"Nous allons au moins nous retrouver à l'équilibre et peut-être même bénéficiaires sur 2023," selon Guillaume Linton (Asia) - Depositphotos @mast3r
TourMaG - Tout le monde se félicite de ce début d'année, qu'en est-il chez Asia ?
Guillaume Linton : La dynamique est bonne.
Nous allons au moins retrouver l'équilibre et serons peut-être même bénéficiaires en 2023, pour la 1ère fois depuis le début de la pandémie. Du fait de la saisonnalité des réservations, entre 3 et 6 mois avant le départ, à mi-janvier une grande partie de notre exercice est joué.
En novembre, quand nous nous sommes rencontrés, nous visions 50 millions d'euros de chiffre d'affaires brut. Nous nous disons maintenant que s'il n'y a pas d'incident extérieur, nous pourrions dépasser cet objectif.
En novembre, nous pouvions craindre une résurgence épidémique, mais il n'y en a pas eu. La réouverture de la Chine aurait pu provoquer des inquiétudes dans les pays accueillant les voyageurs chinois, ce n'est pas le cas non plus.
S'il y a eu un frémissement en Thaïlande avec la tentation vite écartée d’un retour de l’obligation vaccinale, rien n’a finalement changé et pour le moment tout va pour le mieux sur ces destinations.
Guillaume Linton : La dynamique est bonne.
Nous allons au moins retrouver l'équilibre et serons peut-être même bénéficiaires en 2023, pour la 1ère fois depuis le début de la pandémie. Du fait de la saisonnalité des réservations, entre 3 et 6 mois avant le départ, à mi-janvier une grande partie de notre exercice est joué.
En novembre, quand nous nous sommes rencontrés, nous visions 50 millions d'euros de chiffre d'affaires brut. Nous nous disons maintenant que s'il n'y a pas d'incident extérieur, nous pourrions dépasser cet objectif.
En novembre, nous pouvions craindre une résurgence épidémique, mais il n'y en a pas eu. La réouverture de la Chine aurait pu provoquer des inquiétudes dans les pays accueillant les voyageurs chinois, ce n'est pas le cas non plus.
S'il y a eu un frémissement en Thaïlande avec la tentation vite écartée d’un retour de l’obligation vaccinale, rien n’a finalement changé et pour le moment tout va pour le mieux sur ces destinations.
Retour des voyageurs chinois : "Une polarisation de l'hôtellerie"
TourMaG - Vous pensez donc que l'idée de réintroduire le pass vaccinal par les autorités thaïlandaises visaient la clientèle chinoise, avec la peur de réintroduire massivement le Covid ?
Guillaume Linton : Je ne sais pas, mais cela pourrait avoir un lien.
Sauf que, localement, les acteurs se sont élevés contre cette décision. Ils ont eu peur que les autorités du pays bloquent le redémarrage de la destination. Actuellement, nous sommes en pleine Golden Week chinoise.
Nous pourrons faire un point dans quelques semaines sur les conséquences des mouvements des Chinois à l'étranger. Nous saurons alors si cela réenclenche des mesures ciblées pour contrôler les voyageurs et éviter d’éventuelles relances épidémiques.
TourMaG - Voyez-vous un retour de la clientèle chinoise sur les destinations où vous êtes présents, et des possibles tensions sur les stocks ?
Guillaume Linton : Nous ne le sentons pas du tout pour le moment, même sur l'hôtellerie.
Les hôteliers ont appris à travailler sans le marché chinois, ils ont repositionné leurs stocks sur les marchés occidentaux et en sont plutôt contents, puisque ça correspond à des séjours plus longs, dans de meilleures catégories de chambre et avec des niveaux de dépense sur site bien plus élevés.
Ceux avec lesquels nous travaillons sont très peu sollicités par le marché chinois, ce n'est pas la même clientèle.
Nous pourrions arriver à une sorte de polarisation, entre ceux qui resteront sur les marchés occidentaux et ceux qui seront réservés aux voyageurs chinois.
Les hôteliers ont pris conscience qu'il est compliqué de mixer les clientèles.
Guillaume Linton : Je ne sais pas, mais cela pourrait avoir un lien.
Sauf que, localement, les acteurs se sont élevés contre cette décision. Ils ont eu peur que les autorités du pays bloquent le redémarrage de la destination. Actuellement, nous sommes en pleine Golden Week chinoise.
Nous pourrons faire un point dans quelques semaines sur les conséquences des mouvements des Chinois à l'étranger. Nous saurons alors si cela réenclenche des mesures ciblées pour contrôler les voyageurs et éviter d’éventuelles relances épidémiques.
TourMaG - Voyez-vous un retour de la clientèle chinoise sur les destinations où vous êtes présents, et des possibles tensions sur les stocks ?
Guillaume Linton : Nous ne le sentons pas du tout pour le moment, même sur l'hôtellerie.
