Le transport aérien français est malade, très malade. Continuons à surtout ne rien faire et nous connaissons d’avance le résultat : disparition du pavillon national, déferlante des transporteurs étrangers sur le territoire national. - Photo UE
Le bras de fer historique entre les pilotes et la direction d’Air France vient de se terminer.
Ce n’est pas trop tôt, d’autant plus qu’il s’agit d’ un conflit pour rien, où il n’y a, à la sortie, que des perdants.
D’abord les pilotes qui n’ont pas obtenu, et c’est heureux, le contrat unique qu’ils souhaitaient imposer à la direction.
Ensuite la direction d’Air France/KLM qui a dû retirer son projet de Transavia Europe.
Enfin la compagnie qui sort exsangue de cette grève avec près de 500 millions d'euros de pertes.
Je pourrai ajouter au titre des désastres les conséquences pour les fournisseurs de service, à commencer par Aéroports de Paris qui n’a pas encore chiffré publiquement son manque à gagner.
Mais en comptant les frais de touchée, les taxes passagers, les redevances des commerces, cela doit faire une somme rondelette, en tous cas plusieurs dizaines de millions d’euros.
Je n’oublie pas non plus les agences de voyages, les commerçants, les loueurs de voitures, les sociétés de catering et bien entendu les clients condamnés à annuler ou à reporter leurs voyages parfois avec des conséquences dramatiques sur le déroulement de leurs affaires.
Bref c’est la catastrophe sur toute la ligne.
Ce n’est pas trop tôt, d’autant plus qu’il s’agit d’ un conflit pour rien, où il n’y a, à la sortie, que des perdants.
D’abord les pilotes qui n’ont pas obtenu, et c’est heureux, le contrat unique qu’ils souhaitaient imposer à la direction.
Ensuite la direction d’Air France/KLM qui a dû retirer son projet de Transavia Europe.
Enfin la compagnie qui sort exsangue de cette grève avec près de 500 millions d'euros de pertes.
Je pourrai ajouter au titre des désastres les conséquences pour les fournisseurs de service, à commencer par Aéroports de Paris qui n’a pas encore chiffré publiquement son manque à gagner.
Mais en comptant les frais de touchée, les taxes passagers, les redevances des commerces, cela doit faire une somme rondelette, en tous cas plusieurs dizaines de millions d’euros.
Je n’oublie pas non plus les agences de voyages, les commerçants, les loueurs de voitures, les sociétés de catering et bien entendu les clients condamnés à annuler ou à reporter leurs voyages parfois avec des conséquences dramatiques sur le déroulement de leurs affaires.
Bref c’est la catastrophe sur toute la ligne.
La France, un des très rares pays sans compagnie low cost
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Alors on peut se demander comment il faut s’y prendre pour adapter le transport aérien français aux nouvelles conditions économiques dictées par la mondialisation des échanges et par l’arrivée de nouveaux modèles de transport.
On peut toujours se voiler la face, dire que nos frontières nous protègeront comme pour le nuage de Tchernobyl, expliquer qu’il est illusoire de bousculer un modèle qui est à bout de souffle et qui ne peut que générer des résultats calamiteux.
Oui, mais cela ne changera rien à la marche du monde.
La France est malade de son transport aérien. Elle n’est d’ailleurs pas la seule en Europe : l’Italie et dans une moindre mesure la Scandinavie sont frappées du même mal.
Les corporatismes empêchent ces pays de rejoindre la marche des autres.
Il est, par exemple, frappant de constater que la France est un des très rares pays à ne pas disposer d’un transporteur « low cost » digne de ce nom.
Les Anglais ont EasyJet, les Irlandais, Ryanair, les Allemands, Germanwings et Air Berlin, les Espagnols Vueling, les Grecs Aegean, les Norvégiens Norwegian, les Turcs Pégasus et même les Hongrois Wizz Air, même les Italiens ont Volotea.
On peut toujours se voiler la face, dire que nos frontières nous protègeront comme pour le nuage de Tchernobyl, expliquer qu’il est illusoire de bousculer un modèle qui est à bout de souffle et qui ne peut que générer des résultats calamiteux.
Oui, mais cela ne changera rien à la marche du monde.
La France est malade de son transport aérien. Elle n’est d’ailleurs pas la seule en Europe : l’Italie et dans une moindre mesure la Scandinavie sont frappées du même mal.
Les corporatismes empêchent ces pays de rejoindre la marche des autres.
Il est, par exemple, frappant de constater que la France est un des très rares pays à ne pas disposer d’un transporteur « low cost » digne de ce nom.
