Baisse tarifaire : Air France n’est pas la seule compagnie à utiliser ce procédé. Elle n’est d’ailleurs pas la pire en matière d’affichage tarifaire pour le moins curieux - Photo Air France
On pouvait penser qu’à la sortie de la crise du COVID, le transport aérien allait en profiter pour en finir avec certaines mauvaises habitudes, en particulier celles qui, liées au « Yield Management », conduisaient à afficher des tarifs sans commune mesure avec les coûts. Je suis bien triste de constater qu’il n’en est rien.
La plupart des compagnies se sont de nouveau lancées dans une surenchère, si l’on peut dire, à celle qui affichera les prix les plus bas. Notre compagnie nationale ne fait pas exception.
J’ai lu avec attention l’interview d’Henri Hourcade, le nouveau patron d’Air France/KLM pour la France parue dans ces colonnes le 11 novembre dernier.
Et j’ai bien entendu, noté que notre transporteur drapeau annonçait des tarifs promotionnels destinés à ramener les clients sur ses lignes. 4 dessertes étaient citées au départ de Paris : New York : 352 €, Miami 456 €, les Antilles 440 € et la Réunion 590 €, le tout en aller-retour et si j’ai bien compris toutes taxes comprises.
Certes Henri Hourcade répondait à la question suivante : « Au niveau des tarifs, certains s’inquiètent d’une hausse générale à venir. Est-ce le cas chez Air France ? ».
Il n’est dès lors pas étonnant que le directeur pour la France essaie de désamorcer l’idée qu’Air France serait devenue une compagnie chère. Mais est-ce une raison pour continuer à afficher des prix qui ne reflètent pas la réalité économique ?
La plupart des compagnies se sont de nouveau lancées dans une surenchère, si l’on peut dire, à celle qui affichera les prix les plus bas. Notre compagnie nationale ne fait pas exception.
J’ai lu avec attention l’interview d’Henri Hourcade, le nouveau patron d’Air France/KLM pour la France parue dans ces colonnes le 11 novembre dernier.
Et j’ai bien entendu, noté que notre transporteur drapeau annonçait des tarifs promotionnels destinés à ramener les clients sur ses lignes. 4 dessertes étaient citées au départ de Paris : New York : 352 €, Miami 456 €, les Antilles 440 € et la Réunion 590 €, le tout en aller-retour et si j’ai bien compris toutes taxes comprises.
Certes Henri Hourcade répondait à la question suivante : « Au niveau des tarifs, certains s’inquiètent d’une hausse générale à venir. Est-ce le cas chez Air France ? ».
Il n’est dès lors pas étonnant que le directeur pour la France essaie de désamorcer l’idée qu’Air France serait devenue une compagnie chère. Mais est-ce une raison pour continuer à afficher des prix qui ne reflètent pas la réalité économique ?
Comment calculer un prix de revient ?
Je suis allé consulter les comptes d’Air France/KLM pour le troisième trimestre et pour les 9 premiers mois de l’année. Je note d’abord un très net redressement des résultats au troisième trimestre et c’est une excellente nouvelle.
Puis j’ai consulté les coûts et en particulier le prix du SKO (Siège Kilomètre Offert). Celui-ci a fortement baissé au troisième trimestre pour s’établir à 5,82 € contre 6,84 € de janvier à septembre 2021.
Il devient alors facile de calculer le prix de revient sur chaque ligne en multipliant le prix su SKO par la distance orthodromique calculée en nombre de kilomètres. Ainsi l’aller-retour Paris-New York qui affiche 11.758 km a un prix de revient de 673,83 € en prenant pour base le dernier trimestre et de 791,94 € avec les résultats des 9 premiers mois.
Calculés uniquement à partir des résultats du 3ème trimestre, le prix de revient du Paris-Miami s’établit à 856,23 €, le Paris-Fort de France à 798,03 € et le Paris-Saint Denis de la Réunion à 1.090,08 €.
Cet alignement de chiffres peut paraître un peu fastidieux mais c’est la seule manière de se rendre vraiment compte que les tarifs promotionnels affichés, même si Henri Hourcade prend la précaution de mentionner qu’on a peu de chances de les trouver en période de pointe, ne couvrent pas (et de loin) les coûts de l’entreprise.
Ainsi sur New York, la compagnie perd 321,83 € par billet soit 47 % du prix de revient, sur Miami la perte est de 400,23 € soit 46,7 %, pour Fort de France le résultat s’établit à moins 358,03 € soit moins 44,86 % et sur la Réunion à moins 500,08 € soit -45,9 %.
Bien entendu on m’objectera que ces tarifs correspondent à une recette marginale et surtout pas à un prix moyen du billet, ce que je comprends parfaitement. Sauf que cela met la confusion dans l’esprit du public qui ne voit que les annonces promotionnelles, les seules qui soient d’ailleurs publiées.
