La faillite d'Air Bourbon aura aussi des répercussions pour les professionnels
Les semaines à venir risquent d'être difficiles pour les milliers de passagers ayant achetés, des billets Air Bourbon. En effet, cette fois-ci c'est bel et bien fini, puisque le Tribunal vient de mettre un point final à l'aventure (hasardeuse) d'Eric Lazarus.
Des milliers de passagers (on parle de plus de 20 000 titres vendus) ayant acheté leur billet à Air Bourbon parfois des mois à l'avance, devaient voyager au cours des prochaines semaines, les vacances de l'été austral commençant mi-décembre à la Réunion.
Las ils risquent, pour la plupart, de ne pas récupérer leurs fonds. En effet, l'action de sequestre du SNAV n'aura pour effet que de bloquer une petite partie de l'argent des billets non volés, ceux-ci ayant été acquis parfois des mois à l'avance et déjà reversés en grande partie au transporteur.
Et cela même s'ils ont été achetés dans une agence de voyage...
Il faudra ajouter à la longue liste des passagers floués (c'est un euphémisme) ceux qui ont dû régler 300 euros de supplément pour pouvoir être rapatriés avec les vols d'Air Austral et Corsair.
Des milliers de passagers ne pourront pas récupérer leur mise
Le tribunal mixte de commerce de Saint-Denis avait prononcé vendredi son placement en redressement judiciaire pour une période de huit mois. Quelques heures après, le certificat de transporteur aérien de Air Bourbon avait été suspendu par le ministère des Transports à la suite de la démission d'un des dirigeants.
La compagnie ne pouvait plus "ni effectuer, ni affréter de vol, ni vendre de titres de transports", selon le ministère. De son côté, Airbus Industries, à qui Air Bourbon louait son avion, avait décidé de conserver l'appareil après une révision à Bruxelles, dans l'attente
de la décision du tribunal de commerce.
Air Bourbon était l'une des quatre compagnies aériennes desservant la Réunion et avait transporté en 2003 près de 10% des passagers derrière Air Austral (20%), Corsair (23%) et Air France (46%).
Créée en juin 2003 par un groupe d'actionnaires privés locaux à la tête duquel se trouvait Erick Lazarus, la compagnie a accusé un passif de 7 millions d'euros au bout de 16 mois d'activité pour un chiffre d'affaire de 46 millions d'euros. La perte est de l'ordre de 3 millions d'euros.
M. Lazarus avait expliqué ces difficultés financières par la sous-capitalisation de la société et la flambée des prix du pétrole. Au début du mois de décembre, près de 2.000 personnes avaient dû être rapatriées sur des avions affrétés par les pouvoirs publics en métropole et à la Réunion après la cessation d'activité de la compagnie le 26 novembre.
Il manquait 7 millions d'euros dans les caisses pour poursuivre
Air Bourbon employait 160 personnes à la Réunion et en métropole et assurait la liaison Réunion-métropole quatre fois par semaine avec un Airbus A 340, seul appareil de la compagnie. La compagnie avait déposé son bilan le 29 novembre en raison de graves difficultés financières, trois jours après sa cessation d'activité et l'annulation de ses vols entre La Réunion et la métropole.
Lors de son placement en redressement judiciaire, le tribunal avait nommé deux administrateurs judiciaires pour examiner les comptes de la société et lui présenter un premier rapport mercredi. C'est ce rapport qui a entraîné la liquidation de la compagnie, l'administrateur ayant considéré qu'il manquait 7 millions d'euros pour qu'elle puisse continuer son activité.
Présents au tribunal, des passagers d'Air Bourbon ont annoncé la création d'un collectif pour défendre leurs intérêts et tenter de se faire rembourser les billets achetés à la compagnie. "C'est un drame pour tout le monde, pour les passagers, les salariés, la Réunion", a déclaré le PDG d'Air Bourbon Eric Lazarus à sa sortie du tribunal.
Mais cette affaire nuit aussi gravement à la crédibilité des professionnels, en particulier aux agents de voyage ayant vendu Air Bourbon. En effet, certaines personnes leur reprochent (Cf Courrier des lecteurs) d'avoir continué à commercialiser une compagnie dont on savait depuis longtemps qu'elle connaissait des difficultés...
Autrement dit, c'est une fois de plus la Distribution qui portera le chapeau. Alors, avant de fiche complètement en l'air l'image de la profession, il serait temps que les instances nationales (Snav et APS en tête) se saisissent du dossier et réclament d'urgence la création d'un fonds de garantie pour les passagers. Des passagers trop souvent victimes des agissements "légers" sinon coupables de certains entrepreneurs...
