Tout n’est pas parfait dans la relation sociale des compagnies aériennes, mais tous les dirigeants que je connais sont peu enclins à discuter avec leurs pilotes tant ces derniers ont pour seul principe, non pas l’intérêt de la compagnie qui les paie, mais leurs seuls avantages catégoriels. © pixel974 - Fotolia.com
Je rappelle qu’un conflit grave a également opposé en début d’année les pilotes d’Iberia à leur direction et que, au final, c’est parce que les pilotes n’ont pas accepté la stratégie de redressement d’Alitalia que cette dernière a été au tapis.
Bon, il ne faut certainement pas imputer aux navigants tous les défauts des compagnies en difficulté.
Les directions y ont également leur part en n’ayant pas anticipé les évolutions du transport aérien pourtant largement prévisibles.
Mais enfin lorsqu’elles se réveillent, elles prennent dans l’ensemble les bonnes décisions, lesquelles vont toutes dans le même sens : obtenir de leurs salariés, au premier rang desquels les pilotes, qu’ils travaillent plus pour une rémunération modérée.
Cette stratégie certes un peu basique est la seule possible, mais elle entraîne inévitablement des suppressions de postes, condition indispensable à la diminution des charges. Et bien entendu, les salariés ne sont pas d’accord.
Bon, il ne faut certainement pas imputer aux navigants tous les défauts des compagnies en difficulté.
Les directions y ont également leur part en n’ayant pas anticipé les évolutions du transport aérien pourtant largement prévisibles.
Mais enfin lorsqu’elles se réveillent, elles prennent dans l’ensemble les bonnes décisions, lesquelles vont toutes dans le même sens : obtenir de leurs salariés, au premier rang desquels les pilotes, qu’ils travaillent plus pour une rémunération modérée.
Cette stratégie certes un peu basique est la seule possible, mais elle entraîne inévitablement des suppressions de postes, condition indispensable à la diminution des charges. Et bien entendu, les salariés ne sont pas d’accord.
Il convient d'agir
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On pourrait tenter de régler ces différents inéluctables par le dialogue social, mais il faut bien reconnaître que dans les pays latins, tout au moins, celui-ci est pour le moins défaillant.
En fait les dirigeants se réunissent entre eux et décident de la marche à suivre.
Et puis, vient le moment où il faut bien en parler aux intéressés et ces derniers reçoivent les décisions des directions comme des diktats.
N’ayant pas été associés aux réflexions, ils refusent tout simplement les conclusions, surtout s’ils sont impactés.
Seulement, peut-on faire autrement ?
Peut-on imaginer des réunions entre des catégories de personnel représentées par des syndicats qui ont des intérêts divergents et arriver à des conclusions unanimes et raisonnables ? Il ne faut pas se tromper de décisionnaires.
Les dirigeants doivent fixer la politique de la compagnie et la mettre en opération.
Les salariés, quels qu’ils soient doivent exécuter le métier pour lequel ils sont payés : les pilotes pour piloter, les hôtesses et stewards pour prendre soin des passagers à bord, les agents de handling pour assister les avions, les agents de réservation pour réserver et les commerciaux pour chercher les clients.
Si toutes les catégories de personnel veulent se mêler du travail des autres, le commandement et la bonne marche de la compagnie est tout simplement impossible.
Bien entendu il est hautement souhaitable qu’avant de prendre les décisions majeures, les directions consultent les représentants des salariés tout comme il est nécessaire d’expliquer pourquoi et sur quels critères la stratégie est fixée.
Mais une fois celle-ci arrêtée, les discussions ne sont plus possibles. Il convient d’agir, même si cela doit entraîner des sacrifices.
En fait les dirigeants se réunissent entre eux et décident de la marche à suivre.
Et puis, vient le moment où il faut bien en parler aux intéressés et ces derniers reçoivent les décisions des directions comme des diktats.
N’ayant pas été associés aux réflexions, ils refusent tout simplement les conclusions, surtout s’ils sont impactés.
Seulement, peut-on faire autrement ?
Peut-on imaginer des réunions entre des catégories de personnel représentées par des syndicats qui ont des intérêts divergents et arriver à des conclusions unanimes et raisonnables ? Il ne faut pas se tromper de décisionnaires.
Les dirigeants doivent fixer la politique de la compagnie et la mettre en opération.
