Après six ans d'études et une année de construction, le premier navire zéro émission de Batorama sera mis en service en mars prochain - DR : Batorama
TourMaG.com - Batorama s'apprête à lancer son premier bateau-promenade zéro émission. Le projet est en gestation depuis un moment...
Reynald Schaich : Effectivement, nous avons lancé le projet en 2016, il a nécessité quasiment six ans d'études avec le cabinet Ship-ST, basé à Lorient.
Il a d'abord fallu travailler sur la motorisation pour déterminer quel type de propulsion adopter. A l'époque, on parlait beaucoup de l'hydrogène, mais l'hydrogène vert n'est pas encore au point.
Nous voulions construire un bateau zéro émission, car nous avons toujours été très sensibles aux questions de responsabilité environnementale. Nous vivons sur l'eau, nous vivons de l'eau et d'ailleurs, nous avions lancé déjà en 2000 le plus gros bateau à propulsion électrique de France - 123 places. C'était un bateau prototype, qui nous a permis "d'essuyer les plâtres", et qui tourne toujours 22 ans après.
C'est grâce à cette première expérience que, depuis 2016, nous sommes relativement sereins à l'idée de passer toute notre flotte du thermique à l'électrique.
Néanmoins en 20 ans, l'électrique a évolué de façon considérable. Par exemple, en 2000, nous étions sur des batteries au plomb -soit plus d'une dizaine de tonnes de batterie - tandis qu'avec le nouveau navire, nous aurons des batteries lithium/fer/phosphate, beaucoup plus légères.
Reynald Schaich : Effectivement, nous avons lancé le projet en 2016, il a nécessité quasiment six ans d'études avec le cabinet Ship-ST, basé à Lorient.
Il a d'abord fallu travailler sur la motorisation pour déterminer quel type de propulsion adopter. A l'époque, on parlait beaucoup de l'hydrogène, mais l'hydrogène vert n'est pas encore au point.
Nous voulions construire un bateau zéro émission, car nous avons toujours été très sensibles aux questions de responsabilité environnementale. Nous vivons sur l'eau, nous vivons de l'eau et d'ailleurs, nous avions lancé déjà en 2000 le plus gros bateau à propulsion électrique de France - 123 places. C'était un bateau prototype, qui nous a permis "d'essuyer les plâtres", et qui tourne toujours 22 ans après.
C'est grâce à cette première expérience que, depuis 2016, nous sommes relativement sereins à l'idée de passer toute notre flotte du thermique à l'électrique.
Néanmoins en 20 ans, l'électrique a évolué de façon considérable. Par exemple, en 2000, nous étions sur des batteries au plomb -soit plus d'une dizaine de tonnes de batterie - tandis qu'avec le nouveau navire, nous aurons des batteries lithium/fer/phosphate, beaucoup plus légères.
TourMaG.com - Vous pourrez donc recharger ce navire à quai ?
Reynald Schaich : Exactement. Nous travaillons dans le cœur de Strasbourg mais nos bateaux rentrent tous les soirs dans des docks, sous des hangars couverts.
Pour l'heure, nos bateaux seront raccordés au réseau, mais nous sommes en discussion avec le propriétaire qui nous loue les terrains afin de voir comment nous rendre plus autonomes en termes énergétiques. Nous pensons notamment aux panneaux solaires sur les toits des docks, nous y travaillons.
TourMaG.com - Quand ce nouveau navire arrivera-t-il ?
Reynald Schaich : Après six ans d'études et une année de construction, il sera mis en service en mars prochain.
Nous allons le tester pendant un an, puis nous modifierons notre cahier des charges en fonction des résultats des tests afin de lancer la construction - par vague ou probablement en deux fois trois - des bateaux qui vont venir remplacer notre flotte actuelle.
La construction de ce premier navire a été confiée au chantier naval Transmetal Industrie de Saint-Mandrier-sur-Mer, près de Toulon. Nous les avons choisis parce que ce sont des spécialistes de la chaudronnerie aluminium et on ne fait pas une coque en aluminium comme une coque en acier.
Il se sont, de plus, associés à des "pointures" pour tous les aspects du bateau : l'électricité avec Alternatives Energies, les sièges, etc.
