Des centaines d'avions vont être cloués au sol en raison d'alerte sur les moteurs des avions - Photo CH
Le monde des motoristes du transport aérien ne fait pas souvent parler de lui. Partie essentielle des avions, les moteurs sont des bijoux de technologies hyper sophistiquées.
Un assemblage d’environ 20 000 pièces qui au final constituent la partie la plus technique de l’avion et celle dont la fiabilité doit être optimale.
Tout au long du processus de fabrication et au-delà, les contrôles minutieux sont légion. Ils ont permis récemment de découvrir des problèmes techniques.
Lire aussi : Batteries au lithium : les équipages commerciaux veillent à la surchauffe🔑
Un assemblage d’environ 20 000 pièces qui au final constituent la partie la plus technique de l’avion et celle dont la fiabilité doit être optimale.
Tout au long du processus de fabrication et au-delà, les contrôles minutieux sont légion. Ils ont permis récemment de découvrir des problèmes techniques.
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Poudre contaminée chez Pratt & Whitney
Le premier concerne le motoriste Pratt & Whitney qui a annoncé en juillet que de nombreux moteurs PW1100G-JM (aussi appelé GTF, et équipant l'Airbus A320neo) allaient devoir subir une inspection anticipée des disques de turbine haute pression qui équipent ses moteurs.
Ces grosses pièces, qui doivent supporter des températures et des variations de pression très élevées, sont faites dans des matières de haute technologie et sont régulièrement inspectées au microscope.
Une de ces inspections avait révélé la présence de contaminants microscopiques dans une poudre de métal confectionnée par le groupe et entrant dans la confection des disques.
Ces grosses pièces, qui doivent supporter des températures et des variations de pression très élevées, sont faites dans des matières de haute technologie et sont régulièrement inspectées au microscope.
Une de ces inspections avait révélé la présence de contaminants microscopiques dans une poudre de métal confectionnée par le groupe et entrant dans la confection des disques.
Pas de danger immédiat
L'entreprise américaine d'aéronautique et de défense RTX, maison mère de Pratt & Whitney a tenu à préciser dans un communiqué que le problème n'occasionnait pas de danger immédiat, mais entraînait un risque d'usure précoce.
Ce problème implique un « chamboule tout » dans le planning des appareils au sein des compagnies aériennes qui doivent se résoudre à envisager de très nombreux jours d’immobilisation supplémentaires de leurs A320, un avion très utilisé par les transporteurs.
Le problème affecte potentiellement 1 200 moteurs produits entre le quatrième trimestre 2015 et le troisième trimestre 2021, sur les quelque 3 000 fabriqués en tout.
Dommage que le problème n’ait pas été détecté durant la période Covid. Aujourd’hui, à un moment où les compagnies ont du mal à faire face à la forte dynamique de reprise, cela tombe plutôt très mal.
600 à 700 moteurs vont devoir être inspectés d’ici 2026, en plus des révisions qui étaient déjà planifiées a expliqué RTX.
Déjà, l’agence de presse Reuters a rapporté les commentaires de compagnies aériennes de par le monde.
Air New Zealand qui dans sa flotte 16 A320neo a estimé que le problème réduirait encore la disponibilité des moteurs et aurait un impact "significatif" sur son programme de vols à partir de janvier 2024.
Scoot, une filière de Singapore Airlines a déclaré que les inspections affecteraient quatre des moteurs qui équipent sa flotte d'A320neo et pourraient l'obliger à ajuster certains de ses vols.
La semaine dernière, le transporteur hongrois Wizz Air a estimé qu'il pourrait subir une baisse de capacité de 10% au cours du second semestre de l'exercice 2024.
Interrogé par TourMaG, Air France - KLM nous a fait savoir que « le Groupe n’exploite pas encore l’A320neo et n’est donc pas concerné par ce sujet ».
Ces appareils sont en commande et devraient arriver d’ici la fin de l’année. De plus ils ne devraient pas être équipés de moteurs Pratt & Whitney.
« Il s’agit d’une situation extrêmement difficile pour nos clients, et nous prenons des mesures dès maintenant pour les soutenir et atténuer l’impact opérationnel de ces vérifications. » a déclaré Greg Hayes, le PDG de RTX.
Un problème qui va couter très cher à l’entreprise. « La situation financière du groupe reste solide » affirment les dirigeants de RTX, mais la facture de la gestion de cette affaire coutera à l’entreprise plusieurs milliards de dollars sur les prochaines années.
Ce problème implique un « chamboule tout » dans le planning des appareils au sein des compagnies aériennes qui doivent se résoudre à envisager de très nombreux jours d’immobilisation supplémentaires de leurs A320, un avion très utilisé par les transporteurs.