Les Anglais ont EasyJet, les Irlandais, Ryanair, les Allemands, Germanwings et Air Berlin, les Espagnols Vueling, les Grecs Aegean, les Norvégiens Norwegian, les Turcs Pégasus et même les Hongrois Wizz Air, même les Italiens ont Volotea.
Relation consanguine entre Air France et le gouvernement
Ce n’est certainement pas dû à une absence de marché.
Les compagnies étrangères l’ont bien compris. Elles viennent allègrement se servir dans notre clientèle. Ce n’est pas non plus à cause d’une quelconque contrainte géographique ou d’exploitation.
Les responsables actuels sont tout à fait capables de mettre en place une exploitation aussi performante que celle de nos voisins européens.
Non, la situation catastrophique actuelle s’explique par le passé.
Depuis sa création, il y a eu une relation de quasi consanguinité entre la compagnie nationale et le gouvernement par le biais de la DGAC.
Cette dernière à tout fait pour protéger Air France de la concurrence, en clair la compagnie a fonctionné sous la tente à oxygène qui la préservait des pollutions externes.
Et tout le monde s’en est bien accommodé, pensant que cette situation n’aurait pas de fin.
Les compagnies étrangères l’ont bien compris. Elles viennent allègrement se servir dans notre clientèle. Ce n’est pas non plus à cause d’une quelconque contrainte géographique ou d’exploitation.
Les responsables actuels sont tout à fait capables de mettre en place une exploitation aussi performante que celle de nos voisins européens.
Non, la situation catastrophique actuelle s’explique par le passé.
Depuis sa création, il y a eu une relation de quasi consanguinité entre la compagnie nationale et le gouvernement par le biais de la DGAC.
Cette dernière à tout fait pour protéger Air France de la concurrence, en clair la compagnie a fonctionné sous la tente à oxygène qui la préservait des pollutions externes.
Et tout le monde s’en est bien accommodé, pensant que cette situation n’aurait pas de fin.
Le transport aérien français est malade, très malade...
C’est ainsi que les pilotes ont pu sans discontinuer demander encore et toujours plus… et obtenir satisfaction.
C’est comme cela que l’on a gelé Orly pour éviter une concurrence potentielle à laquelle Air France ne semblait pas pouvoir faire face.
C’est de cette manière que les dirigeants ont passé plus de temps à protéger leur territoire qu’à forger un instrument de conquête capable de lutter à armes égales avec les concurrents.
C’est enfin comme cela que dès qu’une initiative un peu imaginative est envisagée, comme par exemple utiliser les facilités du droit européen pour diminuer des charges incompatibles avec la gestion d’une compagnie aérienne moderne, tout le monde se met en travers à commencer par les premiers intéressés.
Le transport aérien français est malade, très malade.
De sérieux avertissements ont été lancés par les instances syndicales : la FNAM et le SCARA. Continuons à surtout ne rien faire et nous connaissons d’avance le résultat : disparition du pavillon national, déferlante des transporteurs étrangers sur le territoire national.
Les conditions du code du travail ont peu de chances d’être modifiées avant l’échéance.
Il faut se rendre à l’évidence : c’est par l’utilisation des facilités européennes, autrement dit la délocalisation d’emplois que le transport aérien français aura quelques chances de survivre.
Le plut tôt on aura compris cela, le mieux ce sera.
C’est comme cela que l’on a gelé Orly pour éviter une concurrence potentielle à laquelle Air France ne semblait pas pouvoir faire face.
C’est de cette manière que les dirigeants ont passé plus de temps à protéger leur territoire qu’à forger un instrument de conquête capable de lutter à armes égales avec les concurrents.
C’est enfin comme cela que dès qu’une initiative un peu imaginative est envisagée, comme par exemple utiliser les facilités du droit européen pour diminuer des charges incompatibles avec la gestion d’une compagnie aérienne moderne, tout le monde se met en travers à commencer par les premiers intéressés.
Le transport aérien français est malade, très malade.
De sérieux avertissements ont été lancés par les instances syndicales : la FNAM et le SCARA. Continuons à surtout ne rien faire et nous connaissons d’avance le résultat : disparition du pavillon national, déferlante des transporteurs étrangers sur le territoire national.
Les conditions du code du travail ont peu de chances d’être modifiées avant l’échéance.
Il faut se rendre à l’évidence : c’est par l’utilisation des facilités européennes, autrement dit la délocalisation d’emplois que le transport aérien français aura quelques chances de survivre.
Le plut tôt on aura compris cela, le mieux ce sera.
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com..
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com..