Autre particularité du futur bateau : contrairement à nos navires actuels, qui sont soit couverts, soit découverts, celui-ci sera découvrable. Les vitrages latéraux pourront rentrer dans la coque du bateau. C'est le groupe industriel hollandais Rafa, spécialiste des verrières, qui travaille dessus.
Vous voyez, il y a de la R&D en permanence, car il s'agit d'un bateau très différent de ce que l'on a l'habitude de faire dans le milieu du bateau-promenade.
En parallèle, nous sommes en train de développer un outil de médiation numérique afin d'équiper chaque siège du bateau d'une tablette et ainsi faciliter l'accès à la visite de la ville. Nous espérons améliorer qualitativement l'expérience de visite grâce à ce nouveau navire.
Petit à petit, nous allons donc remplacer nos 9 bateaux thermiques par 7 navires zéro émission. Cela aurait dû se terminer en 2025, mais le Covid a reporté nos projets.
Nous allons également remplacer notre bateau événementiel qui est une vedette hollandaise de 1976, même si les clients l'adorent et qu'à l'intérieur tout est neuf. A un moment, ça n'est plus acceptable dans une ville de garder des moteurs thermiques.
Reynald Schaich : Exactement. Nous travaillons dans le cœur de Strasbourg mais nos bateaux rentrent tous les soirs dans des docks, sous des hangars couverts.
Pour l'heure, nos bateaux seront raccordés au réseau, mais nous sommes en discussion avec le propriétaire qui nous loue les terrains afin de voir comment nous rendre plus autonomes en termes énergétiques. Nous pensons notamment aux panneaux solaires sur les toits des docks, nous y travaillons.
TourMaG.com - Quand ce nouveau navire arrivera-t-il ?
Reynald Schaich : Après six ans d'études et une année de construction, il sera mis en service en mars prochain.
Nous allons le tester pendant un an, puis nous modifierons notre cahier des charges en fonction des résultats des tests afin de lancer la construction - par vague ou probablement en deux fois trois - des bateaux qui vont venir remplacer notre flotte actuelle.
La construction de ce premier navire a été confiée au chantier naval Transmetal Industrie de Saint-Mandrier-sur-Mer, près de Toulon. Nous les avons choisis parce que ce sont des spécialistes de la chaudronnerie aluminium et on ne fait pas une coque en aluminium comme une coque en acier.
Il se sont, de plus, associés à des "pointures" pour tous les aspects du bateau : l'électricité avec Alternatives Energies, les sièges, etc.
Autre particularité du futur bateau : contrairement à nos navires actuels, qui sont soit couverts, soit découverts, celui-ci sera découvrable. Les vitrages latéraux pourront rentrer dans la coque du bateau. C'est le groupe industriel hollandais Rafa, spécialiste des verrières, qui travaille dessus.
Vous voyez, il y a de la R&D en permanence, car il s'agit d'un bateau très différent de ce que l'on a l'habitude de faire dans le milieu du bateau-promenade.
En parallèle, nous sommes en train de développer un outil de médiation numérique afin d'équiper chaque siège du bateau d'une tablette et ainsi faciliter l'accès à la visite de la ville. Nous espérons améliorer qualitativement l'expérience de visite grâce à ce nouveau navire.
Petit à petit, nous allons donc remplacer nos 9 bateaux thermiques par 7 navires zéro émission. Cela aurait dû se terminer en 2025, mais le Covid a reporté nos projets.
Nous allons également remplacer notre bateau événementiel qui est une vedette hollandaise de 1976, même si les clients l'adorent et qu'à l'intérieur tout est neuf. A un moment, ça n'est plus acceptable dans une ville de garder des moteurs thermiques.
TourMaG.com - En parlant de thermique, les armateurs de croisière maritime doivent faire face à un mouvement de "cruise bashing" ces dernières années. Qu'en est-il pour Batoroma, sur le fluvial ?
Reynald Schaich : Nous sommes moins impactés, car nous consommons bien moins de carburant et d'énergie qu'un navire de croisière qui doit faire tourner l'équivalent d'une petite ville.
Un de nos navires thermiques, pour une heure de promenade et 140 passagers, va consommer pour 14€ de carburant, et cela comprend également la climatisation ou le chauffage.
