie Cadet, Directrice de l'Office de Tourisme Intercommunal du Nord de la Réunion et administratrice ATD
- Sylvie da Silva, directrice de Travel Pro Formations
Pour Agnès Decramer, désormais à la fois membre du bureau et élue au CA, cette parité toute nouvelle dans les statuts est un signe fort : « C’est très agréable d’être membre d’une association en parfaite cohérence avec ses valeurs. ATR met en application ce qu’elle prône, ce ne sont pas juste de jolies théories, mais du concret ».
Bien sûr, certain-e-s pourraient y voir du socialwashing, car pour le moment, la parité n’y est pas.
Mais c’est normal, relativise Agnès Decramer : « Dans le tourisme comme partout, il y a moins de femmes à des postes de direction, donc, de fait, nous sommes moins nombreuses ici. Mais la volonté et surtout la mise en action sont là.
Je souligne aussi que l’évolution a été initiée par des hommes, un signe d’une vraie évolution des mentalités ».
Difficile en effet de ne pas se réjouir d’une telle évolution sur un temps court. Pour Julie Geoffroy, c’est le signe plus général que les femmes osent plus.
« Nous n’avons pas été élues parce que nous sommes des femmes, il y a juste eu plus de femmes candidates cette année. Je crois que les femmes se donnent enfin le droit de prendre leur place.
Nous sommes moins sujettes au syndrome de l’imposteur, c’est une évolution plus globale et ça ne peut pas faire de mal ».
Bien sûr, certain-e-s pourraient y voir du socialwashing, car pour le moment, la parité n’y est pas.
Mais c’est normal, relativise Agnès Decramer : « Dans le tourisme comme partout, il y a moins de femmes à des postes de direction, donc, de fait, nous sommes moins nombreuses ici. Mais la volonté et surtout la mise en action sont là.
Je souligne aussi que l’évolution a été initiée par des hommes, un signe d’une vraie évolution des mentalités ».
Difficile en effet de ne pas se réjouir d’une telle évolution sur un temps court. Pour Julie Geoffroy, c’est le signe plus général que les femmes osent plus.
« Nous n’avons pas été élues parce que nous sommes des femmes, il y a juste eu plus de femmes candidates cette année. Je crois que les femmes se donnent enfin le droit de prendre leur place.
Nous sommes moins sujettes au syndrome de l’imposteur, c’est une évolution plus globale et ça ne peut pas faire de mal ».
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Publié par Juliette Pic
Responsable rubrique Voyages Responsables - TourMaG.com
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