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Air Méditerranée : des zones d’ombre planent sur la liquidation judiciaire

Mystères autour d'Hermès Airlines, la filiale grecque


Plusieurs zones d’ombre subsistent après la faillite de la compagnie Air Méditerranée, notamment autour de sa filiale grecque Hermès Airlines, qui pourrait renaître sous le nom d'Olympus Airways. Quant à Antoine Ferretti, son ancien PDG, il n'est pas totalement sur la paille. Il est en effet actionnaire d'AviFrance, un courtier aérien dont le principal client, Travel Service, était l'un des plus gros concurrents d'Air Méditerranée.


le Dimanche 3 Avril 2016

La compagnie Hermès ne serait pas morte. Selon certaines sources, ses employés auraient même reçu une formation pour être qualifiés sur les appareils d'une toute nouvelle compagnie grecque : Olympus Airways - © Mopic - Fotolia.com
La compagnie Hermès ne serait pas morte. Selon certaines sources, ses employés auraient même reçu une formation pour être qualifiés sur les appareils d'une toute nouvelle compagnie grecque : Olympus Airways - © Mopic - Fotolia.com
La disparition d’Air Méditerranée a laissé un grand vide dans le ciel français.

Ses principaux clients, les tour-opérateurs, ont mobilisé leurs équipes afin de trouver des alternatives pour opérer le programme estival.

Parmi les transporteurs qui auraient "profité" de cette faillite, un nom revient très souvent. Il s’agit de Travel Service, plus connu sous le nom de SmartWings.

Travel Service a doublé ses chiffres sur le marché français

Ce transporteur tchèque a quasiment doublé ses chiffres sur le marché français, passant de 263 657 passagers en 2014 (source DGAC) à plus de 450 000 voyageurs en 2015.

Pour cet été, il opère au départ de la plupart des grands aéroports français pour le compte des tour-opérateurs (Paris CDG et Orly, Bâle-Mulhouse, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Deauville, Lille, Lyon, Marseille, Metz, Nantes, Toulouse).

Parmi ses destinations de prédilection : les Canaries, un archipel auparavant bien desservi par Air Méditerranée.

En France, le plus important affréteur de Travel Service est Travel Europe. Helmut Gschwentner, son directeur général, nous confirme travailler avec eux depuis de longues années. Ces dernières semaines, il aurait été contacté par d’autres tour-opérateurs pour s’enquérir de la réputation du transporteur tchèque.

Thalasso n°1 est également un client important, avec un Boeing 737 affrété toute la saison d’été.

Mais le tour-opérateur ne contracte pas en direct, préférant utiliser les services du courtier AviFrance. « Lors de la faillite d’Air Méditerranée, AviFrance a joué parfaitement son rôle, prenant à sa charge les coûts de reprotection de nos passagers », assure-t-on chez Thalasso n°1.

Un geste non négligeable lorsqu’on connait le montant d’une telle opération : près de 3 millions d’euros, par exemple, pour Laurent Abitbol (Marietton).

Antoine Ferretti, actionnaire d'AviFrance : un conflit d'intérêts ?

Jean-Noël Brodu, le PDG d’AviFrance, refuse toutefois de nous préciser ce qu'il a déboursé pour remplacer les vols d'Air Méditerranée. Il faisait d'ailleurs tout son possible pour ne pas travailler avec cette compagnie, craignant l’épée de Damoclès de la faillite.

Basé à Toulouse, AviFrance est un courtier spécialisé dans la location d’avions à la demande depuis une vingtaine d’années.

Il joue le rôle de consolidateur pour les TO dans un marché de plus en plus éclaté.

Une entreprise en excellente santé financière avec un chiffre d’affaires de 37.5 millions d’euros l’an passé (exercice clos au 31 mars 2015), en hausse de 27% pour un résultat net de 228 110 euros.

AviFrance possède deux actionnaires principaux : le PDG, Jean-Noël Brodu, et l’entreprise LMMAF, une holding qui appartient à Antoine Ferretti, l’ex-PDG d’Air Méditerranée.

Nous l'avons interrogé sur un éventuel conflit d’intérêts entre Air Méditerranée et Avi France, dont le principal client, Travel Service est un sérieux concurrent de la défunte compagnie. Nous n’avons pas obtenu de réponse.

Impossible également de savoir si l’ex-PDG envisage d'intégrer l’équipe du courtier. Une éventualité qui ne réjouit pas Jean-Noël Brodu.

« Je reste l’actionnaire principal de mon entreprise et je n’ai aucune obligation. J’attendrai d’abord de voir les propositions d’Antoine Ferretti pour le développement d’Avi France ».

Les mystères d'Hermès Airlines, la filiale grecque

Autre zone d’ombre dans la disparition d’Air Méditerranée, le sort de sa filiale grecque : Hermès Airlines.