Ce qu'il faut bien comprendre pour ces bateaux de croisière, c'est que c'est justement parce que ces navires sont très visibles qu'il y a d'énormes efforts de transformation des armements pour aller vers des bateaux plus propres. S'ils n'étaient pas visibles, cela ne se ferait pas.
J'avais un professeur qui me disait : "quand vous êtes à bord d'une barque sur un lac et que vous vous prenez un rocher, vous avez deux types de comportement : il y a ceux qui vont faire monter le niveau de l'eau pour pouvoir continuer à naviguer et ceux qui vont, au contraire, décider de baisser le niveau d'eau afin de regarder partout où il y a des hauts fonds potentiels, qui vont cartographier, solutionner, créer des nouvelles routes pour ensuite pouvoir naviguer en toute liberté".
Aujourd'hui, je pense qu'il y a des gens qui essaient de remplir le lac alors qu'au contraire, il faudrait baisser la quantité d'eau pour voir vraiment les problèmes. Quand vous voyez les problèmes, ils deviennent visibles.
C'est ce qu'il se passe avec les bateaux de croisière : ils sont visibles et donc on fait plus d'efforts - peut-être plus que dans n'importe quel autre domaine - pour aller vers la décarbonation et la transformation.
En rendant les problèmes visibles, j'espère que les gens prendront conscience que les solutions ne sont pas si simples que ça. On peut aller vers le changement, mais si on y va tous, cela peut aller plus vite.
Reynald Schaich : Nous sommes moins impactés, car nous consommons bien moins de carburant et d'énergie qu'un navire de croisière qui doit faire tourner l'équivalent d'une petite ville.
Un de nos navires thermiques, pour une heure de promenade et 140 passagers, va consommer pour 14€ de carburant, et cela comprend également la climatisation ou le chauffage.
Ce qu'il faut bien comprendre pour ces bateaux de croisière, c'est que c'est justement parce que ces navires sont très visibles qu'il y a d'énormes efforts de transformation des armements pour aller vers des bateaux plus propres. S'ils n'étaient pas visibles, cela ne se ferait pas.
J'avais un professeur qui me disait : "quand vous êtes à bord d'une barque sur un lac et que vous vous prenez un rocher, vous avez deux types de comportement : il y a ceux qui vont faire monter le niveau de l'eau pour pouvoir continuer à naviguer et ceux qui vont, au contraire, décider de baisser le niveau d'eau afin de regarder partout où il y a des hauts fonds potentiels, qui vont cartographier, solutionner, créer des nouvelles routes pour ensuite pouvoir naviguer en toute liberté".
Aujourd'hui, je pense qu'il y a des gens qui essaient de remplir le lac alors qu'au contraire, il faudrait baisser la quantité d'eau pour voir vraiment les problèmes. Quand vous voyez les problèmes, ils deviennent visibles.
C'est ce qu'il se passe avec les bateaux de croisière : ils sont visibles et donc on fait plus d'efforts - peut-être plus que dans n'importe quel autre domaine - pour aller vers la décarbonation et la transformation.
En rendant les problèmes visibles, j'espère que les gens prendront conscience que les solutions ne sont pas si simples que ça. On peut aller vers le changement, mais si on y va tous, cela peut aller plus vite.
TourMaG.com - Batorama navigue depuis 75 ans à Strasbourg. Aujourd'hui, vous accueillez en moyenne 800 000 visiteurs par an à bord de vos bateaux-promenade. Envisagez-vous de vous étendre ?
Reynald Schaich : Nous avons acquis une forme d'expérience que, je pense, nous pouvons aujourd'hui dupliquer ailleurs. Pas en faisant exactement la même chose, mais en dupliquant les principes qui ont toujours guidé notre développement.
Par exemple, nous sommes vraiment très à cheval sur le service aux clients. Sur les bateaux actuels, nous avons fait enregistrer les commentaires en coréen, en chinois ou encore en japonais par des comédiens radio chinois, japonais et de Hong Kong, pour éviter le moindre accent européen, mais aussi pour que les clients puissent éventuellement reconnaitre un comédien qu'ils ont l'habitude d'entendre dans leurs pubs radio.
