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Aérien : levée de boucliers contre la ''vignette'' Chirac !

entrée en vigueur au 1er juillet prochain


Comprise entre 1 et 40 euros par billet pour financer l'aide au développement, cette taxe adoptée hier mercredi en conseil des ministres entrera en vigueur à compter du 1er juillet 2006. A ce jour, seuls le Royaume Uni et le Chili devraient imiter prochainement la France alors que professionnels, compagnies et même les Français doutent de son efficacité. Dans le lynchage en règle de cette taxe généreuse, les réactions de soutien se font très rares.


Rédigé par Herve Ducruet - herve.ducruet@tourmag.com le Mercredi 23 Novembre 2005

Incorporé dans la loi de finances rectificatives, ce projet prévoit d'instaurer une taxe sur les billets d'avion destinée à aider les pays pauvres.
Incorporé dans la loi de finances rectificatives, ce projet prévoit d'instaurer une taxe sur les billets d'avion destinée à aider les pays pauvres.
Défendue bec et ongle par Jacques Chirac, le projet de loi sur la taxe de solidarité sur les billets d'avion a été adopté aujourd'hui au Conseil des ministres.

Incorporé dans la loi de finances rectificatives, il prévoit d'instaurer une taxe sur les billets d'avion destinée à aider les pays pauvres. Comprise entre 1 et 40 euros par billet, la taxe entrera en vigueur le 1er juillet 2006.

En classe économique, une taxe de 1 euro est prévue sur les billets pour les vols intérieurs et vers les pays de l'Union européenne. La taxe passe à 4 euros pour les vols hors d'Europe.

En première classe et classe affaires, elle passe à respectivement 10 et 40 euros. Le gouvernement prévoit de recueillir ainsi 210 millions d'euros par an, qui seront affectés à l'aide au développement.

Levée de boucliers : risque de 3.000 à 4.000 suppressions d'emplois ?

Malgré la générosité de cette mesure, le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle ne déchaîne pas l’enthousiasme.

Alors qu'une source française affirmait mardi que les pays « partants» étaient « plus de 70», le gouvernement a reconnu hier que seuls « le Royaume-Uni et le Chili ont annoncé qu'ils mettraient en œuvre prochainement cette contribution».

Hier, lors de la présentation des résultats, le PDG du groupe Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta, a exprimé des « réserves et des réticences», estimant que ce n'était « pas la bonne approche». Une opinion largement partagée par les compagnies aériennes.

La Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam) avait estimé que « la taxe de solidarité part d'un très bon sentiment…français», mais elle « demande aussi à l'Etat de calculer l'impact économique». Et d’agiter le spectre des licenciements, en évoquant le risque de 3.000 à 4.000 suppressions d'emplois.

Christian Blanc, ancien président d'Air France, n’a pas mâché ses mots en qualifiant la taxe de « très mauvaise idée. Cela me semble faire partie de la politique de l'illusion», a-t-il dit, car cette taxe « ne sera pas appliquée » et « la France sera seule».

Même nos compatriotes semblent sceptiques sur le bien fondé de celle-ci. Selon un sondage publié au mois d'octobre, seuls 49% des français seraient favorable à cette taxe, contre 45% qui y sont opposés.

« Ce projet n’est pas bon »


Pour Jean Pierre Mas, président du réseau Afat Voyages mais aussi responsable de la commission Air au Snav, « ce projet n’est pas bon. Politiquement, il illustre le manque de détermination de gouvernants qui n’ont pas le courage de leurs bonnes intentions : au lieu d’arbitrer dans le budget de l’état en faveur du développement, ils préfèrent repasser la patate chaude aux passagers du transport aérien. »

Selon Jean Pierre Mas, cette taxe créerait une double distorsion de concurrence « entre les compagnies aériennes de pays qui l’appliquent et celles des pays qui ne l’appliquent pas, et, en France métropolitaine, entre le transport aérien et le rail. »

Lors du dernier EVP organisé par American Express, Régis Chambert, le directeur France du Groupe avait avancé cette possibilité et rappelé que les taxes peuvent représenter actuellement jusqu’à 70 % du prix du billet. « Est-il nécessaire d’en rajouter », avait-il demandé ?

Et de rappeler que l’affectation directe d’une recette fiscale n’a pas toujours donné les résultats escomptés pour ses bénéficiaires supposés, comme ce fut le cas de la vignette auto destinée aux personnes âgées… qui n’en ont jamais vu la couleur.

