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Alsace, Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur, nos régions ont du talent, notamment parce qu’elles sont reliées efficacement à la capitale via le TGV ou l’avion.
Depuis ces régions, la loi, les besoins de chacun, les convictions personnelles et la stratégie des transporteurs ont façonné une offre efficace et rapide pour rallier Paris intra-muros en train ou en avion.
Mais il reste des régions françaises qui, faute d’une desserte aérienne vers Orly, l’aéroport le plus proche de Paris, ne peuvent pas revendiquer une telle accessibilité, au grand dam des acteurs économiques – notamment les entreprises.
Bayrou s’en mêle

Mais depuis, l’activité industrielle a décliné, et la crise Covid a fortement contribué à remettre en cause la rentabilité de la ligne. Fin octobre 2024, après une perte de plus de 3 millions sur l’année, le groupe Air France a jeté l’éponge.
Depuis, les élus, avec à leur tête le maire de Pau François Bayrou, n’ont cessé de plaider pour un retour des vols vers Orly, considérés comme essentiels selon eux pour le développement économique de la région.
Auprès du Premier ministre de l’époque, Michel Barnier, ils demandaient avec insistance le retour de la connexion vers Orly pour « renforcer les échanges commerciaux et attirer des investissements dans un contexte où les entreprises locales cherchent à élargir leur réseau et à établir des liens avec des partenaires parisiens. »
Une liaison « clé », selon eux, pour le développement économique régional. Mais, malgré les demandes, aucun avion ne s’est envolé vers Orly jusqu’au départ de Matignon de Michel Barnier en décembre 2024.
Tout a changé avec l’arrivée d’un Béarnais (usager de la ligne) comme chef du gouvernement, le 13 décembre dernier. Pas de doute, quand c’est un Premier ministre qui s’en mêle, ça aide !
Selon le journal « Le Monde », le ministre des Transports a été prié de recevoir rapidement Ben Smith pour lui demander de relancer la ligne. Le PDG du groupe Air France, dont la mission principale est de faire de sa compagnie une entreprise rentable, grimace à l'idée de reprendre une ligne déficitaire.
Avec cependant la perspective d’une augmentation « modérée » de la TSBA dans le budget 2025, un accord est trouvé : c’est la petite compagnie Amelia qui volera entre Pau et Orly avec le soutien commercial d’Air France (commercialisation et miles Flying Blue).
En quelques semaines, l’affaire était réglée.
A l’Ouest, rien de nouveau.
Brest, qui elle aussi voudrait le retour de sa liaison vers Orly, abandonnée par le groupe Air France en 2023, n’a pas le joker « Premier ministre BZH ».
Un sénateur, Philippe Paul, un député, Didier Le Gac, un maire, celui de Brest, François Cuillandre, et un président de région, Loïg Chesnais-Girard, sont montés au créneau ensemble, mais leurs courriers au Premier ministre, au ministre des Transports, à Ben Smith, le PDG du groupe Air France, n’y ont rien fait.
Tout juste ont-ils obtenu, alors qu’Air France avait confirmé vouloir abandonner la ligne Brest-Orly, une prolongation de quelques mois avant fermeture grâce à l’intervention d’un « simple » ministre des Transports de l’époque, Clément Beaune.
Un sénateur, Philippe Paul, un député, Didier Le Gac, un maire, celui de Brest, François Cuillandre, et un président de région, Loïg Chesnais-Girard, sont montés au créneau ensemble, mais leurs courriers au Premier ministre, au ministre des Transports, à Ben Smith, le PDG du groupe Air France, n’y ont rien fait.
Tout juste ont-ils obtenu, alors qu’Air France avait confirmé vouloir abandonner la ligne Brest-Orly, une prolongation de quelques mois avant fermeture grâce à l’intervention d’un « simple » ministre des Transports de l’époque, Clément Beaune.
Trois heures de train, trop long pour le business
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Pau et Brest, toutes deux reliées quotidiennement à Roissy CDG, ont-elles vraiment besoin d’une connexion à Orly ? On peut sérieusement se poser la question.
Pau n’est distante que de 37 km de l’aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées, qui assure deux vols quotidiens vers Orly.
Brest, au bout du Finistère, attend l’amélioration de la LGV Bretagne-Pays de la Loire, qui mettra la ville bretonne à trois heures de Paris. Pas assez rapide pour ceux qui veulent des allers-retours en journée.
Après tout, si ces lignes sont rentables et respectent la loi « Climat et résilience », pourquoi pas, si elles trouvent un opérateur. Mais si elles doivent recevoir des subventions publiques ou si elles nécessitent, pour exister, qu’on torde le bras d’Air France, on peut contester leur existence.
À coup sûr, si un autre Premier ministre avait été nommé en décembre dernier, Pau ne serait reliée en avion à ce jour qu’avec les lignes vers Roissy CDG.
« Abus de pouvoir, lubie, caprice dispendieux », l’activisme du Premier ministre sur ce sujet a été sévèrement jugé ces dernières semaines.
En décembre dernier, avant que la ligne vers Orly ne soit rétablie, sa descente à Pau en utilisant un jet de la République française pour aller présider un conseil municipal, avait fait hurler ses opposants (et pas que).
« C’est plus facile que de trouver des avions de ligne », avait-il déclaré. Plus d’excuses aujourd’hui. La rentabilité de cette liaison est en question, mais au moins, elle pourrait faire économiser quelques coûteux allers-retours à l’escadron de transport 60 de l’armée de l’air, qui gère les Dassault Falcon 7X du Président de la République et du Premier ministre.
Pau n’est distante que de 37 km de l’aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées, qui assure deux vols quotidiens vers Orly.
Brest, au bout du Finistère, attend l’amélioration de la LGV Bretagne-Pays de la Loire, qui mettra la ville bretonne à trois heures de Paris. Pas assez rapide pour ceux qui veulent des allers-retours en journée.
Après tout, si ces lignes sont rentables et respectent la loi « Climat et résilience », pourquoi pas, si elles trouvent un opérateur. Mais si elles doivent recevoir des subventions publiques ou si elles nécessitent, pour exister, qu’on torde le bras d’Air France, on peut contester leur existence.
À coup sûr, si un autre Premier ministre avait été nommé en décembre dernier, Pau ne serait reliée en avion à ce jour qu’avec les lignes vers Roissy CDG.
« Abus de pouvoir, lubie, caprice dispendieux », l’activisme du Premier ministre sur ce sujet a été sévèrement jugé ces dernières semaines.
En décembre dernier, avant que la ligne vers Orly ne soit rétablie, sa descente à Pau en utilisant un jet de la République française pour aller présider un conseil municipal, avait fait hurler ses opposants (et pas que).
« C’est plus facile que de trouver des avions de ligne », avait-il déclaré. Plus d’excuses aujourd’hui. La rentabilité de cette liaison est en question, mais au moins, elle pourrait faire économiser quelques coûteux allers-retours à l’escadron de transport 60 de l’armée de l’air, qui gère les Dassault Falcon 7X du Président de la République et du Premier ministre.

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