Une série de procédures de sécurité est mise en place pour parer à la surchauffe des batteries au lithuim à bord des avions Photo : C.Hardin
Non, on n’a pas « frôlé la catastrophe » sur le vol AF 914 en route vers Accra, la capitale du Ghana, le 21 août dernier comme l’ont écrit certains journaux qui préfèrent le sensationnel aux faits, lorsque le téléphone portable d’un passager s’est mis à dégager de la fumée.
Un « emballement thermique » pour utiliser les termes précis des professionnels de la sécurité chez Air France.
L’intervention rapide de l’équipage commercial a permis de maitriser rapidement la situation.
Si les procédures normales de sécurité sont visibles au quotidien pour les passagers (démonstrations de sécurité, vérifications lors des décollages/atterrissages et turbulences), les actions que les PNC doivent effectuer en cas de situation d’urgence font également l’objet d’un entrainement rigoureux et régulier tout au long de leur carrière.
Un « emballement thermique » pour utiliser les termes précis des professionnels de la sécurité chez Air France.
L’intervention rapide de l’équipage commercial a permis de maitriser rapidement la situation.
Si les procédures normales de sécurité sont visibles au quotidien pour les passagers (démonstrations de sécurité, vérifications lors des décollages/atterrissages et turbulences), les actions que les PNC doivent effectuer en cas de situation d’urgence font également l’objet d’un entrainement rigoureux et régulier tout au long de leur carrière.
Le feu à bord, un danger redoutable.
Hors la vue des passagers, un avion regorge de matériel de sécurité à la disposition des équipages pour assurer notre sécurité.
Pour comprendre comment se forment ses équipages, Air France nous a ouvert les portes de l’AFCA, (Air France Crew Academy), ce grand bâtiment qui jouxte le siège social de la compagnie, près des pistes de Roissy Charles de Gaulle.
Un espace impressionnant, avec ses maquettes d’avions grandeur nature, ses toboggans déployés et tous les matériels de sécurité à disposition des équipages.
Le feu, à bord d’un avion en vol, est un danger redoutable auquel les équipages sont particulièrement attentifs. Une odeur, une cloison anormalement chaude, un dégagement de fumée et l’équipage intervient immédiatement pour éviter l’apparition de flammes.
Luc Chanrion, Expert Instructeur Sécurité Sauvetage au sein d’Air France, nous a expliqué comment se traite le dysfonctionnement d’une batterie au lithium qui se met à chauffer : « Dans le cadre d’un emballement thermique d’appareil électronique, la première action du PNC est de s’équiper d’une cagoule de protection respiratoire pour se protéger de la fumée et d’éventuelles émanations toxiques, et de se munir d’un extincteur spécifique.
Si nécessaire, la procédure incendie est appliquée. Puis l’alimentation électrique est débranchée et l’appareil arrosé avec de l’eau ou tout liquide ininflammable pour le refroidir.
À l’issue d’une période de stabilisation de 10 à 15 minutes, l’appareil peut être saisi avec des gants ignifugés pour être immergé dans un contenant adapté comme le recommande l’OACI*. »
Pour comprendre comment se forment ses équipages, Air France nous a ouvert les portes de l’AFCA, (Air France Crew Academy), ce grand bâtiment qui jouxte le siège social de la compagnie, près des pistes de Roissy Charles de Gaulle.
Un espace impressionnant, avec ses maquettes d’avions grandeur nature, ses toboggans déployés et tous les matériels de sécurité à disposition des équipages.
Le feu, à bord d’un avion en vol, est un danger redoutable auquel les équipages sont particulièrement attentifs. Une odeur, une cloison anormalement chaude, un dégagement de fumée et l’équipage intervient immédiatement pour éviter l’apparition de flammes.
Luc Chanrion, Expert Instructeur Sécurité Sauvetage au sein d’Air France, nous a expliqué comment se traite le dysfonctionnement d’une batterie au lithium qui se met à chauffer : « Dans le cadre d’un emballement thermique d’appareil électronique, la première action du PNC est de s’équiper d’une cagoule de protection respiratoire pour se protéger de la fumée et d’éventuelles émanations toxiques, et de se munir d’un extincteur spécifique.
Si nécessaire, la procédure incendie est appliquée. Puis l’alimentation électrique est débranchée et l’appareil arrosé avec de l’eau ou tout liquide ininflammable pour le refroidir.