Le problème affecte potentiellement 1 200 moteurs produits entre le quatrième trimestre 2015 et le troisième trimestre 2021, sur les quelque 3 000 fabriqués en tout.
Dommage que le problème n’ait pas été détecté durant la période Covid. Aujourd’hui, à un moment où les compagnies ont du mal à faire face à la forte dynamique de reprise, cela tombe plutôt très mal.
600 à 700 moteurs vont devoir être inspectés d’ici 2026, en plus des révisions qui étaient déjà planifiées a expliqué RTX.
Déjà, l’agence de presse Reuters a rapporté les commentaires de compagnies aériennes de par le monde.
Air New Zealand qui dans sa flotte 16 A320neo a estimé que le problème réduirait encore la disponibilité des moteurs et aurait un impact "significatif" sur son programme de vols à partir de janvier 2024.
Scoot, une filière de Singapore Airlines a déclaré que les inspections affecteraient quatre des moteurs qui équipent sa flotte d'A320neo et pourraient l'obliger à ajuster certains de ses vols.
La semaine dernière, le transporteur hongrois Wizz Air a estimé qu'il pourrait subir une baisse de capacité de 10% au cours du second semestre de l'exercice 2024.
Interrogé par TourMaG, Air France - KLM nous a fait savoir que « le Groupe n’exploite pas encore l’A320neo et n’est donc pas concerné par ce sujet ».
Ces appareils sont en commande et devraient arriver d’ici la fin de l’année. De plus ils ne devraient pas être équipés de moteurs Pratt & Whitney.
« Il s’agit d’une situation extrêmement difficile pour nos clients, et nous prenons des mesures dès maintenant pour les soutenir et atténuer l’impact opérationnel de ces vérifications. » a déclaré Greg Hayes, le PDG de RTX.
Un problème qui va couter très cher à l’entreprise. « La situation financière du groupe reste solide » affirment les dirigeants de RTX, mais la facture de la gestion de cette affaire coutera à l’entreprise plusieurs milliards de dollars sur les prochaines années.
Fournisseur douteux pour CFM International
Autre problème, mais cette fois-ci pour le motoriste CFM International, coentreprise entre le français Safran et l’américain General Electric et très gros acteur mondial également.
Une affaire de pièces douteuses en provenance d’un de ses fournisseurs pose actuellement problème et pourrait là aussi, mais dans une moindre mesure, immobiliser des appareils dans le monde.
Il y a quelques jours, l’agence américaine d’informations économiques « Bloomberg » a révélé qu’un des fournisseurs de CFM International, le Britannique AOG Technics, avait fourni au motoriste des pièces dont les documents de certification auraient été falsifiés.
C’est au mois de juillet dernier que l’affaire a éclatée lorsque des techniciens expérimentés ont fait part de leurs doutes quant à certaines pièces usagées dont le certificat stipulait pourtant qu’elles étaient neuves.
CFM et Safran se sont immédiatement saisis de l’affaire et ont confirmé que la documentation avait été falsifiée avant d'en informer les régulateurs et notamment les agences de sécurité aériennes européennes et américaines, l’EASA et la FAA.
La CAA (Civil Aviation Authority ), l’organisme public qui supervise et réglemente tous les aspects de l'aviation civile au Royaume-Uni, a également émis un message d’alerte.
L'agence européenne a ordonné aux compagnies aériennes et organismes de maintenance, de mener des recherches dans leurs archives pour déterminer si des pièces d’appareils ou de moteurs ont été obtenues auprès d’AOGTechnics, directement ou indirectement. Ils doivent vérifient l’authenticité de leurs certificats.
Toute pièce concernée devrait être mise à l’écart pour empêcher son installation, et si les pièces sont déjà installées, l’agence recommande de les remplacer par des pièces approuvées.
Au fur et à mesure des inspections demandées, les compagnies aériennes confirment l’identification de la présence de pièces douteuses sur certains de leurs moteurs.
Après Southwest Airlines Co et Virgin Australia Airlines, c’était au tour de United Airlines il y a quelques jours de déclarer avoir identifié des pièces douteuses sur un des moteurs de deux de ses appareils qui devront être immobilisés.
Une affaire de pièces douteuses en provenance d’un de ses fournisseurs pose actuellement problème et pourrait là aussi, mais dans une moindre mesure, immobiliser des appareils dans le monde.
Il y a quelques jours, l’agence américaine d’informations économiques « Bloomberg » a révélé qu’un des fournisseurs de CFM International, le Britannique AOG Technics, avait fourni au motoriste des pièces dont les documents de certification auraient été falsifiés.