Or ces annonces correspondent au choix, soit à de la vente à perte soit à de la publicité mensongère puisque les clients ont très peu de chances de les trouver lorsqu’ils en ont besoin.
Puis j’ai consulté les coûts et en particulier le prix du SKO (Siège Kilomètre Offert). Celui-ci a fortement baissé au troisième trimestre pour s’établir à 5,82 € contre 6,84 € de janvier à septembre 2021.
Il devient alors facile de calculer le prix de revient sur chaque ligne en multipliant le prix su SKO par la distance orthodromique calculée en nombre de kilomètres. Ainsi l’aller-retour Paris-New York qui affiche 11.758 km a un prix de revient de 673,83 € en prenant pour base le dernier trimestre et de 791,94 € avec les résultats des 9 premiers mois.
Calculés uniquement à partir des résultats du 3ème trimestre, le prix de revient du Paris-Miami s’établit à 856,23 €, le Paris-Fort de France à 798,03 € et le Paris-Saint Denis de la Réunion à 1.090,08 €.
Cet alignement de chiffres peut paraître un peu fastidieux mais c’est la seule manière de se rendre vraiment compte que les tarifs promotionnels affichés, même si Henri Hourcade prend la précaution de mentionner qu’on a peu de chances de les trouver en période de pointe, ne couvrent pas (et de loin) les coûts de l’entreprise.
Ainsi sur New York, la compagnie perd 321,83 € par billet soit 47 % du prix de revient, sur Miami la perte est de 400,23 € soit 46,7 %, pour Fort de France le résultat s’établit à moins 358,03 € soit moins 44,86 % et sur la Réunion à moins 500,08 € soit -45,9 %.
Bien entendu on m’objectera que ces tarifs correspondent à une recette marginale et surtout pas à un prix moyen du billet, ce que je comprends parfaitement. Sauf que cela met la confusion dans l’esprit du public qui ne voit que les annonces promotionnelles, les seules qui soient d’ailleurs publiées.
Or ces annonces correspondent au choix, soit à de la vente à perte soit à de la publicité mensongère puisque les clients ont très peu de chances de les trouver lorsqu’ils en ont besoin.
Air France n’est pas la seule compagnie à utiliser ce procédé
Les transporteurs m’objecteront que c’est pour eux une manière pratique de reconstituer une trésorerie dont ils ont un besoin urgent, mais alors c’est une explication au fait que les compagnies aient eu tellement de difficultés à rembourser les billets sur les vols annulés pour cause de pandémie.
Air France n’est pas la seule compagnie à utiliser ce procédé. Elle n’est d’ailleurs pas la pire en matière d’affichage tarifaire pour le moins curieux.
Les compagnies « low cost » au premier rang desquels Vueling se répandent en publiant des tarifs à moins de 10 € qui ne couvrent même pas les taxes. Alors chaque transporteur ne veut surtout pas se laisser déborder dans les effets d’annonces. Et c’est ainsi que l’on met dans la tête des clients potentiels que le transport aérien n’a plus de valeur puisqu’on peut le vendre à de tels tarifs.
Or cette activité est extrêmement complexe à opérer. Elle réclame de considérables capitaux et un savoir faire incomparable. Il est dès lors normal que les prix reflètent les énormes difficultés qu’il faut vaincre pour simplement faire partir et arriver un avion à l’heure.
Il y a une dizaine de jours, j’ai acheté sur Air France un aller/retour entre Orly et Marseille pour le 23 novembre. Je l’ai payé 454,36 €. Cela m’a paru normal bien qu’un peu cher.
Air France n’est pas la seule compagnie à utiliser ce procédé. Elle n’est d’ailleurs pas la pire en matière d’affichage tarifaire pour le moins curieux.
Les compagnies « low cost » au premier rang desquels Vueling se répandent en publiant des tarifs à moins de 10 € qui ne couvrent même pas les taxes. Alors chaque transporteur ne veut surtout pas se laisser déborder dans les effets d’annonces. Et c’est ainsi que l’on met dans la tête des clients potentiels que le transport aérien n’a plus de valeur puisqu’on peut le vendre à de tels tarifs.
Or cette activité est extrêmement complexe à opérer. Elle réclame de considérables capitaux et un savoir faire incomparable. Il est dès lors normal que les prix reflètent les énormes difficultés qu’il faut vaincre pour simplement faire partir et arriver un avion à l’heure.
Il y a une dizaine de jours, j’ai acheté sur Air France un aller/retour entre Orly et Marseille pour le 23 novembre. Je l’ai payé 454,36 €. Cela m’a paru normal bien qu’un peu cher.