À l’issue d’une période de stabilisation de 10 à 15 minutes, l’appareil peut être saisi avec des gants ignifugés pour être immergé dans un contenant adapté comme le recommande l’OACI*. »
Des entrainements périodiques
"Tous les ans nos équipages sont entrainés. Il y a des formations théoriques pendant lesquels ils répètent cette procédure pour avoir un ancrage pédagogique. Ensuite, il y a une gestuelle validée tous les ans. Nous nous assurons ainsi que la procédure est comprise dans la théorie et dans la gestuelle.
C’est ce principe de l’entrainement et de la récurrence qui donne à nos équipages des automatismes.
A lire aussi : Air France : vers une flambée des prix des billets durant les JO 2024 ? 🔑
Sur l’incident du vol AF 914, cela leur a permis de réagir rapidement et de gérer le problème comme nous l’avons vu.
Nous travaillons aussi sur les Facteurs Humains pour éliminer le stress et éviter de passer sur un mode dégradé."
L’arrivée des tablettes et téléphones, avec leur pile au lithium, dans le sac cabine ou la poche de presque tous les passagers, ont fait évoluer les procédures de sécurité des compagnies aériennes ainsi que les recommandations de sécurité adressées aux passagers durant le vol.
En cas de perte de l’appareil, on demande désormais au passager de prévenir l’équipage avant de manipuler les commandes électriques de son siège qui pourrait en s’inclinant ou en se redressant provoquer l’écrasement de la batterie et un départ de feu.
"Nos PNC sont entrainés, ils connaissent leur cabine, ils connaissent le système de fonctionnement des sièges et peuvent récupérer en toute sécurité les appareils électroniques.
Le retour d’expérience, le « REX » est également un travail utile pour améliorer les procédures. C’est indispensable" nous confirme l’expert Luc Chanrion
"En plus des recommandations de l’OACI et de l’EASA**, nous analysons les retours de nos équipages, mais aussi ceux d’autres compagnies.
Pour chaque incident, les personnes dédiées à la sécurité des vols se posent la question de savoir si nos procédures qui existent peuvent couvrir le danger ou s’il faudrait les adapter."
Dans le cas de batteries au lithium en surchauffe ce type d’incident est rare. Air France nous a indiqué qu’elle en recensait deux par an. Une occurrence très faible lorsque l’on sait que la compagnie transporte en moyenne entre 80 000 et 120 000 passagers par jour.
C’est ce principe de l’entrainement et de la récurrence qui donne à nos équipages des automatismes.
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Sur l’incident du vol AF 914, cela leur a permis de réagir rapidement et de gérer le problème comme nous l’avons vu.
Nous travaillons aussi sur les Facteurs Humains pour éliminer le stress et éviter de passer sur un mode dégradé."
L’arrivée des tablettes et téléphones, avec leur pile au lithium, dans le sac cabine ou la poche de presque tous les passagers, ont fait évoluer les procédures de sécurité des compagnies aériennes ainsi que les recommandations de sécurité adressées aux passagers durant le vol.
En cas de perte de l’appareil, on demande désormais au passager de prévenir l’équipage avant de manipuler les commandes électriques de son siège qui pourrait en s’inclinant ou en se redressant provoquer l’écrasement de la batterie et un départ de feu.
"Nos PNC sont entrainés, ils connaissent leur cabine, ils connaissent le système de fonctionnement des sièges et peuvent récupérer en toute sécurité les appareils électroniques.
Le retour d’expérience, le « REX » est également un travail utile pour améliorer les procédures. C’est indispensable" nous confirme l’expert Luc Chanrion
"En plus des recommandations de l’OACI et de l’EASA**, nous analysons les retours de nos équipages, mais aussi ceux d’autres compagnies.
Pour chaque incident, les personnes dédiées à la sécurité des vols se posent la question de savoir si nos procédures qui existent peuvent couvrir le danger ou s’il faudrait les adapter."
Dans le cas de batteries au lithium en surchauffe ce type d’incident est rare. Air France nous a indiqué qu’elle en recensait deux par an. Une occurrence très faible lorsque l’on sait que la compagnie transporte en moyenne entre 80 000 et 120 000 passagers par jour.
Echauffement d’une batterie : comment se déroule une intervention ?
Pour TourMaG.com les Experts Instructeurs Sécurité Sauvetage d’Air France Luc Chanrion et Christophe Rouvière les instructeurs sécurité d’Air France ont bien voulu nous montrer un exemple d’intervention face à un échauffement d’une batterie au lithium.