C’est au mois de juillet dernier que l’affaire a éclatée lorsque des techniciens expérimentés ont fait part de leurs doutes quant à certaines pièces usagées dont le certificat stipulait pourtant qu’elles étaient neuves.
CFM et Safran se sont immédiatement saisis de l’affaire et ont confirmé que la documentation avait été falsifiée avant d'en informer les régulateurs et notamment les agences de sécurité aériennes européennes et américaines, l’EASA et la FAA.
La CAA (Civil Aviation Authority ), l’organisme public qui supervise et réglemente tous les aspects de l'aviation civile au Royaume-Uni, a également émis un message d’alerte.
L'agence européenne a ordonné aux compagnies aériennes et organismes de maintenance, de mener des recherches dans leurs archives pour déterminer si des pièces d’appareils ou de moteurs ont été obtenues auprès d’AOGTechnics, directement ou indirectement. Ils doivent vérifient l’authenticité de leurs certificats.
Toute pièce concernée devrait être mise à l’écart pour empêcher son installation, et si les pièces sont déjà installées, l’agence recommande de les remplacer par des pièces approuvées.
Au fur et à mesure des inspections demandées, les compagnies aériennes confirment l’identification de la présence de pièces douteuses sur certains de leurs moteurs.
Après Southwest Airlines Co et Virgin Australia Airlines, c’était au tour de United Airlines il y a quelques jours de déclarer avoir identifié des pièces douteuses sur un des moteurs de deux de ses appareils qui devront être immobilisés.
Dépôt de plainte
CFM International a intenté une action en justice contre la société basée au Royaume-Uni le 7 septembre dernier, affirmant qu'elle soupçonnait à ce jour que 68 moteurs avaient été équipés de fausses pièces.
Ces poursuites pourront contribuer à forcer AOG Technics à fournir davantage d'informations, aidant ainsi les constructeurs et les compagnies aériennes à retrouver les pièces de rechange non autorisées installées dans les flottes du monde entier.
CFM International a rapidement fait savoir qu’AOG Technics n'a aucune affiliation avec GE Aerospace, Safran Aircraft Engines ou CFM.
« Nous avons alerté de manière proactive nos clients et nos ateliers de maintenance, et nous continuons à travailler avec nos clients pour évaluer l'authenticité de la documentation des pièces qu'ils ont acquises directement ou indirectement auprès d'AOG Technics." ont déclaré les dirigeants de CFM.
Au fur et à mesure que les investigations progressent, l’entreprise britannique AOG Technics pose question.
Toujours selon l’agence Bloomberg, un certain nombre de cadres de l’entreprise auraient falsifié leurs antécédents professionnels.
Également, AOG Technics prétend avoir des ateliers situés dans des endroits comme Singapour, Miami et Francfort…des ateliers fantômes apparemment.
Dans cette industrie très surveillée et réglementée qu’est la construction des moteurs, avec des alertes lancées très vite, la sécurité des vols ne semble pas engagée dans ces deux affaires, ni la réputation de CFM et Pratt & Whitney, deux des poids lourds du quatuor mondial de motoristes que sont General Electric, Rolls-Royce, Pratt & Whitney et CFM International. Mais certaines entreprises comme AOG Technics ont du souci à se faire.
Ces poursuites pourront contribuer à forcer AOG Technics à fournir davantage d'informations, aidant ainsi les constructeurs et les compagnies aériennes à retrouver les pièces de rechange non autorisées installées dans les flottes du monde entier.
CFM International a rapidement fait savoir qu’AOG Technics n'a aucune affiliation avec GE Aerospace, Safran Aircraft Engines ou CFM.
« Nous avons alerté de manière proactive nos clients et nos ateliers de maintenance, et nous continuons à travailler avec nos clients pour évaluer l'authenticité de la documentation des pièces qu'ils ont acquises directement ou indirectement auprès d'AOG Technics." ont déclaré les dirigeants de CFM.
Au fur et à mesure que les investigations progressent, l’entreprise britannique AOG Technics pose question.
Toujours selon l’agence Bloomberg, un certain nombre de cadres de l’entreprise auraient falsifié leurs antécédents professionnels.
Également, AOG Technics prétend avoir des ateliers situés dans des endroits comme Singapour, Miami et Francfort…des ateliers fantômes apparemment.
Dans cette industrie très surveillée et réglementée qu’est la construction des moteurs, avec des alertes lancées très vite, la sécurité des vols ne semble pas engagée dans ces deux affaires, ni la réputation de CFM et Pratt & Whitney, deux des poids lourds du quatuor mondial de motoristes que sont General Electric, Rolls-Royce, Pratt & Whitney et CFM International. Mais certaines entreprises comme AOG Technics ont du souci à se faire.
Publié par Christophe Hardin Journaliste AirMaG - TourMaG.com
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