Un aéroport ''transformé'' en hôtel... Bourbon !
"Avec Jacqueline, nous sommes sur le pont depuis samedi. Je suis sur le réceptionniste et elle la directrice de l'hôtel", plaisante Daniel Clain, le responsable des pompiers de l'aéroport. A ses côtés Jacqueline Deroy, la dynamique "mamie" de la Croix Rouge, acquiesce, assurant que l'ambiance s'est nettement améliorée chez les passagers couchant à l'aéroport.
Depuis samedi, ils sont une soixantaine des voyageurs d'Air Bourbon à avoir trouvé refuge au premier étage de l'aéroport Roland Garros à Saint-Denis après l'annulation des vols de la petite compagnie réunionnaise.
Au total, ils sont près d'un millier à être bloqués dans l'île. Les uns devaient quitter la Réunion samedi dernier, d'autres dimanche, d'autres encore ce mardi. Ils ne partiront finalement que jeudi et vendredi sur des vols affrétés par la préfecture et les collectivités locales.
Près d'un millier de passagers bloqués dans l'île
"Ils sont passés par une phase de colère, puis par une phase de résignation avant de s'approprier leur lieu d'accueil", souligne Jacqueline Deroy. Allongés sur des lits de camp installés par l'armée, des passagers lisent, d'autres discutent dans une ambiance plutôt joyeuse.
Une grand-mère retraitée originaire de Scionzier (Haute-Savoie) se félicite même de ses conditions d'hébergement. "Nous avons droit à un petit déjeuner le matin, un repas le midi et le soir, la douche à l'aérogare fret, le tout gratuitement. Que demander de plus ?".
Seul avec deux enfants -Ryane, 11 ans et Adil 8 ans-, Fadila Rafai, 38 ans, employée de la polyclinique des Minguettes à Vénissieux, met en avant la "gentillesse et la solidarité" des Réunionnais. "Des gens nous ont apporté des fruits, d'autres ont proposé de nous loger, je leur tire mon chapeau", dit-elle. Et ce qui ne gâche rien, elle n'aura à payer ni pour elle, ni pour ses enfants, les 300 euros réclamés par passager pour le retour.
Air Bourbon a "continué à vendre des billets jusqu'au dernier moment"
Le conseil général qui a installé une cellule d'aide à l'aéroport, a pris entièrement ces frais à sa charge. Une centaine de passagers ont pu bénéficier de cette aide. "Nous sommes loin d'être les plus à plaindre", assurent de leur côté Fabien Brosse, 28 ans, chargé de mission dans un parc régional en Auvergne et sa compagne Audrey Pion, 27 ans, agent de voyage à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), en faisant allusion au rapatriement récent des Français de Côte d'Ivoire.
Le jeune couple déplore que la compagnie Air Bourbon ait "continué à vendre des billets jusqu'au dernier moment" mais il entend "prendre ça avec philosophie". Dans le hall de l'aéroport, un "collectif de passagers" a une appréciation différente. Sur une petite table, ils font remplir des fiches de renseignements aux voyageurs bloqués, en vue d'une action en justice contre Air Bourbon.
"On ne sait jamais, peut-être qu'on pourra se faire rembourser notre billet", confie sans grande illusion Cyril Descharles, chercheur à l'université de la Réunion.
Idriss ISSA (Afp) redaction@tourmag.com
Depuis samedi, ils sont une soixantaine des voyageurs d'Air Bourbon à avoir trouvé refuge au premier étage de l'aéroport Roland Garros à Saint-Denis après l'annulation des vols de la petite compagnie réunionnaise.
Au total, ils sont près d'un millier à être bloqués dans l'île. Les uns devaient quitter la Réunion samedi dernier, d'autres dimanche, d'autres encore ce mardi. Ils ne partiront finalement que jeudi et vendredi sur des vols affrétés par la préfecture et les collectivités locales.
Près d'un millier de passagers bloqués dans l'île
"Ils sont passés par une phase de colère, puis par une phase de résignation avant de s'approprier leur lieu d'accueil", souligne Jacqueline Deroy. Allongés sur des lits de camp installés par l'armée, des passagers lisent, d'autres discutent dans une ambiance plutôt joyeuse.
Une grand-mère retraitée originaire de Scionzier (Haute-Savoie) se félicite même de ses conditions d'hébergement. "Nous avons droit à un petit déjeuner le matin, un repas le midi et le soir, la douche à l'aérogare fret, le tout gratuitement. Que demander de plus ?".
Seul avec deux enfants -Ryane, 11 ans et Adil 8 ans-, Fadila Rafai, 38 ans, employée de la polyclinique des Minguettes à Vénissieux, met en avant la "gentillesse et la solidarité" des Réunionnais. "Des gens nous ont apporté des fruits, d'autres ont proposé de nous loger, je leur tire mon chapeau", dit-elle. Et ce qui ne gâche rien, elle n'aura à payer ni pour elle, ni pour ses enfants, les 300 euros réclamés par passager pour le retour.
Air Bourbon a "continué à vendre des billets jusqu'au dernier moment"
Le conseil général qui a installé une cellule d'aide à l'aéroport, a pris entièrement ces frais à sa charge. Une centaine de passagers ont pu bénéficier de cette aide. "Nous sommes loin d'être les plus à plaindre", assurent de leur côté Fabien Brosse, 28 ans, chargé de mission dans un parc régional en Auvergne et sa compagne Audrey Pion, 27 ans, agent de voyage à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), en faisant allusion au rapatriement récent des Français de Côte d'Ivoire.
Le jeune couple déplore que la compagnie Air Bourbon ait "continué à vendre des billets jusqu'au dernier moment" mais il entend "prendre ça avec philosophie". Dans le hall de l'aéroport, un "collectif de passagers" a une appréciation différente. Sur une petite table, ils font remplir des fiches de renseignements aux voyageurs bloqués, en vue d'une action en justice contre Air Bourbon.
"On ne sait jamais, peut-être qu'on pourra se faire rembourser notre billet", confie sans grande illusion Cyril Descharles, chercheur à l'université de la Réunion.
Idriss ISSA (Afp) redaction@tourmag.com