Activités sèches : Orchestra ouvre aux agences le marché du loisir

TourMaG.com - La reprise est bien là pour une partie des agences et tour-opérateurs, quelle est la tendance ?

Christian Sabbagh : Nous sommes en train de repartir vers une tendance qui se rapproche des volumes de 2019 en moyenne.

Certains opérateurs sont en retard, d'autres en avance... En moyenne globale, la tendance est décalée de 15% par rapport à 2019. Mais les différentes ouvertures de pays vont permettre de récupérer les volumes.

Cet été la France, la Grèce, l'Italie et l'Espagne ont performé mais avec l'ouverture de nouvelles destinations, nous pouvons nous attendre un tassement. Sur les Etats-Unis, les voyages organisés montent en puissance pour Noël et le début d'année.

TourMaG.com - Qu'en est-il de la montagne ?

Christian Sabbagh : La montagne fonctionne très bien depuis octobre. Dès lors que les Français se sont mis dans la tête que les remontées mécaniques allaient ouvrir, ils ont réservé.

Nous constatons que pour nos clients historiques comme la station de La Plagne par exemple, les tendances sont très fortes sur cette fin d'année, y compris par rapport à 2019.

TourMaG.com - Justement où en êtes-vous de votre déploiement sur la France ? Vous nous aviez annoncé en février dernier avoir signé avec Chamonix et l'ensemble des stations de la vallée du Mont-Blanc...

Christian Sabbagh : Oui depuis quelques mois Chamonix a rejoint notre plateforme. C'est la première station de la vallée du Mont-Blanc, elle sera suivie par Megève et 5 ou 6 autres stations.

Prochainement nous lancerons également Courchevel qui sera la première station des 3 Vallées à déployer cette offre. Suivront également Méribel ou encore Digne-Les-Bains...

Ces stations ont fait le choix de reprendre le contrôle de leur offre, et de leur destination à travers la commercialisation de l'ensemble des produits : les hébergements (du grand hébergeurs en passant par les agences immobilières et les propriétaires en direct...), le transport (aérien, train, car, transfert...) et les activités (location de ski, cours de ski, activités outdoor, remontées mécaniques...).

Cette offre qui peut être packagée est ensuite directement proposée sur le site des stations et à travers notre plateforme aux distributeurs, agences de voyages.

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TourMaG.com - Si ce modèle fonctionne sur la France, il pourrait-être déclinable à l'étranger. Avez-vous des discussions avec des offices de tourisme étrangers ?

Christian Sabbagh : Avec les offices de tourisme nationaux étrangers le point de décision est au niveau du pays. Cibler un pays comme par exemple la France, l'Espagne ou la Grèce... c'est beaucoup trop grand.

Il faut cibler une territoire ou une destination dans laquelle il est possible d'agréger l'ensemble de l'offre, c'est pour cela qu'une station de montagne, par exemple, c'est idéal.

Mais cela pourrait très bien s'appliquer à une petite région, une ville ou une station balnéaire. Il faut également que les responsables de destinations, villes, stations ou régions aient cette vision de vouloir reprendre le contrôle de l'offre.

Ce que nous constatons, c'est qu'en proposant l'ensemble de l'offre de manière exhaustive, les paniers moyens sont plus importants et rassemblent 5 à 6 prestations, avec notamment les activités.

TourMaG.com - Justement les activités sont un sujet sur lequel Orchestra a beaucoup travaillé ses derniers mois ?

Christian Sabbagh : Effectivement nous avons beaucoup travaillé sur le sujet. Jusqu'ici les agences de voyages pouvaient vendre les activités en option d'un package.

Désormais il est possible de vendre les activités en prestations sèches. Cela permet à nos clients d'attaquer le marché du loisir. Une grande partie des activités sont consommées à proximité de chez soi.

Vendre des activités permet aux distributeurs à travers leur site web ou leurs points de vente de capter le client plus souvent et de le fidéliser.

Désormais Orchestra permet de pousser avant le départ du client une activité en lien avec un voyage à l'étranger mais permet également d'organiser la sortie du week-end près de chez lui.

TourMaG.com - Quel catalogue d'activités proposez-vous ?

Christian Sabbagh : Nous sommes connectés à Ceetiz, Paris City Vision, ou encore ProRizer (marque B2B de Sportrizer). Nous proposons les cours de ski, la location de ski... Cela nous fait un catalogue vaste et commercialisable au travers d'Orchestra.

TourMaG.com - Activités, destination France... avez-vous ouvert des chantiers qui concernent l'hôtellerie et les réceptifs ?

Christian Sabbagh : Effectivement, hôtellerie, réceptifs... sont des sujets qui bougent pas mal en ce moment.

L'offre hôtelière est déjà en machine à travers notamment des Bedsbank qui permettent de proposer un très large contenu. En revanche, la relation entre hôtelier et producteur qu'il soit TO ou agence fonctionne encore de manière très manuelle.

Le mode de travail est assez obsolète et ne permet pas d'automatiser la relation. Cela pose des problèmes en terme de Yied management et surtout cela empêche la vente de dernière minute...

Nous planchons sur ces sujets.

TourMaG.com - Avec la reprise progressive des trafics aériens réapparaît l’immanquable déploiement de NDC. Où en êtes-vous ?

Christian Sabbagh : Nous avons beaucoup travaillé sur NDC avec APG. Orchestra est connecté à des consolidateurs Misterfly, Resaneo, aux GDS et à une vingtaine de compagnies aériennes en NDC, c'est à dire en connectivité directe.

Cela devient indispensable pour les professionnels du tourisme car c'est avec cette connectivité directe qu'ils auront accès aux meilleures offres des compagnies aériennes. Et NDC commence désormais à bien fonctionner.

TourMaG.com - Pourtant certains remettent encore en cause NDC, en disant qu'ils manquent pas mal de briques...

Christian Sabbagh : L'environnement des compagnies aériennes est très complexe et effectivement le déploiement de NDC a pris du temps. Le covid-19 a fait prendre encore un peu de retard.

Ce qui manquait depuis 2 ans, c'est la capacité d'annuler un dossier, de manière automatisée, de modifier les horaires, changer un vol... Désormais c'est possible.

Avec la reprise des trafics depuis quelques mois tout s'est accéléré. Aujourd'hui ce n'est pas le volume principal mais d'ici 2 ou 3 ans, cela va avoir un impact considérable et toute la question est de ne pas prendre du retard. Il faut y aller.

Déjà d'ici un ou deux ans, les volumes vont croître et devenir importants.