Low-cost long-courrier, compagnies du Golfe ou d'Asie, CDG Express... les sujets de débats ne manquent pas aux dirigeants des compagnies aériennes françaises, dont la voix sera majoritairement portée aux Assises par la Fnam © DR Air France
Améliorer la compétitivité du pavillon français : voilà bien, pour l'ensemble des compagnies aériennes du pays, l'enjeu des Assises du transport aérien, promis par Elisabeth Borne, ministre des transports, pour la mi-mars 2018.
"Nous allons sortir de nos postures, notamment dans le domaine social. Il y a des opportunités à saisir, il s'agit de mettre en place le ”new deal” de l'aérien", glisse Alain Battisti, président de la Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam), porte drapeau des compagnies aériennes françaises, au sortir d'une rencontre avec la ministre des Transports, mardi 14 février 2018.
Car si l'ensemble de l'aérien mondial est bien à la fête, le secteur en France affiche des résultats nettement moins positifs.
"Nous arriverons aux Assises avec une position claire, commune avec nos partenaires, comme les aéroports ou certains syndicats réformistes qui partagent avec nous la volonté de renverser la décroissance continue de l'aérien français", ajoute le chef de la Fnam.
"Nous allons sortir de nos postures, notamment dans le domaine social. Il y a des opportunités à saisir, il s'agit de mettre en place le ”new deal” de l'aérien", glisse Alain Battisti, président de la Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam), porte drapeau des compagnies aériennes françaises, au sortir d'une rencontre avec la ministre des Transports, mardi 14 février 2018.
Car si l'ensemble de l'aérien mondial est bien à la fête, le secteur en France affiche des résultats nettement moins positifs.
"Nous arriverons aux Assises avec une position claire, commune avec nos partenaires, comme les aéroports ou certains syndicats réformistes qui partagent avec nous la volonté de renverser la décroissance continue de l'aérien français", ajoute le chef de la Fnam.
Un "faisceau de mesures" à prendre
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"Ce sont les compagnies qui transportent les touristes et les marchandises à haute valeur ajoutée.
L'Etat doit les aider à retrouver leur compétitivité dans un secteur aussi concurrentiel à échelle mondiale", rappelle Jean-Pierre Sauvage, président du Board of airlines representatives (Bar) en France.
"Cela doit être l'occasion pour notre gouvernement d'être à l'écoute de l'innovation continue des compagnies aériennes et des attentes qui sont les nôtres", ajoute Frantz Yvelin, P-DG d'Aigle Azur.
Les autorités doivent d'après lui "bien mesurer l'apport considérable à l'économie de notre pays que sont les compagnies aériennes du pavillon Français".
Certains, comme Jean-Pierre Bes, secrétaire général du Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) et ancien haut cadre de chez Air Inter, Air France ou Corsair, se veulent plus alarmiste : "Nous aborderons une multitude de sujets de la sûreté à la privatisation des aéroports en passant par les caisses uniques des aéroports... Mais cette somme d'enjeux peut se résumer ainsi : sauver le transport aérien français".
Des taxations à la simplification administrative en passant par le développement durable, "il est impossible de ne retenir qu'une idée pour aider l'aérien français", d'après Alain Battisti. "C'est tout un faisceau de mesures qu'il faut prendre".
L'Etat doit les aider à retrouver leur compétitivité dans un secteur aussi concurrentiel à échelle mondiale", rappelle Jean-Pierre Sauvage, président du Board of airlines representatives (Bar) en France.
"Cela doit être l'occasion pour notre gouvernement d'être à l'écoute de l'innovation continue des compagnies aériennes et des attentes qui sont les nôtres", ajoute Frantz Yvelin, P-DG d'Aigle Azur.
Les autorités doivent d'après lui "bien mesurer l'apport considérable à l'économie de notre pays que sont les compagnies aériennes du pavillon Français".
Certains, comme Jean-Pierre Bes, secrétaire général du Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) et ancien haut cadre de chez Air Inter, Air France ou Corsair, se veulent plus alarmiste : "Nous aborderons une multitude de sujets de la sûreté à la privatisation des aéroports en passant par les caisses uniques des aéroports... Mais cette somme d'enjeux peut se résumer ainsi : sauver le transport aérien français".
Des taxations à la simplification administrative en passant par le développement durable, "il est impossible de ne retenir qu'une idée pour aider l'aérien français", d'après Alain Battisti. "C'est tout un faisceau de mesures qu'il faut prendre".
Déficit de compétitivité
Plusieurs sujets sont attendus. Pour Jean-Marc Janaillac, P-DG du groupe Air France-KLM, le principal problème reste dans la taxation et la complexité administrative étouffant les compagnies battant pavillon français. "Il est clair qu'Air France reste pénalisée par le niveau de taxation et de charges sociales en France", a-t-il récemment expliqué.