Les hôteliers ont appris à travailler sans le marché chinois, ils ont repositionné leurs stocks sur les marchés occidentaux et en sont plutôt contents, puisque ça correspond à des séjours plus longs, dans de meilleures catégories de chambre et avec des niveaux de dépense sur site bien plus élevés.
Ceux avec lesquels nous travaillons sont très peu sollicités par le marché chinois, ce n'est pas la même clientèle.
Nous pourrions arriver à une sorte de polarisation, entre ceux qui resteront sur les marchés occidentaux et ceux qui seront réservés aux voyageurs chinois.
Les hôteliers ont pris conscience qu'il est compliqué de mixer les clientèles.
"Je ne m'attends pas à ce que la Chine redevienne une destination phare en 2023"
TourMaG - Quelles sont les destinations les plus porteuses chez Asia en ce moment ?
Guillaume Linton : Le Top 3 n'a pas changé : Japon, Thaïlande et Vietnam.
Ce qui est intéressant, c'est que nous voyons enfin émerger l'Inde qui était encore à la traine jusqu'en début d'année 2023. Nous parlons là, d'une très grosse destination circuit. Auparavant, en hiver, elle était dans notre Top 3.
L'ouverture de la Chine est plutôt un point de vigilance sur les stocks, mais elle ne va pas déclencher d'attractivité de la part des voyageurs français. Je ne m'attends pas à ce que la Chine redevienne une destination phare en 2023.
A lire : Asia : après le Covid, quel avenir pour le TO ?
A mon sens, il va falloir minimum deux ans pour qu'elle retrouve de l'attrait.
TourMaG - Tous les signaux sont au vert...
Guillaume Linton : Exactement, même les destinations traditionnellement programmées en combiné, comme par exemple le Laos ou le Cambodge (proposés généralement en extension d’un voyage au Vietnam ou en Thaïlande), émergent comme des destinations à part entière.
Il y a une certaine envie de découverte insolite et une plus grande recherche d’authenticité, notamment au travers de voyages plus longs et plus immersifs.
A la sortie de crise au printemps et à l’été 2022, les agences de voyages généralistes étaient un peu en retrait sur la relance de l’Asie, maintenant l'Asie et le Pacifique retrouvent des couleurs dans le BtoB, avec le GIR notamment.
Cela signifie un retour de la clientèle senior, que nous sentions plus craintive à l'idée de voyager. Avec un climat moins anxiogène, des groupes intimistes de plus petite taille, cette clientèle retrouve le chemin des long-courriers.
Guillaume Linton : Le Top 3 n'a pas changé : Japon, Thaïlande et Vietnam.
Ce qui est intéressant, c'est que nous voyons enfin émerger l'Inde qui était encore à la traine jusqu'en début d'année 2023. Nous parlons là, d'une très grosse destination circuit. Auparavant, en hiver, elle était dans notre Top 3.
L'ouverture de la Chine est plutôt un point de vigilance sur les stocks, mais elle ne va pas déclencher d'attractivité de la part des voyageurs français. Je ne m'attends pas à ce que la Chine redevienne une destination phare en 2023.
A lire : Asia : après le Covid, quel avenir pour le TO ?
A mon sens, il va falloir minimum deux ans pour qu'elle retrouve de l'attrait.
TourMaG - Tous les signaux sont au vert...
Guillaume Linton : Exactement, même les destinations traditionnellement programmées en combiné, comme par exemple le Laos ou le Cambodge (proposés généralement en extension d’un voyage au Vietnam ou en Thaïlande), émergent comme des destinations à part entière.
Il y a une certaine envie de découverte insolite et une plus grande recherche d’authenticité, notamment au travers de voyages plus longs et plus immersifs.
A la sortie de crise au printemps et à l’été 2022, les agences de voyages généralistes étaient un peu en retrait sur la relance de l’Asie, maintenant l'Asie et le Pacifique retrouvent des couleurs dans le BtoB, avec le GIR notamment.
Cela signifie un retour de la clientèle senior, que nous sentions plus craintive à l'idée de voyager. Avec un climat moins anxiogène, des groupes intimistes de plus petite taille, cette clientèle retrouve le chemin des long-courriers.
Revenge Travel chez les seniors ? "Nous observons cela"
TourMaG - Pourrions-nous assister à un phénomène de revenge travel chez les seniors ?
Guillaume Linton : En effet, il y a un phénomène de revenge travel chez les seniors, mais en décalé.
Nous observons cela chez nous, ce doit être aussi le cas chez nos confrères. Nous sommes rassurés de constater ce retour. Cette clientèle est hivernale et voyage beaucoup en dehors des vacances scolaires, donc elle permet de faire tourner le business en dehors de la très haute saison.
Dans le même temps, l'offre circuit intéresse une clientèle plus jeune, compensant une partie de la clientèle sénior qui n'est pas revenue.
Une clientèle que nous ne voyons pas sur nos circuits par le passé, mais qui a également une forte attente de personnalisation et de propositions thématiques plus marquées.
