TourMaG.com : Boeing est-il allé trop loin dans l’externalisation du programme ?
J.B. : "En ce qui concerne la structure, les ensembles en composite de la structure ont été confiés aux américains Vougth et Spirit, à l'Italien Alenia, ainsi qu’aux japonais Mitsubishi Heavy, Kawasaki Heavy et Fuji Heavy.
Ces trois derniers, à eux seuls construisent 35 % de la structure. Les Français, Latécoère, Thales, Messier-Dowty, Messier Bugatti (tous deux du groupe Safran), Zodiac, participent à hauteur d’entre 5 % et 10 % du programme.
En ce qui concerne les systèmes, Boeing a déclaré que - sans pour autant abandonner le recours à des entreprises spécialisées - plusieurs activités fortement spécialisées seront réintégrées en son sein."
TourMaG.com : Est-ce la bonne solution ?
J.B. : "Limiter le nombre de sous traitants impliquerait d’acquérir au sein de l’entreprise un nouveau savoir-faire très spécialisé, en augmentant ses dépenses de “Recherche-développement” (R&D) qui, actuellement, sont supportées par les sous-traitants, et d’affecter ou recruter des centaines d'ingénieurs sur place, ce qui, de toute évidence, n’est pas réalisable à court terme.
Cette décision est d’autant plus surprenante qu’il ne s’agit pas de l’incompétence des sous-traitants, mais principalement du fait qu’ils n’ont pas respecté les délais de fourniture de leurs prestations.
Si un seul sous-traitant n’a pas respecté les délais, on peut admettre que sa défaillance, étant le maillon faible de la chaîne, soit à l’origine des retards.
Or, ici, étant donné que plusieurs sous-traitants sont dans le même cas, la question qui émerge est de savoir si les délais imposés n’étaient pas trop courts et si les draconiennes conditions imposées pour la certification ont bien, toutes, été respectées ?
En effet, on sait que face à la concurrence de l’A350 d’Airbus, Boeing était pressé d’inonder le marché avec son Dreamliner.
Finalement, Boeing devra trouver le juste milieu (“happy medium”) entre continuer à se concentrer sur le design, la vente et l'assemblage des avions, et externaliser le reste qui l’est actuellement à 70%."
J.B. : "En ce qui concerne la structure, les ensembles en composite de la structure ont été confiés aux américains Vougth et Spirit, à l'Italien Alenia, ainsi qu’aux japonais Mitsubishi Heavy, Kawasaki Heavy et Fuji Heavy.
Ces trois derniers, à eux seuls construisent 35 % de la structure. Les Français, Latécoère, Thales, Messier-Dowty, Messier Bugatti (tous deux du groupe Safran), Zodiac, participent à hauteur d’entre 5 % et 10 % du programme.
En ce qui concerne les systèmes, Boeing a déclaré que - sans pour autant abandonner le recours à des entreprises spécialisées - plusieurs activités fortement spécialisées seront réintégrées en son sein."
TourMaG.com : Est-ce la bonne solution ?
J.B. : "Limiter le nombre de sous traitants impliquerait d’acquérir au sein de l’entreprise un nouveau savoir-faire très spécialisé, en augmentant ses dépenses de “Recherche-développement” (R&D) qui, actuellement, sont supportées par les sous-traitants, et d’affecter ou recruter des centaines d'ingénieurs sur place, ce qui, de toute évidence, n’est pas réalisable à court terme.
Cette décision est d’autant plus surprenante qu’il ne s’agit pas de l’incompétence des sous-traitants, mais principalement du fait qu’ils n’ont pas respecté les délais de fourniture de leurs prestations.
Si un seul sous-traitant n’a pas respecté les délais, on peut admettre que sa défaillance, étant le maillon faible de la chaîne, soit à l’origine des retards.
Or, ici, étant donné que plusieurs sous-traitants sont dans le même cas, la question qui émerge est de savoir si les délais imposés n’étaient pas trop courts et si les draconiennes conditions imposées pour la certification ont bien, toutes, été respectées ?
En effet, on sait que face à la concurrence de l’A350 d’Airbus, Boeing était pressé d’inonder le marché avec son Dreamliner.
Finalement, Boeing devra trouver le juste milieu (“happy medium”) entre continuer à se concentrer sur le design, la vente et l'assemblage des avions, et externaliser le reste qui l’est actuellement à 70%."
TourMaG.com : N’y a-t-il pas précipitation dans l’intégration du progrès technique ?
J.B. : "Lorsque le progrès technique permet de réaliser un “saut technologique”, il n’y a aucune raison apparente de ne pas en profiter, car cela est bénéfique, aussi bien pour l’industrie que pour les consommateurs.
C’est ce qui s’est d’ailleurs passé depuis la “révolution industrielle”, ce processus historique bien connu, qui fut le moteur de la croissance de l'industrie, à la fin du XVIIème siècle, grâce au rapide développement du progrès technique.
Ici, il convient d’être conscient de l’importance de ce “saut technologique”.
Par exemple, entre autres, la puissance électrique de 1,5 mégawatt qui, à elle seule, pourrait “alimenter un village de 1500 foyers” nous dit-on.
Elle constitue une source d'énergie pour actionner différents équipements ou systèmes et permet de nombreuses innovations, comme le système de freinage électrique qui remplace les circuits hydrauliques, beaucoup plus lourds."
TourMaG.com : N’y avait-il pas une autre solution que celle de l’interdiction de vol ?
J.B. : "La succession des problèmes rencontrés sur une courte période imposait une mesure dictée par la prudence.
C'est ainsi que - comme déjà dit - pour la première fois, depuis 34 ans (suspension de tous les DC-10 après un “crash” à Chicago en 1979), les États-Unis ont suspendu toute la flotte d'un modèle d'avion."
J.B. : "Lorsque le progrès technique permet de réaliser un “saut technologique”, il n’y a aucune raison apparente de ne pas en profiter, car cela est bénéfique, aussi bien pour l’industrie que pour les consommateurs.
C’est ce qui s’est d’ailleurs passé depuis la “révolution industrielle”, ce processus historique bien connu, qui fut le moteur de la croissance de l'industrie, à la fin du XVIIème siècle, grâce au rapide développement du progrès technique.
Ici, il convient d’être conscient de l’importance de ce “saut technologique”.
Par exemple, entre autres, la puissance électrique de 1,5 mégawatt qui, à elle seule, pourrait “alimenter un village de 1500 foyers” nous dit-on.
Elle constitue une source d'énergie pour actionner différents équipements ou systèmes et permet de nombreuses innovations, comme le système de freinage électrique qui remplace les circuits hydrauliques, beaucoup plus lourds."
TourMaG.com : N’y avait-il pas une autre solution que celle de l’interdiction de vol ?
J.B. : "La succession des problèmes rencontrés sur une courte période imposait une mesure dictée par la prudence.
C'est ainsi que - comme déjà dit - pour la première fois, depuis 34 ans (suspension de tous les DC-10 après un “crash” à Chicago en 1979), les États-Unis ont suspendu toute la flotte d'un modèle d'avion."