Aeroflot : "Marseille-Moscou est une ligne faite pour durer..." selon Valérie Broquet

Notre-Dame de la Garde, protectrice des pêcheurs et des bateaux de Marseille, s'est trouvée de nouveaux appareils à protéger.

C'est depuis une terrasse de l'Intercontinental, avec en perspective la célèbre Basilique, que la cinquantaine d'agents de voyages a pu être sensibilisée à la nouvelle liaison d'Aeroflot.

En effet, la discrète compagnie russe, malgré presque 100 ans d'existence et une flotte ayant une moyenne d'âge de 4 ans, ouvrira le 1er juin 2019 la liaison entre Marseille et Moscou.

Au rythme de 5 vols par semaine les Provençaux, mais surtout les Russes, pourront bénéficier de cette ligne directe abandonnée par Air France en 2014.

"Moscou est principalement une ville d'import de touristes même si nous tablons sur une fréquentation de la liaison à 30% française", explique Julien Boullay, le responsable commercial de l'aéroport Marseille Provence.

Après cinq ans d'abandon, les vols entre les deux villes bénéficient non pas d'une, mais de deux compagnies en 2019, car Aigle Azur dessert la destination depuis le 25 mars.

Si ce double positionnement peut paraître étrange, "Moscou est la 2e ville après New York envoyant le plus de touristes à Marseille, sans avoir de vol direct" rapporte le responsable commercial.

Auparavant 30 000 Moscovites faisaient le trajet mais avec escale, ce retour d'Aeroflot est une aubaine et répond à un réel besoin, mais pas seulement russe...

"C'est un pays encore très intermédié, donc je pense que les agents de voyages français peuvent nous aider à remplir les avions", croit Julien Boullay.

L'attrait des Français pour le pays des tsars a été ravivé ces derniers mois.

"Nous n'avons laissé sur le tarmac aucun passager lors de la Coupe du monde de Foot. Le coup de com' a été un coup de maître", se félicite Valérie Broquet, représentante d'Aeroflot en France.

L'effet ballon rond a bien été réel sur la destination, malgré la faible présence des supporteurs des Bleus.

"Pour tout vous dire l'année dernière, j'ai réalisé une augmentation des réservations de 40% grâce au seul mois de juillet et la curiosité du public ne s'est pas éteinte," rapporte la représentante.

L'enthousiasme n'est pas l'apanage des habitants des rives de la Volga, les tour-opérateurs français se frottent aussi les mains.

Alexandre Levy, le délégué commercial d'Amslav dans le sud abonde en ce sens : "c'est une super opportunité pour nous de multiplier les ventes."

D'autant que la destination n'a plus à être présentée. "Les agents de voyages ont été sensibilisés à la Russie avec les nombreux reportages autour de la Coupe du Monde."

Le son de cloche est le même pour Perspectives TO qui s'attend à un effet booster, "car le manque était réel." Et si la réussite d'une ligne tient à la demande des voyageurs, son maintien dépendra aussi du remplissage des soutes avec le fret.

"C'est aussi un indice qui permet de pérenniser une ligne", précise Julien Boullay.

Et Aeroflot n'est pas venue pour un one shot, car Valérie Broquet réfléchit déjà à l'organisation d'un éductour en 2020. "Marseille-Moscou est une ligne faite pour durer, nous n'ouvrons pas des liaisons pour voir."

Le message est bien passé, aux agences de faire le travail.