Les familles sont aussi très présentes sur nos circuits Japon, poussées par la forte curiosité de leurs ados pour la culture manga avec du coup un net rajeunissement de l’âge moyen de nos clients sur ces programmes.
b[TourMaG - Avez-vous des projets pour 2023 ?
Guillaume Linton : Nous sommes focus sur la relance du business, c'est énormément de boulot.
Nous faisons émerger nos nouvelles lignes produits, thématiques, la zone Afrique australe mais aussi nos circuits privés et les séjours-combinés. Notre sujet d'avenir est de remettre Asia au niveau d'avant Covid. La volumétrie en termes de volume d'affaires pourrait être atteinte en 2024.
Dans le même temps, nous avons bien conscience que les agences souffrent d'une pénurie dans les ressources humaines. Elles se sont juniorisées, avec les départs.
Les vendeurs n'ont plus tous les réflexes et l’expertise d'avant covid, nous devons leur trouver des solutions simples et rapides. Nous devons les aider via la technologie à proposer une offre complexe de manière simple, non une simplification de l'offre.
C’est tout l’intérêt de nos 160 circuits privés en ligne qui leur permet, même sans aucune maîtrise de la destination, de tarifer et réserver en quelques clics des voyages privatifs, en autotour ou avec chauffeur/guide, sur plus d’une trentaine de pays, à la date de départ et selon la durée choisis par le client.
Guillaume Linton : En effet, il y a un phénomène de revenge travel chez les seniors, mais en décalé.
Nous observons cela chez nous, ce doit être aussi le cas chez nos confrères. Nous sommes rassurés de constater ce retour. Cette clientèle est hivernale et voyage beaucoup en dehors des vacances scolaires, donc elle permet de faire tourner le business en dehors de la très haute saison.
Dans le même temps, l'offre circuit intéresse une clientèle plus jeune, compensant une partie de la clientèle sénior qui n'est pas revenue.
Une clientèle que nous ne voyons pas sur nos circuits par le passé, mais qui a également une forte attente de personnalisation et de propositions thématiques plus marquées.
Les familles sont aussi très présentes sur nos circuits Japon, poussées par la forte curiosité de leurs ados pour la culture manga avec du coup un net rajeunissement de l’âge moyen de nos clients sur ces programmes.
b[TourMaG - Avez-vous des projets pour 2023 ?
Guillaume Linton : Nous sommes focus sur la relance du business, c'est énormément de boulot.
Nous faisons émerger nos nouvelles lignes produits, thématiques, la zone Afrique australe mais aussi nos circuits privés et les séjours-combinés. Notre sujet d'avenir est de remettre Asia au niveau d'avant Covid. La volumétrie en termes de volume d'affaires pourrait être atteinte en 2024.
Dans le même temps, nous avons bien conscience que les agences souffrent d'une pénurie dans les ressources humaines. Elles se sont juniorisées, avec les départs.
Les vendeurs n'ont plus tous les réflexes et l’expertise d'avant covid, nous devons leur trouver des solutions simples et rapides. Nous devons les aider via la technologie à proposer une offre complexe de manière simple, non une simplification de l'offre.
C’est tout l’intérêt de nos 160 circuits privés en ligne qui leur permet, même sans aucune maîtrise de la destination, de tarifer et réserver en quelques clics des voyages privatifs, en autotour ou avec chauffeur/guide, sur plus d’une trentaine de pays, à la date de départ et selon la durée choisis par le client.
"L'Asie est la région avec la plus forte inflation sur l'aérien, et bientôt sur le terrestre"
TourMaG - Vous voyez une forte inflation sur les prix ?
Guillaume Linton : L'Asie est la région ayant connu la plus forte hausse des prix sur l'aérien, mais bientôt aussi sur le terrestre.
Le retour de la clientèle chinoise devrait générer une tension sur les stocks hôteliers. Nous ne sommes pas près de revoir les tarifs de 2019. Nous allons rester pendant encore quelques années à des tarifs bien plus élevés.
De ce fait, la base de notre clientèle traditionnelle se rétrécit, nous devons aussi justifier cette hausse tarifaire par du service, de la sophistication, de la personnalisation. C'est ce qu'attend le marché et ce sont exactement les sujets sur lesquels nous travaillons sans relâche pour répondre à cette demande.
Guillaume Linton : L'Asie est la région ayant connu la plus forte hausse des prix sur l'aérien, mais bientôt aussi sur le terrestre.
Le retour de la clientèle chinoise devrait générer une tension sur les stocks hôteliers. Nous ne sommes pas près de revoir les tarifs de 2019. Nous allons rester pendant encore quelques années à des tarifs bien plus élevés.
De ce fait, la base de notre clientèle traditionnelle se rétrécit, nous devons aussi justifier cette hausse tarifaire par du service, de la sophistication, de la personnalisation. C'est ce qu'attend le marché et ce sont exactement les sujets sur lesquels nous travaillons sans relâche pour répondre à cette demande.