Autre exemple, d'un point de vue du design des nouveaux bateaux, nous avons reconstitué numériquement l'Ill - la rivière qui traverse Strasbourg - pour faire passer la maquette numérique du bateau et tester tout ce qui touche aux frottements et tester la carène du bateau. Un peu comme Airbus qui fait des tests de ses avions en soufflerie numérique, nous le faisons en hydraulique numérique.
Finalement, Batorama a un ADN de développeur. Même si le Covid nous a un petit peu coupé les ailes à un moment où nous regardions pour nous développer, aujourd'hui, cette période est terminée.
TourMaG.com - Justement, comment avez-vous vécu cette pandémie ?
Reynald Schaich : Nous avons été énormément à l'arrêt, car même si nous avons pu tourner un peu, d'une part les touristes se sont plutôt précipités sur les destinations rurales - et pourtant Strasbourg est une ville très aérée et très verte ! - et d'autre part il y avait des limitations du nombre de personnes à bord.
Malgré cela, grâce à notre situation financière saine, nous avons décidé de rembourser systématiquement tous nos clients à chaque fois qu'un bateau était annulé. Les clients étaient plutôt très surpris.
Nous avons effectué, entre mars et juin 2020, 110 000 remboursements. C'était un travail colossal pour les équipes, qui devaient déconstruire tout le travail effectué.
D'autant plus que nous sommes une toute petite équipe : moins de 50 personnes en équivalent temps plein, dont une majorité sont des équipes de navigation. En terme de back office, nous sommes une petite quinzaine de personnes.
Reynald Schaich : Nous avons acquis une forme d'expérience que, je pense, nous pouvons aujourd'hui dupliquer ailleurs. Pas en faisant exactement la même chose, mais en dupliquant les principes qui ont toujours guidé notre développement.
Par exemple, nous sommes vraiment très à cheval sur le service aux clients. Sur les bateaux actuels, nous avons fait enregistrer les commentaires en coréen, en chinois ou encore en japonais par des comédiens radio chinois, japonais et de Hong Kong, pour éviter le moindre accent européen, mais aussi pour que les clients puissent éventuellement reconnaitre un comédien qu'ils ont l'habitude d'entendre dans leurs pubs radio.
Autre exemple, d'un point de vue du design des nouveaux bateaux, nous avons reconstitué numériquement l'Ill - la rivière qui traverse Strasbourg - pour faire passer la maquette numérique du bateau et tester tout ce qui touche aux frottements et tester la carène du bateau. Un peu comme Airbus qui fait des tests de ses avions en soufflerie numérique, nous le faisons en hydraulique numérique.
Finalement, Batorama a un ADN de développeur. Même si le Covid nous a un petit peu coupé les ailes à un moment où nous regardions pour nous développer, aujourd'hui, cette période est terminée.
TourMaG.com - Justement, comment avez-vous vécu cette pandémie ?
Reynald Schaich : Nous avons été énormément à l'arrêt, car même si nous avons pu tourner un peu, d'une part les touristes se sont plutôt précipités sur les destinations rurales - et pourtant Strasbourg est une ville très aérée et très verte ! - et d'autre part il y avait des limitations du nombre de personnes à bord.
Malgré cela, grâce à notre situation financière saine, nous avons décidé de rembourser systématiquement tous nos clients à chaque fois qu'un bateau était annulé. Les clients étaient plutôt très surpris.
Nous avons effectué, entre mars et juin 2020, 110 000 remboursements. C'était un travail colossal pour les équipes, qui devaient déconstruire tout le travail effectué.
D'autant plus que nous sommes une toute petite équipe : moins de 50 personnes en équivalent temps plein, dont une majorité sont des équipes de navigation. En terme de back office, nous sommes une petite quinzaine de personnes.
Autres articles
TourMaG.com - En termes de clientèles, accueillez-vous beaucoup de groupes ?
Reynald Schaich : Je dirais qu'ils représentent un peu moins de 30% de notre clientèle. Nous restons sur un public qui est essentiellement individuel, à l'image de Strasbourg qui est une ville qui attire plutôt un public d'individuels.