Dans une cabine d’entrainement, une fumée s’échappe d’un équipement électronique pouvant être un téléphone portable. L’intervenant équipé d’une cagoule de protection va déverser de l’eau pour refroidir ce PED (Portable Electronic Device) puis, après le délai de refroidissement (entre 10 et 15 minutes), s’en saisir avec des gants ignifugés pour la mettre dans un contenant avec de l’eau.
C’est en agissant rapidement avec précision grâce à des gestes maintes fois répétés que les équipages commerciaux sont à même de faire en sorte qu’un incident ne dégénère pas.
Dans une cabine d’entrainement, une fumée s’échappe d’un équipement électronique pouvant être un téléphone portable. L’intervenant équipé d’une cagoule de protection va déverser de l’eau pour refroidir ce PED (Portable Electronic Device) puis, après le délai de refroidissement (entre 10 et 15 minutes), s’en saisir avec des gants ignifugés pour la mettre dans un contenant avec de l’eau.
C’est en agissant rapidement avec précision grâce à des gestes maintes fois répétés que les équipages commerciaux sont à même de faire en sorte qu’un incident ne dégénère pas.
« Safety First »
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La sécurité est la mission première des PNC. « Safety first » comme on dit souvent, et cela vaut aussi pour les équipages commerciaux.
Nul hôtesse ou steward en Europe ne peut assurer la mission de sécurité à bord s’il n’a pas obtenu le CCA (Cabin Crew Attestation) une attestation délivrée à l’issue d’une formation initiale pratique et théorique à la sécurité.
En France, la formation ne peut se faire que dans un centre agréé par la DGAC. À l’issue de sa formation, le candidat devra réussir les épreuves théorique et pratique associées.
Cette formation inclut le traitement des feux et des fumées à bord.
"Le C.C.A, donne un niveau de formation minimum qui permet de prétendre au poste de PNC, cependant , les personnes que nous embauchons ont le CCA, mais ils ne pourront être considérés comme PNC qu’une fois le Stage d’Adaptation De l’Exploitant effectué" indique Ghislaine Pinsard, adjointe PNC à la responsable des programmes de formation Sécurité Sauvetage et CRM PNC chez Air France.
"Dans notre compagnie ce stage Sécurité Sauvetage dure 5 jours pendant lesquels les stagiaires apprennent la totalité des procédures de sécurité propres à la Compagnie.
Tous les 12 mois, les PNC suivent des stages de maintien de leurs compétences », nous a-t-elle précisé
À nous tous qui prenons l’avion avec tablettes et téléphones, si notre précieux compagnon numérique disparait dans les profondeurs de notre siège, on ne touche plus à rien et on appelle le PNC.]b
* OACI : Organisation de l'Aviation Civile
** EASA : European Union Aviation Safety Agency
Nul hôtesse ou steward en Europe ne peut assurer la mission de sécurité à bord s’il n’a pas obtenu le CCA (Cabin Crew Attestation) une attestation délivrée à l’issue d’une formation initiale pratique et théorique à la sécurité.
En France, la formation ne peut se faire que dans un centre agréé par la DGAC. À l’issue de sa formation, le candidat devra réussir les épreuves théorique et pratique associées.
Cette formation inclut le traitement des feux et des fumées à bord.
"Le C.C.A, donne un niveau de formation minimum qui permet de prétendre au poste de PNC, cependant , les personnes que nous embauchons ont le CCA, mais ils ne pourront être considérés comme PNC qu’une fois le Stage d’Adaptation De l’Exploitant effectué" indique Ghislaine Pinsard, adjointe PNC à la responsable des programmes de formation Sécurité Sauvetage et CRM PNC chez Air France.
"Dans notre compagnie ce stage Sécurité Sauvetage dure 5 jours pendant lesquels les stagiaires apprennent la totalité des procédures de sécurité propres à la Compagnie.
Tous les 12 mois, les PNC suivent des stages de maintien de leurs compétences », nous a-t-elle précisé
À nous tous qui prenons l’avion avec tablettes et téléphones, si notre précieux compagnon numérique disparait dans les profondeurs de notre siège, on ne touche plus à rien et on appelle le PNC.]b
* OACI : Organisation de l'Aviation Civile
** EASA : European Union Aviation Safety Agency
Publié par Christophe Hardin Journaliste AirMaG - TourMaG.com
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