''Si le prix du pétrole reste au niveau actuel, nous allons voir les états et les nations prendre leurs distances vis-à-vis de leurs compagnies nationales car ni les états, ni les citoyens ni les investisseurs ne seront capables de les soutenir financièrement''./photo dr
TourMaG.com - Que pensez-vous du plan de restructuration d’Air France qui envisage d’opérer son réseau court courrier à des coûts se rapprochant de ceux des compagnies low cost. ? Est-il suffisant de répéter qu’on ne devient pas low cost mais qu’on naît low cost ?
Alex Cruz : "Je ne vais pas commenter la stratégie d’Air France puisqu’elle n’est pas encore clairement formulée. Tout ce qu’on peut dire c’est que les compagnies traditionnelles européennes se voient imposer la nécessité de restructurer comme nous l’avons nous-mêmes constaté
La conclusion est qu’il est impossible pour une major européenne traditionnelle de régler le problème des coûts opérationnels trop élevés du court courrier sans créer un conflit social.
Vous ne pouvez tout simplement pas baisser vos coûts sans conséquences sur le personnel.
Pour l’heure, seule une compagnie a pris les bonnes décisions. C’est Iberia avec la création d’Iberia Express. Evidemment, cela crée un conflit social mais, dans ce cas particulier, le dossier de revendication des pilotes d’Iberia est maigre puisqu’ils gardent leurs conditions de travail et leurs rémunérations.
Mais Iberia Express ne pourra se développer qu’au fur et à mesure des départs à la retraite des pilotes.
Cependant, il faut souligner qu’une structure low cost n’est plus la seule condition sine qua non.
Une compagnie doit aussi offrir une qualité de service et de produit avec un programme de fidélisation, un système d’attribution des sièges, une classe Affaires, des journaux gratuits, une commercialisation par les agences de voyages, des possibilités de connexions avec d’autres compagnies."
Chez Vueling, c’est ce que nous faisons, tout en gardant des coûts opérationnels très bas."
Alex Cruz : "Je ne vais pas commenter la stratégie d’Air France puisqu’elle n’est pas encore clairement formulée. Tout ce qu’on peut dire c’est que les compagnies traditionnelles européennes se voient imposer la nécessité de restructurer comme nous l’avons nous-mêmes constaté
La conclusion est qu’il est impossible pour une major européenne traditionnelle de régler le problème des coûts opérationnels trop élevés du court courrier sans créer un conflit social.
Vous ne pouvez tout simplement pas baisser vos coûts sans conséquences sur le personnel.
Pour l’heure, seule une compagnie a pris les bonnes décisions. C’est Iberia avec la création d’Iberia Express. Evidemment, cela crée un conflit social mais, dans ce cas particulier, le dossier de revendication des pilotes d’Iberia est maigre puisqu’ils gardent leurs conditions de travail et leurs rémunérations.
Mais Iberia Express ne pourra se développer qu’au fur et à mesure des départs à la retraite des pilotes.
Cependant, il faut souligner qu’une structure low cost n’est plus la seule condition sine qua non.
Une compagnie doit aussi offrir une qualité de service et de produit avec un programme de fidélisation, un système d’attribution des sièges, une classe Affaires, des journaux gratuits, une commercialisation par les agences de voyages, des possibilités de connexions avec d’autres compagnies."
Chez Vueling, c’est ce que nous faisons, tout en gardant des coûts opérationnels très bas."
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TM.com - Le prix du pétrole menace-t-il votre activité ? Quel serait le prix limite au-delà duquel le transport aérien low cost serait fortement impacté ?
Alex Cruz : "Lorsque le baril a atteint les 100 dollars, beaucoup pensaient que le transport aérien allait souffrir. Il n’en a rien été hormis quelques disparitions de compagnies.
L’année dernière, le prix moyen était de 112 dollars et le transport aérien global a continué à se développer mais d’autres compagnies ont disparu.
Cette année, la courbe du prix du pétrole est toujours ascendante avec un premier trimestre à 125 dollars le baril. Et, une nouvelle fois, quelques compagnies ont jeté l’éponge.
Le seul changement est que la compétence des compagnies en perdition augmente.
Si le prix du pétrole reste au niveau actuel, nous allons voir les états et les nations prendre leurs distances vis-à-vis de leurs compagnies nationales car ni les états, ni les citoyens ni les investisseurs ne seront capables de les soutenir financièrement.