Pourtant, nous pensons que le tourisme de groupes, notamment en autocar, a de beaux jours devant lui. Ne serait-ce que d'un point de vue écologique. Mieux vaut un groupe qui arrive dans un autocar en Euro6 ou Euro7 que des dizaines de voitures. Surtout que l'autocar peut venir aux abords directs de l'Ill, pour déposer les touristes.
TourMaG.com - Hors Covid, vos bateaux tournent-ils toute l'année ?
Reynald Schaich : Oui, hormis durant les jours de hautes eaux. Il faut dire que nous sommes sur une rivière au débit important et non sur un canal. Strasbourg est un lit fluvial vivant, géré par VNF (Voies navigables de France, ndlr).
TourMaG.com - De combien de navires disposez-vous ?
Reynald Schaich : Nous avons 9 bateaux-promenades - 5 bateaux couverts climatisés et 4 découverts - ainsi qu'un bateau événementiel.
Il y a un an, nous avons également lancé une petite compagnie de bateaux-taxis, avec un bateau électrique pour le moment.
Pour ce bateau-là, nous avons développé une page de réservation dédiée sur notre site web. Les clients n'ont qu'à sélectionner le jour, l'heure et le point de départ et d'arrivée et, en fonction de la position du bateau et de l'heure, le système va leur dire quel ponton est disponible.
Néanmoins, pour le moment, cette activité pure de taxi est un peu limitée par le nombre de pontons : nous n'en avons que dix. Donc au final les clients réservent le bateau plutôt pour une visite touristique privée.
Notre cheval de bataille reste donc l'augmentation du nombre de points de prise en charge et de dépose au cœur même de Strasbourg pour développer réellement cette activité de bateaux-taxis.
Et nous sommes opiniâtres : nous avons commencé il y a deux ans avec trois pontons, nous en avons désormais dix et nous espérons en compter une vingtaine d'ici deux ans, malgré la complexité du projet et la superposition des gestions entre VNF, la ville, le département, la région, le port autonome...
L'objectif à terme pour nous serait de pouvoir positionner trois bateaux.
Reynald Schaich : Je dirais qu'ils représentent un peu moins de 30% de notre clientèle. Nous restons sur un public qui est essentiellement individuel, à l'image de Strasbourg qui est une ville qui attire plutôt un public d'individuels.
Pourtant, nous pensons que le tourisme de groupes, notamment en autocar, a de beaux jours devant lui. Ne serait-ce que d'un point de vue écologique. Mieux vaut un groupe qui arrive dans un autocar en Euro6 ou Euro7 que des dizaines de voitures. Surtout que l'autocar peut venir aux abords directs de l'Ill, pour déposer les touristes.
TourMaG.com - Hors Covid, vos bateaux tournent-ils toute l'année ?
Reynald Schaich : Oui, hormis durant les jours de hautes eaux. Il faut dire que nous sommes sur une rivière au débit important et non sur un canal. Strasbourg est un lit fluvial vivant, géré par VNF (Voies navigables de France, ndlr).
TourMaG.com - De combien de navires disposez-vous ?
Reynald Schaich : Nous avons 9 bateaux-promenades - 5 bateaux couverts climatisés et 4 découverts - ainsi qu'un bateau événementiel.
Il y a un an, nous avons également lancé une petite compagnie de bateaux-taxis, avec un bateau électrique pour le moment.
Pour ce bateau-là, nous avons développé une page de réservation dédiée sur notre site web. Les clients n'ont qu'à sélectionner le jour, l'heure et le point de départ et d'arrivée et, en fonction de la position du bateau et de l'heure, le système va leur dire quel ponton est disponible.
Néanmoins, pour le moment, cette activité pure de taxi est un peu limitée par le nombre de pontons : nous n'en avons que dix. Donc au final les clients réservent le bateau plutôt pour une visite touristique privée.
Notre cheval de bataille reste donc l'augmentation du nombre de points de prise en charge et de dépose au cœur même de Strasbourg pour développer réellement cette activité de bateaux-taxis.
Et nous sommes opiniâtres : nous avons commencé il y a deux ans avec trois pontons, nous en avons désormais dix et nous espérons en compter une vingtaine d'ici deux ans, malgré la complexité du projet et la superposition des gestions entre VNF, la ville, le département, la région, le port autonome...
L'objectif à terme pour nous serait de pouvoir positionner trois bateaux.