« On se fout de la gueule du monde »

Seule voix discordante dans ce « lynchage » en règle, celle du patron de Voyageurs du Monde, Jean François Rial. « On se fout de la gueule du monde en utilisant de pareils argumentaires. ». Selon lui, la perte de 3 à 4000 emplois ne tient pas.

« On ne voit que cette taxe de 40 € qu’on agite comme un épouvantail. Cette somme sera perçue sur les classes business. Or, l’essentiel du trafic se fait sur la classe éco. Est ce qu’un 1 euro ou quatre de plus vont empêcher de voyager et mettre en péril toute une activité ? »

Pour la patron de Voyageurs du Monde, la taxation pourrait même aller plus loin. « Le train, le bateau, les compagnies pétrolières, toutes peuvent contribuer. Pour l’instant, il n’y a pas de projet. Mais toutes les activités « non délocalisables » peuvent être concernées. »

Et d’avancer comme possibilité : les transactions immobilières (au-delà d'un certain seuil), les carburants, les produits de luxe, la grande distribution (hors produits de première nécessité), les activités transformant des matières premières issues des pays concernés, etc.., « nos experts économiques en trouveront beaucoup d'autres… »

Pour Jean François Rial, cette taxe est d’abord un message fort vers les pays les plus déshérités. « Cela veut qu’on pense à vous, on s’occupe de vous. Et en tant que professionnel du tourisme, on doit être les premiers à s'intéresser à ces choses là. »

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Commentaires

1.Posté par thellier Jocelyne le 25/11/2005 09:32 | Alerter
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Si vraiment le transport devait être taxé, il faudrait penser à tout le transport : aérien, ferroviaire et autocar et pas seulement l'aérien.

Arrêtons de taxer le seul voyageur aérien, à croire que pour monter dans un avion, il faut montrer sa visa platine ou gold !!!
Pourquoi ne pas taxer les A/R eurostar de nos hommes d'affaires ??


2.Posté par egizia le 25/11/2005 17:20 | Alerter
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Je pense qu'il n'est pas utile de disposer d'une visa platine ou gold pour régler deux euros!
Les français donnent beaucoup d'agent pour l'humaniatire vient de révéler un rapport de la Croix Rouge!
Mais soudain ils refuseraient de payer quelques euros?
82 euros le Paris Nice. Non 84 euros!
Il va y avoir des milliers d'annulation!!!!
C'est la fin du tourisme et des voyages. Il va y avoir des milliers de chômeurs, des suicides en masse. Les petits enfants n'iront plus voir leurs grands mères à Tarbes. Ce sera l'apocalypse pour un euro!
C'est sûr. Et c'est de la faute de Chirac. Cessons de plaisanter en faisant de l'antichiraquisme; il y a des problèmes beaucoup plus graves à régler qu'une taxe dérisoire!!!
PS: La seule idée correcte émise ces jours-ci serait de taxer aussi les billets TGV...

3.Posté par Christian, salarié de l'aérien le 16/12/2005 01:10 | Alerter
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On etrangle d\'une main l\'agriculture des pays pauvres avec des subventions d\'etat qui incitent a surproduire, et de l\'autre on distribue genereusement l\'aumone prise dans le portefeuille de ceux qui travaillent.
Plus de taxe, plus de suventions et ainsi de suite. Mais au passage certains sauront tendre la main et saisir les opportunites comme toujours, dictatures amies et autres.
Quelques euros ce n\'est rien en effet qu\'une goutte d\'eau dans la mer du deficit.
Au diable la rigueur, ils paieront ces vilains passagers trop bien portants. Dites moi un +un cela fait-il toujours deux ? Et deux plus un ? SVP donnez-moi un euro par jour, un euro ce n\'est rien en effet, donc si je vous le prends, je ne vous prends rien.
PS: si vous avez des nouvelles au sujet de l\'utilisation cet argent qui va tomber comme une manne divine n\'hesitez pas à nous en faire part.


4.Posté par durafour henri le 28/02/2006 22:18 | Alerter
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Cette taxe ira comme toutes les autres dans la poche des assos et des notables africains... Chirac le sait.
Des milliards sont chaque annee distribues, pourquoi vouloir en donner encore...
Les pays pauvres n'auront rien, comme toujours...
Mais qu'on trouve encore de bonnes ames pour y croire me stupefie


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