"En 2018, les compagnies du Golfe, qui s'étaient un peu calmées repartent à l'offensive, suivies par Turkish Airlines qui s'était mise aussi en sourdine", a-t-il indiqué lors d'une audition au Sénat fin janvier, pointant aussi du doigt les compagnies chinoises et d'Asie du sud-est, ou bien sur "l'arrivée en force des compagnies low-cost long-courriers".
"Nous ne battons pas toujours avec les mêmes armes que d'autres acteurs avec qui nous partageons pourtant les mêmes aéroports, et le même ciel, notamment en Europe", ajoute Frantz Yvelin.
"En 2018, les compagnies du Golfe, qui s'étaient un peu calmées repartent à l'offensive, suivies par Turkish Airlines qui s'était mise aussi en sourdine", a-t-il indiqué lors d'une audition au Sénat fin janvier, pointant aussi du doigt les compagnies chinoises et d'Asie du sud-est, ou bien sur "l'arrivée en force des compagnies low-cost long-courriers".
"Nous ne battons pas toujours avec les mêmes armes que d'autres acteurs avec qui nous partageons pourtant les mêmes aéroports, et le même ciel, notamment en Europe", ajoute Frantz Yvelin.
La "taxe Chirac" toujours sur le tapis
Parmi les vieux serpents de mer de la profession, la taxe de solidarité, dites taxe Chirac, mise en place en 2005, devrait revenir au centre des discussions. "Elle reste toujours totalement illogique sur le principe et le montant. Ce n'est pas normal que le seul transport aérien contribue à cette taxe", nous avait d'ailleurs indiqué Nicolas Paulissen, délégué général de l'Union national des aéroports français (UAF).
Lire aussi : Nicolas Paulissen (UAF) : "Il faut un plan d'urgence pour les attentes aux aéroports !"
"Elle aurait dû être supprimée depuis très longtemps, ou alors son assiette doit être élargie à tous les modes de transport", ajoute Jean-Pierre Bes.
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"Elle aurait dû être supprimée depuis très longtemps, ou alors son assiette doit être élargie à tous les modes de transport", ajoute Jean-Pierre Bes.
Environnement
La question de la protection de l'environnement s'annonce également cruciale pour les acteurs de l'aérien français. "C'est un perpétuel sujet de conflit et d'incompréhension.
Je le martèle mais nous sommes encore à ce jour la seule industrie qui a limité d'elle-même ses émissions de Co2, ainsi que les nuisances sonores", explique Jean-Pierre Sauvage. "Nous ferons en sorte que tout le monde prenne conscience que notre industrie a pris le problème à bras-le-corps".
Dans cette thématique, quelques points chauds, comme le projet de CDG Express, qui reliera la Gare de l'Est à Paris à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Pour le Scara, qui s'est par exemple toujours violemment opposé au projet, à l'inverse par exemple d'Air France, il s'agit "d'un brûlot à la Notre-dame-des-Landes".
Je le martèle mais nous sommes encore à ce jour la seule industrie qui a limité d'elle-même ses émissions de Co2, ainsi que les nuisances sonores", explique Jean-Pierre Sauvage. "Nous ferons en sorte que tout le monde prenne conscience que notre industrie a pris le problème à bras-le-corps".
Dans cette thématique, quelques points chauds, comme le projet de CDG Express, qui reliera la Gare de l'Est à Paris à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Pour le Scara, qui s'est par exemple toujours violemment opposé au projet, à l'inverse par exemple d'Air France, il s'agit "d'un brûlot à la Notre-dame-des-Landes".
Réaffirmation du rôle de l'Etat
Pour résumer, "il y a les éternelles questions comme celles des taxes ou de l'aménagement des territoires", d'après Jean-François Dominiak, qui dirige ASL Airlines. "Mais surtout la question que nous devons tous poser est : comment replacer l'Etat au centre du transport aérien ?".
"Qu'est-ce qu'on veut faire de notre transport ? C'est à l'Etat de décider, de solutionner, d'endiguer l'érosion de notre compétitivité, ou non", veut aussi résumer Jean-Pierre Bès.
"Le gouvernement est volontariste et nous écoute, profitons-en et donnons nous des pistes pour agir", explique enfin Alain Battisti, plus optimiste.
"Cela concerne notre avenir commun et celui de nos enfants !"
"Qu'est-ce qu'on veut faire de notre transport ? C'est à l'Etat de décider, de solutionner, d'endiguer l'érosion de notre compétitivité, ou non", veut aussi résumer Jean-Pierre Bès.
"Le gouvernement est volontariste et nous écoute, profitons-en et donnons nous des pistes pour agir", explique enfin Alain Battisti, plus optimiste.
"Cela concerne notre avenir commun et celui de nos enfants !"
Si aucune date n'est encore officielle, les Assises du transport aérien français devraient se tenir de mi-mars à fin mai 2018 autour du thème de la performance, et de 5 axes de travail (économique, social, environnemental, aménagement du territoire et innovation).
LIRE AUSSI : l'intégralité des articles sur les Assises du Transport Aérien
Et un résumé de l'Interview d'Elisabeth Borne, ministre des Transports
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