Qu’est-ce qu’un prix élevé du carburant ? Est-ce que cela a une importance ? Il semble que la cherté du pétrole fait juste émerger des compagnies qui sont en meilleure condition que d’autres."
TM.com - Voyez-vous arriver une certaine consolidation parmi les compagnies low cost européennes cette année? Seriez-vous intéressé par BMIBaby, par exemple, que Lufthansa souhaite vendre ?
Alex Cruz : "Notre position concernant les acquisitions et les fusions est simple : il n’est pas question d’envisager un rachat ou une fusion avec des compagnies qui alignent des coûts opérationnels plus élevés que les nôtres.
Malheureusement, cela laisse très peu de compagnies en Europe. Plus globalement, une consolidation du transport aérien est envisageable en Europe mais elle ne se fera pas parmi les compagnies low cost."
Alex Cruz : "Lorsque le baril a atteint les 100 dollars, beaucoup pensaient que le transport aérien allait souffrir. Il n’en a rien été hormis quelques disparitions de compagnies.
L’année dernière, le prix moyen était de 112 dollars et le transport aérien global a continué à se développer mais d’autres compagnies ont disparu.
Cette année, la courbe du prix du pétrole est toujours ascendante avec un premier trimestre à 125 dollars le baril. Et, une nouvelle fois, quelques compagnies ont jeté l’éponge.
Le seul changement est que la compétence des compagnies en perdition augmente.
Si le prix du pétrole reste au niveau actuel, nous allons voir les états et les nations prendre leurs distances vis-à-vis de leurs compagnies nationales car ni les états, ni les citoyens ni les investisseurs ne seront capables de les soutenir financièrement.
Qu’est-ce qu’un prix élevé du carburant ? Est-ce que cela a une importance ? Il semble que la cherté du pétrole fait juste émerger des compagnies qui sont en meilleure condition que d’autres."
TM.com - Voyez-vous arriver une certaine consolidation parmi les compagnies low cost européennes cette année? Seriez-vous intéressé par BMIBaby, par exemple, que Lufthansa souhaite vendre ?
Alex Cruz : "Notre position concernant les acquisitions et les fusions est simple : il n’est pas question d’envisager un rachat ou une fusion avec des compagnies qui alignent des coûts opérationnels plus élevés que les nôtres.
Malheureusement, cela laisse très peu de compagnies en Europe. Plus globalement, une consolidation du transport aérien est envisageable en Europe mais elle ne se fera pas parmi les compagnies low cost."
TM.com - La ligne Toulouse-Lille que vous opérez depuis peu pourrait être stoppée en juin si Air France et easyjet se révèlent des concurrents trop puissants. Y a t-il une logique à ouvrir et fermer des lignes aussi rapidement ? D’un point de vue économique, serait-il plus judicieux de gérer plusieurs lignes à partir de chaque aéroport?
Alex Cruz : "La réactivité en affaires, les coûts opérationnels tirés au plus bas, une marque reconnue et par-dessus tout des résultats bénéficiaires sont autant d’éléments qui nous permettent de tester des lignes sur une courte période.
Bien sûr, vous êtes en droit de vous demander si nous ne sommes pas parfois trop impatients sur certains marchés. Mais franchement, nos quelque 2000 actionnaires sont satisfaits de notre façon de faire et c’est ce qui compte…"
TM.com - Avec la multiplication des ouvertures de lignes en France ce printemps, quelle sera la taille de votre équipe employée ici pour les services ventes et aéroports ?
Alex Cruz : "Même si Vueling opère en France depuis sept ans et que 2012 sera l’année où l’exploitation battra des records, nous gardons une équipe réduite de collaborateurs.
Vueling n’est pas pour rien la seconde compagnie low cost en Europe !
Mais l’échéance approche où nous devrons créer une structure plus importante pour superviser ce marché aussi bien pour les lignes domestiques françaises que pour le réseau international à partir de la France."
Alex Cruz : "La réactivité en affaires, les coûts opérationnels tirés au plus bas, une marque reconnue et par-dessus tout des résultats bénéficiaires sont autant d’éléments qui nous permettent de tester des lignes sur une courte période.
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Mais l’échéance approche où nous devrons créer une structure plus importante pour superviser ce marché aussi bien pour les lignes domestiques françaises que pour le réseau international à partir de la France."