Lors de sa création en mai 2011, Antoine Ferretti l’avait présentée comme une alternative pour relancer l’activité de la compagnie.

Cinq ans plus tard, force est de constater que le « remède » grec n’aura pas eu l’effet escompté. Au contraire, selon certaines sources, Hermès serait débiteur de 6 millions d’euros auprès de sa maison mère. Rappelons qu'Air Méditerranée accumulait une perte totale de 60 millions d’euros.

Cet argent aurait peut-être permis de payer une partie des cotisations sociales, qui ne sont plus réglées depuis décembre 2015 pour les pilotes, et depuis plus de dix mois pour les PNC.

Malgré la faillite de sa maison mère, Hermès Airlines n’a pas stoppé ses activités, contrairement à ce qu’affirme Antoine Ferretti dans une interview donnée au Quotidien du Tourisme.

Olympus Airways, le successeur d'Hermès Airlines ?

Hermès n’aurait plus que deux appareils en activité : un Airbus A321-211 (SX-BHT) qui serait stocké par Air Moldova et un Boeing 737-5L9 SX-BHR volant pour le compte de Daallo Airlines, une compagnie aérienne privée de Somalie.

Ce même Boeing est actuellement en vente en tant qu’actif de la compagnie Air Méditerranée sur le site du liquidateur judiciaire. Il est estimé à 2 millions d’euros.

Au lieu de rester sagement sous scellé à l'aéroport de Tarbes, il vole pour Daallo Airlines. Certains craignent que le liquidateur ne puisse récupérer l’appareil une fois vendu.

« Il existe des équipes de spécialistes qui récupèrent les avions. Ils s’introduisent de nuit dans les aéroports, forcent la porte avant de repartir avec », nous assure un spécialise de l’aérien.

Hermès n’est donc pas morte. Selon certaines sources, ses employés auraient même reçu une formation pour être qualifiés sur les appareils d'une toute nouvelle compagnie grecque : Olympus Airways (à pas confondre avec Olympic Air, née de la privatisation d’Olympic Airlines).

Une retraite dorée dans les îles grecques pour A. Ferretti ?

Olympus Airways est un nouveau transporteur, dont le site Internet est encore en construction.

Il aurait reçu son AOC à l’automne 2015 et son premier appareil, un Boeing 737-500 SX-BDV, provient justement d’Hermès.

Cet avion est désormais inscrit dans la flotte de la compagnie Aerovista, mais devrait intégrer celle d’Air Libya prochainement.

Le 17 mars dernier, Olympus Airways aurait reçu un A319-100 provenant du loueur AerCap, avec lequel elle pourrait opérer pour le compte de la compagnie PeopleFly. Mais le site de cette compagnie italienne est pour l’instant à l’arrêt.

La situation d'Olympus Airways, manifestement liée à Hermès, reste donc bien mystérieuse et confuse.

Signalons que la compagnie n'est pas totalement inconnue sur le marché français. Elle aurait contacté certains tour-opérateurs autour du 15 février dernier (jour de la faillite d'Air Méditerranée) afin de leur proposer une collaboration.

Malgré nos relances, Antoine Ferretti n'a pas souhaité répondre à nos questions à ce sujet.

Lorsqu'il évoque son avenir, dans l’interview donnée au Quotidien du Tourisme, il assure qu’il ferait « un mauvais salarié » et que ses compétences « se situent dans l'univers du transport aérien ».

Certains s'imaginent déjà qu'il se prépare une retraite dorée dans les îles grecques, à la tête d’une nouvelle compagnie.

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Commentaires

1.Posté par MICMAC le 04/04/2016 09:27 | Alerter
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mais qu'est ce que c'est que ce bin's ?

2.Posté par Julie le 04/04/2016 19:50 | Alerter
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Jolie coup de maître !!!
Bravo Antoine,
Alors tout était monté de toutes pièces et nous qui avions pourtant tout donné jusqu' à la dernière seconde !!!!!
Hé oui, un salarié qui fait une petite erreur est tout de suite licencié, un patron qui détruit sa boîte fait licencié tous les salariés et en plus il va faire bronzette au soleil et pense continuer a travailler avec les cendres d'airmed

J'applaudis et encore bravo

Une des salariés qui était fidèle jusqu' à la fin mais finalement bien trompée

3.Posté par Iree le 04/04/2016 22:12 | Alerter
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Beau travail d'investigation...

Nul doute que l'Antoine rebondira : il y a encore dans le tourisme bien trop de gens de ce calibre (voir l'ancien Amerimex)... Son interview au Quotidien était surréaliste : ses problèmes semblaient venir de ses propres employés... On voit comment il s'en est occupé...

4.Posté par Bobby le 20/02/2017 08:36 | Alerter
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Il parait que les avions vendus aux encheres n'ont jamais ete payés. Quant a la vente des pieces elle n'est jamais intervenue....curieux

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