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Airbnb serait-elle victime d’un sentiment de toute puissance ?

La chronique de Josette Sicsic (Touriscopie)


La plate-forme Airbnb n'en ferait-elle pas trop ? Sous ses airs d'entreprise modèle, cherchant le bonheur de tous, la start-up n’est pas décidée à se priver d’une part du gâteau touristique. Et le revers de la médaille n'est pas loin pour quiconque décide d'utiliser ses services... Josette Sicsic nous livre son analyse.


Rédigé par Josette Sicsic le Vendredi 30 Octobre 2015

On est loin des valeurs collaboratives et de partage des débuts, mais bel et bien en face d’une puissante entreprise qui, sous des apparences bienfaitrices et courtoises, s’est engagée dans un vaste jeu de dupes - DR : Capture d'écran Airbnb
On est loin des valeurs collaboratives et de partage des débuts, mais bel et bien en face d’une puissante entreprise qui, sous des apparences bienfaitrices et courtoises, s’est engagée dans un vaste jeu de dupes - DR : Capture d'écran Airbnb
Est-ce la jeunesse de ses dirigeants qui les conduit à une telle voracité ?

Certes, Airbnb est une success story. Nul ne le contestera. Mais quelque chose nous dit que la start-up californienne en fait peut être un peu trop.

Trop, vis-à-vis des médias sur lesquels elle déverse ses flots d’informations parfaitement léchées, faisant d’elle une entreprise modèle, cherchant le bonheur de tous.

Des offreurs tout d’abord, auxquels elle propose de « gagner de l’argent » et des locataires auxquels elle propose désormais toutes sortes de services additionnels : gestion de leur location, conciergerie, ménage, assurances et désormais des visites touristiques thématisées en fonction de leurs goûts.

Une information révélée par le site TNV confirme, en effet, qu’Airbnb s’attaque à San Francisco, à l’offre de visites touristiques, sous la forme de forfaits de quelques jours.

Ce qui est de bonne guerre par rapport au client du site. Mais, de moins bonne guerre, par rapport aux agences réceptives qui pourraient voir d’un mauvais œil l’arrivée d’un nouveau concurrent, plutôt déloyal !

Le géant a racheté le voyagiste Vamo

Josette Sicsic - DR
Josette Sicsic - DR
Ce sont, en effet, les hébergeurs qui mettent au point ces nouveaux produits comprenant repas et navette depuis l’aéroport, le tout à un tarif non négligeable : 750 dollars tout de même !

Et, pour dégager le site de toute responsabilité, ce sont les mêmes hébergeurs qui signent le contrat avec leurs clients et se font rémunérer ! De quoi arrondir vraiment leurs fins de mois.

Interrogés sur ce nouveau service, les dirigeants d’Airbnb évoquent pour le moment une expérimentation de plus au service de leurs clients, qui pourrait ne pas avoir de suite… Sauf que le géant a aussi racheté Vamo, un voyagiste !

Après le tourisme d’affaires, on le voit, la start-up n’est pas décidée à se priver d’une part du gâteau touristique.


Sur tous les fronts, elle se démène pour capter la totalité d’un marché sur lequel elle est solidement installée.

Mais, sûre de son bon droit et sans doute victime d’un sentiment de toute puissance, elle n’a pas évité quelques faux pas.

Parmi les derniers, notons sa campagne de publicité, toujours à San Francisco, incitant la municipalité à utiliser à bon escient les taxes qu’elle lui reverse : amélioration des pistes cyclables, des bibliothèques… Les gurus d’Airbnb se voyaient bien en donneurs de leçons et en conseillers !

Mais, la campagne a tellement choqué qu’elle a du être très vite retirée. Il faut dire que la population de la ville, elle-même, l’a vue d’un mauvais œil et s’est élevée contre cette intrusion dans les affaires locales.

Une puissante entreprise engagée dans un vaste jeu de dupes

Si l’on ajoute que les bad comments commencent également à fleurir un peu partout sur la toile, en provenance des offreurs choqués par le ton directif du site et ses méthodes coercitives et, en provenance des utilisateurs agacés par des pratiques un peu « border line », on comprendra que le vent peut rapidement tourner.

En effet, nul n’ignore plus que l’argent d’une location sur un hébergement est engrangé par la start-up pendant des semaines voire des mois avant d’être reversé à l’offreur. Lequel argent évidemment ne reste pas inerte sur son compte mais lui rapporte de gros intérêts.

Nul n’ignore non plus que les taux de change pour une même location sont fixés par la start-up, à son avantage et pas à celui du client, etc., etc.

On est donc de plus en plus loin des valeurs collaboratives et de partage des débuts, mais bel et bien en face d’une puissante entreprise qui, sous des apparences bienfaitrices et courtoises, s’est engagée dans un vaste jeu de dupes.