Les salariés, quels qu’ils soient doivent exécuter le métier pour lequel ils sont payés : les pilotes pour piloter, les hôtesses et stewards pour prendre soin des passagers à bord, les agents de handling pour assister les avions, les agents de réservation pour réserver et les commerciaux pour chercher les clients.
Si toutes les catégories de personnel veulent se mêler du travail des autres, le commandement et la bonne marche de la compagnie est tout simplement impossible.
Bien entendu il est hautement souhaitable qu’avant de prendre les décisions majeures, les directions consultent les représentants des salariés tout comme il est nécessaire d’expliquer pourquoi et sur quels critères la stratégie est fixée.
Mais une fois celle-ci arrêtée, les discussions ne sont plus possibles. Il convient d’agir, même si cela doit entraîner des sacrifices.
La défense de leurs intérêts met en péril l'entreprise
Tout n’est pas parfait dans la relation sociale des compagnies aériennes, mais tous les dirigeants que je connais sont peu enclins à discuter avec leurs pilotes tant ces derniers ont pour seul principe, non pas l’intérêt de la compagnie qui les paie, mais leurs seuls avantages catégoriels.
Cela est d’ailleurs curieux car les pilotes sont des gens parfaitement éduqués et responsables tant qu’il s’agit de leurs appareils.
Ils ont en charge de mener à bon port leurs centaines de passagers dans des machines qui coûtent plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de millions de dollars.
Personne ne conteste leurs capacités à exercer leur métier, et c’est bien ainsi. Et dans leur métier, ils sont en permanence amenés à anticiper en pilotant des avions qui volent à 900 km/h.
Pourquoi donc ne sont-ils pas capables de se comporter de la même manière dès lors qu’ils sortent de leurs appareils ?
Pourquoi ne voient-ils pas, ou s’ils le voient n’acceptent-ils pas les nécessaires évolutions de leurs conditions d’emploi ? Après tout, leur métier a sensiblement évolué au cours des années.
Il a peu de choses en commun entre le pilotage d’un Boeing 707 de première génération et au Airbus 380. Si la responsabilité est la même, voire même supérieure, l’assistance au pilotage dont ils bénéficient maintenant n’est pas comparable à ce qu’ont eu leurs prédécesseurs.
Pourquoi ne voient-ils pas que la seule défense de leurs intérêts catégoriels met en danger l’entreprise même qui les fait vivre ?
Cela est d’ailleurs curieux car les pilotes sont des gens parfaitement éduqués et responsables tant qu’il s’agit de leurs appareils.
Ils ont en charge de mener à bon port leurs centaines de passagers dans des machines qui coûtent plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de millions de dollars.
Personne ne conteste leurs capacités à exercer leur métier, et c’est bien ainsi. Et dans leur métier, ils sont en permanence amenés à anticiper en pilotant des avions qui volent à 900 km/h.
Pourquoi donc ne sont-ils pas capables de se comporter de la même manière dès lors qu’ils sortent de leurs appareils ?
Pourquoi ne voient-ils pas, ou s’ils le voient n’acceptent-ils pas les nécessaires évolutions de leurs conditions d’emploi ? Après tout, leur métier a sensiblement évolué au cours des années.
Il a peu de choses en commun entre le pilotage d’un Boeing 707 de première génération et au Airbus 380. Si la responsabilité est la même, voire même supérieure, l’assistance au pilotage dont ils bénéficient maintenant n’est pas comparable à ce qu’ont eu leurs prédécesseurs.
Pourquoi ne voient-ils pas que la seule défense de leurs intérêts catégoriels met en danger l’entreprise même qui les fait vivre ?
Certes il y aura toujours besoin de pilotes, et de plus en plus.
Mais les conditions d’emploi de ceux qui arrivent maintenant sur le marché ne seront plus aussi favorables que celles de leurs aînés.
Les exemples abondent de compagnies liquidées parce que les conflits sociaux les ont mis à plat. Ce n’est l’intérêt de personne et d’abord pas celui des pilotes.
Il vaut mieux consentir des efforts pour maintenir la prospérité des compagnies, plutôt que de les voir disparaître et alors de tout perdre.
Mais les conditions d’emploi de ceux qui arrivent maintenant sur le marché ne seront plus aussi favorables que celles de leurs aînés.
Les exemples abondent de compagnies liquidées parce que les conflits sociaux les ont mis à plat. Ce n’est l’intérêt de personne et d’abord pas celui des pilotes.
Il vaut mieux consentir des efforts pour maintenir la prospérité des compagnies, plutôt que de les voir disparaître et alors de tout perdre.
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com.