Jean DA LUZ - redaction@tourmag.com
Des milliers de passagers (on parle de plus de 20 000 titres vendus) ayant acheté leur billet à Air Bourbon parfois des mois à l'avance, devaient voyager au cours des prochaines semaines, les vacances de l'été austral commençant mi-décembre à la Réunion.
Las ils risquent, pour la plupart, de ne pas récupérer leurs fonds. En effet, l'action de sequestre du SNAV n'aura pour effet que de bloquer une petite partie de l'argent des billets non volés, ceux-ci ayant été acquis parfois des mois à l'avance et déjà reversés en grande partie au transporteur.
Et cela même s'ils ont été achetés dans une agence de voyage...
Il faudra ajouter à la longue liste des passagers floués (c'est un euphémisme) ceux qui ont dû régler 300 euros de supplément pour pouvoir être rapatriés avec les vols d'Air Austral et Corsair.
Des milliers de passagers ne pourront pas récupérer leur mise
Le tribunal mixte de commerce de Saint-Denis avait prononcé vendredi son placement en redressement judiciaire pour une période de huit mois. Quelques heures après, le certificat de transporteur aérien de Air Bourbon avait été suspendu par le ministère des Transports à la suite de la démission d'un des dirigeants.
La compagnie ne pouvait plus "ni effectuer, ni affréter de vol, ni vendre de titres de transports", selon le ministère. De son côté, Airbus Industries, à qui Air Bourbon louait son avion, avait décidé de conserver l'appareil après une révision à Bruxelles, dans l'attente
de la décision du tribunal de commerce.
Air Bourbon était l'une des quatre compagnies aériennes desservant la Réunion et avait transporté en 2003 près de 10% des passagers derrière Air Austral (20%), Corsair (23%) et Air France (46%).
Créée en juin 2003 par un groupe d'actionnaires privés locaux à la tête duquel se trouvait Erick Lazarus, la compagnie a accusé un passif de 7 millions d'euros au bout de 16 mois d'activité pour un chiffre d'affaire de 46 millions d'euros. La perte est de l'ordre de 3 millions d'euros.
M. Lazarus avait expliqué ces difficultés financières par la sous-capitalisation de la société et la flambée des prix du pétrole. Au début du mois de décembre, près de 2.000 personnes avaient dû être rapatriées sur des avions affrétés par les pouvoirs publics en métropole et à la Réunion après la cessation d'activité de la compagnie le 26 novembre.
Il manquait 7 millions d'euros dans les caisses pour poursuivre
Air Bourbon employait 160 personnes à la Réunion et en métropole et assurait la liaison Réunion-métropole quatre fois par semaine avec un Airbus A 340, seul appareil de la compagnie. La compagnie avait déposé son bilan le 29 novembre en raison de graves difficultés financières, trois jours après sa cessation d'activité et l'annulation de ses vols entre La Réunion et la métropole.
Lors de son placement en redressement judiciaire, le tribunal avait nommé deux administrateurs judiciaires pour examiner les comptes de la société et lui présenter un premier rapport mercredi. C'est ce rapport qui a entraîné la liquidation de la compagnie, l'administrateur ayant considéré qu'il manquait 7 millions d'euros pour qu'elle puisse continuer son activité.
Présents au tribunal, des passagers d'Air Bourbon ont annoncé la création d'un collectif pour défendre leurs intérêts et tenter de se faire rembourser les billets achetés à la compagnie. "C'est un drame pour tout le monde, pour les passagers, les salariés, la Réunion", a déclaré le PDG d'Air Bourbon Eric Lazarus à sa sortie du tribunal.
Mais cette affaire nuit aussi gravement à la crédibilité des professionnels, en particulier aux agents de voyage ayant vendu Air Bourbon. En effet, certaines personnes leur reprochent (Cf Courrier des lecteurs) d'avoir continué à commercialiser une compagnie dont on savait depuis longtemps qu'elle connaissait des difficultés...
Autrement dit, c'est une fois de plus la Distribution qui portera le chapeau. Alors, avant de fiche complètement en l'air l'image de la profession, il serait temps que les instances nationales (Snav et APS en tête) se saisissent du dossier et réclament d'urgence la création d'un fonds de garantie pour les passagers. Des passagers trop souvent victimes des agissements "légers" sinon coupables de certains entrepreneurs...
Jean DA LUZ - redaction@tourmag.com