Encore un détail : pour son prochain congrès à Paris, mi-novembre, Airbnb facture la participation à l’événement. Y compris pour les hôtes, grâce auxquels le site peut faire ses affaires !

Dernier détail : parmi de nombreux speakers, pas un n’est français ! Mépris ? Arrogance ? Et dire que la mairie de Paris déroule son tapis rouge aux Airbnb boys sous prétexte qu’ils lui reverseront enfin une taxe de séjour !

Oui, tout le monde en fait trop. Or, à vouloir s’approcher trop près du soleil, d’autres se sont brulé les ailes !

Lire aussi : Touriscopie. N°181. Voir site : www.touriscopie.fr

Pour en savoir plus, abonnez-vous à Touriscopie - version papier et www.touriscopie.fr

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Tags : sicsic
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Commentaires

1.Posté par Pascal le 30/10/2015 12:12 | Alerter
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Tout à fait d'accord avec l'article
Sauf que "Lequel argent évidemment ne reste pas inerte sur son compte mais lui rapporte de gros intérêts."
Écrire ça quand on sait que les taux monétaires sont proches de zéro, c'est utiliser les mêmes méthodes qu'eux. Et c'est très dommage quand on veut les dénoncer...

2.Posté par Sarah le 30/10/2015 12:53 | Alerter
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Ce qui est le plus grave dans cet article, c'est qu'il distille l'idée que développer une entreprise en proposant de nouveaux services, c'est mal. Gagner de l'argent c'est mal. Et venir à Paris et pas parler français (ô rage !), c'est le pompom.
Heuuuuu laissez moi deviner, qui a bien pu écrire un article pareil ?? Je parie que c'est un français ! :D

3.Posté par Pimprenelle le 30/10/2015 15:33 | Alerter
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C'est ni plus ni moins que le modèle IKEA appliqué au tourisme. Combien de magasin de meubles avaient un restaurant intégré avant l'arrivée du géant suédois? Combien proposaient la garde des enfants pendant que les parents faisaient leurs courses?
Le concept et simplissime: jour la carte du plaisir et laisser les clients se concentrer sur l'essentiel. La clientèle d'AirBnB est là pour découvrir la culture locale? Vivre comme un autochtone? Dépenser moins? Pourquoi lui proposer des hôtels 5***** avec un design standardisé? Il veut une visite de la ville en compagnie d'un habitant? Pourquoi lui imposer un circuit dans les autocars? Il veut goûter au meilleur jambon de Paris ou la meilleure pizza de Naples? Pourquoi lui imposer la 1/2 pension au restaurant du Club ou de l'hôtel?

Quant aux conditions financières, je ne crois pas qu'ils ont de quoi rougir. En France même, quand on voit ce que certains réseaux imposent à leurs fournisseurs, ça fait hurler. Et même plus, quand on voit ce que certains TO imposent à leurs réceptifs locaux ça fait sourire quand on voit ce qui est écrit dans l'article. Pour information, il est tout à fait "normal" qu'un réceptif facture après le retour des clients et que le TO paye son réceptif à 60 jours fin du mois. Exemple: un client arrive au Maroc le 27 mai et il part le 3 juin. Le réceptif facture au TO que le 1er juillet et il sera payé 60 jours après, c'est à dire fin août. Alors que l'argent a été encaissé bien avant. Mais ça, ça n'émue personne. Mais qu'AirBnB paye l'hébergeur 2 mois après, c'est scandaleux.

Je m'arrête là mais j'ai relevé d'autres inexactitudes.

4.Posté par Christian Jean le 30/10/2015 16:57 | Alerter
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Désastreux de constater que les commentaires 2 et 3 sont incapables de lire convenablement ...

5.Posté par manu le 03/11/2015 15:55 | Alerter
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Je suis un peux surpris en lisant cet article car il y a plein d'erreurs.

"En effet, nul n’ignore plus que l’argent d’une location sur un hébergement est engrangé par la start-up pendant des semaines voire des mois avant d’être reversé à l’offreur. Lequel argent évidemment ne reste pas inerte sur son compte mais lui rapporte de gros intérêts. "

FAUX, l'argent est déposé sur un compte sequestre, donc l'argent ne travaille pas. Le modele economique d'airbnb est basé sur les frais de mises en relation.


"Nul n’ignore non plus que les taux de change pour une même location sont fixés par la start-up, à son avantage et pas à celui du client, etc., etc. "
FAUX une fois de plus, les taux de change ont été négocié avec les banques mondiales pour avoir un taux fixes quel que soit le pays.

bref, je suis hote airbnb, j'ai assisté a des rencontres airbnb ou l'on nous explique toutes les bases que vous n'avez a priori meme pas connaissance et pondé un article que je n'ai meme pas fini de lire tellement il y a d'erreurs et donc ne peut pas etre pris au sérieux.

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